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Il
faut bien l'avouer, nous nous sommes nous-mêmes rendus un peu coupables,
dans notre organisation, en prévoyant un départ en groupe à 20 heures
(au plus tard). Bien sûr, cela partait d'une bonne idée, qui permettait
d'attendre les retardataires habituels, ou bien ceux qui venaient de
loin ou qui trouvaient difficilement la salle, dans l'obscurité d'une
petite bourgade athoise, sans compter le problème du parking.
Ainsi, les cerpiens auraient pu partir ensemble, ce qui aurait été
beaucoup plus amusant et plus sécurisant, M. Vanbockestal ouvrant la
marche et prodiguant ses conseils en marcheur averti à autant de
participants pas forcément habitués à ce genre d'exercice.
Seulement, c'était sans compter avec le temps, celui qu'il fait, les
conditions climatiques, quoi ! En effet, bien que
l'on avait assisté à un radoucissement relatif des températures, il ne
faisait franchement pas chaud en cette soirée. Or, les personnes
devant se charger des animations de parcours n'ont pas, comme les
marcheurs, la possibilité de se réchauffer en marchant. Il leur
faut parfois rester tapis, dans le noir et l'inconfort pendant de
longues périodes et l'on peut comprendre que nous ayons donc raté
quelques points chauds du spectacle.
D'autant aussi que nous avons traîné en chemin. Non pas par manque
de sportivité mais bien parce que l'esprit de groupe voulait que l'on
attende les moins rapides vu que, de toute façon tout ceci n'avait rien
d'une compétition. Le but n'était pas d'arriver les premiers, ce
en quoi nous aurions été bien en peine puisque nous sommes partis dans
les derniers ! Lorsque nous avons pris la route, certains étaient
déjà partis, mais aussi déjà revenus et même rentrés chez eux !
C'est vrai que les inscriptions se terminaient à 21 heures (fin de
permanence FFBMP à 23 heures) mais elles commençaient aussi à 17 heures
et... honte sur nous ! ... nous avons mis plus de 3 heures pour couvrir...
7 km !
Cette haute performance sportive restera dans les glorieuses annales du
CERPI, nous envisagerons même les jeux olympiques ! En spectateurs,
s'entend.
Sinon,
la marche Dracula tenait ses promesses et les Amis de la Nature aussi,
en proposant une belle salle, spacieuse, avec la petite restauration
prévue, de quoi se désaltérer, un plan explicatif du parcours avec les
kilométrages, les numéros de téléphone à appeler en cas de pépin et tout
le service adéquat, conforme en tous points aux habituelles marches
populaires, très sympathiques et vivement recommandées pour la santé.
Dès 18h35, M. Vanbockestal, Jonathan et Maylis étaient présents et
attendaient les autres sympathisants du CERPI en se sustentant.
On s'en doute, les
participants à une marche populaire ne viennent pas faire un concours de
beauté. Il s'agit avant tout d'amusement et un peu de sport (tout
étant relatif car pour ceux qui n'ont pas l'habitude, 13 km, et même 7
km peuvent sembler le bout du monde. Pour qui est coutumier des
longues distances, des marathons par exemple, c'est un détail...)
On trouvait donc dans la salle un curieux mélange d'accoutrements
hétéroclites et de couleurs en fonction des représentations des
différents clubs : les sucriers de Brugelette, les Spartiates de
Gembloux, les Marcheurs de la Sylle, les Marcheurs sonégiens... et, au
total, cela faisait tout de même pas mal de monde, certaines éditions
ayant connu jusqu'à 1000 participants, ce qui est plus qu'honorable !
Nous
avons pu discuter un peu avec les organisateurs, avant le départ, et
notamment avec Mme Daumerie et M. Lessens, le secrétaire, mais ils
étaient aussi très occupés, ce qui est tout à fait normal.
Et nous avons attendu les nôtres, avec une impatience grandissante au fur et à mesure que le temps passait. Bien sûr, on se retrouve toujours un peu comme "en famille" dans cette excellente ambiance de marches populaires. On y retrouve un technicien de Belgacom, venu procéder à une installation au CERPI, la prof de gym de l'Athénée Jules Bordet, de Soignies, et bien d'autres... C'est simple et sans prétentions, loin de tout protocole, et c'est très bien ainsi.
