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C'est
pratiquement devenu une habitude dans la vie du CERPI et de ses sympathisants que de répéter que le hasard n'existe pas! Ce prétendu
"hasard" s'est à nouveau manifesté lors de ces vacances 2009, passées en Côte d'Opale. Ou plus exactement dès notre retour au bercail.
Mais quelques mots s'imposent pour une bonne compréhension, cela fera d'ailleurs l'objet d'un article séparé et bien plus détaillé, lequel se
recoupera lui-même avec certaines autres pages du présent site.
Or donc, ce n'est sans doute plus un secret pour la plupart des cerpiens, je suis tombé amoureux de cette fameuse Côte d'Opale depuis un bon bout
de temps déjà. Il s'agit d'une région qui n'est pas très éloignée de la Belgique (on peut quand même compter de 300 à 500 km selon
l'endroit précis où l'on se rend puisqu'elle s'étend depuis Blériot-plage au Touquet et bien plus loin encore...) mais où le dépaysement est assuré grâce à de
nombreux points : on est en pays Ch'ti et les gens y sont plutôt accueillants et sympas, néanmoins on nous y sert du "quatre-vingt-
quinze" à la française et les frites sont considérées comme des légumes... sans nul doute, on y découvre des paysages superbes, survolés
de mouettes rieuses et parsemés de bunkers, vestiges de la seconde
guerre mondiale. Le pays est aussi truffé de musées sur 39-45 et le débarquement de Normandie. Ce n'est guère étonnant puisque l'on
se trouve précisément sur la route de cette même Normandie. D'autre part,
l'opération Fortitude et les travaux des services secrets
avaient réussi à convaincre Hitler que le débarquement aurait lieu dans le Pas-de-Calais. Autant dire à deux pas de là.
A la fois sauvage et magnifique, le site des caps (Gris-nez et
Blanc-nez) s'impose par ses falaises qui témoignent que jadis, Douvres et le continent se touchaient bien, la région est tout autant
touristique qu'historique, on y mêle donc facilement le farniente (lorsque le soleil est de la partie) et l'attrait culturel (quand le
soleil est parti). Et c'était justement le cas ce jour-là lorsqu'en arrivant à Ambleteuse nous avons constaté que la route était
barrée, qu'il commençait à être temps de trouver un petit resto et que le repas de midi ne se passerait pas à la terrasse... Toutefois,
nous étions un peu en avance sur l'heure de midi et nous n'avions pas l'intention de prolonger stupidement l'apéro, surtout qu'un immense
musée se présentait, nous proposant d'emblée un char d'assaut dès le parking. Nous avons donc visité le musée et c'est à cette occasion
que nous avons remarqué certains points qui laissaient supposer que l'enquête à propos des munitions et des pièces d'armes retrouvées chez
Stella, l'une de nos correspondantes, pourrait très bien rebondir. Nous
vous expliquerons tout cela ailleurs, ne mélangeons pas ici les torchons avec les serviettes, venons-en plutôt aux faits... En visitant le musée donc, nous avons remarqué de curieuses coïncidences entre les munitions
en question, mais aussi d'autres possibilités d'appartenance en ce qui concerne le chargeur retrouvé chez Stella.
Les reconstitutions historiques (très réussies d'ailleurs) nous ont rappelé, au besoin, que les soldats qui débarquèrent sur les plages de
Normandie n'étaient pas tous américains, loin s'en faut. De nombreuses nationalités étaient représentées, dont les Canadiens.
Or, nous nous souvenions que Stella avait évoqué cette possibilité, mais chez elle, à Élouges ! La
dernière curiosité de l'affaire réside dans le fait que, à quelques dizaines de kilomètres plus au sud sur notre route, sur cette même Côte
d'Opale, se trouve une localité appelée Stella-plage
! Bon, d'accord : on dira qu'il ne s'agit que de coïncidences et que cela
ne veut strictement rien dire. C'est entendu. Avouons malgré tout que même le plus cartésien d'entre nous ne manquera pas de sourire
face à ces caprices du hasard, si c'est bien de cela dont il s'agit. Mais ce n'est pas tout.
Puisque nous étions en vacances, nous n'allions pas commencer à nous torturer les méninges sur cette affaire. Nous allions plutôt
trouver le resto en question et, le soleil une fois revenu, rejoindre la plage, la mer et ses reflets d'argent. Mais je m'étais bien promis
de trouver dès notre retour une documentation conséquente concernant le débarquement et tout ses détails.
De retour en Belgique, lors des toutes premières emplettes, un bouquin s'imposa immédiatement à moi, me sautant presque à la figure comme une mine à Omaha beach : D-day et la bataille de Normandie, par Antony Beevor, chez Calmann-Lévy !
