Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

RUPERT SHELDRAKE

Rupert Sheldrake est l'une des personnalités de la recherche parapsychologique qu'il nous fallait absolument vous présenter. Notamment pour ses champs morphiques ou champs morphogénétiques, un point controversé, disons-le tout de suite.
Né en 1942, cet ancien biochimiste titulaire d'un doctorat en 1967 en biochimie de l'université de Cambridge est aussi auteur et parapsychologue. Il est anglais, pas américain. Depuis 1981, ses écrits et ses intérêts sont surtout centrés sur la résonance morphique qui découle du concept de champ morphognétique.
L'idée n'est pas nouvelle car elle avait déjà été formulée en 1920 par Hans Spemann, Paul Weiss et Alexander Gurwitsch. De quoi s'agit-il ? C'est ce que nous allons voir.

Disons malgré tout encore que les recherches de Rupert Sheldrake concernent entre autres le comportement animal et végétal, la métaphysique, les perceptions extrasensorielles et plus précisément la télépathie. Pour comprendre ce dont il s'agit en parlant de résonance morphique et de champs morphiques ou morphogénétiques, il convient de s'intéresser premièrement aux travaux de Rupert Sheldrake en matière de comportement animal et végétal.
En tant que biochimiste, Sheldrake fait des recherches sur le rôle de l’auxine, une hormone végétale, dans la différentiation du système vasculaire végétal. Au terme de ses recherches, il conclut : Le système est circulaire, il n’explique pas comment la différentiation est établie initialement. Après 9 ans de recherches intensives, il m’est clairement apparu que la biochimie n’aiderait pas à savoir pourquoi les choses ont la forme qu’elles ont.
Plus récemment, s’appuyant sur les travaux du philosophe français Henri Bergson, Sheldrake a formulé l’hypothèse selon laquelle la mémoire serait inhérente à toutes structures ou systèmes organiques. Bergson avait déjà contesté le fait que la mémoire personnelle et les habitudes se trouvaient dans le cerveau, mais Sheldrake va plus loin et avance que les formes corporelles et les instincts, bien qu’exprimés à travers les gènes, n’y trouvent pas leurs origines. Il propose au contraire l’hypothèse selon laquelle les organismes se développent sous l’influence d’organismes similaires antérieurs grâce à un mécanisme qu’il nomme la résonance morphique.

Dans son premier ouvrage, Une Nouvelle Science de la Vie : l’Hypothèse de la Résonance Morphique, Sheldrake propose l’idée suivante : les phénomènes, en particulier biologiques, sont d’autant plus probables qu’ils se produisent souvent et de ce fait la croissance et le comportement biologiques s’inscrivent dans des schémas établis par d’autres évènements similaires précédents, une forme de Lamarckisme. Il suggère que ceci est à la base de nombreux aspects scientifiques, de l’évolution aux lois de la nature, et que ces dernières seraient ainsi des habitudes mutables qui ont évolué depuis le Big Bang.
À sa sortie, cet ouvrage fait l’objet de débats dans des publications scientifiques et religieuses variées et reçoit des critiques mitigées. Puis en 1981, le journal Nature publie un éditorial intitulé : Un livre à brûler ? » écrit par son principal éditeur John Maddox. Il y écrit : « L’étude de Sheldrake est un exercice pseudo-scientifique. Beaucoup de lecteurs penseront qu’il a réussi à trouver une place pour la magie dans les débats scientifiques, et c’est sûrement l’un des objectifs de l’écriture d’un tel ouvrage.»
Les critiques de Maddox provoquent ce qu’Anthony Freeman qualifie de « tempête de controverses ». Dans une parution ultérieure, Nature publie plusieurs lettres en désaccord avec la position de Maddox concernant Sheldrake. Le journal New Scientist remet alors en cause l’abandon par Nature de la méthode habituellement utilisée dans le monde scientifique du « procès par éditorial ».