Mais tout de même, il faut bien l'avouer, nous étions aussi un peu déçus du manque de participation des sympathisants du CERPI qui, à aucun moment, n'ont démontré leur nombre. Bien sûr, nous ne nous attendions pas à ce que nos correspondants français situés près des Pyrénées fassent le trajet, pas plus que nous n'attendions des gens d'Eupen ou de Malmédy, il ne faut pas rêver ! Bien sûr aussi, on l'a dit, la perspective de se taper des kilomètres "à pattes", en nocturne, dans le froid et surtout après les conditions météorologiques catastrophiques que la Belgique a connues devait en rebuter plus d'un. Mais c'est aussi un peu dommage que certaines activités du CERPI, au cours desquelles il y a moyen de se rencontrer et de discuter en toute simplicité, de rigoler ensemble en toute sympathie, soient aussi peu suivies. Et finalement, le groupe cerpien n'était constitué que d'une petite dizaine de personnes ce qui, par rapport au nombre de membres, d'abonnés, de correspondants, de sympathisants, etc. est excessivement peu ! Il est vrai aussi que nous ne pouvions mettre un visage sur les personnes qui nous ont téléphoné, par exemple pour demander si le parcours était accessible avec une poussette d'enfant ou bien sûr cette dame qui devait venir avec ses petits enfants. Il y avait donc probablement plus de personnes du CERPI ou qui venaient à l'invitation de ce dernier que nous ne le pensions. Évidemment, c'est toujours vrai, personne n'était obligé de prendre le départ de groupe, on pouvait tout à fait évoluer en "individuels". Mais de ce fait, nous avons aussi du manquer quelques familles dont nous aurions aimé faire la connaissance. En fin de compte, il y avait probablement plus de cerpiens que nous ne le pensons, mais c'est au niveau des contacts ou du regroupement que cela a un peu coincé. Nous pouvons cependant tout à fait comprendre que chacun respecte ses impératifs : ne pas rentrer trop tard pour les petits par exemple...
Cela dit, il est temps d'en venir à la marche proprement dite et surtout à ce fameux parcours de la Dracula Marche !
Le début du parcours
s'est déroulé exactement comme prévu, dans un grand classique du genre,
avec un départ en ville, dans des rues bien éclairées et avec un
revêtement "en dur" de bon aloi. Voilà de quoi se réchauffer un
peu en marchant, repérer le fléchage salutaire et échanger les premiers
propos.
On s'en doute, cela ne pouvait pas durer non plus.
Il fallait bien que l'on passe aussi par des chemins de champs, parfois
un peu boueux, parce que, après tout, c'était annoncé, on allait
traverser des chemins torturés de fourberies et de malices, si pas de
sorcellerie !
Une
fois dans l'obscurité, trouée par les faisceaux de lampes de poche, les
esprits se sont mis à vagabonder chez certains et l'on scrutait les
moindres recoins à la recherche d'un piège ou d'une embuscade.
Mais il n'y avait rien.
C'était bien trop tôt et les organisateurs savent bien comment s'y
prendre pour surprendre les marcheurs, même s'ils s'y attendent.
N'empêche, cela crée l'ambiance. Le noir délie les langues et l'on
sent parfaitement la différence avec le comportement habituel lorsqu'il
fait clair. Quelques rires démoniaques nous parviennent au loin.
Mais est-ce fait exprès ou bien s'agit-il de participants qui s'amusent ?
On ne le saura
jamais. Peu importe d'ailleurs, puisqu'on est dans le ton.
Notre groupe en rencontre un autre et nous marchons de concert pendant
quelques temps. Détail amusant, c'est l'éternuement explosif et
très sonore de l'un d'eux qui fera sursauter tout le monde !
Mais à
peine cet épisode terminé qu'une voiture nous dépassait et que l'un des
occupants y allait d'un grand cri qui fit monter le rythme cardiaque de
Maylis, la plus jeune du groupe (14 ans). Nous n'avions cependant
pas eu grand chose à nous mettre sous la dent jusque là et nous avons
donc été un peu étonnés d'arriver au premier contrôle sans avoir
rencontré trop de monstres. Rappelons à ce sujet que des 13 km
initialement prévus, nous avions réduit la participation à 7 km (ce qui
s'est avéré prudent par la suite, non pas pour la sécurité, mais bien
pour les délais !)
