Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Analyse - comparaison de RR3 (Spielberg) - film et livre

Dans le courant 2017, nous avions reçu de Monsieur Michel Turco, de l'Académie française d'Ufologie, un document PDF très intéressant qui traitait de coïncidences remarquables que l'on pouvait trouver dans le film de Spielberg : "Rencontres du troisième type". Vous pouvez prendre connaissance de ce document en cliquant ici.

Michel Turco parle d'un ensemble de remarques, de suppositions, d'informations, de questions et d'indices. En fait, on pourrait presque parler de "messages subliminaux", de clins d'oeil ou d'allusions, présentes dans le film, indiquant un rapport éventuel, une relation, entre le film - qui est (jusqu'à présent, en tous cas !) une fiction - et des éléments réels, de nature ufologique. Ceci peut paraître évident, mais il convient de lire le document en annexe (de Michel Turco, donc) pour mieux comprendre. Alors faisons directement la distinction entre certaines confusions possibles : il est évident que Steven Spielberg met en scène, parmi ses personnages, des individus tels qu'Allen Hynek et Jacques Vallée (Claude Lacombe). Ces célébrités (n'ayons pas peur des mots !) ont bien évidemment un rapport avec le sujet mais ce n'est pas là où résident nos propos. D'une part, nous n'allons pas nous baser, comme Michel Turco , sur le film de Spielberg (il ne s'agit pas d'une critique ni d'une révision, mais plutôt d'un complément comparatif) mais bien sur le livre : "Rencontres du troisième type". Pourquoi, nous direz-vous, puisqu'il s'agit de la même histoire ? Notre idée réside dans le fait qu'il existe souvent des différences notoires entre le livre et sa version cinématographique. L'un des meilleurs exemples que nous puissions donner à ce propos serait de comparer le film "L'Exorciste" de William Friedkin et le livre de Peter Blatty. Vous pouvez aussi, de manière plus flagrante encore, lire "Le dôme" de Stephen King et visionner la série télévisée qui en a été tirée. Il n'y a pas photo ! Nous nous sommes dit que les différences ou similitudes éventuelles pourraient parfois être révélatrices quant à certaines idées, dont quelques unes apparaîtront dans notre développement. Les versions peuvent ne guère diverger mais présenter des éléments complémentaires, certains points peuvent désigner les même faits mais avec d'autres mots et des significations légèrement (ou manifestement) différentes. Etc. Nous effectuerons aussi, lorsque ce sera possible, une réactualisation de la problématique en raison du fait que le film date de 1977-78 et que, forcément, entre temps bien des choses ont changé. D'autre part, nous verrons bien sûr si l'on retrouve - dans la traduction de Michel Ganstel - les mêmes idées que dans le film, sachant que l'art de la traduction est difficile mais aussi que le passage d'une langue à une autre permet parfois de dégager d'autres idées, lesquelles peuvent se rejoindre de façon significative ou au contraire apporter d'autres interprétations. Vous êtes prêts ? Allons-y !

Au sujet des Avengers présentés dans la tempête du désert, il semblerait que les cinq appareils manquants aient été retrouvés en 1991 par 250 mètres de fond dans la mer. Si les faits sont confirmés (nous voulons dire par là "si cette démystification est exacte et qu'elle n'appartient pas encore à un brouillage de pistes de la part des autorités, par ex.), l'invraisemblance est parfaitement compréhensible puisque entre le film et les faits, il y a la bagatelle de 13 années qui sont passées...