Selon Freeman, « la fureur provoquée par l’attaque de Nature [et l’obstination de Maddox] ont mis fin à la carrière académique de Sheldrake et ont fait de lui la persona non grata de la communauté scientifique ». En 1994, dans un documentaire de la BBC sur la théorie de Sheldrake, Maddox développe son point de vue : « La théorie de Sheldrake n’est pas scientifique. Sheldrake met en avant la magie plutôt que la science, ce qui est condamnable avec les mots utilisés par le Pape lui-même pour condamner Galilée et pour les mêmes raisons : c’est une hérésie ».

La Mémoire de l’Univers : Résonance Morphique et les habitudes de la nature (1988) met en avant la résonance morphique, un aspect de l’hypothèse de la «causalité formative » introduite par Sheldrake dans Une Nouvelle Science de la Vie.
Sheldrake y écrit : « Puisque ces organismes précédents sont plus similaires entre eux qu’identiques, lorsqu’un organisme ultérieur est sous leur influence collective, ses caractéristiques morphogénétiques ne sont pas précisément définies ; elles se composent plutôt d’une combinaison de formes similaires ayant déjà existé. Ce processus est semblable à la photographie composite, dans laquelle une photo « standard » est créée grâce à la superposition de plusieurs images analogues. Les caractéristiques morphogénétiques sont des structures de « probabilité » dans lesquelles l’influence des types passés les plus répandus se combinent pour augmenter la probabilité que ces types réapparaissent ».
Pour appuyer son hypothèse, Sheldrake cite la reproduction de l’expérience sur des rats dans un labyrinthe aquatique de William McDougall et la reproduction par Mae-Wan Ho de l’expérience de Conrad Hal Waddington sur des drosophiles, ainsi que plusieurs expériences psychologiques impliquant l’apprentissage humain (aucune de ces dernières n’a été réitérée).
Sheldrake soutient qu’un certain nombre d’anomalies biologiques sont résolues grâce à la résonance morphique, notamment la mémoire personnelle (qui sans quoi requiert l’existence d’un mécanisme de stockage d’information élaboré dans le cerveau), l’atavisme et l'évolution parallèle. Il soutient que l’existence de caractéristiques organisatrices, avec ou sans mémoire inhérente, expliquerait des phénomènes allant du comportement social coordonné entre insectes, aux vols d’oiseaux et aux bancs de poissons en passant par la régénération de membres coupés chez les salamandres ou la sensation de membre fantôme chez les amputés. Dans ce dernier cas, les caractéristiques organisatrices du membre resteraient présentes même après la disparition du membre lui-même.

En 2003 Sheldrake publie La sensation d’être observé par quelqu’un sur l’effet psychique du regard, comprenant une expérience au cours de laquelle des sujets aux yeux bandés doivent deviner si on les regarde eux ou d’autres cibles. Il rapporte qu’en une dizaine de milliers d’essais, les résultats sont systématiquement supérieurs à 60 % quand le sujet est effectivement regardé mais n’atteignent que les 50 % (hasard) lorsque le sujet n’est pas regardé. Ces résultats suggèrent une faible capacité à ressentir le regard de quelqu’un, mais aucune capacité à ressentir le fait de ne pas être observé. Il affirme aussi que ces expériences ont été largement répétées, dans des écoles du Connecticut et de Toronto et dans un musée des sciences à Amsterdam avec des résultats comparables.
Ces résultats sont néanmoins critiqués par l'AFIS.

En 2003, Sheldrake publie une étude sur la télépathie humaine, dont une expérience où les sujets doivent deviner qui, parmi quatre personnes est sur le point de leur téléphoner ou de leur envoyer un courriel. Sheldrake rapporte que le sujet devine la personne correcte dans environ 40 % des cas, contre un résultat attendu de 25 %.
