Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le test (étude) de Rosalba (médiumnité)

Étude test Rosalba M. le 1er mars 2014-03-10

Pour des raisons évidentes de confidentialité, l’un des protagonistes de ce test sera ici mentionné P. On peut seulement en dire que cette personne est médecin pneumologue, très cartésienne, elle ne croit pas en l’au-delà ou « aimerait pouvoir y croire » en dépit des éléments qui n’entraînent pas sa conviction. Elle a perdu une fille et ne s’en console pas, raison pour laquelle elle aimerait obtenir, par exemple via la médiumnité, un message indiscutable de sa part.
Rosalba M. est la médium originaire de Verviers qui se prête au test. Issue de « l’Union Spirite belge » et de « Amour et Charité » elle a quitté ces groupements suite à des dissensions et s’est tournée vers le CERPI. Elle s’est déclarée désireuse d’évaluer sa médiumnité ou ses perceptions extrasensorielles si bien que la personne précitée et elle me semblaient toutes indiquées pour un premier test destiné simplement à prendre connaissance de la personne, assister à l’une de ses prestations et évaluer ses éventuels « talents » avec recherche intensive de toute supercherie.
Pour ce faire, j’ai demandé les services de M. Giovanni Cosentino, professeur de physique et passionné de parapsychologie depuis de très nombreuses années. Pour ma part (Vanbockestal Michel), j’agissais également en tant que spectateur ayant pour mission de déceler toute supercherie éventuelle. (cold reading par exemple)
Le test se déroule au domicile de P. à partir de 15 heures où nous sommes très bien accueillis. La séance est enregistrée par mes soins et ceux de P. Seule la séance proprement dite a été enregistrée, à l’exception d’une partie de la conversation ultérieure lorsqu’un sujet qui me paraissait intéressant a été abordé. Il a lieu dans le salon, autour d’une table normale où les personnes sont réparties comme suit :
          G.C.
P.                   R.M.
         M. V.
A la demande de Rosalba, P. a inséré une photo de la défunte dans une enveloppe fermée et opaque. Rosalba a demandé s’il était possible d’utiliser une enveloppe plus petite afin de faciliter la perception. C’est à ce moment, alors que P. s’exécutait, que Rosalba a pu (possibilité éventuelle) voir la photo durant une fraction de seconde d’après Giovanni Cosentino et en accord avec P. De ma place, il m’aurait été impossible de constater cette particularité. Il est très vraisemblable que Rosalba n’ait pas vu la photo (c’est ce que je crois), mais il était impératif de signaler ce point par souci d’objectivité.
De la même manière, on ne peut que signaler que la façade de la maison de P. présente une plaque professionnelle avec son nom et son métier. Cela dit, Rosalba n’a pu en prendre connaissance qu’en arrivant sur les lieux puisque j’avais pris toutes les précautions afin que le médium ne dispose d’aucun renseignement sur sa vis-à-vis ou le sujet du test.
Ainsi Rosalba ne connaissait ni le nom ni l’adresse ni la profession de P. avant d’arriver sur place. Il est indéniable que Rosalba avait capté la profession de P. dès le début puisqu’elle a avoué s’être étonnée de voir une pneumologue qui fumait. Elle est observatrice. Mais cela ne relève d'aucune particularité autre puisque la plaque professionnelle était visible et que n'importe qui aurait pu faire la même remarque.
Rosalba n’a pas pu faire de recherches particulières sur P. (Internet par ex.) car le RDV initial a été fixé chez moi et, de là, nous sommes partis chez P. Lors de mes deux entretiens téléphoniques avec Rosalba, j’ai pris soin de ne rien dire qui aurait pu orienter la médium en aucun sens. Elle ignorait donc le sexe du défunt.