On remarque une personne brûlée par le soleil - principalement au visage. Les brûlures sont effectivement parfois constatées lors de manifestations d'OVNIS. Il est ici fait allusion au soleil (c'est bien évidemment le premier rapport "cartésien" que l'on fera), mais il y a autre chose. Dans le film, la victime témoigne que "Le soleil s'est levé la nuit dernière, - le soleil a chanté". Remarque d'un tiers : "Vous savez, il est de tradition, dans ces pays, d'adorer le soleil ! Cela dit, c'est toujours un témoignage". Rencontres du troisième type. - Première partie. par desalpages. Dans le livre, la traduction (qui tarde à venir) est fort différente et se limite à un seul mot : "musique". Là, pour une différence entre les deux versions, on en tient une et une bonne ! La musique, mais également ses dérivés chromatiques, sera un élément fondamental du film. On ne le comprendra toutefois que bien plus loin dans l'œuvre de Spielberg, quelle que soit la version. Mais que peut-on en dire ? Simplement qu'il y a un rapport évident avec le soleil ou du moins une source importante de lumière et de chaleur. Ici aussi ce point semble l'évidence même. Mais la façon de présenter les choses nous fait immanquablement aussi penser à la fameuse "danse du soleil" dans l'affaire de Fatima avec une idée supplémentaire - que l'on jugera comme on voudra : dans ce dernier cas (Fatima), alors qu'il avait plu énormément et que les innombrables spectateurs-témoins étaient trempés jusqu'aux os, la manifestation leur permit de sécher complètement en très peu de temps. Rencontres du troisième type (Close Encounters... par herveattia
Quant à "la musique", on va la retrouver en fin de film. Nous nous limiterons, pour le moment, à cette considération afin d'éviter les extrapolations éventuellement abusives. Dans le film, on peut suivre les évolutions d'un conflit avion(s)-OVNI via le travail du contrôle d'Indianapolis. A la fin de celui-ci, il est demandé aux pilotes s'ils désirent établir un rapport officiel d'OVNI et ces derniers refusent après hésitations. L'un d'eux se demande d'ailleurs quel document il utiliserait le cas échéant. Mais dans le livre, en plus de ces éléments on trouve des répliques intéressantes et différentes et notamment : "Je vais appeler la base militaire de Wright Patterson. Ces corniauds-là doivent encore être en train de faire des essais secrets". Pour les connaisseurs, la base en question est clairement en rapport avec l'affaire Roswell. Plus loin, on note : "N'empêche, observa le coordinateur, je voudrais bien savoir ce que le manuel d'instructions prévoit dans ces cas-là !". La réponse est la suivante : "Ce manuel-là, répondit Harry, c'est l'aviation militaire qui a commencé à l'écrire sous le nom de "Livre Bleu" il y a bientôt trente ans. Laissons-les donc se débrouiller avec. Nous ne ferons pas ici de commentaire sur ce dernier point car n'importe quel scénariste réalisant un film traitant d'OVNIS doit s'être documenté un minimum et par conséquent connaître ou avoir entendu parler du Blue Book (livre bleu). Dans le cas de Spielberg, l'affaire est entendue dès le départ à ce sujet vu la collaboration effective d'Allen Hynek, lequel ne pouvant manquer de lui en parler puisqu'il avait fait partie de ce projet. Il est cependant intéressant de noter le parallélisme subtil entre une affaire que les plus rationnels ont voulu classer parmi les théories du complot (ce que contestent beaucoup d'ufologues) et une autre affaire dans laquelle le complot consistait à faire croire que les OVNIS n'existaient pas, ce qui par contre est établi, la preuve notamment par Allen Hynek ! Nous nous permettons de penser que, dans la version livresque, l'auteur a jugé bon d'introduire ces répliques afin de distiller l'idée de complot et de dissimulation tandis que dans l'œuvre cinématographique on dispose de l'argument visuel.