Les travaux de Sheldrake font l’objet d’une séance plénière intitulée « les Anomalies de la Conscience » à la conférence Vers une science de conscience de 2008. Sheldrake y présente ses travaux sur la télépathie animale et humaine, suivis par trois critiques de ses travaux sur la sensation d’être regardé. Il répond aux questions posées par les autres intervenants lors des débats qui suivent.
Toutefois, si ces sujets méritent que nous y revenions (ce que nous ferons ultérieurement), ce qui nous intéresse ici principalement réside donc dans les champs morphiques et la résonance morphique. Revenons-y donc. Le champ morphogénétique (ou « champ morphique », « résonance morphique » ou « champ de forme ») est une expression qui définit un champ hypothétique qui contiendrait de l'énergie et/ou de l'information sans être constitué de matière (atome, électrons, etc.). Ces champs seraient déterminants dans le comportement des êtres vivants notamment en ce qu'ils hériteraient d’habitudes de l’espèce par « résonance morphique » et que leurs actions influenceraient les dits «champs de forme ».
Il s'agit d'un concept qui n'est pas scientifiquement validé, donc qui se limite à une croyance. Les promoteurs de cette croyance, dont actuellement Rupert Sheldrake, rapprochent cette notion de celle du champ de force, mais contrairement aux champs mesurables par des appareils de mesure, les champs de forme n'ont aucun support vérifiable ni réfutable, et échappent donc à toute expérimentation actuellement.
L'idée a été adoptée par diverses pensées pseudo-scientifiques. Les ondes et champs de forme ont été popularisés par la spiritualité New Age.
Le concept de champ morphogénétique était lié au début du vingtième siècle à l'embryologie, il a d'abord été introduit en 1910 par Alexander Gurvich. Un soutien expérimental a été fourni par les expérimentations de Ross Granville Harrison qui transplantait des fragments d'embryon de tritons à différents endroits. Harrison put identifier des « champs » de cellules qui produisaient les organes comme les membres, les queues ou les branchies et démontrer que ces « champs » pouvaient être fragmentés ou se voir ajouter des cellules indifférenciées pour donner dans tous les cas une structure normale. Il fut ainsi considéré que c'étaient des « champs » de cellules, plutôt que des cellules individuelles, qui possédaient une structure qui déterminait le développement d'organes particuliers. Le concept de champ fut encore développé par l'ami de Harrison Hans Spemann, et puis par Paul Weiss et d'autres.

Dans les années 1930, les travaux des généticiens, notamment Thomas Hunt Morgan, ont démontré l'importance des chromosomes et des gènes dans le développement. Le concept a été recyclé par le docteur Rupert Sheldrake, en déplaçant le concept de champ morphogénétiques à un domaine invisible et transcendant réfutable), concept qui résonne avec des notions comme l'inconscient collectif ( Carl Gustav Jung ) ou la notion d'égrégore de l'ésotérisme occidental.
« La résonance morphique est l’idée que des choses identiques influencent en conséquence d’autres choses identiques à travers l’espace et le temps. Tous les systèmes qui s’organisent eux-mêmes possèdent une sorte de mémoire inhérente. Par systèmes auto-organisés, je fais référence aux atomes, aux molécules, aux cristaux, aux cellules, aux tissus, aux organes, aux organismes, aux animaux, aux sociétés, aux écosystèmes. » (Rupert Sheldrake interviewé dans Rupert Sheldrake, un hérétique des temps modernes ? [archive], article Revue Acropolis).
Il est assez réconfortant de constater que d'autres personnes peuvent réaliser le même travail que nous en certaines circonstances. Cela a notamment été le cas ci-dessous :

DU CENTIEME SINGE AUX CHAMPS MORPHIQUES DE LA LEGENDE A L'HYPOTHESE SCIENTIFIQUE

Peut-être connaissez-vous déjà le phénomène du 100ème singe, cette observation par des scientifiques en Asie, dans les années '50, concernant la transmission de l'apprentissage d'une communauté de singes à d'autres communautés sans qu'il n'existe de moyen connu de communication entre les singes concernés. Si vous ne la connaissez pas, en voici la version relatée dans le livre « Le centième singe » de Ken Keyes Jr. Ce livre est libre de droits d'auteur ( copyrights ) et le matériel peut être reproduit en tout ou en partie.


