Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués


Evelyne

Tout bon membre du CERPI se doit de posséder dans sa bibliothèque : « LA MORT ET SON MYSTERE ». Œuvre de Camille Flammarion.
Pour ceux qui possèdent l'édition originale de 1922, consultez le 3ième volume à la page 332.
Pour ceux qui possèdent la réédition abrégée de 1978, consultez la page 234 (Après la mort.)
Vous découvrirez là un graphique qui nous montre la décroissance des phénomènes post mortem de mois en mois, d'années en années. C. Flammarion contredit le grand chercheur anglais Myers, car C. Flammarion prétend que la longueur du nombre d'années où se produisent encore de tels phénomènes est plus longue qu'on le pense, car il parle de quatre années.

Cher Monsieur Flammarion, j'affirme que ce nombre d'années peut être bien plus élevé car je vous certifie avoir fait un rêve prémonitoire d'une rare intensité, en rapport avec la disparition imminente de la tombe d'une merveilleuse jeune fille : Evelyne T. qui fut le soleil de mon adolescence.

A présent chers amis du CERPI, veuillez lire mon texte dactylographié avec une vieille Remington, machine increvable de par sa robustesse, le 06-01-1985 et le 13-01-1985. Tous ces textes originaux que vous lirez seront écrits maintenant en rouge.

Schaerbeek: Le 06-01-1985

Un rêve surprenant.

Le dimanche 17 juillet 1983, vers 3 heures du matin, j'ai fait un bien curieux songe, dont voici la narration mais aussi sa suite stupéfiante.
Je me trouvais dans un parc inconnu, majestueux, mais cependant délabré.  Il y avait là un grand mur de briques d'un rouge pâle terne qui donnait une impression d'abandon.
J'ai rapidement découvert qu'il y avait dans le sol des trous rectangulaires, au fond desquels il y avait des ossements humains de couleur terreuse, terne, qui étaient des fosses mortuaires.
Au début, il y en avait quelques unes, mais au fur et à mesure de ma promenade, j'en voyais d'autres, des dizaines, peut-être des centaines.

Je n'étais donc pas dans un parc mais bien dans un cimetière désaffecté, sans la moindre pierre tombale cependant.
A un certain moment, je me suis retrouvé comme à l'intérieur sombre d'une toute petite maison. On aurait pu comparer cela à l'intérieur d'une remise. Mais cela ressemblait aussi à la crypte visitable des officiers anglais décédés à la bataille de Waterloo. Ce fort beau monument se trouve au cimetière d'Evere (Cimetière de la ville de Bruxelles.)
Les murs étaient ouverts à de nombreux endroits et dans chaque ouverture il y avait des ossements humains. Toujours des ossements, des ossements !

Il y en avait tellement que l'idée me vint d'emporter un crâne en souvenir. Mais à ce moment une idée ne venant pas de moi mais plutôt d'une entité inconnue, me fit comprendre avec une très grande force que je ne pouvais absolument pas faire cela. Il y avait même dans cette idée un certain agacement.
Cela se fit avec une telle énergie, que je me réveillai en sursaut.

Contrairement à mes autres songes que j'oublie, celui là me fit une impression "BŒUF!"
Oui, car il avait l'allure de quelque chose d'important, d'un message qu'il ne faut pas oublier. En pleine nuit, je me levai et je cherchai dans mes livres occultes la signification de mon rêve.
Il était écrit là qu'un danger me menaçait, qu'il me fallait faire attention.
A cette époque, j'exécutais les travaux de mon atelier, cela me rendait soucieux, crispé. Mais je n'ai heureusement pas accordé trop d'attention aux avertissements de mes bouquins (La clef des songes.)

Cependant, l'impression vive de mon songe persistait ! Et après quelques jours, je me suis simplement posé la question :  "Mais enfin Edmond, qu'est-ce qui te lie, toi, à un cimetière désaffecté ?" 
Immédiatement, la réponse vint à mon esprit : Evelyne T.  Le vendredi 22 juillet 1983, je me suis rendu au cimetière de Wezembeek-Oppem afin de voir l'endroit où se trouvait la tombe de cette toute brave et gentille jeune fille qu'était Evelyne, décédée le 24-09-1967.


Il ne fait aucun doute que si elle avait vécu plus longtemps, je l'aurais demandée en mariage.  Son décès fut pour moi, comme pour sa famille, un grand chagrin, c'est incontestable.
Je suis donc et resterai toujours fidèle à son souvenir. Tous les 1er novembre, j'allais déposer des chrysanthèmes sur sa sépulture.  En été, sa tombe était parée des plus beaux dahlias du jardin.

