Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

 

L'affaire Milmort (suite 1)

L'une des toutes premières choses que notre praticien demanda fut que les photos fournies par les propriétaires soient envoyées au laboratoire et analysées. Il convenait en fait d'essayer de mettre en évidence toute possibilité de supercherie, trucage, etc. et de voir d'où provenait la bizarrerie, de l'identifier, la quantifier et la qualifier si la chose était possible.


la cuisine où l'on remarque une tache bizarre en haut à droite (à gauche du mémo carré) Le travail commença par l'étude des fameuses taches blanchâtres qui apparaissaient sur nombre de ces documents photographiques. Il fut notamment procédé à de forts agrandissements. Toutefois, à force d'agrandir après avoir recadré le sujet sur une tache particulière par exemple, la qualité de l'image vient finalement à s'en ressentir. Dans la plupart des cas, rien de spécial ne fut décelé. Dans d'autres on remarqua la présence de "dessins" semblant représenter le style de ramifications végétales qui faisaient immédiatement penser aux motifs que l'on peut voir sur certains carreaux de la cuisine concernée. Il aurait alors pu s'agir d'un simple reflet, une reproduction accidentelle par phénomène de réverbération, mais cela n'aboutissait à rien d'autre qu'à une voie de garage. Pour les gens du labo, ces taches n'avaient rien de surnaturel et provenaient donc tout simplement d'une saleté sur l'objectif, un défaut au niveau de l'une des lentilles. Ils recommandaient de refaire les photos des mêmes endroits à l'aide d'un appareil numérique mais sans flash et sur un pied, évidemment sans intervention d'une personne de la maison et en vue d'une comparaison ultérieure. Ceci n'a pas été fait car cela s'avérait inutile par la suite.
Un autre point remarquable a toutefois été mis en évidence : pour certaines taches, on voyait, une fois celles-ci agrandies fortement, se dessiner ce qui pouvait ressembler à une figure humaine dont on pouvait distinguer le nez, les yeux et la chevelure.

image spectaculaire, mais simple accident photographiqueCette observation était cependant isolée et l'un des membres du G.E.S.O. fit remarquer, à juste titre d'ailleurs, qu'il convenait de ne pas se laisser influencer par ses tendances personnelles, à savoir que, dans n'importe quel "dessin arbitraire", tout individu finirait par voir ce qu'il voulait voir et non pas forcément ce qui correspondait à une réalité. Cela se passait un peu comme dans ce test psychologique où l'on demande au sujet de regarder des taches d'encre (en noir et blanc ou en couleurs), ces taches n'ont en fait aucune signification particulière et n'importe qui pourrait en reproduire de semblables en déposant simplement quelques gouttes d'encre sur un papier, en écrasant celui-ci à l'aide d'une deuxième page puis ou ouvrant les pages afin d'observer la forme des taches ainsi créées. On demande donc ensuite au sujet de dire ce que ces dessins évoquent pour lui et celui-ci répond en fait selon son imaginaire ce qui, paraît-il, donne une idée de la psychologie de la personne. Ce test est appelé test de Rorschach et est bien connu des psychologues ainsi que des candidats à certains postes (ce test a d'ailleurs été utilisé dans les examens d'entrée à la police de Bruxelles et peut-être l'est-il encore de nos jours).

Sur l'une des photos de la terrasse (voir page précédente), image prise de nuit, on remarquait aussi la présence de trois points brillants disposés en triangle, ce qui fit réagir notre spécialiste des OVNI. Celui-ci fut d'ailleurs "invité à se rasseoir", ce sujet n'étant apparemment pas à l'ordre du jour (mais sait-on jamais ?). D'autre part, derrière la rambarde, on apercevait un mur de briques qui, à l'agrandissement, suscitait pas mal de questions. En effet, bien que la netteté de l'image pouvait être mise en cause, l'agencement des briques, dénotant une espèce de "décalé" vers la gauche, laissait supposer que le bâtiment en question était inachevé. La possibilité que des étages de briques puissent ainsi apparaître en saillie paraissait bizarre mais ne pouvait se revendiquer d'aucune manifestation surnaturelle pour autant puisque, faut-il le signaler aussi, au moment de l'examen de ces photos, aucune visite sur place n'avait encore été réalisée et l'éventualité de travaux en cours était toujours possible. En tout état de cause, il n'y avait là aucun fantôme.

Le point suivant était beaucoup plus spectaculaire et, à vrai dire, il l'était même trop !
Sur les photos en question, prises par les époux en Espagne, à Lloret de Mar pour être précis (pure coïncidence, notre praticien y passa aussi ses vacances, mais pas la même année !), on voit deux des enfants de la famille, Aurélie et Jordan, comme en transparence. Là où se situe le détail croustillant c'est que les époux voyageaient seuls et il était donc impossible que l'on puisse y voir les enfants !
Bon ! Les spécialistes du laboratoire n'ont pas tiqué, l'explication était évidente ! Non, il ne s'agissait pas d'un trucage ni d'une supercherie (les époux n'y avaient d'ailleurs aucun intérêt) mais plus basiquement d'un "accident photographique". Dans le cas présent, l'épreuve ne provient pas d'un appareil numérique mais d'un appareil traditionnel pour lequel il fallait encore envoyer les photos au développement... Cela arrive parfois : des photos ont été prises et une partie de certaines, appartenant à un film donné, est reproduite accidentellement sur certaine(s) autre(s). Cela donne des résultats aussi saisissants qu'inattendus, parfois très artistiques, parfois loufoques, voire inquiétants, mais il n'y a rien de surnaturel là-dedans en dépit de certaines apparences.

Donc, au niveau photographique, on ne pouvait pas mettre la moindre manifestation surnaturelle en évidence. A vrai dire, on n'expliquait rien du tout non plus. Toutefois, l'une des photos permet au lecteur d'apercevoir l'une des pièces qui, aux dires des propriétaires, fut projetée au travers de la pièce sans aucune intervention humaine (et au risque de blesser quelqu'un !). Il s'agit d'une pièce métallique qui était parfaitement coincée dans la grande roue que l'on aperçoit sur le mur du fond. Dans ce cas, on est bien en peine de trouver une explication. Cependant, bien que plusieurs manifestations du genre aient été remarquées (et déplorées) par les époux, le phénomène ne s'est pas produit lors de la visite de notre praticien. Le Colin-maillard et le cache-cache ne sont pas des jeux à mettre en oeuvre simultanément, surtout lorsque l'on essaie d'étudier un sujet sérieusement. Nous n'épiloguerons donc pas davantage sur ce sujet.

dans la roue, vous remarquez deux pièces circulaires dont l'une fut, paraît-il, projetée violemment sans intervention humaine
 

SUITE DU DOSSIER "MILMORT"