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H-G Wells
Herbert
George Wells, que l'on confond parfois avec Orson Welles
pour la relative homonymie, est mieux connu sous la
signature H. G. Wells. Il est né le
21 septembre 1866 à Bromley dans le Kent, Royaume-Uni et
décédé le 13 août 1946 à Londres. On connaît surtout cet
écrivain britannique pour ses romans de science-fiction
et notamment "La
Guerre des Mondes" (qui fut un succès monumental
au cinéma dans sa version de 1953, mais aussi sous la
direction de Spielberg en 2005, avec Tom Cruise), "La
Machine à explorer le temps" (qui fut également
porté à l'écran) et "L'Homme invisible" (idem).
Il s'agit bien sûr de thèmes importants que le CERPI
étudie et nous faisons donc abondamment référence à cet
auteur. Mais Wells fut également l'auteur de
nombreux romans de satire sociale, d'œuvres de
prospective, de réflexions politiques et sociales ainsi
que d'ouvrages de vulgarisation touchant aussi bien à la
biologie, à l'histoire qu'aux questions sociales.
On peut dire sans conteste qu'il s'agit d'un écrivain
prolifique. Il écrivit aussi bien des romans
réalistes que de la science-fiction, comme des essais
sur l'histoire de l'humanité ou l'évolution future de la
société. Herbert George Wells fut un socialiste
convaincu. Après 1900, ses œuvres se firent de plus en
plus politiques et didactiques.
Nous ne
nous attarderons pas trop sur l'enfance assez
malheureuse de ce grand homme, issu pourtant d'un milieu
modeste. Herbert George Wells fut le cinquième et
dernier enfant de Joseph Wells, un jardinier et joueur
de cricket devenu boutiquier, et de Sarah Neal, une
ancienne domestique. Il est né à Atlas House, 47
High Street, Bromley, dans le Kent. Sa famille
appartenait à la classe moyenne peu argentée. Un
héritage permit à la famille d'acheter un magasin de
porcelaines qui ne fut jamais prospère. Joseph fut
obligé de vendre des battes et des balles de cricket
pour nourrir sa famille. Il recevait également de
faibles rémunérations lors des matchs auxquels il
participait.
Un incident survenu
alors qu'il n'avait que sept ans fut déterminant pour la
suite de sa vie. À cause d'un malencontreux accident
survenu sur un terrain de sport, il dut rester alité un
certain temps avec une jambe cassée. Il passait le
temps en lisant des romans et se passionnait pour les
autres mondes auxquels lui donnaient accès ses nouvelles
lectures. C'est à ce moment-là qu'il prit goût à
l'écriture. Plus tard la même année, il entra à la
Thomas Morley's Commercial Academy, une école privée
fondée en 1849. L'enseignement y était très erratique,
plus particulièrement axé, comme Wells le raconta plus
tard, sur l'écriture calligraphiée et les calculs utiles
aux seuls hommes d'affaires. Wells y poursuivit sa
scolarité jusqu'en 1880. Mais en 1877, un nouvel
incident obscurcit la jeunesse de l'auteur : à la suite
d'une chute, son père se fracture une jambe et doit
abandonner sa carrière sportive qui représentait une
part non négligeable des revenus de la famille.
Incapable de supporter
plus longtemps leur charge de famille, les parents Wells
eurent l'idée de placer leurs garçons comme apprentis
dans différents corps de métier. Ainsi, de 1881 à 1883,
Herbert George Wells fit un apprentissage comme marchand
de tissus chez Southsea Drapery Emporium. Cette
expérience lui inspira plus tard ses romans intitulés
The Wheels of Chance (Les Roues de la fortune)
et Kipps, qui décrivent la vie d'un apprenti
marchand de tissus qui commente de manière critique la
répartition des richesses dans le monde.
Les parents Wells ne
s'entendaient pas très bien - elle était protestante et
lui libre penseur - si bien que sa mère retourna
travailler comme femme de chambre à Up Park, une
maison de campagne du Sussex, une fonction qui ne
l'autorisait à emmener ni mari, ni famille. Ensuite,
Sarah et Joseph vécurent séparément, sans toutefois
divorcer, ni avoir aucune autre liaison. Herbert George
Wells ne tira profit ni de son apprentissage comme
marchand de tissu, ni de son apprentissage comme
assistant chimiste, ni de son expérience comme
enseignant auxiliaire, ce qui l'obligea à retourner
régulièrement chez sa mère à Up Park, jusqu'à ce qu'il
trouve une situation plus stable. H. G. Wells profitait
de ses séjours à Up Park pour se plonger dans les livres
de la superbe bibliothèque du lieu.
