Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le viol diabolique

Paralysie du sommeil

Dans le cas qui nous intéresse ici, on comprendra que N. désire conserver l'anonymat. Il s'agit d'un membre de longue date du CERPI, connu pour son sérieux et son dévouement. A notre connaissance, la narration qui suit n'émane pas d'affabulations, la personnalité du témoin ainsi que le type de témoignage le rendent parfaitement crédible et nous avons toutes les raisons de croire à son authenticité.

Nous habitons, mon épouse et moi-même, dans une grande maison de campagne. Je ne bois pas, je ne me drogue pas et lorsque cette expérience m'est arrivée, je n'avais pris aucun médicament. Je suis d'ailleurs en bonne santé, merci. On pourrait croire que le caractère traumatisant de ce qui m'est arrivé allait laisser chez moi une trace indélébile et que j'en aurais été marqué psychologiquement, pourtant j'ai été très surpris de constater qu'avec le recul, toute cette affaire s'est rapidement estompée dans ma mémoire. Non pas que je l'ai oubliée, certainement pas, mais disons plutôt que j'ai l'impression que mon esprit se refuse à assimiler la réalité des choses, à moins qu'une force quelconque ne se soit employée - et continue de le faire - à faire disparaître les traces.

Les choses remontent maintenant à deux ans (en 2006). Ce soir là, nous étions allés nous coucher comme de coutume après une journée sans histoires. Je ne vois rien qui permette d'établir un éventuel lien de cause à effet, une relation éventuelle entre ce qui m'est arrivé et ce que j'aurais pu vivre précédemment. Nous nous sommes d'ailleurs endormis rapidement et normalement après notre journée de travail. C'est vers les 2 ou 3 heures du matin que cela s'est produit...

