Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

La bataille de Los Angeles

L'affaire date de 1942 et plus précisément de la nuit du 24 au 25 février 1942. A l'époque, il est vrai, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale et les américains sont encore sous le choc du massacre de Pearl Harbor et vivent dans la hantise d'une nouvelle attaque japonaise. Cette nuit là, les sirènes retentissent, très rapidement le couvre-feu est ordonné et la DCA entre en action contre ce qui apparaît dans le ciel. En fait d'avions japonais ou, en tous cas, ennemis et de toute façon non identifiés, il s'agit de bien curieux appareils qui se déplacent tantôt avec une effarante lenteur, tantôt à une vitesse de 8 km/s ce qui équivaut tout de même à 29 000 km/h si on arrondit (28 800 km/h si on est pointilleux sur les maths). De plus, ils décrivent soit des lignes plus ou moins droites soit au contraire se mettent à zigzaguer, prendre des virages à 90° (ce qui est déjà assez chaud, surtout pour l'époque, proche de la guerre froide !) ou encore se permettent le luxe de rester en vol stationnaire, ce qui correspond très peu aux performances technologiques du moment.

N'écoutant que leur courage et aussi sans doute leur intelligence supérieure, les installations militaires côtières vont bien sûr ouvrir le feu sur ces intrus. Elles le feront même avec acharnement et obstination, pendant environ une heure au cours de laquelle plus de 1400 obus de 6 kg seront tirés... sans le moindre succès, si ce n'est... au sol, où trois civils périrent des retombées des projectiles tirés et trois autres de crises cardiaques ou accidents de circulation dus au stress de ce qu'on appellera désormais "La Bataille de Los Angeles". Des témoins décriront avec force détails l'habileté extraordinaire avec laquelle les engins pris pour cible se jouaient des tirs de canons. Bien évidemment, cet événement fit la une de tous les journaux locaux et il fallut bien tenter de donner des explications sur ce qui avait bien pu se produire cette nuit là.

Déjà alors, les autorités évoquèrent un ballon-sonde ou ballon météorologique ! Nous dirions, en l'occurrence que, en matière de ballons, ces mêmes autorités sont plutôt gonflées d'avancer un tel prétexte puisque d'une part il semblait y avoir plusieurs engins et non un seul, que d'autre part ces soi-disant ballons se déplacent rarement à 28 800 km/h et que, enfin, s'il s'était vraiment agit de ballons, les canonniers auraient dû y souffler pour justifier le raté systématique de leurs tirs après plus de 1400 tentatives ! Un haut gradé de l'armée US expliqua aussi la méprise par le stress exacerbé face à la menace aérienne. Nous conclurons donc que, dans le feu de l'action (c'est le cas de le dire !) les tireurs d'élite de l'Oncle Sam auront mis une heure à revenir les pieds sur terre (ce qui a pu plaire aux extraterrestres...) alors même qu'ils disposaient de projecteurs puissants et déjà de radars. Une heure dont se souviendront longtemps les chauves-souris et les moustiques du coin...
Les autorités finirent par argumenter (après avoir quand même évoqué la possibilité d'un avion civil - probablement hyper blindé pour la circonstance) qu'il devait s'agir d'engins "interplanétaires".

La présente histoire fait certes figure d'anecdote et, après coup on remarque qu'il y a facilement moyen de la tourner en ridicule. C'est d'ailleurs très certainement le cas en ce qui concerne la performance militaire - laquelle eut fort heureusement l'occasion de redorer son blason quelques années plus tard (nous ne serions probablement pas là pour vous la raconter !) Disons tout de même que le coup du ballon aura donc déjà été fait, que la même réticence face à la communication d'informations aura déjà été constatée, que l'émission d'hypothèses farfelues apparaît comme récurrente et que ce lamentable couac aura été savamment effacé de l'ardoise lors de l'affaire Roswell !
A la lumière (dans la nuit) de cette triste mésaventure, nous dirons que si le ridicule devait tuer, les ufologues n'auraient pas grand chose à craindre...

SOMMAIRE - ACCUEIL