« Une espèce de singe japonais, le macaque japonais ( macaca fuscata ), a été observée à l'état sauvage sur une période de 30 ans.
En 1952, sur l'ile de Koshima, des scientifiques nourrissaient les singes avec des patates douces crues en les jetant sur le sable. Les singes aimaient le goût des patates douces, mais trouvaient leur saleté déplaisante. Une femelle âgée de 18 mois appelée Imo pensait quelle pouvait solutionner le problème en lavant les patates dans un ruisseau tout près. Elle enseigna ce truc à sa mère. Ses compagnes de jeu apprirent aussi cette nouvelle façon de faire et l'enseignèrent aussi à leur mère. Cette innovation culturelle fut graduellement adoptée par différents singes sous les yeux des scientifiques. Entre 1952 et 1958 tous les jeunes singes apprirent à laver les patates douces remplies de sable pour les rendre plus agréables au goût. Seulement les singes adultes qui imitèrent leurs enfants apprirent cette amélioration sociale. Les autres singes adultes conservèrent leur habitude de manger des patates douces sales. Alors quelque chose d'étonnant se produisit. À l'automne de 1958, un certain nombre de singes de Koshima lavaient leurs patates douces -- leur nombre exact demeure inconnu. Supposons que lorsque le soleil se leva un matin, il y avait 99 singes sur l'île de Koshima qui avaient appris à laver leurs patates douces. Supposons encore qu'un peu plus tard ce-matin là, le centième singe apprit à laver les patates.

ET C'EST ALORS QUE CELA ARRIVA !

Ce soir-là presque tous les singes de la tribu se mirent à laver les patates douces avant de les manger. L'énergie additionnelle de ce centième singe créa une sorte de percée idéologique !
Mais notez ceci: la chose la plus surprenante observée par ces scientifiques fut le fait que l'habitude de laver les patates douces se transmit par au-delà des mers... Des colonies de singes habitant d'autres îles ainsi que la troupe de singes de Takasakiyama sur le continent commencèrent aussi à laver leurs patates douces. C'est ainsi que le macaque japonais a été surnommé le "laveur de patates".
(Le livre « Lifetyde » de Lyall Watson pp. 147-148 aux Editions Banatam 1980. Ce livre donne d'autres détails fascinants à ce sujet.)
Ainsi, quand un certain nombre critique d'individus accompli une prise de conscience, cette nouvelle prise de conscience peut être communiquée d'un esprit à un autre.
Bien que le nombre exact puisse varier, ce "Phénomène du Centième Singe" signifie que lorsque seulement un nombre limité de gens apprennent une nouvelle façon de faire, celle-ci peut rester au niveau de la conscience propre de ces gens.
Cependant, jusqu'à un certain point, si seulement une personne de plus se met à adopter une nouvelle prise de conscience, son champ d'action s'étend de telle sorte que cette prise de conscience est adoptée par presque tout le monde ! »
Ce phénomène étant controversé, en voici davantage sur le sujet afin d'étayer l'explication en lui retirant son côté miraculeux et légendaire.
Rupert Sheldrake, biologiste britannique, introduit le concept de champs morphiques dans son livre "La mémoire de l'univers", publié en français en 1989 aux Editions du Rocher.