Le poste de contrôle,
très bien fourni et organisépour accueillir chaleureusement les marcheurs, était
situé dans une église, probablement désacralisée puisque transformée en
théâtre. En arrivant dans le village, l'éclairage public mettait
magnifiquement en relief les abords immédiats et franchement, le décor
était assez draculéen. Les jeux d'ombres, les monuments, les
croix, la fontaine et même un orbe en vadrouille, tout y était !
Histoire de se reposer un peu les fessiers pour certain(e)s, de se
réchauffer aussi car ça "pinçait" malgré tout et de discuter le coup en
reprenant des forces (après 3 km et 400 mètres, wâouh !), le poste de
contrôle était le bienvenu.
Ces postes de contrôle n'ont rien de répressif, il faut surtout les entendre comme des points de ravitaillement et de repos. On en profite pour faire estampiller sa carte d'inscription, laquelle attestera que les kilomètres ont bien été parcourus. Et puis surtout, grâce aux souches laissées au départ, cela permet aux organisateurs de surveiller que le nombre de partants corresponde bien à celui des arrivants ! Là, évidemment, c'est la sécurité et l'assurance qui parlent et on ne peut que se féliciter de ce type d'organisation car, c'est vrai, même si les risques sont on ne peut plus minimes, malgré tout il peut toujours se passer quelque chose : quelqu'un qui se tord le pied et se fait une entorse par exemple, cela s'est déjà vu. Ou bien des gens qui loupent un fléchage en cours de route et se retrouvent un peu perdus dans la nature. C'est un grand classique auquel nous n'avons d'ailleurs pas fait exception un peu plus loin...
Nous nous sommes un peu
trop attardés au point de ravitaillement. C'est que, Sacrebleu
Ventre Saint Gris ! Ce fameux Sang de Dracula se laissait
boire !
Ce "Sacrebleu Ventre Saint Gris", prononcé par M. Vanbockestal a
fait son petit effet sur l'assistance qui s'est interrogée sur l'origine
de l'expression. La voici : Sacrebleu est un ancien juron encore
assez fréquent paraît-il (ah bon ?) dans lequel "bleu" est utilisé pour
ne pas dire "Dieu", cela signifie donc "sacré Dieu". Ventre Saint-Gris est un euphémisme du premier basé sur un saint fantaisiste.
L'expression aurait pu être utilisée dans certaine chanson de Georges
Brassens. Voilà pour le petit côté "intellectuel" de la question
et reprenons la marche !
A
peine réconfortés par la chaleur du poste de contrôle et le dernier
tronçon entamé que nous arrivions dans un passage où manifestement, se
déroulait une animation. Nous avons croisé des gens déguisés,
maquillés de noir ou encagoulés, avec des ustensiles de circonstance,
mais apparemment, nous avons du tomber lors de l'un de leurs breaks.
Pas de chance ! A moins qu'ils ne venaient précisément de terminer
leur prestation, vu l'heure déjà avancée ? Il faut dire qu'avec le
froid en plus... Mais soit ! Continuons !
Petit à petit,
l'obscurité a donc repris ses droits et nous sommes arrivés en un
endroit franchement inquiétant par son décor. On entrait,
pensons-nous, dans le parc de la Berlière, lequel abrite un château.
En entrant dans le parc, on entre aussi dans une zone boisée avec un
magnifique étang et une vue superbe sur le château. Celui-ci se
dessinait dans l'ombre avec un à-propos très réussi dans le cadre d'une
marche de Dracula. Nous avons tenté de le prendre en photo car il
méritait à lui seul le détour, malheureusement les conditions de
luminosité étaient insuffisantes et le flash ne pouvait compenser.
Le château de la Berlière, à Houtaing, de style
néo-classique, est entouré d'un parc et de dépendances (anciennes
écuries, fermes et chalet de chasse). Le domaine, occupé par les comtes
d'Oultremont de 1845 à 1912, puis acquis par des familles bourgeoises au
début du 19e siècle, sera acheté par les pères Joséphites en vue d'y
installer une école secondaire. (source et photo :
http://www.ath.be/default.asp?V_DOC_ID=1408 ) L'image ci-contre
ne rend qu'insuffisamment compte de la beauté de l'édifice et surtout de
l'ambiance qu'il rend, dans le contexte et dans l'obscurité ! Mais
nous ne pouvions faire sans vous le présenter, à votre imagination de
faire le reste !
