Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le test de Zener - ou test de Rhine
sous la loupe du CERPI - (suite p.2)


Différents types d'expérimentations et de résultats...

Le test de Zener peut lui-même être considéré selon plusieurs optiques en fonction du phénomène que l'on tente de mettre en évidence. Le test de base préconise donc que le candidat tente de deviner la carte sortie par l'expérimentateur sans plus, il n'y a donc aucune interaction et dans ce cas, on parlera de la clairvoyance du candidat.

On pourrait toutefois aussi demander à ce que l'expérimentateur tente de communiquer l'image de la carte sortie au candidat par télépathie. Le candidat devrait alors tenter de capter cette image dans l'esprit de l'expérimentateur. Signalons que, dans ce cas, bien sûr, la probabilité ne change pas, c'est la technique qui diffère, mais les implications sont lourdes.
En effet, de nombreuses questions se posent alors. L'expérimentateur est il un bon "émetteur", le candidat est-il un bon "récepteur" ? Que penser de variations éventuelles d'efficacité chez l'expérimentateur et chez le candidat et dès lors comment apprécier les résultats ?

Afin d'éliminer au maximum le facteur "chance" dans les expérimentations et obtenir la possibilité d'un calcul de moyennes, il convient de répéter les expérimentations un nombre n de fois, lequel devrait être semblable pour tous les candidats (par souci d'équité, de facilité dans les calculs, etc.) mais il faut aussi tenir compte d'un autre phénomène, parfaitement prévisible, celui de la décroissance des performances (et donc des résultats) en rapport avec la fatigue. Il semble clair que la pratique du test de Zener implique, de la part du candidat, une certaine concentration et que celle-ci ne puisse se maintenir indéfiniment, elle provoque, à la longue, sinon vraiment de la fatigue du moins une certaine lassitude et on peut s'attendre à des résultats en baisse. C'est aussi ce que l'on remarque dans la pratique.

Il faut également noter que les expériences de Rhine ont montré que des candidats pouvaient obtenir - pendant une période donnée - des résultats parfois époustouflants et en tous cas nettement en dehors de ce que le seul hasard pouvait laisser attendre, mais que par la suite ces facultés semblaient les abandonner, souvent définitivement. De là à pouvoir conclure qu'il en va de même pour toutes les facultés médiumniques il y a un pas que nous ne nous permettrons pas de franchir. En effet, la médiumnité ne peut pas se réduire au seul test de Zener, même si ce dernier est indicatif. Elle présente au contraire un grand nombre de variantes qui peuvent être sauvegardées. On peut d'ailleurs supposer qu'une pratique assidue et prolongée du test de Zener ne "brûle" qu'une partie des "cellules" impliquées dans le processus.

Or donc, nous conseillerons aux personnes désireuses de se livrer au test de Zener d'agir avec pondération. Il est quasiment certain que les dons extrasensoriels soient à développer et à entretenir, notamment par la pratique. Mais il est également plus que probable qu'un travail intense en la matière finisse par épuiser les capacités.

Lorsque l'on pratique ce test, il faut encore considérer d'autres phénomènes qui peuvent effectivement se produire et être même encore plus révélateurs.
Ainsi, si l'on examine les résultats "bruts" d'un candidat, on peut obtenir des chiffres tout à fait ordinaires que l'on aurait tendance à classer parmi les résultats dus au seul hasard. Cependant, en y regardant de plus près, on pourrait s'apercevoir qu'il n'en est rien. Ce serait par exemple le cas si le candidat, tout en donnant de mauvaises réponses pour le test en cours, donnait les bonnes au test suivant (ou un écart type significatif) ou au test précédant. Dans le premier cas, on parlerait alors de précognition et dans le second de rétrocognition. Nous avons déjà observé ces cas dans nos propres expérimentations.
Dès lors, on comprendra aisément que les résultats définitifs d'un test ne pourront s'établir en deux minutes ! Il y a de nombreux paramètres à prendre en considération.

Pièges et supercheries

Nous avons déjà parlé des déboires connus par Rhine lors de ses premières expérimentations. Les conditions pour réaliser des tests probants semblent couler de source mais l'on sombre souvent, sans le vouloir, dans des travers coupables. Ainsi la randomization d'un tirage de cartes, au niveau informatique, doit-elle déjà être considérée. Par exemple, si vous utilisez un tableur dans lequel il vous est possible de randomizer (générer un hasard, présenté sous la forme d'une suite de chiffres donnés de manière aléatoire par l'ordinateur) et que l'on applique le principe aux cartes, il y a fort à parier que le résultat du test ne pourra jamais être authentifié et vous risquez même de passer pour un vulgaire imposteur. En effet, si vous reprenez une autre cellule de votre tableur ou que vous reproduisez la même commande, vous constaterez, à votre grand étonnement, que la suite de chiffres donnée sera la même ! Dès lors, il ne s'agit plus d'un réel hasard. Ou bien, si l'on veut, cela ne sera dû hasard que la première fois, mais c'est bien insuffisant. C'est la raison pour laquelle on préconise d'utiliser la conjugaison "random randomize" (randomizer le hasard !) Donc, même en présence d'un programme de tirage aléatoire de cartes de Zener, il faudra s'assurer que le hasard provoqué est bien "hasardeux, aléatoire", faute de quoi tout crédit pourrait être perdu. Il serait en effet trop facile d'argumenter sur la répétition des propositions.