Sur son site, Rupert Sheldrake donne sa version du phénomène du centième singe (en anglais). Bien qu'il ne démente pas, il admet que le texte a été répété, modifié et interprété, et surtout beaucoup exagéré :
http://www.sheldrake.org/Resources/faq/answers.html#monkeyl . Il donne en partie sa version à lui. La théorie de Sheldrake sur les champs morphiques corrobore en partie le phénomène du centième singe, en y apportant une hypothèse d'explication. Les conséquences possibles de cette théorie sur l'effet que nous pouvons avoir autour de nous par les propres changements que nous introduisons dans notre vie à un niveau individuel, peuvent porter à croire que notre responsabilité, au niveau de notre comportement individuel, donc l'importance de ce que nous faisons, pourrait être fondamentale pour parvenir à changer les mentalités et les comportements à plus grande échelle dans le monde, ou du moins, dans la communauté ou société dans laquelle nous vivons.
Alors que nous avons coutume de penser que notre mémoire est localisée dans notre cerveau, que nos gênes sont responsables des caractères héréditaires et que nos pensées sont la conséquence uniquement de phénomènes chimiques et électriques siégeant dans le cerveau, Sheldrake postule qu'il en est autrement. Il ne présente pas son hypothèse comme "la" vérité, mais il en fait paraître le bon sens et propose diverses manières d'étudier le phénomène afin d'étayer ce qu'il exprime. Selon lui les lois de la nature ne sont pas "universelles" et "immuables". Elles évoluent depuis toujours, même les lois qui concernent les phénomènes physiques et chimiques les plus élémentaires.
Au delà du contexte scientifico-historique qui occupe une grande part de l'ouvrage, Rupert Sheldrake fait comprendre ce phénomène d'évolution suivant le principe de la chréode.
Imaginez-vous un plan de sable légèrement incliné. Posez-y une bille dans la partie supérieure, elle va se mettre à rouler en traçant un sillon dans le sable lors de sa descente. Posez-y une seconde bille. Si sa trajectoire rencontre le sillon tracé par la première bille, il est très probable qu'elle va également l'emprunter, et l'élargir. Posez-y une troisième bille, la probabilité de la répétition du phénomène sera encore plus importante. Après la centième bille, il deviendra carrément improbable qu'elle ne prenne pas le sillon creusé par toutes les billes qui l'auront précédée. Cela étant, il n'est pas impossible non plus qu'un nouveau sillon soit tracé par une bille n'ayant pas emprunté le sillon déjà largement creusé, et qu'avec le temps d'autres billes empruntent ce second sillon, en l'élargissant, l'approfondissant, quitte à rendre le second sillon plus facilement praticable que le premier, voire à finir par empêcher l'accès au premier sillon. Selon Sheldrake, tous les phénomènes de la nature fonctionnent selon le principe de la chréode. C'est à dire qu'une fois un phénomène apparu : plus il se produit, plus il est probable qu'il se reproduise. Et sur une échelle de temps et de répétitions en milliards d'années et en milliards d'opportunités, certaines lois de la nature apparaissent comme immuables. De la sorte on peut parler d'une forme de mémoire de tout ce qui se passe dans la nature. Les phénomènes se reproduisent tels qu'ils se sont déjà produits, parce qu'ils se sont déjà produits. Et le fait qu'ils se reproduisent augmente encore la probabilité qu'ils se reproduiront de la même manière. Et cela concerne tant les atomes et molécules, que les cellules, les animaux, les humains, les planètes, étoiles et galaxies.
Cependant, la chréode telle qu'expliquée ci-dessus, n'est qu'une image, ou métaphore de la réalité, mais qui peut en faciliter la compréhension.
Selon Sheldrake, cette mémoire, représentée par la chréode, est contenue dans les champs morphiques.
Le champ morphique n'est pas matériel. A l'heure actuelle il n'est pas mesurable. Et il fonctionne un peu à l'instar des champs magnétiques ou gravitationnels. Il contient donc de l'énergie, mais n'est pas constitué de matière (atome, électrons, etc.)
