Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

 

Cette sacrée place de Brouckère

La place de Brouckère est sans conteste l'un des endroits incontournables de Bruxelles, on pourrait difficilement imaginer une visite de la capitale belge qui soit digne de ce nom et qui n'y passe pas. Le bâtiment "Coca Cola" ne manque déjà pas d'allure, l'hôtel Métropole est mondialement réputé, le cinéma UGC (anciennement l'Eldorado) ne passe pas inaperçu, les façades anciennes témoignent d'un passé riche. Cette place, où passent désormais métro et prémétro, permet de rallier facilement et rapidement les quatre coins de la cité. De plus, elle est très proche de la plupart des endroits importants du centre-ville, que ce soit au niveau pratique, historique, touristique, etc.

Sur la photo ci-contre, vous pouvez avoir un aperçu de ce à quoi elle ressemble à l'heure actuelle et il est assez important, pour la bonne compréhension du reste, de garder cette image en mémoire. Il s'agit, comme vous pouvez le voir, d'une espèce de grand entonnoir dont le côté le plus étroit vient du premier plan (le boulevard Anspach) et aboutit immédiatement sur une large avenue centrale qui sépare la place en deux. Dans le fond, vous avez à droite le boulevard Adolphe Max et, à gauche, le boulevard Émile Jacqmain, séparés tous deux par le bâtiment "Coca Cola" (hôtel Continental) et sa façade reconnaissable de loin. Mais, justement, regardez la bien, cette façade, cela va servir !
Pour ce qui est des indications générales, disons que le cinéma aux salles multiples (8 lorsque je le fréquentais, 12 ou 13 de nos jours.  Et cela a peut-être encore changé entre temps !), l'ex-Eldorado, se trouve au milieu du côté gauche sur la photo.

Pratiquement juste en face, de l'autre côté de la place donc, se situe l'hôtel Métropole que l'on ne présente plus, un hôtel de luxe à la terrasse chauffée en hiver, au confort et au standing indéniables et qui a reçu la visite de nombreuses vedettes du grand écran ou de la chanson dont notamment (et entre autres) le regretté Philippe Noiret...
Directement à votre droite sur la photo, se trouve l'entrée de la rue du fossé aux loups, rue célèbre de Bruxelles par laquelle on pouvait accéder au théâtre de la Gaité, au cabaret "Chez Paul au Gaity" (qui fut animé par l'humoriste Édouard Caillau) au cinéma Caméo, au café "La lunette" où l'on servait des verres dans lesquels on aurait facilement pu prendre un bain de pieds et, bien sûr, à l'une des extrémités de la non moins célèbre "Rue Neuve", très commerçante. Je ne vais pas plus loin car nous serions partis pour une visite complète...

Seulement voilà, ladite place de Brouckère n'a pas toujours ressemblé à ce que vous en voyez maintenant. Loin s'en faut et si elle est encore assez jolie aujourd'hui, elle n'en est pas moins devenue un très pâle reflet de ce qu'elle était jadis ! Franchement, sincèrement, même si on met de côté l'aspect nostalgique du pur bruxellois d'origine, c'est le jour et la nuit si on compare la version actuelle avec celle de 1958 à 1971 (parce qu'il faut bien fixer des dates, celles-ci sont arbitraires et émanent de mon vécu personnel, mon appréciation, mais elle se trouve pleinement corroborée par n'importe quel ancien habitant de la capitale !)  C'est encore plus vrai de nos jours depuis que l'endroit fait partie d'un piétonnier complètement aberrant.
Nous allons, si vous le voulez bien, remonter le temps et établir un parallèle. Voyez donc la photo ci-contre qui compare la situation "avant - après".

Sur l'épreuve du bas (après), on constate immédiatement une bouche de métro qui gâche tout le paysage et puis la disparition de la fontaine Anspach avec son obélisque.  Pour qui ne l'a pas côtoyée alors qu'elle était encore bien présente, il n'est pas possible d'imaginer la perte irréparable que cette disparition a provoqué dans le décor général de la place.  La photo elle-même, en noir et blanc, malgré ses bonnes intentions, ne donne qu'une idée très relative de ce que cet édifice pouvait rendre. Il faut l'imaginer dans toute sa splendeur d'alors (vous en aurez un autre aperçu plus bas dans cette même page), avec des pigeons tout autour, à en faire pâlir de jalousie la place Saint Marc de Venise.  Mais aussi des badauds, des touristes qui pouvaient se promener là impunément, des amoureux qui se faisaient prendre en photo. Et tout autour, une fois la nuit tombée, ce n'était qu'illuminations féeriques, réverbères à l'ancienne qui ajoutaient à l'ambiance.