En 1883, son
employeur le renvoya, arguant qu'il n'était pas
satisfait de ses services. Mais le jeune Wells
était loin d'être mécontent de ce renvoi qui
marqua la fin de sa période d'apprentissage.
Plus tard la même année, il devint assistant
d'enseignement à la Midhurst Grammar School,
dans le Sussex de l'Ouest, jusqu'à ce qu'il
décroche une bourse d'études à la Normal
School of Science de Londres (qui
s'appellera par la suite le Royal College of
Science et dépendra de l' Imperial
College de Londres) où il étudie la biologie
avec Thomas Henry Huxley, mais aussi la géologie
et l'astronomie. Huxley donnait en particulier
des cours d'anatomie comparée dont il était un
grand spécialiste. L'année passée à suivre son
cours fut pour Wells la plus significative de
toute son éducation. Elle marquera également son
écriture romanesque puisqu'il puisera dans la
biologie, en particulier dans l'évolution et
l'anatomie comparée nombre de créations
littéraires. Comme ancien élève, il aidera
ensuite à créer la Royal College of Science
Association dont il sera le premier
président en 1909. Wells étudia dans sa nouvelle
école jusqu'en 1887 avec une allocation de
vingt-et-un shillings par semaine grâce à sa
bourse d'études.
Ces années
marquent le début de son intérêt croissant pour
une réforme possible de la société. Il commença
son approche du sujet en étudiant la
République de Platon, puis se tourna vers
les idées plus contemporaines du socialisme
telles qu'elles s'exprimaient au sein de la
Fabian Society et dans diverses lectures à la
Kelmscott House, le domicile de William
Morris. Il compta également parmi les membres
fondateurs du magazine The Science School
Journal, un périodique qui lui permettait
d'exprimer ses propres idées sur la littérature
et la société. L'année scolaire 1886-1887 fut sa
dernière année d'études. Malgré sa réussite aux
examens de biologie et de physique, son échec à
l'examen de géologie lui coûta son passage en
année supérieure et sa bourse d'études. Herbert
George Wells se retrouva alors sans revenu. Sa
tante Mary, une cousine de son père, l'invita à
rester chez elle dans un premier temps, ce qui
lui épargna la recherche d'un logement. Pendant
son séjour chez sa tante, il nourrit un intérêt
croissant pour sa cousine Isabel.
H. G. Wells en
1908 à la porte de sa maison de Sandgate
À la recherche d'une manière plus structurée de jouer à des jeux de guerre, Herbert George Wells est l'auteur de Floor Games (1911), suivi par Little Wars (1913). Little Wars est généralement reconnu aujourd'hui comme le tout premier wargame miniature avec figurines et Wells est considéré comme le père du wargame avec figurines. L'écrivainLe premier best-seller de Herbert George Wells fut Anticipations, paru en 1901. C'est peut-être son œuvre la plus explicitement futuriste, elle portait le sous-titre « Une expérimentation en prophétie » (An Experiment in Prophecy) lorsqu'elle parut tout d'abord par épisodes dans un magazine. Ce livre est intéressant à la fois pour ses bonnes intuitions (les trains et les voitures résultant de la migration des populations des centres-villes vers les banlieues; les restrictions morales déclinant lorsque hommes et femmes recherchent davantage de liberté sexuelle) et pour ses erreurs (« mon imagination refuse de voir un sous-marin quelconque faire autre chose qu'étouffer son équipage et sombrer au fond des mers »). Ses premiers romans, qu'on appelait à l'époque des « romances scientifiques », inaugurèrent un grand nombre de thèmes devenus de grands classiques en science-fiction, comme par exemple "La Machine à explorer le temps", "L'Homme invisible" et "La Guerre des mondes", et furent souvent considérés comme largement influencés par les œuvres de Jules Verne. Mais Wells refusait lui-même le titre de « Jules Verne anglais » comme il l'expliqua dans une préface qu'il écrivit pour une réédition de ses romans scientifiques (Scientific romances) en 1933. Wells opposait ses œuvres d'imagination et les romans d'anticipation du Français. Ses inventions n'avaient pas