D’un avis général, à chaud, le test a semblé plutôt convaincant, même aux yeux de P. ce qui mérite d’être signalé connaissant son scepticisme.
Voici mes remarques après avoir repassé l’enregistrement :
Rosalba (R.) explique qu’elle a besoin d’une plus petite enveloppe car elle « malaxe » celle-ci à la recherche de perceptions. Elle explique que les interruptions sont mal venues car elle ne peut pas retourner en arrière (il s’agit d’une forme de notion de flux, déjà entendue chez d’autres médiums tels que Maria-Thérésa par ex.) Elle demande aussi des réactions brèves et laconiques par ex/ oui ou non. Elle évoque ensuite rapidement l’exemple du respirateur et de la bulle.
Les expressions utilisent selon elle le langage qu’elle comprend ou sa propre symbolique. Cela peut être exprimé dans une langue étrangère qu’elle ne connaît pas.
Long silence, elle se dit impressionnée. Intimidée.
- Est-ce que c’était quelqu’un qui disait facilement ce qu’elle pensait ? (NDLR : La question porte sur le féminin, d'entrée de jeu, mais la situation peut être tronquée du fait qu'il s'agit d'une femme qui s'exprime, donc probablement habituée au féminin...)
- Réponse affirmative de P. (1)
- Quand elle avait quelque chose à dire elle le disait (NDLR : idem.  Mais on peut interpréter cela comme "une personne", appartenant donc au masculin ou au féminin).
- Oui (2)
- Et elle ne faisait pas forcément attention aux mots
- Oui (3)
- C’était quelqu’un qui pouvait très vite s’emporter ?
- Pas forcément
- Des fois cela pouvait être disproportionné par rapport à l’histoire
- Oui (4)
- Elle pouvait très vite s’emporter et voilà, on se demandait quoi.
- Oui (5) Contradictoire avec le "pas forcément".
- Est-ce que je peux dire que c’était une personne qui avait tendance à voir beaucoup plus le verre à moitié vide qu’à moitié plein ?
- Non (N1)
- Parce que je ressens beaucoup de tristesse
- Non (N2)
Évocation d’un bourdonnement initial à la réception de la photo, y a t il un lien ?
- Des cris ? (question de P)
- Pas dans le sens négatif
- Je ne vois pas. (N3)
- Je n’arrive pas à voir la manière dont cette personne est décédée mais j’ai l’impression que ce n’était pas prévu. C’est comme si le ciel était tombé sur la tête.
- Exact. (6)
- Cette personne là était en conflit avec un homme ?
- Non (N4)
- Elle me montre un homme à qui elle aurait voulu dire plein de choses. Qu’elle n’arrivait pas à lui dire.
- Je ne suis pas au courant.
- Elle, elle ne lâche pas le morceau.
- Elle me dit qu’ils n’arrivaient pas à se comprendre.
- Comme s’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde (même chose – pas la même chose)
- Elle insiste beaucoup là-dessus.
- Peut-être, si vous exprimez cela comme ça, je pourrais peut-être voir de quoi il s’agirait.
- Ce monsieur était plus calme et plus mûr.
- D’accord
- Oui. Oui. C’est possible. Oui. (7)
- Question de P : « Elle, vous êtes sûre donc que c’est une femme ? »
- « Oui ! » -> EXACT ! (8) (après + ou – 10 minutes d’entretien) A ce sujet je formule l’hypothèse selon laquelle ce sexe aurait été suggéré au moyen des multiples réitérations du pronom « elle ». Au départ, on parle d’une personne (inconnue) masculine ou féminine, que l’on désigne donc par le pronom « elle ». D’une part, personne ne corrige par « Il », d’autre part l’utilisation du pronom « elle » ne provoque pas d’objection mais peut-être certaines mimiques ou réflexes interprétables favorablement.
- Je vois une voiture bleue foncé, ça vous dit quelque chose ?
- Non (N5)
- Il vous faut beaucoup de force pour vous lever le matin ?
- Quand même (2X) = oui ? (8 ou 9)