Ce serait donc ce champ qui contient la mémoire (représentée par la chréode), et permettrait à toute entité (des particules atomiques aux galaxies, en passant par les êtres vivants) de se développer à l'image de celles qui lui ont précédé. Rupert Sheldrake donne à ce phénomène de répétition qui constitue une mémoire, le nom de résonance morphique. "Sheldrake montre au fil des pages que l’héritage du code génétique est insuffisant pour comprendre la structure et le comportement du vivant : «Alors que la théorie mécaniste impute la plupart des phénomènes héréditaires à l'héritage génétique rassemblé dans l'ADN, l'hypothèse de la causalité formative présume que les organismes héritent également des champs morphogénétiques d'organismes antérieurs appartenant à la même espèce. Ce second type d'héritage intervient via la résonance morphique et non via les gênes. L'hérédité inclut donc tant l'héritage génétique que la résonance morphique des formes antérieures semblables ». "extrait du site "philosophie et spiritualité" :
"Ainsi, une semence de hêtre prendra-t-elle, au cours de son développement, la forme, les structures génétiques empreintes des habitudes caractéristiques d’un hêtre. Elle est apte à se comporter de la sorte parce qu’elle hérite sa nature des hêtres précédents ; mais cet héritage n’est pas une simple question de gênes chimiques, il dépend aussi de la transmission des habitudes de croissance et de développement d’innombrables hêtres ayant existé par le passé." extrait du site : forum de philosophie et d'ethnologie de la culture :
http://www.avs-philo-ethno.org/texte.php?id=107 dont cette page n'est plus accessible actuellement.
Dans le cadre de l'évolution d'un individu (par exemple) il parle aussi d'auto-résonance morphique. Nous aurons tendance à répéter nos comportements, en fonction de ceux que nous avons déjà eus.
Et dans ce cadre par exemple, "nous pouvons aussi comprendre la somatisation des processus conscients et inconscients dans le corps. Une souffrance intérieure profonde longtemps portée finit par marquer son empreinte dans la structure organique. Nous portons le visage de nos passions et la trace de notre passé."
"extrait du site "philosophie et spiritualité" :
http://sergecar.club.fr/cours/theorie8.htm (idem)
Rupert Sheldrake illustre de plusieurs manières le concept des champs morphiques. Représentons-nous comme une télévision : l'appareil correspond à notre corps, et le contenu des émissions télévisées n'est que l'effet sur l'appareil des ondes électro-magnétiques que capte l'appareil. En modifiant l'appareil, il se peut que l'on perde la possibilité de capter une émission, ou que l'on capte une autre chaîne, mais cela ne veut pas dire que les ondes électromagnétiques ont disparu de l'espace.
De la même manière, notre cerveau a accès à la mémoire que représente les champs morphiques qui nous correspondent. S'il y a une altération du cerveau, il n'y a pas forcément altération de la qualité de la mémoire. Et si celle-ci devait être affectée, bien souvent cela n'est que passager. Il n'a jamais été possible de localiser physiquement la mémoire dans le cerveau.
Dans le même registre de métaphore, Rupert Sheldrake se réfère plusieurs fois à la comparaison entre
- l'être humain : son cerveau, son esprit, son corps et sa mémoire,
- et l'ordinateur : matériel et logiciel.
Si l'on considère le matériel (hardware) en parallèle au corps de l'homme et à son cerveau, on pourrait comparer le logiciel ou programme (software) aux champs morphiques. Dans ce cadre, nos gênes ne contiennent pas l'information ayant trait à notre mémoire, mais ce sont eux qui rendent l'utilisation du champ morphique possible afin de choisir les comportements adaptés. Et lorsque la partie hardware disparaît, elle n'entraîne pas la disparition de la partie software. Qu'une molécule soit décomposée, qu'une cellule soit détruite, ou qu'un personne décède, les champs morphiques qui leur correspondent ne disparaissent pas.
