Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

La troublante cartomancie du Grand Albert

Le grand Albert, est le nom donné à un célèbre grimoire de magie et d'alchimie remontant au moyen âge.

C'était aussi le nom d'une association de parapsychologues dont l'immeuble était situé à Bruxelles, rue Hôtel des Monnaies.  Le nom de la directrice était Tirifahy. Là, dans cette maison de maître, étaient pratiquées toutes les disciplines de la parapsychologie. On y faisait la lecture des lignes de la main, du magnétisme, de la régression hypnotique, de la radiesthésie, on donnait des séances de voyance et de psychométrie.
On y examinait aussi la boule de cristal, dont Mme Thitifahy était la première à reconnaître qu'on y voyait...rien du tout.
Cependant, ce n'est pas absolument exact. Car des personnes sensibles, rêveuses, peuvent se laisser aller, bien à leur aise, à contempler des images hypnagogiques comparables à celles que nous voyons tous quand nous allons nous endormir.

C'est-à-dire quand nous allons entrer en transe afin de nous endormir.

Point n'est besoin d'avoir une coûteuse boule de cristal. Une carafe bien arrondie et remplie d'eau bien propre peut aussi convenir.

Il y avait au Grand Albert un jeune homme qui, pour une somme modique, me tira les cartes.

Nous étions au mois de mars, ou avril 1978.

Voici ses prédictions :

"Vous allez tomber malade, ce qui vous rendra pendant un certain temps incapable d'exercer votre métier.

Après, vous ferez la connaissance d'une jeune fille qui habite la campagne, ou qui aime vivre à la campagne.  Avec cette jeune personne, les choses pourraient très bien marcher, vous pouvez vraiment penser au mariage."

Juin 1978 : Etant membre du comité de l'os à moelle, je suis de surveillance lors d'une soirée dansante organisée par les scouts de Schaerbeek.

Une bagarre éclate, on brise une vitre, il me faut intervenir et c'est là que je reçois un coup de pied qui me luxe le coude droit et m'écrase l'artère radiale au même endroit.

Bilan : Un trimestre d'incapacité de travail. Mon bras est dans le plâtre, il me faut subir de nombreuses séances de kinésithérapie.

* 25 Mai 1979 : Me voici depuis quelques mois, membre du club "Le sentier" qui était situé rue du Rempart des Moines, 17 à Bruxelles.

Et ce fut là, lors d'une soirée dansante que je fis la connaissance de Françoise Marie C.

Elle adorait, en effet, vivre à la campagne, cultiver un potager, son métier était architecte de jardin.

Une très bonne entente régnait entre nous.  Nous nous fiançâmes en novembre 1979 et nous nous mariâmes en juillet 1980.

Les deux prédictions du jeune cartomancien s'étaient réalisées à 100%.

Encore une fois, je me pose la question : Mon destin, notre destin n'est-il pas tracé d'avance puisque un jeune homme très doué m'a déclaré ce qui allait m'arriver et m'est vraiment arrivé.

Mon prochain texte parlera de la relation télépathique entre un couple pendant son sommeil paradoxal. Je ne sais que dire : "J'ai vécu cela nom de Dieu ! "

Au revoir chers amis du CERPI.  

Oncle Edmond.

 

NDLR : Puisqu'oncle Edmond pose la très intéressante question du destin humain qui, c'est vrai, semble parfois tout tracé, nous allons nous permettre une réponse qui n'enlèvera rien au caractère étrange de l'expérience ni à l'authenticité de la narration.

D'après notre expérience et nos études, nous pouvons prétendre qu'il est pratiquement impossible à tout pratiquant des arts divinatoires de déterminer avec précision l'avenir d'une personne à long terme.  Cette dernière précision est importante dans le contexte présent puisque la prédiction n'est guère éloignée de sa réalisation (avril - mai - juin de la même année)  Donc, ici, la divination reste vraisemblable et s'avère bien remarquable.  Dans les autres circonstances donc, les choses deviennent beaucoup trop complexes car, au fur et à mesure que le temps passe, l'individu est confronté à une multitude sans cesse croissante de choix possibles dont chacun est susceptible de modifier conséquemment le reste de son évolution.  Autrement dit, l'individu se forge lui-même son destin, dans une certaine mesure, en fonction de ce qui se présente à lui et de sa manière de réagir.
Par contre, un bon voyant devrait être capable de déterminer vers quelles "tendances globales" son requérant évolue et il devient clair que celles-ci deviennent de plus en plus floues que l'on envisage un avenir éloigné : les risques d'erreurs augmentent considérablement.

Or donc, on devrait pouvoir tirer la conclusion suivante : dans la pratique de la voyance, plus les prédictions sont éloignées et plus celles-ci sont précises, plus il y a risque d'erreur et donc de supercherie.  Encore que... pas forcément !  En effet, le voyant pourrait énoncer les tendances globales dont l'individu serait chargé au moment présent, lesquelles seraient donc différentes à l'arrivée, sans que cela implique sa bonne foi ni la nature de ses prédictions.  Mais voilà qui pourrait aussi constituer un prétexte, un moyen de se tirer d'affaire en cas d'erreur !

Remarquons toutefois aussi une petite erreur et une inexactitude dans la prédiction de la narration d'Edmond.  En effet, la prédiction stipule "après" (en ce qui concerne la rencontre d'Edmond avec Françoise).  Or, on le voit dans la chronologie, c'était "avant".  Eh oui, comme chaque année et avec une constance sans faille, le mois de mai survient avant le mois de juin !  
* (Attention !  Après publication de ce texte initial, Edmond nous a communiqué un rectificatif important qui change tout.  En effet, plutôt que "mai 1978", il fallait lire "Le 25 mai 1979", qui représente la date exacte.  Dans ce cas, notre remarque n'est plus fondée et la prédiction retrouve une forte valeur !)  Il (le voyant) prédit qu'Edmond tombera malade.  Or, c'est plutôt d'une blessure dont il s'agit, ce qui n'est pas tout à fait pareil.

A ce détail près le voyant avait vu juste.  Il y avait donc bien de quoi se poser des questions et de rester assez admiratif.