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Dans la photo, vive les mises au point !
Il m'avait semblé que les choses étaient claires mais apparemment ce n'est pas le cas. Or donc, le
fait d'avoir démontré qu'il pouvait tout à fait exister, à l'air libre, dans tous les pays du monde et donc dans la vie courante, des particules
sphériques en suspension dans l'air qui puissent également provoquer la formation d'orbes a ceci d'intéressant qu'il rend le phénomène déjà
beaucoup moins mystérieux. Cela signifie en effet ipso facto que de très nombreux cas proviennent "simplement" de cette particularité qui
ne saute pas forcément aux yeux de tout un chacun. Dans le type de manifestation que nous étudions ici, il ne peut être question de laisser
le moindre point au hasard. C'est pourquoi nous devons les étudier un à un en ne négligeant rien. Ce n'est qu'en éliminant toutes les
possibilités d'explications scientifiques que nous arriverons - ou pas (on n'en sait encore rien à l'heure actuelle) à dégager une éventuelle
possibilité de prestation paranormale ou surnaturelle.
Cela n'aurait aucun sens si, dès qu'un phénomène un peu étrange voyait le jour, le CERPI prétendait qu'il
s'agit d'une preuve de tentative de communication de la part d'un monde parallèle. En moins de deux, le groupement perdrait toute
crédibilité et pour cause : fort heureusement, il existe encore assez de personnes sur terre à avoir la tête sur les épaules. Cela
n'empêche pas de garder l'esprit ouvert et si les orbes proviennent de quoi que ce soit de paranormal, il faudra que ce soit étayé par des
preuves autrement plus solides que certaines élucubrations qui n'ont leur place ici que dans la rubrique humoristique.
Au sujet de ces fameuses particules sphériques, d'aucuns m'ont rétorqué qu'il était assez fort de café
d'aller chercher aussi loin que le "Buckminsterfullerène". C'est vrai qu'un tel nom (à décrocher les mâchoires) peut prêter à confusion
et pourtant, là aussi je croyais les choses entendues : il existe largement assez d'éléments dans le tableau périodique que pour
obtenir le même résultat sans toutes ces complications. Pour la petite histoire, il s'agissait de la première possibilité de sublimation
- cristallisation d'un élément qui donne naissance à des formes sphériques, scientifiquement attestée, que nous ayons trouvée.
Après le fer, auquel nous avions pensé tout d'abord (entre autres parce que nous le pensions susceptible de créer des reflets avec le flash),
nous avons simplement envisagé l'un des éléments les plus répandus sur terre : le carbone. Il n'y a rien de sorcier là-dedans ni de
volonté particulière à aller chercher des exemples étriqués. Les choses sont beaucoup plus simples que cela.
Elles vont aussi beaucoup plus loin
car si nous avions voulu tout compliquer, cela aurait aussi été très facile. En effet, la sphéricité des particules n'est même pas
vraiment en cause ! Expliquons-nous : Mais il y a moyen de pousser le
bouchon beaucoup plus loin encore en signalant qu'outre les particules dont il est ici question, on aurait pu faire état d'isotopes radioactifs
(de radium ou de cadmium par exemple) ou encore d'êtres vivants tels que les nanobactéries, pour lesquelles il existe bel et bien des spécimens
tout à fait sphériques. Cela n'aurait rien changé au problème sauf que nous ne voulions pas assommer le lecteur moyen de considérations
vraiment trop scientifiques.
Par contre, il existe des avancées auxquelles nous ne pouvons pas souscrire en dépit de la réputation
hautement scientifique de leurs auteurs. C'est là que nous ferons volontiers allusion à ce fameux M. Klaus Heinemann. Nous n'avons
rien contre ce physicien mais nous nous étonnons de ces conclusions hâtives et hasardeuses dans lesquelles il évoque une "intelligence
paranormale" alors qu'il a effectué une (ou même plusieurs) expériences un peu bizarres. De quoi s'agit-il ? Nous serions d'accord d'admettre de
tels faits, mais à la condition qu'ils soient établis par un protocole sérieux dont il n'est fait mention nulle part, sauf peut-être dans le
livre publié par le physicien en question. Mais cela ne vous ferait-il pas penser à une manoeuvre en vue de faire acheter le livre ?
J'ai récemment vécu un cas semblable avec un auteur canadien qui m'écrivait à propos d'une "expérience personnelle qu'il avait eu la chance de pouvoir filmer".
Selon lui, il détenait la preuve
formelle de l'existence des extraterrestres et que ceux-ci tentaient de communiquer avec les humains via les... orages !" Toujours selon lui,
l'orage qu'il avait filmé était d'une puissance inouïe et d'une beauté extraordinaire, la preuve était manifeste, sautait littéralement aux
yeux... et il joignait un exemplaire de la vidéo en question. Seulement voilà, lorsque l'on visionnait la vidéo en question, on avait
droit aux images d'un orage classique et rien de plus. La réponse
à ma question : "Mais qui croyez-vous convaincre avec un tel document ?" est révélatrice : "la preuve est dans la suite, disponible pour x
dollars"... D'autres auraient dit : "Et moi je suis Napoléon !" Sauf que, en plus, le cinéaste en herbe n'était nullement scientifique, ne
jouissait d'aucune réputation particulière dans nos pays, d'aucune référence.
Dans le cas qui nous intéresse, celui de Heinemann, il est clair que les conditions des expériences doivent
être correctement présentées. La façon de procéder ne peut souffrir d'aucune objection, on ne peut se baser sur une expérience
isolée (laquelle pourrait ne présenter qu'un cas atypique occasionnel), le nombre d'itérations doit être suffisant, significatif d'une absence
de hasard. Encore que, même dans ce cas, on ne notera que l'affinité remarquée et celle-ci sera bien insuffisante que pour
justifier "une intelligence" quelconque. Il pourrait s'agir de quantité d'autres choses : un phototropisme, un magnétisme, un phénomène mécanique
ou naturel, etc. qu'il convient d'éliminer avant toute chose.
Somme toute, il semblerait que pour ce monsieur, les choses soient paranormales tant que l'on n'a pas démontré
qu'il pouvait y avoir une explication scientifique. Bien que nous ne soyons pas des zététiciens, nous procédons quant à nous au
raisonnement inverse : les choses sont explicables scientifiquement tant que l'on n'a pas démontré le contraire, c'est-à-dire éliminé toutes les
possibilités d'explications scientifiques. Voilà un art autrement plus difficile !
Il nous semble impossible d'investiguer correctement dans le domaine de la photo si on confond
les... objectifs et les optiques ! Voilà pour la... mise au point.
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