Toute la journée, c'était la saga des (vieux) trams (tout carrés - on va dire "anguleux", puis, progressivement, de plus en plus modernes, hélas) qui étaient bien obligés de la contourner. Il s'agissait d'un décor qui, pour moi en tous cas, était vraiment superbe et qui a été lamentablement saccagé par la suite, pour cause de modernité.  Du moins est-ce la théorie communément admise.
C'est en cet endroit que, tout jeune, à peine gamin en fait, (je devais avoir au maximum 9 ans) je ressentais, en plus de l'émerveillement, des tas de sentiments, de perceptions (j'étais loin de m'imaginer qu'elles auraient pu être d'origine médiumnique, je n'avais d'ailleurs aucune idée de l'existence de ce genre de choses) qui me dictaient la présence de l'eau en grande quantité (aucun rapport avec ce que la fontaine pouvait déplacer, les quantités étaient très nettement supérieures), me faisaient présager une catastrophe terrible en rapport avec le feu, une puissance formidable venue à la fois de l'intérieur du pays et de l'extérieur (je ne pouvais pas mieux expliquer ma pensée) des influences très spéciales, des interactions occultes, du danger.  Mais il y avait aussi une foule immense, totalement inhabituelle, une foule très agitée (rappelons que ces perceptions étaient nettement antérieures à 1967 !) Il y avait encore, et tout cela m'était dicté non seulement par ce que ces lieux me "disaient" à leur manière mais aussi et très bizarrement, par le passage des trams.  Autre point que je n'arrivais absolument pas à comprendre, surtout en rapport apparent avec les trams en question : la présence d'une intense religiosité qui m'interpellait.  Où donc allais-je chercher ça ?  Quel rapport saugrenu !

Rappelons aussi, à toutes fins utiles et à tout hasard, que rien ne laissait supposer à l'époque, que des événements particuliers allaient venir changer complètement la donne et modifier radicalement tout le paysage bruxellois, comme cela a beaucoup trop souvent été le cas d'ailleurs (mais voilà encore une considération que j'ignorais totalement dans les années 60 !) C'était des années d'insouciance et de sérénité, du moins si on la compare avec la situation présente.  Il n'y avait aucun conflit qui aurait pu réellement nous inquiéter : la guerre du Vietnam était lointaine et ne nous concernait pas.  Il y avait bien sûr la guerre froide et, c'est vrai, on parlait beaucoup de "la bombe atomique" comme capable d'anéantir pratiquement toute la Belgique en quelques secondes... mais cela échappait complètement à mes perceptions qui n'en faisaient nullement état, il n'en était tout simplement pas question : ce n'était pas de ce genre d'apocalypse dont "on" me parlait.
Il y avait derrière tout cela aussi quelque chose d'indéfinissable à mes yeux et pour mon entendement, contre lequel j'allais devoir lutter. Mais là, la perception était très floue et d'autres considérations venaient brouiller les cartes : j'étais encore très jeune, j'ignorais encore forcément beaucoup de choses, j'avais du chemin à parcourir. J'étais surtout encore protégé par un papa (le plus fort du monde, évidemment !) et une maman, avec laquelle il fallait compter. Mais j'étais aussi protégé par toute une famille très unie. Je n'avais aucune raison de m'inquiéter dans l'immédiat, ce serait pour plus tard, bien plus tard.

Il nous faut maintenant continuer notre petite visite guidée de la place de Brouckère...

La fontaine obélisque Anspach (ci-contre), a été déplacée et, Dieu merci, sauvegardée.  Mais c'est maintenant sorti de son contexte, un peu comme si l'on mettait les pyramides sur une île du Pacifique !

Vous trouverez ci-contre une superbe photo de l'obélisque de la fontaine Anspach, une photo que je dois à la grande amabilité de Jilou dont je ne peux que vivement vous conseiller la visite de son excellent blog: http://maboiteaimages.skynetblogs.be/post/4989446/la-fontaine-anspach  Cette photo montre donc l'édifice qui trônait au beau milieu de la place de Brouckère lorsque j'étais gamin et que je croyais disparue à tout jamais.  Fort heureusement, il n'en est rien, elle a seulement été déplacée et parvient, assez honorablement il faut bien le dire, à restituer l'idée de ce que cela pouvait être à l'origine. Il faut bien avouer que cela a une toute autre "gueule" qu'une bouche de métro. Encore que dans le cas présent, j'avais une furieuse envie d'inverser les mots et de dire que cela avait une autre bouche qu'une gueule de métro...

