Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

La forteresse de Poenari

Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les images de la forteresse de Poenari pour se rendre compte que son profil est probablement plus draculien encore que celui du château de Bran, la réputation en moins... Vous pouvez agrandir l'image ci-contre, comme les suivantes, en cliquant dessus pour l'ouvrir dans une nouvelle fenêtre.

Incontestablement, l'édifice est en bien moins bon état que le château de Bran et pourtant celui-ci avait bel et bien été construit pour Vlad Tepes. Peut-être faut-il en chercher la raison, outre les outrages du temps, dans l'aspect très reculé, escarpé et particulièrement difficile d'accès. La forteresse de Poenari se dresse en effet, inquiétante, au milieu d'un défilé de montagnes richement boisées et peuplée d'animaux pas toujours très fréquentables. L'escalade par la petite passerelle aménagée à cet effet dure au moins une bonne demie heure à condition d'être en bonne condition physique car la grimpette se compose de 1456 escaliers, ce qui n'est déjà pas peu dire (il faut en avoir envie car il y a sans doute moins de prestige que d'avoir escaladé la tour Eifel par les escaliers !) de plus, arrivé dans les murs, il n'y a strictement à rien voir, hormis bien sûr un panorama exceptionnel.

La silhouette de la forteresse a conservé intact son aspect militaire en dépit des dégâts qui lui ont été causés et le jeu des couleurs des matériaux employés fait songer au sang qui a été versé en ces lieux. Un sang que Dracula devait apprécier...

Le château de Poenari est également connu sous le nom de citadelle de Poenari (Cetatea Poenari en roumain), ou de forteresse de Poienari. Il s'agit d'un château en ruine, dans le comté d'Argeş près des montagnes de Făgăraş. Il se tient sur une falaise, à droite de la route de Transfăgărăşan qui serpente haut dans les montagnes.

Il a été érigé autour du début du 13ème siècle dans la région du sud de la Roumanie, connue sous le nom de Valachie. Autour du 14ème siècle, Poenari était la citadelle principale des Basarab. Dans les décennies suivantes, le nom et les résidants ont changé plusieurs fois mais par la suite le château a été abandonné et est tombé en ruines.

Cependant, au 15ème siècle, réalisant le potentiel d'un château aussi haut perché dans la roche avec un précipice vertigineux, Vlad Ţepes l'a fait réparer et a fait consolider la structure, le transformant en l'une de ses forteresses principales.

Bien que le château ait été utilisé pendant encore longtemps après la mort de Vlad en 1476, il a encore été abandonné dans la première moitié du 16ème siècle et était déjà en ruines pendant le 17ème siècle. En raison de sa taille et de sa situation, il était très difficile de s'emparer du château. En 1888, un éboulement a démoli une partie du château qui s'est brisé dans le fleuve loin en dessous. Néanmoins, le château a été légèrement restauré et les murs et ses tours sont toujours présentes aujourd'hui.

Notre Praticien, plus insaisissable que jamais, se trouvait par hasard en Roumanie et nous a contactés à l'approche des fêtes de fin d'année. Pour tout vous dire, il ignorait tout de notre rubrique sur Dracula (et pour cause, puisque celle-ci n'était pas encore en ligne !), quant à nous nous ignorions tout de la forteresse de Poenari. C'est donc grâce à lui que nous avons complété le sujet. Non seulement il a accepté de se rendre sur les lieux mais, en plus, il a réussi à y passer la nuit en quête de quelque perception extrasensorielle qui aurait pu être révélatrice.

Pour une fois, nous sommes un peu déçus de son compte rendu, bien que celui-ci était assez prévisible.

J'ai passé une nuit assez agréable malgré le vent. Je n'ai pas été dérangé par une manifestation quelconque si ce n'est celle de hurlements lointains de loups, du moins je suppose que c'était des loups... Je me doute de votre question et j'anticipe donc : oui, Vlad Tepes est ici, au même titre que quantité d'autres entités comme partout. Bien sûr, on sent facilement la détresse humaine qui a existé en ces lieux, il y a eu d'innombrables drames mais au même titre que dans d'autres endroits où se sont passés des faits de guerre. Mais il n'y a pas de démons, pas de trace d'un pacte avec le diable, rien qui ressemble à un vampire au sens littéraire. Il y avait le contexte de l'époque et puis c'est tout. Par contre il y a ce que je qualifierais de sentiments humains : un peu de folie des grandeurs, une volonté de vengeance démesurée, une haine indicible, quelque chose à fleur de peau qui exacerbe, mais encore une fois il faut remettre cela dans le contexte.

Dracula n'est donc définitivement qu'un mythe à mettre à l'actif de Stoker ?

Si vous le considérez comme un vampire, oui. Mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : ce n'était pas un petit saint non plus ! Seulement, il n'a rien de démoniaque ni maintenant ni de son vivant. Si vous préférez : il n'y a aucune composante surnaturelle à lui rattacher.

Et Bathory ?

Vous faites dans la musique suédoise maintenant ?

Non, je veux parler de Erzébeth Bathory...

C'est un cas différent mais il n'y a pas de rapport avec les vampires non plus sauf qu'elle a du voir autant de sang que n'importe quel médecin dans sa vie. Elle est passée par ici mais n'est pas restée longtemps. Ah ! C'était une fameuse s... mais elle n'était pas contemporaine de Dracula.

Et pour le château de Bran, vous y êtes allé ?

On pourrait presque dire que j'en viens. Je n'allais pas passer par la Roumanie et rater ça ! Mais bof, c'est un peu comme ici, pas grand chose à signaler. Rien de vraiment surnaturel en tous cas. Vous savez, ici en Roumanie, on profite pas mal de l'image de Dracula à l'étranger. Mais c'est surtout du tourisme et pour le reste, c'est cinéma et compagnie.

Par contre, je peux vous dire qu'avec ce qui s'est passé dans ce château, il y aurait largement matière à la réalisation de films X...

Quoi ? Vous voyez ça aussi ?

Ben oui. On ne s'ennuyait pas dans le coin. (il pouffe) Vous voulez que je vous raconte comment la reine faisait pour...

Non ! De grâce, ce n'est pas l'objet de ce site ! Mais, dites, finalement, il n'y a pas beaucoup à retenir de cette piste roumaine ?

Étudiez donc un peu plus le sujet de Snagov et aussi un peu plus loin...

Vous ne pouviez pas le dire plus tôt ?

Vous ne l'avez pas demandé ! Et puis vous n'arrêtez pas de m'inter...

(la communication a été coupée)

La narration de cette communication a été adaptée de telle manière à préserver à la fois nos chastes lecteurs et le sujet de notre enquête...

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