Quand en 1979+-, sa pierre tombale fut enlevée, je cessai d'apporter des fleurs.
Auparavant, face à sa sépulture, j'avais souvent souhaité être marié avant que ses restes ne disparaissent. (Désaffectation de la parcelle mortuaire.)
De temps en temps, j'allais toujours au cimetière et en 1980 +-, c'est-à-dire vers l'époque de mon mariage, je constatai qu'au bout de la parcelle, mais bien au loin, on creusait de nouvelles fosses mortuaires destinées à des tombes plus riches, plus luxueuses, à l'endroit des sépultures de 1964-1965.
Ces travaux étaient lents et je compris que cela demanderait plusieurs années avant que la tombe d'Evelyne ne soit atteinte.
Parfois, j'allais à l'endroit de sa sépulture me recueillir et vraiment les travaux aux nouvelles tombes ne progressaient guère.
Ensuite, ce furent les travaux de mon atelier qui m'accaparèrent.

Mais me voici arrivé le 22 juillet 1983 au cimetière de Wezembeek-Oppem (Destiné aux défunts de la commune de Woluwe St Lambert.)
Quelle n'est pas ma stupeur de constater que cette grande parcelle mortuaire est ravagée, creusée en partie par d'importants travaux de terrassements. Il y a à proximité une énorme montagne de terre.
Tout le sol est bouleversé....et moi avec !
Cependant, en y regardant de plus près, il me semble que l'endroit de la tombe d'Evelyne, n’a pas été touché. Elle se trouverait avec toute sa rangée à la limite des travaux de terrassements.

C'était donc cela le rapport entre mon rêve d'un cimetière désaffecté et les travaux qui bouleversèrent le sol, et menacent la sépulture d'Evelyne, car cela continuera.

Si mon songe est dû au hasard, c'est en tout cas un hasard à exclure à mon humble avis.
Vu l'importance de ces travaux, il me semble qu'ils débutèrent quelques jours avant mon rêve, ou alors qu'ils débutèrent le lundi 18 juillet 1983.
Quelle interprétation donner à mon songe ? Voici 3 possibilités qui me semblent valables.
1) Durant mon sommeil, une manifestation psychique quitte mon corps et comme une onde radio, ou radar, cherche ce qu'il faut trouver, en bien ou en mal. Cette manifestation m'avertit, selon ses possibilités et ma mentalité, que du point de vue affectif quelque chose d'important va se produire, est menacé.

2) Malgré la mort d'Evelyne, il resterait d'elle quelque chose de vivant, qui me prévient que ses restes mortuaires sont menacés, vont disparaître. Cette manifestation psychique m'avertit de la chose par un rêve d'une grande intensité.

3) Ce furent nos deux manifestations psychiques qui se rencontrèrent dans mon sommeil. (Cela me semble le plus valable.)

Et maintenant : Après ce rêve, j'attends. J'attendrai quelques mois, des années qu'un nouveau rêve intense m'avertisse que les travaux reprennent. Ce serait alors une formidable confirmation.

Evelyne me préviendra-elle encore ? Je l'espère, nous verrons.

 

Les travaux de terrassement reprirent. Ce grand espace mortuaire fut creusé à +- 50 cm de profondeur. Ensuite, on procéda à des moulages rectangulaires de béton, hauts de +-
50 cm. Tous ces rectangles en béton armé étaient reliés entre eux par les armatures de barres de fer, ce qui en faisait un ensemble très solide, qui reçut au fil des années de luxueuses dalles de marbre, après le creusement de la fosse mortuaire. Toutes ces nouvelles dalles sont bien stables.

Ces nouvelles tombes sont encore là pour de nombreuses années.

Souvent, il m'arrive de repenser à ce message qui m'a si intensément frappé, qui, par des symboles, m'a fait comprendre que quelque chose d'important allait se dérouler au cimetière de Wezembeek-Oppem.

Dans mon rêve, survenu le 17 juillet 1983, soit 15 ans 3/4 après le décès de ma merveilleuse petite amie ; je n'ai jamais vu ni entendu Evelyne. Oui, c'est incontestable. Cependant, j'ai ressenti sa brutalité, qui, sans être coutumière, était parfois occasionnelle, car elle était du signe zodiacal du bélier. (Née le 24 mars 1950. Décédée le 24 septembre 1967, vers 15h30.)

