|
|
|
Les fantômes (variétés)Nous l'avons dit, les fantômes font l'objet de nombreuses confusions terminologiques. On désigne sous ce même vocable, abusivement d'ailleurs, les dames vertes, les poltergeists, les esprits frappeurs, les ombres, les compagnons, et bien d'autres. Essayons d'y voir plus clair. 1. Les dames vertes
Les dames vertes constituent une "variété" de fantômes. On les appelle ainsi probablement parce que leur apparence revêt plus fréquemment cette couleur, mais elles peuvent également être blanches, grises ou brunes, voire bleues. Une enquête du CERPILe CERPI a connu jadis (du temps où il s'appelait encore "GESO"un cas d'apparition de "dame verte" qui, en l'occurrence, était plutôt une dame bleue. Les faits se déroulaient à Bruxelles, plus exactement à Forest à la limite de Saint-Gilles dans le premier cas, plus du côté de Uccle-Drogenbos dans le second. Au début, il n'avait été accordé qu'une écoute polie à ce qui était avancé car nous connaissions le narrateur pour sa réputation de menteur invétéré. Une oreille plus attentive a cependant été ensuite accordée lorsque l'épouse a confirmé ce qui avait été avancé précédemment par son mari et donnait une description fidèle à la première version. Bien que les apparitions en question aient suscité l'émoi que l'on imagine, sans toutefois qu'il n'y ait eu d'autre préjudice (notons aussi au passage que les faits se passent dans un appartement de la capitale belge dans le courant des années 60, ce qui confirme que les fantômes ne se plaisent pas uniquement dans les vieilles demeures abandonnées) ce n'est absolument pas pour ces raisons que le couple décida de déménager. Quand bien même aurait-ce été la raison de leur départ, ils auraient fait chou blanc puisque la dame verte (bleue) était présente dans leur nouveau logis également ! Comme les gens de l'époque décrivaient le phénomène, tout se passait sans bruit, il n'y avait pas de déplacement d'objets ni d'autres manifestations surnaturelles (c'était déjà bien assez inquiétant). La dame en question pouvait être comparée à la vierge en habits traditionnels bleus et blancs pour oser une comparaison une fois encore en rapport avec la religion. Il ne fut toutefois en aucune manière question de cela, pas de miracles, pas de message, pas de chérubins... et encore moins de naissance ! La dame se contentait d'apparaître dans la chambre du couple, cela ne durait que quelques minutes tout au plus, elle se déplaçait lentement et venait vers les habitants comme pour leur parler ou les regarder de plus près. Plusieurs fois, il y eut une impression de froid glacial dans la pièce, mais il était difficile de dire si c'était la température de l'endroit qui était incriminée ou si l'émotion causée provoquait de violents frissons. L'affaire se termine lorsque le mari, excédé (et pas polygame pour un sou !) lança de l'eau bénite sur l'apparition. Ce qui ne lui fit ni chaud ni froid mais fit provisoirement cesser le phénomène. Celui-ci se reproduisit pourtant encore ultérieurement, avec la même réaction, puisque celle-ci avait été plus ou moins encourageante. Au bout de plusieurs itérations, la dame verte disparut définitivement et il n'en fut plus question malgré d'autres déménagements. Bien des années plus tard, le couple racontait toujours son expérience avec la même verve, la même conviction qui faisait l'unanimité. L'épouse étant aussi fiable que son mari n'était menteur, il fallait bien ajouter foi à ses dires. Déduction hâtive, direz-vous ? Soit ! Mais attendez la suite ! Il se fait que l'eau qui avait été utilisée par le mari n'était pas du tout "bénite", donc toute connotation religieuse était à rejeter d'une part. (On n'a pas toujours de l'eau bénite sous la main, par contre de nombreuses personnes d'un certain âge ont l'habitude d'aller se coucher avec un verre d'eau sur la table de nuit). L'ennui, comme ce fut remarqué par la suite, c'est que le couple ne trouva jamais d'eau par terre là où on se serait attendu en trouver après l'aspersion. Les explications du CERPI (ex-GESO)
Nous connaissions bien les personnes impliquées dans l'affaire et nous ne pouvons pas nous permettre de douter de la véracité de leur narration. Le mari était menteur, certes, c'était avéré, mais il n'était pas mythomane non plus. S'il avait l'habitude de mentir, c'était toujours pour faire des blagues et en fin de compte il finissait toujours par rétablir la vérité.
Or, dans le cas qui nous concerne, il a toujours maintenu la même version. Son épouse était absolument digne de foi. Monsieur est décédé entre temps, madame vit toujours (à Forest) et raconte toujours sa même histoire, sans la modifier d'un iota. Avec de la vanille, de la crème fraîche et beaucoup de chocolat... SOMMAIRE TÉMOIGNAGES - SOMMAIRE FANTÔMES - SOMMAIRE SURNATUREL |