Vient ensuite la séquence avec le petit Barry. Les deux versions sont assez fidèles et présentent des similitudes flagrantes avec le phénomène de poltergeist. Les objets s'animent de bien étrange façon, sans raison apparente. Les victuailles du frigo sont renversées. Dans l'épisode suivant, mis à part une scène de famille où il est question de problèmes de fractions, de golf miniature, de Pinocchio et du film "Les 10 commandements", il n'y aurait rien de spécial s'il n'y avait ce signalement d'une perte de tension importante sur tout le réseau. A cet instant, les lumières s'éteignent. Comme de fait, on remarque une influence sur la transmission électrique là où certains OVNIS sont connus pour survoler préférentiellement les câbles à haute tension, les centrales nucléaires, voire perturber sérieusement les installations les plus sophistiquées, etc. La version livresque est cette fois très dissemblable. Elle ne nous apporte cependant pas d'éléments neufs. On parle d'une grosse déperdition de voltage sur l'alimentation principale et de la perte de plusieurs transformateurs. "En passant", au chapitre 5 du livre - très court (une seule page !), il est question de la transformation et de l'utilisation d'un synthétiseur. La teneur de ce chapitre est assez obscure, on comprend toutefois qu'il est question de musique, tout en ayant envie de se demander : "qu'est-ce que ça vient faire là ?" (Le lecteur comprendra plus tard. A moins d'avoir eu la subtilité de faire le rapprochement avec ce qui a été dit plus haut à propos du soleil.) A l'écran, ce chapitre est escamoté, remplacé par plusieurs plans qui mettent en relief la coupure de courant généralisée, laquelle s'étend réseau par réseau. On voit ensuite la maman partie à la recherche de son fils Barry dans les bois. La suite continue de diverger : dans le film on voit Roy aux prises avec ses cartes géographiques, se débattant avec l'obscurité générale et distrait par les émissions radio de la police. Il est surtout surpris par le comportement étrange d'une rangée de boîtes aux lettres métalliques qui entrent dans une sarabande infernale. Dans le bouquin, ces boîtes ne sont pas mentionnées (ou bien n'apparaîtront que plus loin) mais Roy est étonné d'entendre que des gens sont effrayés par l'instabilité de l'alimentation électrique. Cela ne correspond pas du tout aux possibilités techniques puisque les câbles à haute tension ont tout simplement disparu ! Cette disparition est mise hypothétiquement en rapport avec des vols de cuivre comme il en est actuellement beaucoup question, principalement le long des lignes de chemins de fer. Dans le film, Roy se trouve alors soudainement surpris par une manifestation lumineuse intense au-dessus de lui alors que, simultanément, c'est "le poltergeist" tout autour : les panneaux de la voie ferrée s'agitent frénétiquement et la sonnerie retentit, tous les objets métalliques se déplacent dans sa voiture et ses voyants s'affolent, la musique devient erratique. Il est choqué et il y a de quoi ! Dans le livre, on se trouve en pleine désorganisation technique chez les réparateurs, mais le point le plus important à retenir réside dans le fait que parmi les manifestations singulières on note des guirlandes de Noël qui auraient déclenché des incendies. Bien évidemment, l'un des monteurs fait alors remarquer que tout cela n'a pas de sens. D'abord parce que les guirlandes de Noël ne peuvent pas être allumées alors que le courant est coupé partout. Mais il y a une autre raison de non-sens : on n'est pas du tout en période de fêtes de fin d'année, mais bien au mois de mai. Il s'agit ici d'un détail infime, qui passe pratiquement inaperçu dans la narration. Peut-être n'est-ce qu'involontaire, fortuit, une coïncidence pure et simple. Toujours est-il que, le cas échéant, si Spielberg a ici voulu faire une allusion, celle-ci est lourde de sens : le mois de mai est une coordonnée capitale des apparitions de Fatima, dont nous avons déjà parlé plus haut ! Dans le film, où l'on se trouve un peu désynchronisé par rapport au livre, on retrouve Roy sur sa route déserte plongée dans l'obscurité, toujours éberlué par ce qu'il vient de vivre. Il aperçoit ensuite, n'en croyant pas ses yeux, comme une pluie d'étoiles filantes (il faut ici impliquer la qualité de certaines images : en réalité, sur certaines autres on peut plus clairement distinguer qu'il s'agit d'un appareil gigantesque), puis un puissant faisceau lumineux, lequel s'éteint l'instant d'après. On