Bien entendu, dans un test de clairvoyance pure, il faudra veiller à bannir toute interaction entre le candidat et son expérimentateur, faire en sorte que le premier ne puisse aucunement voir les cartes, que celles-ci soient rigoureusement semblables et opaques, etc. Mais, dans un cadre convivial d'expérimentation (hors laboratoire) on aboutit facilement à des dérives, souvent tout à fait involontaires.
Au cours d'un tirage manuel, on accorde un délai de réflexion au candidat et celui-ci peut être variable. Au bout de quelques tirages, il arrive fréquemment que le candidat soit plus ou moins déphasé par rapport à ce qui est tiré, si bien qu'il a tendance à anticiper les tirages. Il faut dès lors que l'expérimentateur indique quand la carte a été tirée (et quand la dernière a été atteinte !). Cependant, cela induit une communication entre les deux personnes et cela même est dangereux.
Nous nous sommes parfois surpris à tomber dans le panneau. Ainsi, l'expérimentateur invitait le candidat à prononcer sa réponse de différentes manières : "Oui ? C'est à vous ? J'écoute ?" etc.
Plus on multiplie les tirages, plus la répétition entraîne un désir légitime de variété et c'est là que l'on entend des "Mmh ?" ou encore des "Allo ?"
Vous n'avez pas réagi tout de suite ? Vous n'aviez donc pas pensé non plus que "Allo" pouvait suggérer les petites vagues de l'une des cartes du test ! (Dans l'autre cas, bravo !)
Oui, évidemment, cela semble tordu : Allo, pour "à l'eau" = vagues. Mais le fait est que, cette fois là, le candidat (qui était d'ailleurs une candidate) a effectivement répondu "vagues".
Un petit détail sans doute mais qui aurait mis toute l'expérience à l'eau (c'est le cas de le dire) dans le cas d'un test en vue d'une authentification officielle. Il aurait été trop facile de crier à la supercherie et cela aurait été justifié (non pas qu'il y avait eu tentative de tricherie, mais bien parce que les conditions n'étaient pas correctes, car cela pouvait effectivement induire la réponse en l'occurrence.

D'autre part, si on accepte que l'expérimentateur parle au candidat, ce qui se dit doit être sévèrement contrôlé. En effet, il est facile d'établir un code convenu entre les deux personnes, que le candidat inclue éventuellement l'une ou l'autre erreur volontaire pour "donner un os à rogner" et simuler la réalité et le tour est joué. On aurait par exemple:
C'est quoi ?" (-> phrase commençant par un "c" = cercle")
"Pour la suivante (ou celle-ci) ? (-> phrase commençant par un "p" = +
"Voyons maintenant..." (-> phrase commençant par un "v" = vagues"
Etc. Il est évidemment possible d'inventer toutes sortes de codes, parfois très élaborés et résistant bien plus à l'observation des chasseurs de supercheries. L'affaire s'apparente alors à un travail de décryptage qui n'a plus rien à voir avec une véritable expérience de parapsychologie. Les sujets qui se livreraient à de tels subterfuges devraient être dénoncés et ne plus jamais pouvoir se représenter, ils n'ont d'ailleurs très vraisemblablement aucune faculté (sinon, pourquoi tricheraient-ils ?) et ne font que nuire à l'étude.

Tout ceci illustre donc bien la nécessité impérieuse de sérieux et de méthode dans les travaux expérimentaux.

Médiumnité négative ?

Nous avons tout à l'heure évoqué la possibilité d'une médiumnité qualifiée de "négative" dans le cas où un résultat donnerait 0/25. Ce terme de "médiumnité négative" fait mal aux oreilles. Cela ne paraît pas avoir beaucoup de sens et il est effectivement très rare d'obtenir un tel résultat qui est, lui-même, relativement suspect. Ce qui ne veut toutefois pas dire que cela n'arrive jamais. Alors qu'en dire ?
D'une part qu'il faut considérer ce résultat dans le cadre général : est-il arrivé une seule fois ou plusieurs ? Quelle est la moyenne générale ? Peut-on attribuer ce résultat comme issu du simple hasard qui, cette fois, aurait bien mal fait les choses ? Y a t'il des occurrences de prémonition ? de rétrocognition ? Il peut effectivement arriver qu'un joueur de roulette qui jouerait le rouge, tombe sur une série ou le noir tombe 25 fois d'affilée. C'est possible.
Cela s'appelle "la poisse" et cela n'a rien de paranormal.