Cet obélisque aura toujours pour moi une très grande valeur sentimentale car il fait partie de souvenirs photographiques très importants. Il y a notamment cette photo où mon père et ma mère, encore tout jeunes à l'époque, sont immortalisés devant la fontaine.  Il s'agit d'une photo en noir et blanc, mais on y trouve quand même une certaine recherche artistique via les illuminations de la place de Brouckère, un effet lumineux assez magique. Après coup, je peux supposer que l'élancement de l'obélisque symbolise le rapprochement avec les choses divines, le lien vers le ciel, et il est vrai qu'en dépit des circonstances et de leur séparation, mes parents n'ont jamais divorcé.

Mais il s'agit ici de considérations qui ne me paraissent avoir aucun rapport avec notre objet et y voir une quelconque connotation paranormale serait, je crois, très abusif.  Nous nous contenterons donc de la beauté du monument et elle est déjà bien suffisante.

Malgré tout, si on examine les caractéristiques de celui-ci, on remarque qu'il y a de quoi sourciller :

A l'origine au centre de la Place de Brouckère, déplacé en raison des travaux du métro vers le Quai aux Briques, le monument Anspach, érigé en l'honneur de Jules Anspach (1829-1879), bourgmestre de Bruxelles de 1864 à 1879, promoteur des grands travaux de transformation du bas de la ville, est une fontaine obélisque dont Émile Jarilet fut l'architecte et dont les statuaires Paul De Vigne, Julien Dillens, Godefroid De Vreese et Pierre Braecke firent les sculptures et Georges Houtstont la décoration ornementale.

Il fut inauguré le 22 août 1897.

L'obélisque, en granit de Suède, s'élève à 20 m au milieu d'une immense vasque dont les eaux se déversent en cascades dans quatre vasques semi-circulaires entourées d'exèdres à balustrades.  Un socle en pierre blanche sert de base à l'obélisque.  Celui-ci est terminé par des motifs à créneaux et surmonté d'un Saint Michel, en bronze doré, modelé par Pierre Braecke.  Sa partie supérieure est agrémentée de quatre écussons qui sont ceux des anciens serments (les arbalétriers, les archers, les arquebusiers et les escrimeurs), sculptés par Houtstont et complétant l'appareil défensif qui le couronne.

A la base de l'obélisque on découvre le médaillon de Jules Anspach en marbre blanc, par Paul De Vigne.  Le coq, qui le surmonte, est l'emblème de la vigilance dont le bourgmestre fit preuve.

Le médaillon est gardé par deux figures assises, en bronze. admirablement modelées par Julien Dillens. A droite, la Magistrature communale, personnifiée par une femme dont la chevelure est ornée de feuilles de chêne, emblème de la force.  De la main gauche, elle tient un gouvernail, allusion au gouvernement de la cité, sur lequel rampe un serpent, symbole de la prudence.  La main droite agite une palme.  Le hibou qui surmonte la tête signifie la science, la balance qui gît aux pieds de la statue, la justice.

(extrait du site de Jilou)

Or donc, bien que tout ceci soit essentiellement symbolique, on pourrait considérer qu'avec les travaux qui ont massacré l'ancienne place de Brouckère, on a écarté ses protecteurs, prié l'Archange Saint Michel d'aller faire un petit tour plus loin, perdu des valeurs considérables et fondamentales.  Cela n'a évidemment rien de très objectif et il faudrait être très superstitieux pour y voir de mauvaises augures. Il est sûr qu'à neuf ans, je n'avais aucune idée de ce que les statues représentaient ni des allusions sous-jacentes.  On pourrait se demander si la très forte présence religieuse que je ressentais là ne provenait pas tout simplement de ce monument, mais d'une part je peux garantir qu'il n'en était rien, d'autre part vous constaterez bientôt par vous-mêmes qu'il y avait beaucoup plus flagrant.  Quelque chose que je ne pouvais absolument pas savoir à l'époque.  Quand j'y pense, aujourd'hui, je me dis que cela donne le vertige !  Mais vous aurez de quoi comprendre en poursuivant : "L'aventure fantastique ! et, notamment - dans le cas présent, l'affaire de l'Innovation, ou bien, en raison du dancing qui se trouvait sur cette fameuse place et qui me permit indirectement de rentrer dans le domaine du show business, avec les incroyables coïncidences et synchronicités "musicales".