pour but de montrer ce qui allait se produire réellement, mais à simplement prendre possession du lecteur par l'illusion romanesque. Il comparait ses romans à L'Âne d'or d'Apulée, à l'Histoire véritable de Lucien de Samosate, à Peter Schlemil d'Adelbert von Chamisso et à Frankenstein de Mary Shelley. Wells écrivit d'autres romans, non fantastiques, qui reçurent un très bon accueil de la part des critiques, comme par exemple Tono-Bungay et Kipps. Wells fut également l'auteur de plusieurs douzaines de nouvelles, la plus connue étant The Country of the Blind (1911). Même s'il ne s'agit pas d'un roman de science-fiction, Tono-Bungay fait une large part à la décomposition radioactive. Celle-ci joue un rôle-clé dans The World Set Free parue en 1914 (le titre français est La Destruction libératrice). Ce récit contient ce qui peut être considéré comme sa meilleure intuition prophétique. Les scientifiques de l'époque savaient que la décomposition du radium dégageait de l'énergie à faible rayonnement pendant des milliers d'années. Le taux de rayonnement était trop faible pour avoir une quelconque utilité pratique, mais la quantité totale d'énergie libérée était énorme. Le roman de Wells tourne autour d'une invention non spécifiée qui accélère le processus de décomposition radioactive afin de produire des bombes qui explosent avec une puissance digne d'explosifs ordinaires, mais qui continuent d'exploser pendant des jours et des jours. Leó Szilárd reconnut que ce livre lui inspira la théorie de la réaction nucléaire en chaîne. Wells écrivit aussi des ouvrages spécialisés. Son œuvre en deux volumes la plus célèbre fut The Outline of History (1920) qui inaugurait une nouvelle ère de vulgarisation historique à destination du grand public. Les historiens professionnels l'accueillirent avec circonspection, à l'exception de Arnold J. Toynbee qui qualifia l'ouvrage de meilleure introduction possible à l'histoire mondiale. De nombreux autres auteurs poursuivirent dans cette voie de la vulgarisation. Wells poursuivit dans cette voie en 1922 avec un ouvrage populaire, mais beaucoup plus court: A Short History of the World, et deux autres longs traités, The Science of Life (1930) et The Work, Wealth and Happiness of Mankind (1931). Ces ouvrages de vulgarisation devinrent suffisamment populaires pour donner l'occasion à James Thurber de les parodier dans son essai humoristique intitulé An Outline of Scientists. L'introduction à l'Histoire mondiale de Wells en deux volumes fut régulièrement rééditée, avec une réédition en 2005, tandis que A Short History of the World fut réédité en 2006. Dès les débuts de sa carrière, Wells cherchait une meilleure manière d'organiser la société, écrivant de nombreuses utopies. Ses romans commençaient généralement par la description d'un monde courant à la catastrophe jusqu'à ce que la population mondiale accède à un nouveau mode de vie: soit grâce à un mystérieux gaz libéré par une comète et qui rendait les humains plus rationnels (In the Days of the Comet), soit grâce à un conseil scientifique s'emparant du pouvoir (The Shape of Things to Come (1933)), adapté plus tard pour le film d'Alexander Korda, Things to Come, daté de 1936. Wells fit également la description d'une reconstruction sociale d'après-guerre par l'avènement de dictateurs fascistes dans The Autocracy of Mr Parham (1930) et The Holy Terror (1939). Wells questionna l'essence même de l'humanité en opposant les idées de nature et de culture. Toutes ses utopies ne se terminaient pas forcément de manière heureuse, comme le montre le roman When the Sleeper Wakes (1899) (republié sous le titre The Sleeper Awakes, 1910) qui relève davantage de la dystopie. L'Île du docteur Moreau, plus sombre, force encore le trait. Le narrateur, prisonnier sur une île où les animaux sont changés en êtres humains par vivisection, mais sans succès, rentre en Grande-Bretagne. À l'instar de Gulliver lorsqu'il rentre du pays des Houyhnhnms, il se retrouve incapable de voir ses concitoyens autrement que comme des bêtes civilisées