Quand, dans mon rêve, j'ai voulu emporter un crâne en souvenir, je me suis heurté soudain à une volonté farouche, dans laquelle il y avait de l'agacement, car je ne comprenais pas pleinement le message qu'elle voulait m'expliquer.

Répondez moi et dites moi qui d'autre qu'Evelyne tenait à me faire connaître la disparition imminente de sa tombe ? A part moi, il n'y avait personne pour fleurir sa sépulture, car le père d'Evelyne souffrait d'une véritable phobie des cimetières. Oui, cet homme avait peur d'y pénétrer. Pour guérir cela existe la psychanalyse.

Quant à ses frères, ainsi que sa maman, ces gens ne vinrent jamais fleurir la tombe de la jeune défunte, car selon leurs conceptions religieuses, il est interdit de parer de fleurs une sépulture sur laquelle est fixée une croix catholique.

Sachez chers amis du CERPI, que je n'ai point peur de la mort. Car je sais qu'au bout du tunnel, il y aura la lumière, mais aussi Evelyne qui m'attendra avec gratitude, car je ne l'aurai jamais oubliée.
N.B : Sachez que je n'ai plus jamais rêvé d'Evelyne, que je n'ai plus jamais réalisé un songe d'une telle intensité.

Oncle Edmond et ses histoires vraies.

Evelyne (suite et fin)

Afin de bien vous mettre dans le contexte de ma relation détestable avec le père d'Evelyne, vous devez savoir, chers amis, que ma maman, atteinte de maladie mentale, était une femme d’une jalousie morbide.


Oui, j'étais son fils, son fils à elle, ET A PERSONNE D'AUTRE ! Ma mère ayant déjà été dans le passé, internée dans une maison de santé mentale, avait pour copine, là-bas, une femme qui se prenait pour la sœur de la reine Astrid. J’espère que vous comprendrez le degré de délabrement, au sujet du comportement de ma pauvre maman, qui, elle parlait avec les pharaons.

Le temps passa, et sans être vraiment guérie, ma mère revint à la maison. Il y eut des hauts et des bas, et vaille que vaille, la vie reprit avec une maman déséquilibrée mentalement.

En 1963, je faisais du théâtre pendant mes vacances. J'étais fort apprécié pour mon talent. Oui, mon meilleur professeur d'art dramatique fut Clotilde Maisonneuve, donc, ma mère, qui était parfois pathétique dans le genre : "Allez-y, oui, allez y donc ! Prenez ce couteau et poignardez-moi, si vous en avez le courage!"

J'avais entrebâillé la porte de la cuisine, et j'assistais là à un spectacle digne de Sarah Bernhardt. Je devenais fou moi aussi ! Mais de rire....

Décembre 1964 fut une catastrophe. Car "LA MALMAISON" comprit que j'avais une petite amie. C'était bien sûr Evelyne. Intensément jalouse, au point d'en pleurer, elle fouilla ma chambre et découvrit une lettre fort sentimentale d'Evelyne, qui m'écrivait même parfois de charmants poèmes.

Folle de rancœur, ma mère se rendit à la gendarmerie et déposa plainte contre Monsieur T. le père d'Evelyne. Et tenez-vous bien : cela marcha ! Et cela me fit comprendre à quel point les gens peuvent être stupides. Oui, mon père par exemple, ce grand couillon qui n'intervint en rien afin d'arrêter cette stupidité. Oui, mon père était malin, mais hélas il n'était pas intelligent. C'était un homme de bien peu de raffinement.

A présent chers amis, je pense que vous avez compris pourquoi j'étais en mauvaises relations avec la famille T. Des gens qui vibraient pour la religion catholique, pour qui je n'étais plus du tout en odeur de sainteté, d'autant plus que j'étais déjà un libre penseur.

Entre Evelyne et moi, ce n'était bien sûr pas terminé. On continuait à se voir le mercredi après midi. Nous allions en ville, au cinéma, où...nous n'étions pas sages.

Cependant, fin 1965, la santé d'Evelyne se dégrade. Oui, la charmante jeune fille devient faible au point de devoir changer d'école, car la voici élève à l'Athénée de Woluwe St Lambert. Les études sont excellentes, au point que voici Evelyne première de classe.

Mais en 1966, la santé de ma petite amie se dégrade à un tel point qu'il est question de lui greffer un rein. Il lui faudra attendre août 1967 pour que puisse se réaliser la greffe rénale avec compatibilité.