Pour mieux concevoir la réalité possible des champs morphiques, Rupert Sheldrake relate aussi plusieurs témoignages et expériences. Le témoignage le plus parlant dont il fait écho dans son livre est celui des mésanges perceuses de bouteilles de lait (livrées chez les particuliers devant leur porte). En voici la description, tirée du site "philosophie et spiritualité" : (et en partie extraite du livre de Sheldrake).
"Le cas des mésanges bleues est très documenté et il met en évidence la propagation cette fois-ci spontanée d'une habitude, celle de l’ouverture des bouteilles de lait par les oiseaux. Le phénomène a été enregistré pour la première fois en 1921 à Southampton (UK) et on a suivi sa propagation de 1930 à 1947. Or on sait que les mésanges ne s’aventurent pas à plus de quelques kilomètres de leur nid. La propagation de ce comportement s’est pourtant nettement étendue et accélérée dans le temps. De plus, en Suède, au Danemark et en Hollande, les bouteilles de lait avaient disparu pendant la guerre. Elles ne revinrent qu’en 1947, 1948. Il est tout à fait improbable que des mésanges ayant appris cette habitude aient survécu à la durée de la guerre. ....Tout ce que l’on peut dire, c’est que les habitudes acquises par certains animaux viennent faciliter l’acquisition des mêmes habitudes par d’autres animaux de la même espèce et cela même en l’absence de tout moyen de connexion physique connu. "
Une autre anecdote racontée par Sheldrake dans son livre est celle des nouvelles cristallisations. Pour obtenir un nouveau produit chimique en laboratoire, il faut souvent énormément de temps pour y arriver. Les chimistes y travaillent des mois, voire des années. Ils obtiennent alors un nouveau produit, une nouvelle cristallisation. Selon l'hypothèse de Sheldrake, celle-ci n'ayant jamais existé au préalable ne peut pas fonctionner par résonance morphique pour être formée. Or il s'avère que plus on parvient à réussir et reproduire cette cristallisation, plus celle-ci est obtenue facilement ensuite, ce qui correspond à l'idée de la chréode. Plus la fréquence de cristallisation augmente, plus l'influence du champ morphique est grande pour faciliter les cristallisations suivantes. Les chimistes ont pourtant tout un folklore à ce sujet : ils voyagent avec le fruit de leurs efforts entre les laboratoires à travers le monde, pour faciliter la réaction chimique grâce aux fragments de cristaux qu'ils utilisent comme semence pour de nouvelles cristallisations. D'autres pensent que "des semences voyagent dans l'atmosphère sous forme de particules de poussières microscopiques. Si la résonance morphique joue un rôle dans ce phénomène, plus les nouveaux composés seront cristallisés, plus leur cristallisation deviendra aisée dans le monde entier, même en l'absence de chimistes migrateurs et de toute particule de poussière dans l'atmosphère."
extrait du livre de Rupert Sheldrake, éditions du Rocher, p. 140
De la même manière, Rupert Sheldrake cite les bancs de poissons. La rapidité de réaction (lors de la présence d'un prédateur par exemple) pour changer de direction, ou pour dissoudre le banc, est bien trop grande pour qu'il puisse y avoir communication entre les poissons. L'existence d'un champ morphique unique utilisé par chacun des poissons du banc, rend ce phénomène explicable. Les poissons réagissent "comme un seul homme". Idem pour les bandes d'oiseaux.
Rupert Sheldrake fait également le lien avec l'inconscient collectif si cher à Jung. Comme pour les bancs de poisson, l'être humain a accès non seulement aux champs morphiques qui lui sont personnels, mais il a accès aux champs de groupes, de société, et de son espèce. Les champs fonctionnent en hiérarchie gigogne, s'emboîtant les uns dans les autres. Nous héritons chacun ainsi d'une mémoire collective renfermant les caractéristiques de nos ascendants, de notre groupe social, ainsi que de notre espèce. Cela va influencer notre évolution et nos comportements. "Tous les humains puisent dans une mémoire collective, qu’à leur tour, ils contribuent à façonner."
extrait du site : forum de philosophie et d'ethnologie de la culture
http://www.avs-philo-ethno.org/texte.php?id=107 dont cette page n'est plus accessible actuellement.
