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Or donc, voilà que le 1er Juin 1885, l'abbé Bérenger Saunière est nommé curé de Rennes-le-Château. Il succède ainsi à l'abbé Antoine Croc, qui succède l'abbé Charles Eugène Mocquin. Rappelons à toutes fins utiles que ces deux personnages ne sont donc pas supposés être dans la confidence du secret de la Marquise d'Hautpoul. Ce que Saunière trouve sur place est plutôt navrant : une église délabrée, pratiquement en ruine, qu'il lui faudrait bien remettre en état. Cependant, apparemment, personne ne peut suppléer aux frais relatifs à cette restauration. Comme le presbytère n'est guère mieux, Saunière va loger chez Antoinette Marce.
Pour restaurer son église, Saunière avait besoin de quelque 2797 Francs Or, ce qui représentait une somme très considérable. Mais il n'eut guère le temps de se poser des questions puisqu'en raison des résultats des élections de l'époque et de son engagement antirépublicain (qui ne laissait pas de surprendre pour un curé fraîchement arrivé dans la localité), il dut s'exiler le 4 octobre 1885, avec suspension de son traitement (lequel ne s'élevait d'ailleurs pas à plus de 75 francs, ce qui même à cette date représentait fort peu de choses) ordonné par le préfet le 1er avril 1886.
Cependant, l'abbé revient à Rennes en juillet 1886 à Rennes et le vent tourne. Il reçoit un don de 3000 Francs Or de la part de la marquise de Chambord ainsi qu'un soutien municipal de 1400 ou 2500 Francs Or. On se demande déjà aussi où il a pu trouver les 518 Francs Or qu'il avance de sa poche (dans les conditions de dépouillement qu'on lui connaissait) mais cette somme viendrait d'un legs de l'abbé Pons. Ainsi la restauration peut commencer. Il faut toutefois noter encore un détail croustillant : une personne avisée aurait calculé pour lui les sommes nécessaires à la restauration de l'église (3000 FO) ce qui correspond bien au don de la Marquise et on imagine bien Saunière le lui demander en arrondissant au millier immédiatement supérieur, à moins que la largesse provienne de la marquise elle-même, celle-ci disposant d'une imposante fortune ne s'en trouve pas embarrassée, ou 4500 FO pour la construction d'une nouvelle église. La différence des sommes est révélatrice quant à l'état de délabrement de l'église en question. On dit qu'il y pleuvait et que des planches avaient été clouées à la place des vitraux... quant au presbytère, il était purement inhabitable. Toutefois, alors qu'il disposait cette fois des fonds nécessaires, il préféra faire procéder à la restauration plutôt que de s'octroyer une nouvelle église. S'agit-il vraiment d'un choix étonnant ? C'est à voir. En effet, Saunière avait probablement déjà pu admirer l'architecture et en tomber amoureux, c'est un fait. Quant à nous, comme nous connaissons la suite des événements, il nous apparaît plus vraisemblable qu'il ait déjà flairé quelque chose. Saunière est tout ce que l'on voudra sauf un imbécile, il vit à une époque à laquelle Poussin et Léonard de Vinci ont déjà oeuvré. Le doute subsistera quant à savoir si c'est bien l'évêché qui lui aura indiqué Rennes-le-Château comme paroisse (auquel cas cela ressemble furieusement à une punition de la part de l'Église - à moins qu'il ne s'agisse plutôt d'une mission !) ou bien si ce choix émanera de sa propre volonté (sous-entendu que l'abbé Saunière aurait déjà pu faire quelques recherches préalables, ne serait-ce que théoriques) ou encore si quelqu'un sera intervenu auprès de lui en ce sens.
Par la suite, le mystère deviendra omniprésent, surgira à chaque instant, de partout à la fois. Toute l'existence de l'abbé reposera sur un tissu de bizarreries, de coups d'éclats, de hauts et de bas étranges, mais qu'il y a moyen d'interpréter à condition de s'en donner la peine.
Durant les travaux, des ouvriers mettent à jour une cache dans le sol. Ils diront avoir vu un petit chaudron dans lequel des pièces d'or brillaient... (Se serait-il mis à l'alchimie avec succès ?) Saunière leur dira que ce sont des médailles de Lourdes sans grande valeur... (On serait tenté de dire, à condition d'être bon bruxellois : "En gij geluuf dat !" (et tu crois ça, toi ?)) L'abbé fit construire un autel sur l'emplacement de la cache. En 1886, il offre à l'abbé Grassaud curé d'Amélie les Bains (PO) un calice en vermeil. Il existe toujours et a été daté du XIXème siècle. Les "restaurateurs" étaient : - Marie Dénarnaud - L'entrepreneur Élie Bot - Les maçons Pibouleau et Nazaire Babou. - Les enfants de choeur Rousset et Antoine Verdier. En 1891, il demande à la Mairie l’usage du terrain devant l'église afin d'édifier un calvaire. Au printemps, il commence les travaux du jardin face à l'église allant lui-même chercher des pierres dans la campagne pour réaliser une grotte et installe un calvaire sur lequel on peut lire : "Christus A.O.M.P.S. Defendit".
A partir de là, les choses se ramifient autant qu'on veut et nous vous invitons à visiter : https://www.renneslechateau.com/
Nous disposons de nombreux documents qui devraient permettre d'en savoir plus sur cette affaire mais il nous faut considérer plusieurs aspects de la question comme, outre la rédaction : la traduction, la vérification, la publication et la concordance (cohérence) avec d'autres affaires. Au fur et à mesure de la réactualisation du site, les choses devraient se décanter (Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes face à une quantité extraordinaire d'informations qui proviennent de l'ancien GESO, du CEPI et de la version 2019 du CERPI...