|
|
|
De la bûche en bois que l’on mettait dans la cheminée avant d’aller à la messe de minuit à la bûche glacée qui ne supporte pas le chaud, le chemin parcouru est long. La bûche est par excellence le dessert traditionnel de Noël en Belgique et ailleurs. Ce beau gâteau, qui a la forme d'une bûche et que l'on mange surtout dans le temps des Fêtes, a donc pour origine une vraie bûche.
Une bûche en dessert…
On la trouve dans toutes les pâtisseries de quartier, chez les grands chefs pâtissiers qui débordent d’imagination chaque année, et bien entendu chez les glaciers. Les pâtissiers décorent souvent leurs bûches avec de petits objets en plastique ou comestibles, représentant des éléments de Noël (un Père Noël, du houx, une scie, un sapin, une rose, un nain de jardin, un champignon ou même des bougies miniatures). Cette touche finale donne tout l'intérêt à ce dessert peu commun, exclusivement dégusté à Noël. L'origine de ce dessert est la bûche que l'on allait chercher autrefois dans les bois, la veille de Noël, et que l'on plaçait dans l'âtre de la cheminée. Ce rituel avait une signification particulière : le feu de bois était destiné à remercier le soleil, tellement vital en hiver. Il faut dire que, au Moyen Âge, le foyer des maisons européennes était un endroit privilégié puisqu'il procurait le confort, la chaleur et qu'il servait à la cuisson des aliments.
A chacun sa bûche
En Belgique et dans d’autres pays de
l’Europe, on installait autant de bûches dans l'âtre que de personnes habitant
le foyer. Elles devaient se brûler toute la soirée, sans que le feu ne
s'étouffe, sinon des malheurs surviendraient dans l'année. Ce comportement
cérémoniel puiserait ses sources dans les diverses célébrations païennes
associées au solstice d'hiver.
On devait choisir une très grosse bûche de bois dur ou une vielle souche et
provenant de préférence d'un arbre fruitier. La bûche devait être coupée avant
le lever du soleil. Il fallait s'occuper des bûches avec les mains; aucun
instrument ne pouvant s'approcher du feu. Si le feu faisait beaucoup
d'étincelles, on disait que la moisson de l'été suivant serait bonne. Si la
lumière faisait projeter des silhouettes sur le mur, on disait qu'un membre de
la famille allait mourir au cours de l'année. On conservait ensuite
soigneusement la cendre à cause des vertus bienfaitrices qu'on lui donnait : elle
protégeait la maison de la maladie, de la foudre, des accidents et des pucerons;
elle éloignait les renards, faisait fructifier les récoltes.
Une croyance meurt et une tradition naît
Avec le temps, les maisons se sont
modernisées, les foyers se sont faits de plus en plus discrets, et, par la force
des choses, les bûches sont devenues symboliques, prenant la forme des gâteaux
que l'on connaît aujourd'hui. Cette coutume a duré du XIIè à la fin du XIXè
siècle. La bûche de bois fut alors remplacée par une bûchette parée de verdure
et de bougies miniatures, servant de décorations sur les tables du réveillon de
Noël, avant de devenir le dessert que l'on connaît aujourd'hui
C'est pour continuer à célébrer ce rituel, que la bûche de Noël a vu le jour
sous la forme d'un délicieux dessert qui aurait été inventé par un pâtissier en
1945. Depuis 1870, la bûche de Noël est un délicieux gâteau fourré de crème au
beurre.
Valériane Munoz Moles