croit le phénomène terminé mais en fait il en manque la phase de "sortie", qui ne manque pas de se produire. Roy sursaute lorsque sa lampe de poche se rallume toute seule et ne peut s'empêcher de hurler alors que le moteur de son véhicule se rallume. Il s'était donc éteint mystérieusement et fidèlement aux cas classiques de "soucoupes volantes" mais on ne l'avait guère remarqué au milieu du tohu-bohu qui avait précédé. Pendant que Roy se dirige vers Tolono, alerté par des messages radio de la police qui décrivent des scènes de désordres généralisés, on voit une grande ombre discoïdale le dépasser en oblique, dans les airs. Dans le livre, on assiste à l'irruption de représentants musclés de l'armée qui emmènent de force les contrôleurs aériens d'Indianapolis. L'un des appareils, détourné sur la piste d'atterrissage alors qu'un avion militaire atterrit de l'autre côté, est ensuite abordé par l'équipe. Le pilote, le copilote et le radio sont emmenés eux aussi. On confisque "temporairement" tout ce qui a pu permettre d'enregistrer des preuves : les pellicules photographiques (nous sommes en 77-78, il n'y a pas encore d'APN !), les magnétophones, etc. Nous poursuivons notre lecture en alternance avec le (re-visionnage du film pour tenter de resynchroniser les phases. Ce faisant, nous remarquons de nouveau une suite de phénomènes "en vrac" avec la présence d'une lune excédentaire (accessoirement, la rencontre avec le petit Barry, poursuivi et rattrapé par sa mère, dans une embardée de son véhicule), puis l'apothéose (en attendant mieux !) du passage d'engins signalés par la police comme "ne sortant pas des chantiers de Détroit" 'voulant dire "pas de chez nous" et par extension "pas humains". Sensations de brûlures et de picotements au visage chez Roy, phénomènes météorologiques surtout composés de lumière et, pour terminer le cortège des engins bizarroïdes circulant sur la chaussée et poursuivis par une voiture de police, le coup d'humour invraisemblable lorsque le véhicule signale son changement de direction par un feu clignotant rouge vif. Ici, selon nous, Spielberg fait preuve d'une remarquable connaissance des habitudes des OVNIS, lesquels comportent souvent en eux une composante inacceptable qui en discrédite l'authenticité pour ce qui est des témoignages. Personne ne croirait, en effet, que des engins extraterrestres (ou supposés tels) auraient le souci du respect du code de la route, en s'alignant - de surcroît - sur la manière codifiée de s'y conformer ! Dans les manifestations les plus hallucinantes, il y a ce petit clin d'œil à une réalité bien terrestre faisant en sorte que l'ensemble ne tient pas la route (si on nous permet l'expression dans le cas présent !). Nous sommes redevenus plus ou moins synchrones entre le film et le livre. Dans le premier, on voit des engins extraordinaires (suivis par une sorte d'orbe rouge - peut-être encore une coïncidence ?) franchir un poste de péage au grand étonnement du préposé qui somnolait, poursuivis à toute allure par les trois voitures de police ainsi que le véhicule de Roy. Les engins arrivent dans un virage mais poursuivent leur route dans les airs avant de se séparer dans trois directions différentes tandis que la première voiture de police fonce dans le décor, abusée. Les voitures s'arrêtent dans un grand crissement de pneus et tout le monde observe le panorama, avec les engins qui disparaissent dans les nuages. Un orage éclate alors. Spielberg a-t-il voulu ici introduire un autre élément de comparaison avec sa documentation : le rapport hypothétique avec la foudre, l'orage et, par extension : certains phénomènes météorologiques et l'électricité ? Avec des connaissances d'ufologue, on croit assister désormais à une "compilation". Cette dernière est en tous cas prétexte à de nombreuses scènes spectaculaires à souhait, captivant le spectateur, qui en a pour son argent... Dans le livre, on comprend que les engins ne sont pas passés là pour la première fois. Quant à Barry, le petit gars de 8 ans, il a une remarque assez intéressante qu'il attribue aux gens qui pilotent les engins : "En tous cas il savent bien jouer !". Nous nous permettrons ici une affirmation sans doute hasardeuse que nous livrerons donc sous caution : cela fait penser au côté espiègle des poltergeist et, dans une certaine mesure, cela contredit l'absence d'humour des Ummites, un point qui ne constitue pas un anachronisme. Après une transition romantique, le film migre vers le désert de