Nous étions en été, il faisait très chaud et nous dormions nus. Malgré cela, je souffrais encore de la chaleur nocturne et je me souviens avoir repoussé les draps (d'habitude, je déteste dormir si je n'ai pas au moins une épaisseur au dessus de moi). Une espèce de courant d'air a fait bouger la fenêtre de la chambre et je me souviens avoir vaguement pensé que c'était étonnant car la nuit était très calme, mais je n'y ai pas pris attention et j'ai continué de somnoler.
Au bout de quelques minutes, je me suis tout de même aperçu que quelque chose d'anormal se passait. Sans trop pouvoir en expliquer la cause, j'ai ressenti une présence inconnue dans la chambre. Alors que, dans ce cas là, ma réaction aurait été de me lever immédiatement et d'aller voir ce qui se passait - quitte à en découdre avec le visiteur imprudent qui aurait appris à me connaître ! - une force que je n'arrive pas à déterminer semblait avoir pris possession de mon esprit, non pas pour me tourmenter de quelque manière mais au contraire pour me dire que "tout allait bien", "que je ne devais pas me tracasser", "que je pouvais continuer de dormir"... ce genre de choses.
En fait, je ne dormais pas. J'entendais la respiration de ma femme à côté de moi (mais était-ce la sienne ?), les bruits de la rue, les voitures qui passent, etc. J'étais dans une étrange torpeur, un état que je situerais entre le sommeil et la somnolence. J'ai senti un poids sur le lit, mais cela ne correspondait pas au poids d'une personne, cela n'avait rien d'animal non plus. "La force" semblait s'être emparée de ma volonté, en douceur, pour me clouer au lit, sans réaction.
Je ne sais pas trop comment, je me suis retrouvé sur le dos alors qu'il s'agit d'une position que je n'adopte pas d'habitude parce qu'elle m'empêche de dormir (je dois être sur le côté ou éventuellement sur le ventre). Mais cette position semblait parfaitement convenir à l'intrus du moment, la chose, le truc, je ne sais pas.
A certains moments, mon niveau de conscience devenait plus aigu et je me souviens m'être dit, en me regardant dans la semi obscurité, que ma position avait quelque chose de lubrique, d'inconvenant. Mais la force "hypnotique" m'imposait la passivité, m'insufflait une notion de fatalité, de totale absence d'importance des événements.
Apparemment sans bruit et sans que je ne perçoive de réel mouvement, j'ai alors commencé à éprouver une douleur lancinante dans le fondement. Il est difficile d'expliquer clairement, avec des mots simples, ce que j'ai pensé et ressenti à ce moment. J'ai cru que j'étais malade, que j'avais des coliques ou quelque chose comme ça et la force abondait dans ce sens en me suggérant que c'était bien de cela dont il s'agissait, que ce n'était pas grave, que cela allait passer, d'attendre un peu, etc. Mais comme je l'ai expliqué, mon niveau de conscience avait des hauts et des bas et à un certain moment, j'ai commencé à comprendre que j'étais en train de me faire sodomiser ! Il y avait quelque chose d'incroyable dans cette pensée, quelque chose d'impossible, de grotesque, je me traitais moi-même de fou. Pourtant, bien qu'il m'était absolument impossible de réagir, de m'opposer à ce qui se passait, d'émettre seulement un son, une évidence apparaissait à mes yeux : aussi extraordinaire que cela pouvait paraître, c'était bien de cela dont il s'agissait : un truc apparemment masculin était occupé de me prendre là où les homos officient à ce que l'on dit (je ne dois pas vous faire un dessin !) et je ne pouvais rien y faire !
Je peux vous affirmer que je n'ai aucune tendance homosexuelle, que je n'ai jamais fait ça comme ça et que je n'ai aucune envie de le faire non plus. Je ne vous cacherai donc pas que l'expérience que je vivais alors était non seulement des plus étranges mais aussi douloureuse et révoltante. J'ai alors entendu malgré tout certains petits bruits, entr'aperçu (ou deviné) quelques détails de la présence qui me "possédait". Malgré le peu de poids que j'avais identifié tout à l'heure, cela avait l'air d'être assez volumineux, de la taille d'un homme très costaud, un athlète, une espèce de Hulk des ténèbres mais qui ne devait pas être visible en temps normal, un peu comme certains objets transparents dont une partie des contours n'apparaissent partiellement que sous certains angles, en fonction de la luminosité. Il m'est impossible de donner plus de détails vu l'état de torpeur dont je faisais l'objet et la force hypnotique qui supplantait ma volonté. A certains moments,j'ai cru distinguer des espèces de grognements ou bribes de phrases très peu articulées, rien de compréhensible en tous cas, et je dois bien vous avouer que malgré mon intérêt pour les activités du CERPI, j'étais loin de me soucier de ce genre de choses, je ne pensais pas du tout à analyser (que je n'aime pas ce mot aux consonances douteuses !), j'avais surtout hâte que cela se termine, que la douleur cesse.
En tout, cette expérience a peut-être duré dix minutes ou un quart d'heure, c'est ce que je serais tenté de dire mais vu le caractère étrange des choses et de mon état ainsi que les sensations douloureuses et désagréables, ma notion du temps a probablement été déformée, dans un sens ou dans l'autre. Cela m'a semblé à la fois court et en même temps beaucoup trop long (et pour les petits plaisantins, je ne parle que du laps de temps!)
Le phénomène a pris fin brusquement, j'étais groggy et définitivement "out" et je pense que j'ai enchaîné la nuit dans le sommeil, normal cette fois.

