Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le mystère du caveau...
expliqué ? (suite)

Or donc, nous sommes tentés de penser qu'il n'y a là aucune explication surnaturelle à fournir, que le cas est certes étrange mais du essentiellement à une particularité géographique qui s'inscrit de surcroît dans un registre passager puisque les effets décrits sont "mobiles".  L'explication est d'origine scientifique et plus précisément "magnétique", bien que ce domaine du magnétisme soit moins connu.
Donnons malgré tout quelques explications supplémentaires pour éclairer les lanternes :  On peut supposer que malgré le matériau utilisé, le plomb, les cercueils ne sont pas d'un poids exagéré, bien que conséquent, car il faut bien penser que ces cercueils ont du être portés.  Ils sont surtout forcément creux puisqu'ils abritent des dépouilles mortelles, elles-mêmes constituées de matières organiques, lesquelles, on l'a vu, réagissent de la même manière que leur support vis à vis du magnétisme (diamagnétisme).

Pourtant, si l'on a déjà du mal à imaginer que les forces en question soient à l'origine du phénomène, on pourrait aussi se demander pourquoi celles-ci ne seraient pas entrées en action dès l'entrée dans le caveau.
Nous pensons à ce sujet, et cela ne paraît pas invraisemblable, que ce n'est pas seulement la nature du matériau qui soit en cause mais également la nature de l'île et sa position géographique au moment des faits.  Située en un endroit où beaucoup de choses se passent en sous-sol, les variations tectoniques ont pu également causer des perturbations cycliques dans les influences magnétiques, elles-mêmes diversifiées par les cycles jour-nuit et le climat tropical.  Le phénomène ne se déroulerait donc pas de manière permanente mais par successions de creux et de pics.  D'autre part, l'influence magnétique, pour conséquente qu'elle puisse être peut se répartir sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines et davantage.  Les cercueils ne se mettent donc pas à "danser", comme cela a été supposé dans nombre de sites traitant du sujet, mais probablement à vibrer sur leurs bases pour adopter un mouvement relativement lent.  Il est possible également que les différents nouveaux arrivages de cercueils en plomb aient précipité le phénomène car, dans ce cas, les cercueils pouvaient aussi exercer des influences réciproques au niveau magnétique par rapport à leurs vis à vis.
La description des effets du diamagnétisme semble correspondre aux faits et expliquer aussi que les cercueils aient été retrouvés dans une position verticale (la tête en bas ou en haut importe peu, seul le sens joue un rôle : la perpendiculaire).

Dans un autre ordre d'idées, il faut également dire que le genre de phénomène et son explication a quelque chose de séduisant dans le contexte du triangle des Bermudes !

Si l'explication ici proposée devait s'avérer exacte, parce que confirmée a posteriori par d'autres observations rigoureusement scientifiques, le CERPI aurait alors une fois de plus démontré toute la valeur de ses recherches.  Mais rappelons quand même, en toute humilité, qu'il ne s'agit ici que d'une hypothèse.

Travail d'enquête sur le sujet.

Le travail de notre correspondant et ami Alexandre est irréprochable.  Il a communiqué au groupement la narration d'un phénomène qui ne nous était pas connu (on ne peut pas tout savoir et nous n'avons pas cette prétention !).  C'est donc bien grâce à lui que nous avons pu combler cette lacune et nous l'en remercions encore une fois !

Le travail d'enquêteur est très différent et nous allons profiter du sujet pour en illustrer le propos, du moins sous l'une et l'une seulement de ses facettes.  En effet, comment le CERPI est-il arrivé à ces conclusions ?

Voyons le cheminement de l'enquête...

Alex nous communique donc son texte.  Passons sur toutes les considérations techniques de la mise en forme et de la publication pour ne retenir que la suite : le texte est lu et relu maintes fois pour bien s'imprégner de l'affaire, en connaître tous les tenants et aboutissants.  Un premier survol du Net est alors réalisé afin de consulter l'ensemble des sites ayant traité du sujet.  On a, pour ce faire, bien entendu utilisé un moteur de recherches et utilisé divers mots clés en rapport avec le sujet.  Si nous avions disposé de livres ou d'autres documents sur le sujet, nous les aurions lus.
Jusque là, il faut bien le dire, cela n'apporte pas beaucoup de nouveaux éléments, du moins pas de nature à expliquer le phénomène (en tous cas pas directement) mais tous les points sont notés - le père de Sherlock Holmes, le fameux détective privé - s'est intéressé au sujet et... a échoué à l'expliquer, il n'y a pas d'explication satisfaisante jusqu'ici, de nombreux enquêteurs se sont succédés en vain, il ne s'agit pas de Thomanisa Goddard mais bien de Thomasina (un détail !  Mais tous les détails peuvent avoir leur importance).