"D’un côté « nous avons nos souvenirs propres parce que nous sommes plus similaires à nous-même dans le passé qu’à quiconque ; nous sommes soumis à une autorésonance hautement spécifique de nos états antérieurs ». Mais parce qu’ici la théorie abandonne délibérément le concept de séparation, il y a aussi une mémoire collective. « Nous sommes aussi similaires aux membres de notre famille, aux membres des groupes sociaux auxquels nous appartenons, aux individus qui ont le même langage et la même culture que nous, et dans une certaine mesure, à tous les êtres humains, passés et présents ». Nous sommes influencés par les schèmes mentaux d’autrui, lesquels forment une matrice de pensée collective qui est activée via la résonance morphique."
"extrait du site "philosophie et spiritualité"
Nous évoluons également en fonction des champs morphiques des générations qui nous ont précédés. L'hérédité n'est à ce titre pas uniquement "génétique", mais nous portons avec nous les habituations de nos parents, grands-parents, etc. Sheldrake, depuis la parution du livre, a continué ses recherches, et propose aussi via son site Site de Rupert Sheldrake : http://www.sheldrake.org/homepage.html (voir : experiments online)
de participer à des expériences de manière à apporter de l'eau au moulin de sa théorie. Suite à l'écriture de ses livres, il a aussi reçu des témoignages par milliers qui permettent d'étayer son propos et d'avancer dans sa recherche. L'accueil de sa théorie dans le monde scientifique s'est heurté bien sûr aux plus orthodoxes, qui semblent être moins majoritaires que par le passé. Il faudra sans doute encore un peu de temps pour qu'elle soit plus ouvertement approuvée, alors que le public, lui, n'a pas fait la fine bouche et le soutient de toutes parts.
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Les mentalités sont en train de changer autour de nous, et cela devient particulièrement visible en ce moment.
Et si nous avons la conscience de la responsabilité individuelle que nous avons dans ces changements, il est probable que nos changements, au-delà des conséquences de nos comportements, sont aussi potentiellement porteurs de changements autour de nous, sans que nous ayons rien à faire de plus que changer, évoluer, ouvrir nos consciences.
Car une fois qu'un apprentissage est appris par un nombre suffisant d'individus, il se généralise rapidement dans toute la population.
Cela peut motiver à apprendre et tenter d'évoluer toujours davantage, pour soi-même bien entendu, pour assumer notre responsabilité de ne plus participer au désastre, mais sans doute aussi et surtout, pour être un facteur de changement plus rapide à plus grande échelle.
Texte rédigé par Claire De Brabander
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Il est possible d'en lire davantage sur la théorie des champs morphiques ou d'autres compléments d'hypothèses, témoignages et expériences effectués ou relatés par Sheldrake sur les sites suivants : le site de Rupert Sheldrake : http://www.sheldrake.org
la page du site de Rupert Sheldrake qui parle des champs morphiques :
http://www.sheldrake.org/Articles&Papers/papers/morphic/morphic_intro.html
ainsi que deux sites desquels sont tirés quelques extraits dans le présent texte :
Le site du "forum de philosophie et d'ethnologie de la culture"
http://www.avs-philo-ethno.org/texte.php?id=107 dont cette page n'est plus accessible actuellement.
Le site "philosophie et spiritualité"
http://sergecar.club.fr/cours/theorie8.htm (idem)
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La première partie de cette page est inspirée de l'article de Wikipédia sur Rupert Sheldrake ainsi que celle sur les champs morphogénétiques et la seconde partie est issue du site : http://sechangersoi.be que nous saluons et remercions.
http://sechangersoi.be/4Articles/Sheldrake01.htm