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"Une dame toute apprêtée de blanc apparaît quelquefois au col du Lautaret, mais uniquement lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises. Elle fait du stop le long d'une route à peu près vidée de sa circulation habituelle. C'est le revenant d'une jeune femme décédée là dans un accident de voiture en 1980. Si on la prend à son bord, elle a la réputation de protéger la voiture et ses occupants. En revanche, si on refuse de la prendre, tout peut arriver disent les habitués de ce passage difficile".
"Il est 2 heures du matin, 4 jeunes gens, 2 garçons et 2 filles, rentrent en voiture d'une soirée. Sur le chemin du retour,ils prennent en stop une vieille dame. Elle se place entre les 2 filles à l'arrière du véhicule. Alors qu'ils venaient de quitter l'autoroute, l'auto-stoppeuse hurla: "Attention au virage." Le conducteur freina brusquement et se retourna en entendant les 2 filles crier à l'arrière. La vieille dame s'était volatilisée; à sa place il ne restait plus qu'une carte d'identité dont la photo correspondait à l'auto-stoppeuse. Ils s'empressèrent alors de raconter leur aventure à la police. A l'aide de la carte d'identité, ils apprirent qu'elle était morte depuis 15 ans d'un accident de voiture aux alentours de l'endroit où ils la prirent en stop".
Dans le cas n°1, on a surtout affaire à un résumé des cas d'apparitions de dames blanches dans le contexte de l'auto-stop. La tirade semble être la résultante de l'ensemble des récits reçus et non une affirmation. Basons-nous donc sur les récits.
Dans le cas n°2, le cas pourrait être intéressant si certains éléments
empreints d'une grande naïveté ne venaient discréditer ce type de témoignage. En effet, nous pourrions envisager le cas d'un "fantôme" (pour utiliser le terme
générique, bien souvent mal utilisé) pour expliquer l'apparition s'il n'y avait pas ce détail à la fois croustillant et grossier de la carte d'identité !
Il y a là une énorme invraisemblance et les cas dans lesquels les entités laissent des traces tangibles, concrètes et aussi réelles de leur état civil
sont rarissimes pour ne pas dire inexistants.
En tant qu'enquêteurs du CERPI, nous sommes bien placés pour affirmer que si l'on parvient à déterminer l'identité d'une entité, c'est le plus souvent sur base de suppositions initiales nées d'une certaine logique, de recherches appropriées et fréquemment longues et difficiles, ou encore au cours d'investigations médiumniques (l'un n'empêchant pas l'autre), mais certainement pas parce que l'entité laisse traîner sa carte d'identité derrière elle!
Le deuxième problème quant à la véracité de ce récit tient à sa répétition à outrance. On peut en effet en trouver des centaines d'autres, parfaitement similaires (seuls les noms des personnages changent, leur nombre, la route éventuellement ou la région mais ces deux derniers points sont moins évidents - par contre, on constate une grande constante: tous les personnages reviennent d'une soirée mais personne n'a jamais rien bu ou seulement un jus d'orange! - on a aussi quelques cas isolés de "Bob" (1) qui font le taxi dans le cadre de soirées d'amis, personnes évidemment sobres par définition).
A chaque fois, la narration ne varie pas d'un iota et on nous signale que la carte d'identité a été remise à la police qui a reçu leur déposition. A chaque fois d'ailleurs, la police dit aux témoins qu'ils sont habitués de ce genre de scène, très fréquente sur cette route.
Conclusion inévitable : la police détient donc maintenant des centaines de cartes d'identité de la même personne, ce qui relève de la pure aberration !
Notre avis à ce propos est donc clair, il s'agit tout simplement d'une gigantesque farce, une affabulation née de rumeurs, une histoire montée
de toutes pièces et ayant le gros défaut de ne pas tenir debout.
Cette histoire qui a fait grand bruit en France (mais dont aucun commissariat ne détient les dépositions, détail pour le moins curieux !) présente nombre d'autres
points éminemment suspects :
Certains témoins avouent ne pas avoir déposé de plainte face à la peur du ridicule. Mais pour déposer une plainte, il faut un délit.
Quel serait donc ici le délit évoqué ? Il n'y en a tout simplement aucun. La loi ne prévoit pas encore, Dieu merci ! de sanctions contre les auto-stoppeurs
qui disparaissent après avoir averti le conducteur d'un virage dangereux.
Autre détail cocasse, certains autres témoins redoutent que l'intervention de la
police ne leur soit indirectement hostile via le fantôme qui voudrait se venger de l'avoir dénoncé ! Or, on voit mal comment la police (qui ne détient
aucune déposition, rappelons-le), interpellerait un fantôme ayant la fâcheuse habitude de disparaître comme par enchantement, sous prétexte qu'il veille à la
sécurité des conducteurs !
En Europe, nos polices ne sont certes pas parfaites (et après tout, ne sont-elles pas composées d'êtres humains ?) mais, en principe du moins,
elles ont plutôt tendance à poursuivre les personnes qui se rendent responsables de méfaits, de délits, de crimes ou d'infractions plutôt que celles qui désirent
rendre service ! (Euh...quoi que...)
Avouons que, sous cet aspect des choses, cette histoire nous paraît bien obscure pour une... dame blanche !
Pourtant, il ne faudrait pas vouloir aller trop vite en besogne non plus. En effet, il existe parallèlement à ces témoignages, d'autres récits que nous devons prendre en considération.
NDLR : "Bob", en Belgique, désigne traditionnellement la personne qui conduit et ramène les fêtards en voiture. Cette personne ne consomme évidemment aucune boisson alcoolisée. On "fait le Bob", on est "le Bob de la soirée, ou de la bande". Il existe même des organisations, telles que les YRD (Responsible young drivers) qui prennent en charge les personnes ayant trop bu que pour conduire et les ramènent à bon port avec leur propre véhicule (il en faut donc deux!)
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Il nous faut ici préciser que nous tenons les récits qui suivent de sites tels que : |