Nous apprenons pourtant qu'un cas étrange a été mis à jour dans lequel un cercueil (en plomb) semblait vouloir sortir de lui-même de terre et a été récupéré par des pêcheurs qui voulaient s'en servir indirectement en le réduisant à l'état de grenailles pour lester leurs filets.  Cela ne manque toutefois pas de nous intriguer car si les malfaiteurs ont été appréhendés, en revanche on ne fait aucun cas du cercueil et de son comportement pour le moins bizarre !  Cependant, tout ceci n'explique rien et ne fait finalement qu'obscurcir encore le problème.

Contrairement à ce que beaucoup voudraient croire, le CERPI n'a aucune intention de classer le phénomène comme figurant automatiquement au rayon du surnaturel.  Bien sûr, les apparences sont là : les cercueils bougent manifestement, il ne semble y avoir aucune possibilité d'intervention humaine, tout a été contrôlé et de manière de plus en plus stricte au fur et à mesure que les manifestations se (re)produisaient.  Bien sûr aussi, sur un plan strictement "spirite" si l'on peut parler ainsi, on peut avancer comme d'aucuns que le plomb retarde la décomposition des corps, que des suicidés ont été inhumés en cet endroit, qu'il existe des antagonismes entre les différents défunts présents et que tout ceci pourrait entraîner des conséquences d'ordre surnaturel. Le CERPI veut d'abord s'assurer qu'il n'existe aucune autre possibilité d'explication rationnelle, scientifique, plausible et, pour cela, il faut réaliser des recherches, ne rien négliger, penser à tous les détails de l'affaire.  L'entreprise semble ardue puisque bien d'autres, avant nous, en ont fait de même pour finir par devoir s'avouer vaincus.

Nous étudions donc tout, point par point : l'île de la Barbade, c'est où ? (située à proximité du triangle des Bermudes, prisme d'accrétion, récifs coralliens, mouvements tectoniques, origine volcanique supposée, climat, population, différentes paroisses, religions, etc.); la famille (peu de renseignements à ce sujet), ses rapports avec les indigènes, le type de travail réalisé, les rivalités éventuelles; tout cela ne nous apporte rien ou pas grand chose, mais cela ne nous décourage nullement.  La solution doit être là, quelque part, peut-être même saute t'elle aux yeux et est-ce précisément pour cela que personne ne la remarque : les choses par trop évidentes ont parfois aussi la curieuse tendance de passer inaperçues !

Il convient donc de ne rien laisser au hasard et de prendre point par point avec un maximum de logique : puisque seuls les cercueils en plomb bougent, le plomb lui-même ne serait-il pas en cause ? on étudie donc les propriétés du plomb ! On obtient des indications intéressantes, mais insuffisantes, sur le magnétisme ou électromagnétisme.  Est-ce une habitude dans certains endroits à certaines époques d'utiliser le plomb pour fabriquer des cercueils, y a t'il des précédents ?  Oh que oui ! Napoléon lui-même est concerné bien que le cercueil en question ait été lui-même posé dans d'autres cercueils en d'autres matières (notamment l'acajou), mais il existe une polémique à ce sujet et la seule chose dont on puisse être certain est qu'il ne fut pas fait usage d'un seul matériau.  Une barrière involontaire a donc pu être dressé pour empêcher le phénomène dans ce cas.  Mais dans les autres cas ?

Dans les autres cas, il ne s'agissait pas de caveaux ni de cercueils multiples, ils étaient recouverts directement de dalles et tout mouvement aurait été malaisé, de plus cela ne se passe par sur l'île Barbade, ni à la même époque.

On poursuit les investigations et on multiplie les mots-clés dans les moteurs de recherches (bien que ce procédé ne puisse pas être exclusif mais, dans le cas présent, il n'était pas évident de dépêcher quelqu'un sur place, un médium par exemple qui, de toute façon, n'aurait en principe pu donner d'indications relatives au phénomène strictement scientifique.  Il aurait pu donner des indications sur le vivant des personnes, leurs émotions, leurs rapports avec leurs congénères et cela aurait pu être utile, mais très peu dans notre cas).

L'étude du magnétisme nous indique que le plomb est un élément diamagnétique, un document de 1820 met en exergue des manifestations particulières à ce propos, qui viennent étayer notre thèse. Elle nous donne également quantité d'autres informations (par exemple sur la toxicité du plomb, son emploi dans l'industrie, le domaine de l'automobile, etc.) autant de données qui n'ont, en principe, rien à voir avec notre sujet mais qui contribuent au développement des connaissances générales.  Toutes ces connaissances pourraient s'avérer utiles pour d'autres affaires, on en sait jamais assez !