- C’est un peu comme s’il n’y avait pas de but ?
- Euh… en tous cas un but en moins.
- Ça me coupe le souffle, c’est comme si j’avais ici un poids, c’est vraiment…
- Vous étiez souvent en désaccord toutes les deux par rapport à des choix qu’elle pouvait faire ?
- Oui (9 ou 10)
- Elle me montre comme si vous vous chamailliez souvent
- Oui (10 ou 11)
- Elle me dit de vous dire : tu avais raison et en même temps je ne regrette rien.
- Oui (11 ou 12)
- Comme si elle comprenait votre façon de voir les choses, elle menait sa vie comme elle l’entendait :
- Oui (12 ou 13)
- Et ne se laissait pas fort influencer par les autres
- Oui (13 ou 14)
- Assez têtue
- Oui (14 ou 15)
- Je la vois comme une personne d’une vingtaine d’années
- Oui (15 ou 16)
Entre 20 et 25 ans
- Oui (16 ou 17)
- Elle avait beaucoup d’amis mais pas si entourée que ça
- C’est possible
- Idée répétée avec la même réponse : c’est possible.
- Vous avez un fils ?
- Non (N6)
- Parce qu’elle me parle d’un jeune mais j’ai l’impression qu’elle le voit comme un frère ce garçon
- Je n’ai pas de fils mais elle en a un
- D’un point de vue personnalité ils sont tout à fait à l’opposé.
- Oui (17 ou 18)
- Je la sens plus impulsive et lui plus réfléchi
- Oui (18 ou 19)
- C’est quelqu’un d’assez studieux ?
- Non (N7)
- Répétition d’une même idée sans réponse déterminée : je ne peux pas me prononcer.
- Vous avez envie de poser une question particulière (même sans me la formuler mais en me disant quand ce sera fait) ?
- Euh… elle connaissait mes convictions, et peut-être au niveau des attentes… oui. Quelque chose d’irréfutable qu’elle et moi on savait…
- Ca commence à devenir long et difficile pour moi mais elle déposait souvent sa tête contre votre épaule ?
- Oui (19 ou 20)
- Je la vois faire ce geste
- Petit moment câlin d’une seconde
- Oui (20 ou 21)
- Vous aimez beaucoup la nature
- J’aime bien (21 ou 22)
- Par ce qu’elle revient sur cette idée de la difficulté du matin, c’est une image qu’elle donne, elle ne peut rien contre ce poids là, elle me montre l’image d’une pelle, c’est bon, c’est parti, elle me montre un matin d’été les petits oiseaux et par rapport à ça, ça vous fait du bien, ça peut vous ressourcer et vous apaiser par rapport à ça et elle me dit écoute.
- Elle me dit que vous êtes souvent toute seule dans votre tête , dans votre bulle, votre monde à vous.
- Oui (22 ou 23)
- Elle vous fait signe de vous secouer. Arrête de toujours retourner la même chose.
- Oui (23 ou 24)
- D’un point de vue caractère vous étiez le jour et la nuit.
- Pas forcément (N8)
- Elle vous montre comme quelqu’un de très anxieux
- C’est possible qu’elle le percevait comme ça
- Donc voilà, je vais arrêter parce que cela vient moins vite, cela devient difficile (classique chez les médiums)

Débriefing

Je voudrais vous demander ce que vous pensez de cet entretien ? (MVB à P)
Je dirais que les caractéristiques de la personnalité sont bonnes. Le jeune homme c’est son demi-frère.
L’impression globale est troublante dans l’exactitude des descriptions des situations. Le descriptif est tout à fait correct y compris avec les chamailleries entre elle et moi.
La fille avait 22 ans, elle est morte d’une maladie extrêmement rare, brutalement, de manière très inattendue.
Les médiums qui peuvent donner des noms ou voir les entités sont extrêmement rares.

Conclusions : 23 ou 24 bonnes réponses pour 8 négatives.  Au point de vue des probabilités, comme il s'agit de questions fermées (c'est oui ou non) on a théoriquement une chance sur 2 de se tromper ou de voir juste. Ici, 24 = 3*8  Il y a eu 32 questions, dont 24 réponses correctes.  Cela semble donc assez convaincant.

Extrait audio