Le Débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944,
passe à juste titre pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale – à tel point que dans l'esprit de beaucoup de Français le reste
de la guerre ne fut qu'une formalité. Or, il n'en est rien. Si le Débarquement fut un de ces moments où se forgent les légendes, la bataille qui s'ensuivit, connue
sous le nom de bataille de Normandie, fut autrement plus longue, difficile, émaillée d'atrocités – et décisive.
En effet, une défaite alliée aurait eu des conséquences géopolitiques majeures pour l'Europe, car rien alors n'aurait pu empêcher
l'Armée rouge de pousser jusqu'à l'Atlantique. Or, Antony Beevor révèle, pour la première fois, à quel point le désordre, l'improvisation, les
erreurs stratégiques et tactiques, l'impréparation de leurs troupes faillirent coûter leur victoire aux Alliés. Seule leur écrasante supériorité aérienne leur permit
de l'emporter – mais à quel prix, notamment en vies civiles françaises et en morts accidentelles dans leurs propres rangs !
D-Day et la bataille de Normandie est le premier livre d'«historical narrative» à l'anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en France depuis Le Jour le plus long, de Cornelius Ryan, qui date de 1959. Antony Beevor a pu consulter des archives rendues publiques aux États-Unis et en Angleterre en vertu des délais de prescription, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver nombre d'enregistrements originaux, dont les «débriefings» des soldats américains enregistrés à chaud par le service d'information des armées, ce qui lui a permis de croiser les témoignages et d'approcher au plus près le vécu des combattants sur le terrain. C'est à une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants qu'il nous convie, en maniant comme lui seul sait le faire le «zoom» : tantôt au plus près de l'action sur le terrain pour montrer, tantôt avec du recul pour expliquer.
Bien sûr, s'il n'y avait eu notre petite anecdote en intro, le lecteur chercherait toujours le rapport entre le livre dont il est ici question et l'objet du groupement. C'est vrai, cela ne saute pas aux yeux. Or donc, nous rappellerons une fois encore que l'une de nos recherches parallèles se propose d'étudier les mystères relatifs à la seconde guerre mondiale. Il convient donc ici de consulter nos autres zones consacrées à cette page d'histoire. Hitler considéré désormais comme démon à part entière par les spécialistes, passionné d'occultisme, impliqué dans l'intervention de sociétés secrètes, à la recherche de l'Arche perdue, nanti d'une chance parfois insolente et dont la mort elle-même reste une énigme. Les soldats allemands et leur "Got mit uns", leur svastika, les ressemblances avec les soldats romains, l'affaire de l'Agneau mystique, les opérations et les armes secrètes, les savants nazis récupérés par la NASA, les raisons ne manquent pas de s'intéresser au sujet. Le présent livre se devait donc de figurer dans la bibliothèque du CERPI, ne serait-ce également que pour participer à l'hommage que je rends toujours à mon père, M. Marcel Vanbockestal, lequel était un autre passionné de la seconde guerre mondiale, bien plus érudit que moi sur la question et trop tôt disparu.
Quoi qu'il en soit, pour de multiples raisons, D-Day et la bataille de Normandie méritent l'attention de tout un chacun car l'ouvrage démontre à quel point Monsieur tout le monde est encore empreint d'idées préconçues, de connaissances erronées ou inexactes quant à la plus formidable opération militaire qui ait eu lieu jusqu'à présent. Non, la victoire des alliés n'a pas coulé de source, ils n'avaient pas qu'à paraître pour vaincre, les choses n'étaient pas courues d'avance et en dépit de l'extraordinaire courage et de la formidable détermination de milliers d'hommes, l'opération a bien failli se solder par un échec, et plusieurs fois même. Les Alliés ont eux aussi bénéficié de coups de chance parfois incroyables, de situations invraisemblables. Le bilan, quoi que terrible au niveau humain, ne correspond en rien à ce qui se dit d'habitude et le massacre se situe davantage chez les civils, du moins en ce qui concerne les opérations qui suivirent le débarquement. Nos valeureux libérateurs étaient loin d'être tous des saints et certains se livrèrent d'ailleurs à de coupables exactions, dont certaines furent condamnées par les autorités militaires.
Pour qui s'intéresse quelque peu à cet événement historique qui changea la face du monde, D-Day et la bataille de Normandie est un ouvrage incontournable qui lève le voile sur ce que fut réellement cette opération de toute grande envergure. Le fait qu'il s'agisse d'une "brique" de 620 pages ne sera en aucune façon un obstacle, car cette brique se lit très facilement, sans indigestion, et se veut très instructive.