Le lendemain, je me souvenais des détails majeurs : la douleur, la sensation, la certitude d'avoir été sodomisé par "quelque chose", mais rien, absolument rien ne permettait de prouver quoi que ce soit. Personne ne s'était introduit chez nous nocturnement, les portes étaient toujours fermées à clef, de l'intérieur. Pour que quelqu'un rentre par la fenêtre de notre chambre, il aurait fallu être un as de l'escalade. Il n'y avait aucune trace de quoi que ce soit. Quant à moi, j'étais physiquement intact, pas de traces de coups ni rien qui laisse supposer que quelqu'un ait pu me maîtriser par la force physique.
En ce qui me concerne, j'ai l'intime conviction d'avoir donc été violé par quelque chose d'indéterminé, quelque chose d'inconnu de moi. Je suis conscient de ce que mon témoignage peut avoir d'incomplet ou d'approximatif, je ne peux pas en faire d'autre mais je sais maintenant que ce genre de choses est possible, que cela existe. Pour moi, cela ne fait absolument aucun doute. Le plus étrange pour moi, en définitive, réside dans cette conviction et dans la manière à laquelle les choses se sont déroulées. Ce n'est pas seulement le fait que cela existe qui me tourmente (et donc que les choses pourraient se reproduire - ce qui n'a fort heureusement pas été le cas depuis) mais aussi que ce truc puisse ainsi imposer sa loi, vous tenir en respect, faire de vous son instrument et en profiter.
Cela me fait penser à ces satanés moustiques qui piquent quotidiennement les gens (moi y compris d'ailleurs). On a beau leur faire la chasse et en écraser parfois quelques uns, on se fait toujours avoir ! Il paraît qu'ils utilisent un système pour rendre l'endroit provisoirement insensible avant de piquer. De même, certaines chauves-souris africaines battraient des ailes au dessus de leur victime afin d'assurer une certaine fraîcheur propre à maintenir son endormissement pendant qu'elles sucent leur sang. Ces chauves-souris existent.
Ce n'est qu'il y a quelques semaines que j'ai entendu parler des succubes et des incubes, des viols occasionnés par des démons et que j'ai fini par trouver de la documentation sur le sujet. Je l'ai donc communiquée au CERPI, à toutes fins utiles, en même temps que mon témoignage, que j'avais bien l'intention de garder pour moi.
Il est probable que vous n'en croirez rien, je m'en doute. Ça m'est égal.
Mais moi je ne doute pas un instant que cela puisse arriver à certains d'entre vous. Mieux même : je suis prêt à parier que c'est DÉJÀ arrivé à d'autres. Mais tout le monde n'accepte pas d'en parler. Et je comprends mieux pourquoi les femmes violées gardent parfois le secret.
Et puis, dans les circonstances présentes, j'aurais l'air de quoi si j'allais déposer plainte ?

Les explications du CERPI :

Nous ne doutons pas un seul instant de la bonne foi de notre cher N. qui n'a pas l'habitude de raconter des sornettes et qui bénéficie d'une solide réputation chez nous.  Il est bien possible qu'il ait fait l'objet des oeuvres d'un incube puisque selon nous ce genre de choses existe.  Mais il existe aussi d'autres possibilités d'explications, plus scientifiques et peut-être aussi plus rassurantes.  Plusieurs éléments de la narration de N. nous font penser à une paralysie du sommeil, un phénomène somme toute relativement banal (à condition de le connaître, déjà...) mais qui n'en demeure pas moins troublant pour qui en est victime.  Nous comprenons parfaitement la difficulté que représente le fait d'avoir eu à raconter pareille mésaventure, même si elle se solde par une sorte de rêve, ou plutôt de cauchemar.  Il faut pouvoir faire abstraction d'une certaine pudeur et les choses ne sont pas aussi évidentes.

Citons Florence Cardinal pour ce qui est de la paralysie du sommeil :

La paralysie du sommeil est souvent associée à la narcolepsie et s'accompagne de cataplexie (perte soudaine et inattendue du tonus musculaire). C'est le sentiment d'être un "zombie vivant" car vous "ne pouvez pas parler, pas bouger, ni remuer la main, ou respirer profondément, ni même ouvrir les paupières pour voir". Même si la paralysie du sommeil est souvent associée à la narcolepsie, certaines personnes saines l'ont déjà vécue de façon sporadique : à l'endormissement ou au réveil, le sujet conscient, éveillé se trouve incapable de bouger. Il peut avoir l'impression d'une présence plus ou moins agressive.

La paralysie du sommeil s’accompagne souvent d’hallucinations impressionnantes. La personne peut ressentir la présence de quelqu’un dans la pièce, ou même une présence rôdant autour d’elle. A d’autres moments, elle ressent comme une pression sur la poitrine, comme si quelqu’un ou quelque chose était perché dessus. Il y a même parfois des cas d’attaques sexuelles associés à ces hallucinations. Le bruit de pas, de portes s’ouvrant et se refermant ou de voix, sont parfois des manifestations effrayantes de la paralysie du sommeil. Celles-ci sont connues sous le nom d’expériences hypnagogiques et hypnopompiques et constituent les raisons pour lesquelles les gens redoutent d’expérimenter ces épisodes de paralysie du sommeil.

Ces expériences sont souvent apparentées à des phénomènes tels que la possession par des esprits malins ou les expériences d’enlèvement par des extraterrestres. Certaines hallucinations sont tellement impressionnantes que parfois, la personne a la sensation de se soulever de son lit, de flotter, ce qui peut se transformer en expérience extra-corporelle ( EEC ou OBE <=> Out of Body Experience).

