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On l'a vu, l'existence même de ce trésor est sujette à controverse. Il faut donc commencer par s'assurer de son existence.
Faisons momentanément abstraction du problème de l'historicité de Jésus et préoccupons-nous d'un éventuel trésor bien réel et classique.
Après la prise de Jérusalem en 1099 par les croisés, la grande ville sainte redevient le principal lieu de pèlerinage pour les chrétiens d'Occident. Les routes y menant étaient cependant dangereuses vu la présence de brigands et autres pillards indésirables. Les musulmans n'acceptaient pas non plus la présence sur leurs terres de chrétiens qui, souvent, étaient victimes d'attaques violentes. Face à cette situation, un noble français, Hugues de Paynes,décide de former en 1119 un nouvel ordre de chevalerie : les pauvres chevaliers du Christ. Particularité de cet ordre : ses membres sont également des religieux soumis à des règles très strictes : foi, obéissance, pauvreté, chasteté. Le rôle de cet ordre est de sécuriser les routes menant à Jérusalem. Ils sont également autorisés à prendre les armes contre les ennemis de la chrétienté. Le roi de Jérusalem Baudouin II va leur accorder le droit de s'installer dans un bâtiment proche du Temple de Salomon. C'est de là que leur viendra leur nom de Templiers.
Afin de pouvoir assumer correctement leur mission (armement, constructions de forts et de commanderies,...), les Templiers ont besoin d'argent, de beaucoup d'argent. Les possédants (nobles, clergé) vont leur en donner sous forme de dons. Pendant deux siècles, l'Ordre du Temple va s'agrandir, recruter de nombreux membres et s'installer durablement au Proche-Orient et en Europe. Les Templiers seront également à l'origine d'un concept très moderne : la banque. Même les rois et les plus puissants princes et barons vont leur confier leur argent et leur demander des prêts afin de financer de nouvelles constructions ou des dépenses de guerre. De ce fait, l'Ordre du Temple va devenir puissant. Une puissance qui ne cessera d'inquiéter le roi de France Philippe le Bel.
Le roi ne supporte pas de voir cet ordre lui faire de l'ombre. Il décide alors de s'en débarrasser. Ainsi, il pourra faire main basse sur leurs richesses, annuler les dettes qu'il leur doit et mettre le pape, son ennemi et protecteur des Templiers, en position difficile. Après avoir fait courir des rumeurs aussi fausses et calomnieuses sur les Templiers pour préparer l'opinion publique, Philippe le Bel ordonne alors une opération militaire sans précédent dans l'Histoire de France. Le 13 octobre 1307, les gens d'armes du roi arrêtent au même moment tous les Templiers de France. Ils ne songent même pas à se défendre, leur règle leur interdisant de porter la main sur un chrétien. Ils sont jetés en prison et tous leurs biens sont confisqués. Afin de pouvoir les traîner devant un tribunal, le roi les fait torturer afin qu'ils avouent les pires forfaits : reniement de la foi en Jésus-Christ, blasphèmes, adoration d'une idole nommée Baphomet, enrichissement, homosexualité... En apprenant tout cela, le peuple réclame du sang. Philippe le Bel va lui en donner.
L'ordre du Temple est dissout et un certain nombre de ses membres sont exécutés. Le grand-maître de l'Ordre Jacques de Molay sera ainsi brûlé vif à Paris en 1314 devant les yeux d'un Philippe le Bel impassible. On racontera que sur le point de trépasser, Jacques de Molay lancera une malédiction contre ses persécuteurs les invitant à le rejoindre dans la mort dans l'année. L'Ordre du Temple était décapité. Sans grand-maître et sans l'infrastructure française, le reste de l'Ordre du Temple en Europe va péricliter. Aujourd'hui encore, des groupuscules occultes ou certaines loges maçonniques se réclament encore comme les héritiers directs des Templiers.
Voici, très résumée, l'histoire vraie des Templiers. À en
croire ce récit, les Templiers ont donc perdu tous leurs avoirs dans
l'aventure. Cependant, seuls leurs avoirs personnels sont
concernés et même s'ils peuvent être considérés comme importants,
suffisants en tous cas pour satisfaire l'avidité de Philippe le Bel
qui y voit surtout une victoire politique et stratégique (il fit
résider le pape Célestin V à Avignon pour mieux pouvoir contrôler
l'Église) et tout comme on peut comprendre que les employés ne se
promènent pas avec leur banque, les Templiers avaient mis l'argent
en lieu sûr.