C'est aussi dans ce parc que nous avons raté un fléchage et que nous
avons été obligés de rebrousser chemin en constatant notre erreur.
Ayant retrouvé notre chemin, nous nous sommes enfoncés dans le bois,
boueux à souhait (nous avons pensé à cette dame qui devait faire le
parcours avec une poussette et compatissons à son désarroi ! C'est
le moment de redire : "Sacrebleu, Ventre Saint-Gris !") Pour
certains, le passage nocturne dans le bois, dans une marche de Dracula,
c'était plutôt "flippant", d'autant qu'on entendait au loin des rires
démoniaques, des cris à vous glacer le sang et des râles horribles !
Un
peu plus loin, nous arrivions juste au moment de la fin des hostilités,
tels les cavaliers d'Offenbach ! Monstres et vampires remballaient
leurs affaires et la lenteur de notre progression nous avait fait rater
une animation qui aurait sûrement été réussie. Un individu était
posté dans un arbre (il faut le faire !), un autre faisait le mort (mais
"à force de mourir, cela doit être fatiguant !" ©Maylis Vanbockestal) et d'autres surprises
macabres nous attendaient ! Flûte et re-flûte, ça nous apprendra !
Un peu désappointés mais compréhensifs au possible, il ne nous restait plus qu'à terminer le parcours et le moins que l'on puisse dire est que cela s'est passé dans la bonne humeur ! Ah ! Parbleu ! Le leader du CERPI a bien failli ouvrir un nouveau dossier sur le cas du rire, particulièrement communicatif et, il est vrai, très personnel, de l'une des participantes ! Nous envisageons même de la proposer, si la chose est possible, comme future animatrice de la marche car le cas est assez surnaturel que pour être mentionné (ce n'est que de l'humour, bien sûr ! Il ne faut pas se formaliser !) N'empêche : grand merci car cela aura contribué aussi à l'ambiance !
Et au bout du chemin,
nous avons eu droit à juste ce qu'il fallait pour ne pas être trop
déçus !
Dracula nous attendait bien avec ses sbires grimés et grimaçants !
Apothéose un peu modérée car, lors d'autres éditions de la Dracula
Marche, nous avons vu des Dracula bien plus grandioses. Mais il
faut excuser le fait par l'heure tardive à laquelle nous sommes passés :
il était largement 23 heures, même plus et les braves gars qui étaient
venus à notre rencontre avaient probablement fait des heures supp. rien
que pour nous ! Nous n'allons donc certainement pas les blâmer,
nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes !
Qu'on se le dise donc : la Dracula Marche valait le détour, nous en
garderons un bon souvenir et nous reviendrons ! Mais nous partirons
plus tôt, c'est promis !
Nous voyons ici le
Dracula de service (démaquillé et débarrassé de ses dents pointues) qui
a aimablement accepté de se laisser prendre en photo (bien qu'il n'ait
théoriquement pas de reflet dans le miroir et que donc...) dans la salle
et donc hors contexte. Mais sniff ! Nous sommes arrivés si
tard que la permanence FFBMP était déjà fermée et que nous ne pourrons
même pas totaliser officiellement nos kilomètres. Cette photo sera
donc notre seule preuve attestant de notre participation :
Sacrebleu Ventre Saint-Gris !
Avant de regagner nos domiciles, nous espérions nous entretenir avec l'un des responsables afin d'envisager certains projets communs, mais Victor était très occupé et, nous l'avons dit, il était déjà tard. Nous ne doutons cependant pas un instant qu'il nous recontactera car il est vrai que l'on rencontre très peu de documentation sur cette marche sur la Grande Toile. Le CERPI doit être l'un des seuls, si pas LE seul, à lui consacrer autant de pages et de travail promotionnel. A moins bien sûr que comme le CERPI ne concerne "que" quelques milliers de personnes en Belgique, cela ne soit compté comme quantité dérisoire. Cela nous étonnerait cependant, car M. Vanbockestal est aussi marcheur sonégien, ancien marcheur de la Sylle, avec un bras long comme la MSA (Marche du Souvenir et de l'Amitié, 120 km en 4 jours, à laquelle il a participé en étant basé à Vielslam). Et puis, le numéro de téléphone n'est pas trop difficile à trouver, ni l'adresse email puisque cela figure sur au moins 3000 pages Web. Excusez du pieu. Pardon : du peu ! (c'est l'influence de Dracula !)