Essayez vous-mêmes...

http://www.psycho-tests.fr/Quiz/cartes-zener/index.php

Et les tests du CERPI ?

Jusqu'ici, faute de temps, nous n'avons pas encore pu réaliser de très nombreuses expérimentations. Tous nos médiums n'ont pas même encore passé le test, c'est tout dire. Néanmoins, nous n'avons pas raté une occasion non plus. Afin de gagner du temps, nos informaticiens devront encore élaborer les logiciels qui permettront de donner des résultats instantanés et détaillés. Entendons-nous bien, s'il suffisait de réaliser un système qui, au-delà de 9/25 (par exemple), devait afficher : "significatif", ce serait l'enfance de l'art et ce serait d'ailleurs déjà fait. Mais, vous vous en doutez désormais, il se fait que les choses sont plus compliquées.
En effet, il faut disposer d'un programme qui calcule les résultats des 25 tirages et applique la formule de base, mais il faut également qu'il compare chaque tirage par rapport aux tirages suivants et, ensuite, aux précédents (afin de juger d'éventuelles capacités de rétrocognition ou de précognition) Les choses vont plus loin encore car on se rend compte, dans certaines erreurs de candidats, que certaines d'entre elles peuvent aussi avoir leur lot de singularité, c'est notamment le cas d'un candidat qui énonce systématiquement le carré alors que c'est toujours le cercle qui sort. Il n'y a pas à dire : sur un plan strict, c'est une erreur et l'on ne peut évidemment pas valider la réponse. Mais une telle erreur systématique n'a t'elle pas d'interprétation parapsychologique ? Et dans ce cas, comment la formuler ? Qu'en conclure ?

Nous remarquons en tous cas que, dans bien des maisons réputées hantées, l'un des habitants au moins présente apparemment des capacités et le test de Zener donne souvent des résultats au dessus de la moyenne. Il arrive fréquemment que, lorsque la personne s'aperçoit qu'elle est "médium" (même s'il ne s'agit pas pour autant d'un phénomène de foire et que les résultats ne sont donc pas extraordinaires, mais quand même assez révélateurs) les choses ont tendance à s'arranger d'elles-mêmes. Les manifestations se calment, se comprennent mieux, s'interprètent, etc. On ne peut toutefois évidemment pas généraliser non plus.

L'une de nos rares médiums à avoir déjà été expérimentée a obtenu de "bons résultats sans plus". Une connaissance, rencontrée lors d'un barbecue organisé par notre (ancien) partenaire "Le Club des Chiens Nageurs de Basècles" et qui avait à se plaindre de manifestations désagréables dans sa maison a participé au test et obtenu des résultats étonnants : un 9/25 (significatif donc) avec, en plus, trois bonnes réponses d'affilée.

Une autre médium, résidant en France mais fort heureusement pas trop loin de la Belgique, recevra certainement notre visite très attentive dans un futur que nous espérons aussi proche que possible. Cette personne nous a tout simplement soufflés en prétendant avoir réussi quatre sans faute (25/25) ! Le mieux, c'est que cette personne n'était pas consciente du caractère extraordinaire d'une telle performance et de la probabilité infime, disons même infinitésimale, d'arriver à un tel résultat simplement "par hasard".
Nous sommes absolument persuadés de la bonne foi de la personne que nous évoquons ici, il est hors de question de mettre sa parole en doute et elle n'aurait d'ailleurs aucun intérêt à nous mentir. Si le phénomène devait se reproduire (et nous l'espérons bien ! Sacrebleu !) ce serait alors un cas d'authentification retentissante pour le CERPI ! Mais encore faut-il que le phénomène puisse se reproduire, or nous osons présumer que cela n'arrive pas tous les jours non plus... Nous supposons qu'il n'y a pas qu'à le demander, ce serait trop beau ! On connaît aussi la rengaine : cela marche très bien quand on est chez soi, à l'aise, dans un contexte calme et sans "enjeu". Mais il suffit souvent qu'un changement dans les habitudes survienne pour tout mettre par terre. C'est bien connu. Or l'arrivée d'une personne étrangère venue pour vérifier tout cela a forcément quelque chose de perturbateur, de stressant. Et il se fait que, pour bien faire, il faut même plusieurs personnes... L'avenir nous apprendra ce qu'il ressortira de cette expérience et nous ne manquerons bien sûr pas de vous tenir informés, en toute objectivité et sincérité, fidèlement aux habitudes du groupement.

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