Le livre de David Hufford, The Terror That Comes in the Night (La terreur qui se manifeste la nuit), est une très bonne source d’information sur la paralysie du sommeil. L’auteur présente en détail le phénomène de paralysie du sommeil et les hallucinations qui l’accompagnent. Il explique que ce phénomène n’est pas nouveau, et il fait référence aux contes populaires de communautés isolées des États-unis et du Newfoundland, au Canada. Dans la plupart de ces endroits, l’hallucination est connue comme la visite de la « Vieille sorcière » (The Old Hag).

Citations extraites des Forums de Florence Cardinal

Nous renverrons volontiers le lecteur à l'excellent article de Wikipédia à propos de la paralysie du sommeil Ensuite, nous nous livrerons à certaines comparaisons tendant à démontrer que ce serait bien de cela que notre ami N. a été victime.  même si l'hypothèse d'un incube subsiste :

Nous nous sommes d'ailleurs endormis rapidement et normalement après notre journée de travail. C'est vers les 2 ou 3 heures du matin que cela s'est produit... Il aurait été bon de savoir l'heure à laquelle N est allé se coucher mais il est peu probable qu'il se soit couché peu de temps avant les faits.  Or donc, on peut supposer que le premier sommeil était déjà passé, qu'il avait déjà dormi et ce point ferait plutôt penser à un autre phénomène que celui de la paralysie du sommeil, le premier cycle étant déjà passé. Toutefois, on peut aussi penser qu'en raison de la chaleur il n'ait pu dormir immédiatement et qu'il se soit seulement assoupi sans réellement avoir de notion du temps.

(...) je me suis tout de même aperçu que quelque chose d'anormal se passait. Sans trop pouvoir en expliquer la cause, j'ai ressenti une présence inconnue dans la chambre. Alors que, dans ce cas là, ma réaction aurait été de me lever immédiatement et d'aller voir ce qui se passait - quitte à en découdre avec le visiteur imprudent qui aurait appris à me connaître ! - une force que je n'arrive pas à déterminer semblait avoir pris possession de mon esprit, non pas pour me tourmenter de quelque manière mais au contraire pour me dire que "tout allait bien", "que je ne devais pas me tracasser", "que je pouvais continuer de dormir"... ce genre de choses. (...) Les cas de paralysie du sommeil sont parfois décrits comme s'accompagnant de la sensation d'une présence, laquelle peut parfois être agressive ou au contraire rassurante.  Nous nous trouvons donc dans le registre des cas décrits, mais il faut prendre garde à ne pas conclure trop vite.  En effet, cette manifestation sous-entend que le phénomène a déjà commencé.  On en a eu des prémices dans les phrases précédentes où N signalait des mouvements anormaux dans la pièce (la fenêtre, une présence, un souffle de vent)  Mais poursuivons :

(...) En fait, je ne dormais pas. J'entendais la respiration de ma femme à côté de moi (mais était-ce la sienne ?), les bruits de la rue, les voitures qui passent, etc. J'étais dans une étrange torpeur, un état que je situerais entre le sommeil et la somnolence. Quand N prétend qu'il ne dormait pas, peut-être a t'il raison puisqu'il distingue très bien les bruits ambiants et les identifie, ce qui implique une activité cérébrale lucide.  Mais il signale aussi se trouver dans une étrange torpeur et parle bien d'état intermédiaire entre la vigilance et la somnolence.  Comme il n'est pas toujours aisé d'exprimer ce que l'on ressent pendant son sommeil, nous pouvons imaginer que, en toute bonne foi, N a dit être éveillé, mais que l'instant juste après il se rapprochait du sommeil paradoxal.  C'est tout à fait possible puisque les choses peuvent aller très vite, sans que l'on ne s'en rende compte.

