Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Le Hainaut, tranche de légendes

Made in Belgium

Dans toute la Wallonie, le cougnou se déguste traditionnellement le jour de Noël. Son origine remonte au Nouvel An où l’on recevait le "Pain d'étrennes" le premier jour de l'année. On l'appelait alors Cougnaul ou Couglou et aujourd'hui, le Cougnou ou Cougnole. Que vous résidiez en Belgique ou dans le Nord de la France où l'on parle de cougnolle, ces "pains de Jésus" rencontrent un énorme succès lorsqu'ils apparaissent dans les boulangeries en fin d'année. Et si vous prépariez vos propres cougnolles ?

Le Petit Jésus

Il évoque la forme d'un nouveau-né emblématiquement le Petit Jésus. Des raisins secs dessinent les yeux, le nez et la bouche, et un petit Jésus en sucre au centre. La tradition de ce gâteau de Noël est moyenâgeuse ! Ce gâteau allongé a changé pour adopter un aspect ovale avec deux gonflements arrondis de part et d'autre. C'est un gâteau étrangement humanoïde. Il serait né au IXe siècle, car dans le célèbre érudit du Cange, le mot « coniada », paru dans un texte du IXe siècle, pourrait bien désigner des petits pains pétris avec du lait et des œufs. Il vient du latin "petit coin", et devait avoir au départ une forme triangulaire puis de losange.

Des coutumes d’ici et d’ailleurs

La cougnole est le nom que l'on donne à une espèce de bonhomme en pâte levée dans la région de Mons, du Borinage et du Centre. Du côté de Lessines, on l'appelle le Jésus.

Dans la région d'Ath, on parle de Fransqueman, probablement du à la proximité avec la France. Comme à Andenne, le Fransqueman inspire un jeu lors de la nuit de Noël. En pays flamand, à Léau, les cougnous sont appelés "totemannen".

Jadis, dans chaque famille, on en achetait 5, de tailles différentes. Lorsque les hommes arrivaient au cabaret ce jour-là pour faire leur partie de cartes, ils jouaient au "kruisspel". Il fallait 5 joueurs et celui qui gagnait les 5 premières parties de cartes emportait le plus grand "toteman"  et ainsi de suite pour les autres, jusqu ’au 5ème qui n’avait que le plus petit.

Cette tradition locale s’apparente de près à la tradition des Trairies au pays d’Andenne.
En Flandre, on a pris l'habitude de le décorer. Et la Wallonie a suivi avec des cougnolles qui peuvent être agrémentés de fleurs, d’incisions dans la pâte, de morceaux de sucre, parfois disposés en croix, des rubans. En Hainaut, très longtemps, les cougnous étaient parés de motifs circulaires en terre cuite ou en plâtre. Sous la domination du catholicisme sans doute, ces cougnols sont très souvent décorés d'un enfant Jésus en plâtre ou en sucre. Ces derniers suscitent bien des convoitises !

Recette du cougnou

Ingrédients : 1 kg de farine, 8 oeufs, 77 g de levure, 50 g de sucre, 4 à 6 dl de lait, 200 à 400 g de beurre, 15 g de sel et, éventuellement, des raisins de Corinthe.

· Dans la moitié du lait tiédi, ajouter le sucre et la levure. Laisser reposer jusqu'à ce que la levure gonfle.

· Dans un saladier, mettre la farine, les oeufs, le beurre ramolli, le sel, la levure préparée et le solde du lait tiède.

· Bien travailler la pâte à la cuillère en bois ou à la main jusqu'à ce qu'elle se décolle du fond de la terrine pour ensuite former une boule de pâte lisse et élastique.

· Couvrir la pâte d'une serviette et la mettre à reposer dans un endroit tiède. La pâte doit lever et augmenter de volume.

· Saupoudrer de farine une planche de travail, y étaler la pâte et former le cougnou.

· Graisser une plaque allant au four, y poser le cougnou et le laisser encore reposer pendant 30'.

· Préchauffer le four à 210°.

· Badigeonner le cougnou avec un oeuf battu

· Laisser le cougnou cuire environ 30' à four modéré (230° - 240 °).

 

Valériane Munoz Moles

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