Il est vrai qu'il y a quelque fondement à cette historique : la Tour du Temple à Paris constituait le centre financier de l'ensemble de l'Ordre. Les Templiers y avançaient des sommes d'argent aux tiers sur la présentation de sortes de «titres au porteur», ce qui supposait la présence sur place de sommes conséquentes. Or, on sait que le vendredi 13 octobre 1307 au matin, lorsque les hommes du roi pénétrèrent dans la Tour du Temple pour y arrêter les membres de l'Ordre, ils ne trouvèrent pas une seule pièce sur place, alors que ce centre financier était censé avoir fonctionné normalement les jours précédents. Certains expliquent cette curiosité en avançant que les Templiers étaient au courant du projet d'arrestation de Philippe le Bel les concernant – allégations plausibles puisque l'Ordre du Temple servait de service de renseignement auprès de plusieurs monarques. Aussi, les importantes sommes contenues dans la Tour auraient été déplacées dans les heures précédant l'arrivée des troupes royales, pour un endroit resté mystérieux.
Hypothèses sur la destination du Trésor Le flou historique sur ce
qui est advenu de ce trésor a permis bon nombre d'hypothèses :
Il serait aujourd'hui
enfoui :
dans le château de Gisors en Normandie.
dans la crypte de la famille Sinclair, située sous la Chapelle de Rosslyn, en Écosse.
Il serait en relation avec le mystère de Rennes-le-Château, lié à l'abbé Saunière.
A Gisors ? Il se peut donc que certains hauts dirigeants du Temple soient parvenus à détourner des fonds afin de se constituer un trésor. Le seul élément qui puisse conforter cette thèse est une archive qui serait conservée au Vatican. Dans ce document, un Templier du nom de Jean de Chalon affirme que la veille de la date fatidique du 13 octobre 1307, trois chariots remplis d'un "trésor" seraient parvenus à quitter Paris. Destination probable : l'Angleterre.
En 1946, un certain Roger Lhomoy, un jardinier municipal chargé de l'entretien des abords du château féodal de Gisors (Normandie) fait des déclarations curieuses devant les élus de la Commune. Il prétend que depuis des années il mène des fouilles illégales (en creusant des galeries) dans la motte artificielle du château. Il prétend y avoir découvert une chapelle secrète contenant des sarcophages templiers ainsi que des coffres gigantesques contenant un trésor. Sans trop se demander pour quelles raisons un simple ouvrier municipal ait un beau jour décidé de fouiller la motte et cela sans que personne ne s'en aperçoive, le Conseil va le croire. On l'emmène sur le lieu de ses fouilles. Un ou deux courageux tentent de s'introduire dans les galeries creusées par Lhomoy. Ils rentreront bredouilles. Dépités, les responsables municipaux décident de faire combler les galeries pour éviter que des curieux ou des enfants mettent leur vie en danger en s'y infiltrant. Mais Roger Lhomoy insiste tant et plus. Pendant des années, il ne sera guère pris au sérieux. Ce n'est qu'en 1962 que le Ministre de la Culture André Malraux, intrigué par cette affaire de chapelle secrète, ordonne des fouilles sur le site de Gisors. Des travaux importants furent entamés : creusement d'un puits vertical et de galeries horizontales. Les ingénieurs du Ministère ne trouvèrent aucune chapelle dans la motte du château de Gisors. Pourtant, celle-ci devait avoir une superficie d'environ 270 m² selon les déclarations de Roger Lhomoy. Tous ces travaux mettront en péril ce fabuleux site historique. Il a fallu faire d'autres travaux de consolidation afin que la motte ne s'écroule pas et que le donjon cesse de se fissurer. Aujourd'hui, les fouilles sont interdites afin que le château soit préservé. Les chercheurs parallèles y ont vu un gigantesque complot destiné à cacher un terrible secret... . Pas de trésor des Templiers à Gisors donc.
À Rennes-le-Château ? on le sait, l'abbé Saunière est mort en emportant avec lui son secret, non sans avoir dilapidé une fortune plutôt rondelette dont on ignore toujours tout de la provenance exacte. Toutes les recherches effectuées depuis se sont avérées vaines.
À Rosslyn
? A ce sujet,
même Dan Brown n'accorde guère de crédit, il ne s'agit que de l'une
des étapes des aventures de Langdon et de Sophie Neveu parmi tant
d'autres.
Quel rapport avec l'affaire de Rennes-le-Château et cette chapelle située en
Écosse, au sud d'Édimbourg ? Rien à première vue mais quelques noms et patronymes communs à ces deux lieux mystérieux.
Nous retrouvons :
Sainte Roseline, fêtée le 17 janvier. (Roseline, Rose Ligne, méridien de Paris).
La famille Sinclair, fondatrice de la Chapelle.
Pierre Plantard (co-fondateur du Prieuré de Sion en 1956) se fera appeler "de Saint Clair".
Des templiers.
Un symbolisme Franc-Maçonnique. La Chapelle étant le berceau de la Franc-maçonnerie
écossaise.
Quoi qu'il en soit, et même pour les amateurs d'hypothèses
marginales qui voient le trésor parti aux États-Unis, tout ceci ne
tient pas pour une autre raison, une raison extérieure que nous
allons maintenant voir... (la suite prochainement !)