Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués


Cela a sauté aux yeux de Charles Richet

En 1921, ce génial chercheur français réalisa un traité de métapsychique dans lequel il parla sur un chapitre des hallucinations télépathiques.

En parcourant l'œuvre de Camille Flammarion :"LA MORT ET SON MYSTERE.", il découvrit un texte digne d'être critiqué. Il s'agit de l'hallucination qu'éprouva la Baronne de Boislève le 17 mars 1863, lors d'un repas, au moment de faire servir le café. (Editions j'ai lu, volume A 310 pages 304 et 305.)

Soudain, son fils Honoré lui apparut. Il était sans képi et avait un œil crevé. Par la blessure coulait du sang.
Cette pauvre maman épouvantée poussa un cri et tomba évanouie. Quand elle retrouva ses esprits, elle raconta ce qu'elle avait vu et demanda d'obtenir le plus vite possible des nouvelles de son fils.
Une semaine se passa et elle obtint alors la triste nouvelle de la mort de son fils, décédé d'une balle en pleine tête pendant l'assaut de Puebla.

Charles Richet nous fait remarquer que l'assaut de cette ville se déroula le 29 mars 1863 et non le 17 mars. Il a absolument raison, car je fis des recherches en consultant l'hebdomadaire français L'ILLUSTRATION pour1863. En feuilletant ce gros volume, je découvris de fort belles gravures sur bois, qui représentaient la campagne militaire française de l'expédition du Mexique. Ce n'est qu'à partir du 30 mai 1863 que L'ILLUSTRATION nous parle de l'armée française approchant de Puebla. Si donc Honoré de Boislève mourut le 17 mars 1863, ce fut lors de la manœuvre d'encerclement de la ville par l'armée française. Les Mexicains se défendant avec opiniâtreté, se résolurent de se réfugier à Puebla quand l'encerclement de la ville était inévitable. L'assaut fut un carnage épouvantable, surtout au pénitencier où Français et Mexicains se battirent avec acharnement.

Que retenir de ce récit ? Mais que les dates ne correspondent pas. Il est cependant probable que Mme de Boislève eut une hallucination télépathique le 17 mars, au moment de la mort de son fils. La différence des méridiens étant compensée, l'heure de la mort du lieutenant de Boislève correspondait parfaitement à l'heure de la vision tragique faite par sa mère.
C'est de par le câble sous marin que fut envoyé en France un télégramme inexact décrivant la mort du militaire français le 17 mars.
Si la date est bonne, les circonstances de la mort du lieutenant sont fausses.

Mais comment expliquer le retard de L'ILLUSTRATION pour la description des évènements du Mexique ?

A mon avis, les autorités en France savent par le télégraphe ce qui se déroule au Mexique. Mais il faut laisser le temps au rédacteur d'obtenir de bons renseignements afin de rédiger de bons articles. Il ne faut pas oublier aussi qu'il faut laisser du temps aux dessinateurs devant livrer des images valables aux graveurs qui eux, devront creuser finement le buis afin de fournir une superbe gravure sur bois illustrant avec exactitude les lieux dont on parle.
C'est cela à mon avis, qui explique le grand retard de L'ILLUSTRATION pour les évènements du Mexique.

29 mars 1863 : Assaut sanglant de Puebla.

6 juin 1863 : Un grand article illustré de superbes gravures nous décrit l'assaut horrible de Puebla.
Au moment de la vision de Mme de Boislève cette Dame allait faire servir le café. Elle pensait à tout sauf à la mort de son fils. Mais un fil conducteur de grande qualité unissait la mère au fils. C'est une affection réciproque qui a facilité l'apparition du lieutenant.
Avant de terminer mon texte, il me faut vous signaler que j'ai lu un livre vraiment passionnant, au point que je vais le relire afin de vous fournir une bonne description de la réalité quant à une vieille énigme qui me semble enfin résolue.

Au mois prochain, chers amies, chers amis des mystères.                  

Oncle Edmond.