régressant lentement pour retrouver leur nature animale. Wells rédigea également la préface de la première édition des journaux intimes de W. N. P. Barbellion, The Journal of a Disappointed Man (Le Journal d'un homme déçu), publié en 1919. Comme beaucoup de critiques pensaient que Barbellion n'était qu'un pseudonyme, Wells fut longtemps considéré comme le véritable auteur du Journal; Wells a toujours démenti ces allégations, mais les rumeurs persistèrent jusqu'à la mort de Barbellion cette même année. En 1927, Florence Deeks poursuivit Wells pour plagiat, arguant qu'il avait copié la plus grande partie de The Outline of History à partir de son manuscrit intitulé The Web qui avait été soumis à l'éditeur canadien Canadian Macmillan Company et refusé. Malgré de nombreuses similarités de style et nombre d'erreurs historiques communes, la justice disculpa Wells. En 1938, il publia World Brain, une série d'essais sur l'organisation future de la connaissance et de l'éducation, parmi lesquels on trouve un essai intitulé The Idea of a Permanent World Encyclopaedia (Une idée d'encyclopédie mondiale permanente), concept à rapprocher de Wikipédia, qui parut dans l'Encyclopédie française d'Anatole de Monzie et Lucien Febvre en 1937. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés découvrirent que les SS avaient établi une liste des intellectuels et des politiciens à assassiner immédiatement après l'invasion de la Grande-Bretagne pendant l'Opération Sea Lion. Le nom d'Herbert George Wells apparaissait en tête de liste pour être un socialiste. Wells, devenu président du PEN club international, avait déjà eu affaire à l'Allemagne nazie en supervisant lui-même l'exclusion du PEN club allemand de la ligue internationale en 1934, suite à l'exclusion des écrivains non-aryens. L'héritageAussi bien de son vivant qu'après sa disparition, Herbert George Wells fut considéré comme un penseur socialiste de tout premier ordre. Mais sa célébrité posthume est surtout due à ses romans et à son rôle de pionnier dans l’histoire de la science-fiction. Wells a également la réputation d'être indirectement l'inventeur de l'animation mécanisée. Les premiers mécas, les tripodes martiens, apparaissent dans son roman intitulé La Guerre des mondes. Contribution dans l'apparition de la science-fictionWells est souvent reconnu comme le premier auteur de la science-fiction. Sa carrière débutant au crépuscule de celle de Jules Verne, il franchit le pas des Voyages extraordinaires à la science-fiction mieux que quiconque avant lui, traitant de tous les thèmes qu'elle a pu aborder, à l'aide d'une machine littéraire sur laquelle se fondait chaque récit. Il ne peut en être considéré comme l'auteur, car de nombreux auteurs avant lui ont croisé cet univers, avec des styles divers, et dont il n'est que le digne successeur, portant ce type d'ouvrages au titre de littérature. Mary Shelley et son Frankenstein ou le Prométhée moderne, ou Edgar Poe et son ami Jules Verne qui développait déjà les thèmes de la science-fiction moderne, ont, chacun à leur manière, débrouillé cette littérature naissante par des œuvres qui forment la genèse d'une science-fiction que l'on pressentait dans diverses œuvres qui nous mènent de Savinien Cyrano de Bergerac puis Voltaire (Micromégas où voyagent des habitants de l'étoile Sirius), à Thomas More ou même à Lucien de Samosate. Ces auteurs ont en commun, pour arriver à leurs fins, d'exploiter le If (Et si… en français). En traitant un à un ses thèmes principaux, Wells en a fait un genre littéraire et dans son sillage, aidé par Orson Welles, a préparé l'explosion de la science-fiction (le mot science-fiction fait son apparition pour la première fois aux États-Unis en 1929, à l'occasion du lancement de la revue Science Wonder Stories). Clins d'œil à H. G. WellsLe personnage d'Herbert George Wells est apparu dans de nombreux romans, films et séries télévisés:
Le CD de "La Guerre des Mondes"
(version 1953) se trouve dans la cd-thèque du CERPI. Œuvres
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