Mongolie (bonjour le contraste !) où l'on voit des équipes se rendre compte de la découverte d'un... navire ! Il s'agit du Potoxi. S'agirait-il encore d'un prétendu rescapé du Triangle des Bermudes ? Au chapitre 9 du livre, on trouve une scène à la fois prévisible et révélatrice. Le policier accidenté a raconté toute la vérité à son supérieur hiérarchique. Celui-ci est entré dans une grande colère, l'a copieusement invectivé et sanctionné de quinze jours de mise à pied. Du coup, ses collègues se sont abstenus de rentrer leur rapport et Roy a interrompu le sien. On comprend facilement l'allusion moralisatrice. On remarque, dans le film, un passage où il faut être attentif pour surprendre une phrase concernant la Lune. Ce sont les gosses dans la maison de Roy qui se disputent et l'un d'eux évoque des bases sur le satellite. Comme le signale à juste titre Michel Turco, il sera question - plus loin dans le film (mais pas dans le livre) - VF et VO, de la face cachée de la lune. Étonnant ! On apprend que le père est licencié de son emploi. Avant d'apprendre cette triste nouvelle, la mousse à raser qu'il tient en main lui inspire une forme particulière qui lui suggérerait quelque chose. Mais à ce stade on n'en sait pas plus. Dans le film toujours, on passe sans transition à une scène se déroulant en Inde où une foule chante "Ata - atahé" sur un air qui rappellera quelque chose beaucoup plus loin dans l'œuvre de Spielberg. Les chercheurs se demandent d'où viennent ces sons que les gens reprennent en cœur et la réponse vient, unanime, d'un ensemble de doigts tendus vers le ciel. Le chant de ces indigènes est enregistré et reproduit dans une assemblée américaine et c'est là qu'apparaissent les triangles noirs sur les dossiers des personnages. A en juger par la suite de la conférence, ces triangles semblent en rapport avec un langage gestuel (de Zoltan Kodaly). Puisque nous revoici plongés dans le domaine de la musique, il faut signaler ici que Zoltan Kodaly est un compositeur et ethnomusicologue hongrois célèbre.
Retour sur Roy qui rencontre Barry, lequel a modelé une sorte de cône en guise de montagne. Là encore cela inspire l'adulte qui croit savoir que cela a une signification et de l'importance. Les OVNIS arrivent alors devant l'assemblée. Du moins est-ce ce que les gens croient en voyant les lumières aveuglantes qui se profilent à l'horizon. Mais les choses prennent rapidement une autre tournure : il s'agissait en fait des projecteurs puissants d'hélicoptères probablement venus surveiller ce grand rassemblement. Le déplacement d'air fait trembler les panneaux, ce qui rappelle des souvenirs à Roy et sème le doute. Nous sommes à nouveau asynchrones par rapport au livre. Pourtant, avant de raccrocher les wagons, on peut en apprendre un peu plus quant à l'aspect musical de l'affaire. Les pèlerins de l'Inde reprennent en fait en chœur une sorte de mélodie qu'ils ont entendue dans les cieux et qui a été captée quatre jours auparavant à partir des étoiles. Devant la foule ébahie, une étoile se distingue alors par son manège lumineux et puis explose. Devant les chercheurs qui enregistrent, les notes de musique, d'une pureté inégalée, sonnent alors distinctement. Il semble clair que l'on puisse interpréter cela comme un message ou en tous cas une communication, dont on ne perçoit toutefois pas encore la signification. Des chercheurs émettent les 5 sons, les diffusent dans l'espace, et finissent par obtenir une réponse qui s'imprime dans leurs locaux. Ils finissent par comprendre qu'il s'agit en fait de coordonnées géographiques. Mais jusqu'ici il n'y a pas trace de Zoltan Kodaly dans le livre, ni de triangles noirs. L'assemblée à laquelle on assiste est celle à laquelle participent Roy et Ronnie et au cours de laquelle le major Bentchley tente de convaincre l'assistance que la manifestation qu'ils ont observée n'est en aucun cas un OVNI. Roy, nanti de ses connaissances en électricité s'arrange pour que les lumières du building affichent la mention "OVNI" (dans la version originale, cela aurait dû être UFO) sur sa façade, en guise de protestation contre la manœuvre de désinformation du major. De son côté, Barry est apparemment enlevé par l'OVNI au cours d'une manifestation très forte. Durant celle-ci, on a un déchaînement de phénomènes qui s'apparentent eux aussi à ceux de poltergeist. Y apparaissent aussi les cinq tonalités musicales et l'on a cette fois bien compris qu'elles jouent un rôle-clé dans l'intrigue. Nous