Hélas, Evelyne décèdera le 24 septembre 1967, d'une hémorragie intestinale.

Mais que se passa-il donc pour moi, qui ignorait tout de l'issue fatale le 24-09-1967 ?

J'ai questionné son frère Raymond, qui me dit que sa sœur mourut donc à Louvain (Leuven) le 24 -09-67, entre 15h30 et 16h.

Dans le courant de l'après midi de ce jour, un curieux sentiment s'imposa à moi. En effet, je me demandais ce que devenait ma merveilleuse petite amie. Cela devenait de plus en plus insistant.

Je décidai alors d'aller à l'arrière de sa maison et de tracer dans la terre d'un sentier situé derrière son habitation, les lettres EPKA. Ces lettres qui peuvent vous sembler ridicules, constituaient un code qui voulait dire : « Je pense tendrement à toi ». Cela se fit à 19h30 dans l'obscurité.
Evelyne, empruntant régulièrement ce sentier, verrait alors certainement, EPKA gravé dans la terre.
Hélas, j'ignorais que ma merveilleuse petite amie était décédée entre 15h30 et 16heures.

En gravant les lettres dans la terre, j'ai observé la maison d'Evelyne. La façade arrière était complètement obscure. Cela me fit mauvaise impression. Ensuite, je partis, je retournai chez moi, avec ma Citroën 2cv.

Mais en 2001, je me suis sincèrement demandé si je ne m'étais pas trompé de date !
Edmond : Cette curieuse pulsion qui veut que tu ailles graver EPKA à 19h30 à l'arrière de la maison d'Evelyne s'est-elle vraiment déroulée le 24 septembre 1967 ?

Cette question me rongeait vraiment. Comme j'ai une bonne mémoire, je savais que vers cette époque, un dimanche de septembre, il y eut une action de grève à la RTB. Et, c'est ce jour là que je me suis rendu à l'arrière de la maison d'Evelyne. Mais : était-ce VRAIMENT le 24 septembre 1967 ?

Pour trouver réponse à cette énigme, je m'adressai à des copains avec qui j'avais fait du théâtre. J'écrivis à ces gens habitant Overijse. Ils ne me répondirent pas, car ils avaient de gros problèmes. Ce charmant couple travaillait à la RTB, mais hélas, ils restèrent muets.

Mais que faire alors ? BRAVO EDMOND ! Tu es l'homme de la situation ! Oui car j'avais trouvé ce qu'il me fallait faire.
Le 20-11-2001 je me suis rendu aux bureaux du journal : "La Dernière Heure" muni d'un cassetophone afin de consulter leurs archives. Avec amabilité, ils me reçurent, me firent monter à l'étage et me remirent un volume qui contenait les journaux de septembre 1967. Pour le 24 septembre, il est bien indiqué dans le journal du lendemain, qu'il y eut bel et bien une action de grève à la RTB, que le feuilleton "Les habits noirs" ne fut pas programmé, mais qu'il fut remplacé par un charmant film à caractère familial, des années 1957,1958 +- Dans ce film charmant, jouait dans le rôle du père de famille un ancien comique français de valeur : Il s'agit de Noël Noël.

J'affirme qu'au moment de sa mort terrestre Evelyne fit tout son possible pour se manifester à moi, en créant dans mon plus profond intérieur, un impérieux besoin d'aller graver dans le sol EPKA. Ce que je réalisai.

Au sujet de mon rêve prémonitoire, je parle d'un grand mur de couleur rouge pâle. Ce grand mur, je l'ai toujours remarqué. Il existe bel et bien au cimetière de Wezembeek-Oppem. Je parle aussi de l'intérieur sombre d'une petite maison. C'est encore le même cimetière, car il y a là un petit local sombre dans lequel le personnel d'entretien répare et aiguise l'outillage.
Cela m'a intéressé car ces gens se servent d'une foreuse verticale et d'une meule électrique.

Bien sûr, je me suis réconcilié avec la famille d'Evelyne. Mais il y eut au grand désespoir du père d'Evelyne une brisure religieuse.
Monsieur Paul T. resta farouchement catholique. Quant aux autres membres de la famille, ils se firent membres d'une autre religion. Ce qui fit intensément souffrir le papa d'Evelyne.
Quant à moi, je suis profondément convaincu que la mort ne constitue pas un anéantissement complet. Car, dans mon jeu, j'ai une carte formidable, qui se nomme Evelyne!


Avec toute ma sincérité : Oncle Edmond et ses histoires vraies.