La composition même du caveau est étudiée (à distance, bien sûr, on sait que celui-ci est composé de pierre, mais aussi de marbre et de corail.  On étudie donc encore le marbre et le corail car la pierre ne nous mènera pas loin : trop général.  Le corail nous paraît très intéressant car il concerne tout particulièrement l'île.  Des recherches à ce sujet nous amènent à l'affaire de Edward Leedskalnin et de son "coral castle", très étrange.

Dès lors, il devient indiqué de réaliser un parallèle avec l'affaire qui nous concerne tant il y a des similitudes, pas vraiment dans la description des phénomènes mais bien dans la localisation géographique et les explications scientifiques (ou tout du moins les avancées réalisées à ce sujet).  Celles-ci mettent en avant le terme diamagnétique, ce qui est remarquable en l'occurrence, mais aussi celui de vortex qui explique bien des choses.  Et celles-ci semblent devenir presque transparentes à la lumière de ce qui vient d'être dit.

On reprend alors le tout et on tente de voir si, a priori, il existerait des objections, des impossibilités, des obstacles et cela ne semble pas être le cas.  L'affaire du caveau de la famille Chase semble bien pouvoir s'expliquer de cette manière bien que cela paraisse somme toute encore assez invraisemblable.  On essaie de mettre "l'affaire en musique" et cela se tient.  Mais il existe encore certaines pierres d'achoppement quant à, par exemple, la permanence du phénomène (ce serait trop beau que tout aille sur des roulettes !).  C'est pourquoi on étudie aussi l'aspect géologique de la question et on met en lumière le fait que les mouvements de la plaque tectonique peuvent entraîner des variations importantes dans le sous-sol de l'île, au niveau de ses composants et donc au niveau des interactions, il peut y avoir des successions de couches ferreuses ou de magnétite, pour ne citer que ces exemples.  Mais le climat de l'île peut-il avoir une importance ?

Tout à fait car le passage successif d'un soleil généreux, de périodes d'humidité relative et la situation déjà existante peuvent provoquer des phénomènes électriques entrant en concordance (ou en opposition) avec les autres facteurs, des oxydations ou un effet catalyseur qui accélèrent ou freinent le mouvement.

Nous sommes donc relativement satisfaits de notre hypothèse, mais "relativement" seulement car il ne faut pas crier victoire trop tôt et considérer qu'une partie au moins de celle-ci repose sur des faits tout aussi énigmatiques.  Si nous avancions notre hypothèse dans l'esprit de la faire accréditer comme telle et établie scientifiquement, nous nous heurterions immanquablement aux avis des zététiciens et autres sceptiques (alors même que nous ne mettons rien sur le compte du surnaturel !) et peut-être aussi de la part des scientifiques qui exigeraient de pouvoir reproduire le phénomène en laboratoire, in vitro, ce qui est loin d'être aussi simple !

Cela restera donc une hypothèse, parmi tant d'autres peut-être, mais gageons qu'elle ne figurera pas parmi les plus stupides !

On lira aussi avec intérêt les expériences d'Oersted sur le conflit électrique en rapport avec le plomb :
http://cm1cm2.ceyreste.free.fr/oersted.html

Le travail d'enquêteur auprès du CERPI, même à ce niveau "de base" implique donc déjà des recherches assez fouillées qui, directement et indirectement, participent à notre savoir général : un point positif !  Toute l'enquête narrée ici a été réalisée à domicile, en solitaire, avec la seule aide de l'ordinateur et ce genre de cas est très fréquent.  Il n'est donc pas toujours glorieux d'être enquêteur, ce n'est pas toujours l'aventure qui est au bout du chemin et le spectaculaire n'est pas forcément au rendez-vous, loin de là.

Fort heureusement, d'autres cas sont plus gratifiants.  Il peut arriver que le ou les médium(s) de l'équipe (à condition de travailler en équipe) fasse des révélations après être entré en contact avec une entité, soit incorporé et même "en perdition", des rencontres très imprévues peuvent se produire ou des faits très particuliers auxquels on n'est pas toujours préparé.  Mais en tout état de cause, il doit toujours y avoir un travail de recherches, avant et après les événements, que ce soit pour préparer l'enquête ou  la conclure, en vérifier les éléments, corroborer les faits ou les révélations.  Il faut prendre des notes et mettre tout cela au clair ultérieurement, classer et archiver, publier.

Il y a pratiquement toujours de la lecture et même beaucoup !  On peut rarement participer et progresser au CERPI si on n'aime pas lire.  Mais ça, vous le saviez !  

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