ne mentionnons pas les différences qui existent entre le livre et le film à propos des brèves allusions au sujet du romantisme, de l'éventuelle infidélité des acteurs, etc. Un autre point obsessionnel, facilement observable, est celui de cette montagne inconnue que Jillian, la maman de Barry, peint maintenant inlassablement. Là aussi on comprend qu'il s'agira d'un élément fondamental, Spielberg enfoncera le clou via le xylophone du petit garçon, la mousse à raser de Roy, les draps de lit, la purée de pommes de terre... et même les seins de sa femme ! etc. Mais on ne comprend pas, par contre, à quoi tout cela rime. Une soi-disant "révélation" apparaît lorsque la montagne se trouve tronquée de manière accidentelle : voilà apparemment la forme qui était recherchée... Ce sont finalement les informations télévisées qui précisent la question : il s'agit de la Tour du Diable, une montagne en tout point semblable, la réplique exacte de l'obsession généralisée qui se produit et vers laquelle se dirigent de nombreux camions appartenant à "l'opération". On ne sait pas encore de quelle opération il s'agit, mais on commence à s'en douter. On sait en tous cas que tous les habitants sont évacués (sous le prétexte fallacieux de la présence d'un gaz toxique militaire) dans un rayon de cent kilomètres autour de la fameuse "tour" qui est en fait une montagne tronquée. On comprend entre les lignes que les notes de musique en indiquent les coordonnées géographiques, que certaines personnes reçoivent mentalement des informations à propos de l'endroit - concernant son apparence, sa forme... Il est amusant de constater qu'un autre film (Paul), mettant en scène des extraterrestres, fait également référence à cette montagne. Il s'agit d'un clin d'œil à Spielberg et les réalisateurs s'y connaissent donc en clins d'œil !
Une petite recherche s'imposait quant à cette montagne et notamment à propos de sa composition, constituée de phonolithe. Nous avons évidemment été interpellés quant à cette appellation dans laquelle apparaît le radical "phono". Les explications de Wikipédia nous suffisent pour comprendre que l'endroit est judicieusement choisi à plus d'un titre et entre autres pour son nom mais aussi et surtout pour ses propriétés relatives à la musique, l'acoustique, au son, à la transmission : voir l'article.

Au sujet des camions et des inscriptions figurant sur leurs flancs, on ne trouve pas dans le livre celle mentionnant TRW, laquelle sera pourtant bien présente dans le film (ainsi que Lockheed, à côté du classique "Handle with care" (également mentionné dans le livre et traduit par "Manipuler avec précaution"). On trouve par contre de multiples autres appellations, telles que : Folger's coffee, Safeway super-markets, Kinney shoes... Comme dans le film, la fin est une apothéose de technicité, l'apparition grandiose des OVNIS avec leur vaisseau-mère, leurs acrobaties et leurs bangs supersoniques (ces extraterrestres-là n'étaient donc pas encore au courant des travaux de Jean-Pierre Petit !) les échanges musicaux entre un musicien au synthétiseur d'abord, remplacé par un ordinateur ensuite. Extrait du film culte Rencontres du 3ème type... par UFO75. Les échanges en question se font manifestement dans une communication bilatérale qui passe par les sons et les couleurs : à chaque nuance de son correspond une nuance de couleur exacte, le tout constitue les bases du langage. Roy finira par rejoindre les extraterrestres pour un voyage lointain tandis que, de l'appareil, sont descendues des personnes disparues, notamment les pilotes des Avengers. Y montent par contre toutes les personnes qui avaient été contactées et avaient répondu à l'appel, à l'exception de la maman de Barry, qui est récupér. Nous notons que, très curieusement, Roy indique sa date de naissance en 1944 (aussi bien dans la version originale que dans la version française du film), alors que dans le livre il décline 1947 ! Nous ne comprenons pas la cause de cette divergence mais notons évidemment la relation avec Roswell. Dans notre optique, la fin du film est un peu décevante dans la mesure où l'on ne trouve pas vraiment les explications que l'on attendait, à savoir le rapport exact avec le musicologue-ethnomusicologue Zlotan Kodaly (si ce n'est pour la langue des signes), les triangles noirs (Mayflower ?), etc. Il faudrait un examen plus minutieux de la fin du livre et de l'épilogue du film. Peut-être le lecteur trouvera-t-il tout cela dans nos prochaines pages...