(...) Je ne sais pas trop comment, je me suis retrouvé sur le dos alors qu'il s'agit d'une position que je n'adopte pas d'habitude parce qu'elle m'empêche de dormir (...) Il est établi que la position sur le dos, pour dormir, est une position qui favorise la paralysie du sommeil.  Le phénomène s'apparente donc à nouveau à la PDS, mais encore une fois n'allons pas trop vite puisqu'il y a alors anachronisme dans la suite logique des événements. En effet, si cette position favorise la paralysie du sommeil, celle-ci est supposée devoir se dérouler après l'avoir adoptée. Or nous venons de voir que certains éléments de la narration de N. indiquent que les manifestations avaient déjà commencé avant. Notons aussi l'état confus dans lequel se trouve N. lorsqu'il dit se retrouver sur le dos sans trop savoir comment... Il y a là une assez subtile bizarrerie qu'il est bon de signaler. En effet, sans entrer dans l'idée d'une éventuelle lévitation (cas décrits dans certaines PDS mais signalés comme plutôt rares), N. aurait du ressentir un contact quelconque dans le cas où l'on suppose qu'un agresseur (humain ou esprit) l'aurait lui-même placé dans cette position. Or, ce n'est pas le cas. Ensuite, N. peut-il être dans un sommeil assez profond que pour l'empêcher de se rendre compte qu'il s'est volontairement tourné pendant celui-ci et, l'instant d'après, se trouver dans l'état de torpeur qu'il décrit, favorable à la PDS, tout en ayant pu, entre les deux, identifier les contextes ambiants ? Oui, les choses sont possibles puisque les PDS sont décrites comme pouvant se dérouler soit au début du sommeil soit directement au réveil, on parle alors d'effet hypnagogique ou d'effet hypnopompique. Il semble toutefois hautement improbable que cela puisse se dérouler aussi rapidement en considérant de telles séquences. Il y a à tout le moins une chronologie des faits très particulière et même atypique de la PDS qui ne peut pas non plus l'exclure.

La suite de la narration fait état des hallucinations classiques de la paralysie du sommeil et évoque à la fois les agissements d'un incube (viol, de type homosexuel puisque l'entité décrite semble être de sexe masculin). On peut éventuellement tiquer sur le fait que N. avance qu'il peut voir son agresseur, du moins dans les limites de visibilité exposée (impression de transparence). Il est donc ici tout à fait remarquable que le parallèle entre la très scientifique paralysie du sommeil et l'hypothétique action d'un incube subsiste en dépit de l'analyse. En effet, il faut savoir que la paralysie du sommeil n'atteint pas les yeux et que, durant un rêve, il est donc tout à fait possible de continuer de "voir" (même s'il semble évident que les perceptions sont alors interprétées de manière différente, que le souvenir soit modifié, etc.)

(...) En tout, cette expérience a peut-être duré dix minutes ou un quart d'heure, c'est ce que je serais tenté de dire  (...) Voilà encore un point précieux du témoignage de N. puisque les paralysies du sommeil sont décrites comme ne dépassant en principe pas les 10 minutes au maximum. Des témoignages d'autres personnes (nombreuses) parlent de rapports ayant duré plus de trois heures ! Nous ne pouvons toutefois pas les prendre en considération dans ce cadre, ne mélangeons pas les sujets. Donc, ce point tendrait à confirmer la PDS. Mais est-ce que cela rend l'hypothèse de l'incube impossible pour autant ? Pas du tout, n'importe quel viol, qu'il soit le fait d'un humain ou d'un esprit n'est pas supposé durer des heures pour les mêmes raisons que dans la vie courante. D'une part, l'agresseur n'a pas de temps à perdre, ne serait-ce que pour le danger d'être surpris et le besoin de conclure rapidement (état de manque sexuel, rapidité de l'aboutissement) D'autre part, on peut supposer de la part d'un démon que ce dernier ne s'embarrasse d'aucun préliminaire et ne se soucie que de son propre plaisir. Il n'est pas question d'amour ici (une notion que les démons doivent avoir en horreur) mais seulement d'accomplissement de l'acte et sa conclusion.

En conclusion... hé bien nous ne pouvons rien conclure de définitif. Il est surprenant qu'en dépit de ce que nous avons appris de la paralysie du sommeil, phénomène médical reconnu tendant à démystifier nombre de manifestations, dans le cas présent les choses peuvent toujours être interprétées de deux manières différentes ! N. a pu avoir une PDS, mais il peut aussi avoir fait la connaissance d'un incube ! Bref : le témoignage de N. demeure mystérieux et inexpliqué et la PDS ne nous a servi à rien, en dehors de la leçon de choses. Ne nous leurrons toutefois pas : il est très vraisemblable que bon nombre de témoignages, émanant de personnes de bonne foi, s'expliquent uniquement par les PDS. Mais ces dernières sont insuffisantes à tout expliquer et laissent la porte ouverte aux explications moins rationalistes.

Comme quoi, ce n'est pas encore pour tout de suite que l'on dormira sur les deux oreilles...

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