Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

L'affaire Roswell : les faits


Avant de débattre d'une affaire quelconque, il est évident qu'il faille d'abord en connaître les faits. Nous allons donc poser ceux-ci tels qu'on nous les présente dans Wikipédia, selon la version la plus communément admise.

Le 3 juillet 1947, William "Mac" Brazel, propriétaire d'un ranch près de Roswell, découvre des débris sur ses terres, et prévient la base militaire la plus proche. Un jeune militaire du Roswell Army Air Field (RAAF) fait alors un premier communiqué de presse, où il annonce qu'ils ont découvert une soucoupe volante («flying disc») écrasée près d'un ranch à Roswell, déclenchant un fort intérêt de la part des médias. L'«observation» originelle du phénomène OVNI, celle de Kenneth Arnold, ayant eu lieu un mois plus tôt et ayant eu un écho important dans la presse, les soucoupes volantes étaient dans l'esprit de tous, y compris des jeunes militaires. Le lendemain, le commandement général de la base publie un rectificatif, annonçant que la soucoupe volante était seulement un ballon-sonde. Une conférence de presse est organisée dans la foulée, exposant aux journalistes des débris provenant de l'objet crashé et confirmant la thèse du ballon. L'affaire tombe alors dans l'oubli pendant une trentaine d'années, même parmi les chercheurs d'OVNI.

Mais en 1978, le major Jesse Marcel, impliqué dans la récupération des débris de 1947, déclare à la télévision que ceux-ci étaient sûrement d'origine extraterrestre et que les débris que le général Ramey (responsable de la base) a montrés aux journalistes ne sont pas ceux que Marcel lui a apportés de Roswell. Il fit part de sa conviction selon laquelle les militaires avaient en réalité caché la découverte d'un vaisseau spatial à l'ufologue † Stanton T. Friedman (Que j'ai eu la chance et l'honneur de connaître et à qui je rends hommage). Son histoire circula parmi les amateurs d'OVNI, figurant même dans des revues d'ufologie. En février 1980, le National Enquirer conduisit sa propre interview du major Marcel, attirant l'attention mondialement sur l'incident de Roswell. D'autres témoins et rapports sortirent de l'ombre au fil du temps, ajoutant de nouveaux détails à l'histoire. Par exemple, une grande opération militaire se serait déroulée à l'époque, visant à retrouver des morceaux d'épave, ou encore des aliens, sur pas moins de onze sites, ou encore des témoignages d'intimidation sur des témoins. En 1989, un entrepreneur de pompes funèbres à la retraite, Glenn Dennis, affirma que des autopsies d'extra-terrestres étaient conduites dans la base de Roswell. En 1991, le général Du Bose, chef d'état-major du général Ramey en 1947, confirme que ce dernier a substitué aux débris transmis par la base de Roswell ceux d'un ballon météo, qu'il a montrés aux journalistes.

En réponse à ces nouveaux éléments, et après une enquête du Congrès des États-Unis, le General Accounting Office ou GAO (organisation de surveillance appartenant au Congrès) fut saisi par Steven Schiff sénateur du Nouveau Mexique devant le refus de l'Air Force de conduire une enquête interne. Le rapport du GAO indique que le débat sur ce qui est réellement tombé à Roswell continue et précise que tous les documents administratifs de la base pour la période mars 1945-décembre 1949 ont été détruits, et tous les messages radio envoyés par la base d'octobre 1946 à février 1949 ont été détruits. Le bordereau de destruction ne mentionne pas quand, par qui, et sur l'ordre de qui cette destruction a été effectuée. L'US Air Force produisit par la suite 2 rapports. Le premier, paru en 1995, conclut que les débris retrouvés en 1947 provenaient bien d'un programme gouvernemental secret appelé Projet Mogul. Le second, paru en 1997, conclut que les témoignages concernant la récupération de cadavres extraterrestres provenaient vraisemblablement de rapports détournés d'accidents militaires impliquant des blessés et des morts, ou encore de la récupération de mannequins anthropomorphiques lors de programmes militaires tels que l'opération High Dive, menés autour des années 1950. Ces rapports ont été rejetés par les partisans de la théorie extraterrestre, qui parlent de désinformation, bien qu'un nombre significatif d'ufologues s'accordent cependant sur une diminution de la probabilité qu'un vaisseau alien soit en fait l'explication. Pour beaucoup, l'énigme de Roswell reste entière.

Un premier avis du CERPI

On ne peut envisager la présente narration sans la situer dans son contexte qui apporte beaucoup à la compréhension et surtout à l'orientation des recherches. Que représenterait de nos jours le même témoignage : la découverte du crash d'un objet volant non identifié ? Quel serait l'impact sur la population en sachant que pratiquement tout a été fait depuis pour conditionner nos idées à la possibilité d'une existence extraterrestre ? Nous n'en savons rien ou pas grand chose, c'est un exercice périlleux que de prédire ce que seraient les mouvements de foule, quelles seraient les réactions. Pour ce qui est de 1947, l'année des faits, les choses sont, en principe, plus aisées.
Deux ans seulement nous séparent de la seconde guerre mondiale, le monde a été dévasté, il y a eu des millions de morts, les États-unis ont largement participé à cette guerre terrible, fourni un effort économique hors du commun, un effort humain également. Sur le plan militaire et politique, les conséquences sont énormes : d'une part les USA disposent de la bombe atomique, laquelle fut décisive pour la fin des hostilités. Il s'agit d'une nouvelle et formidable puissance qui soulève de nouvelles questions de sécurité. Nous sommes en pleine guerre froide, l'URSS représente une menace très concrète et particulièrement puissante. Le monde entier, et peut-être les américains en premier ne peuvent pas être insensibles à la tension qui règne alors. En 1942 déjà, d'importantes observations d'OVNI se réalisent, des observations de masse relativement occultées par l'actualité mondiale, effacées par d'autres événements. En 1947, un mois seulement avant l'affaire Roswell, Kenneth Arnold relate ses propres observations mais cette fois celles-ci émanent d'un pilote et font grand bruit. Non seulement ces observations monopolisent l'attention publique mais en plus elles sont accompagnées par les témoignages connexes d'autres personnes. Dans ce cas, déjà, on parle d'intervention de Men's in black ou en tous cas de manoeuvres visant à étouffer ces affaires, d'interventions dissuasives, de menaces, de sabotages, d'espionnage quasi systématique et aussi de décès plus que suspects. Déjà au moment de l'observation de Kenneth Arnold, il est question d'objets volants semblant "en difficultés".

Un mois plus tard seulement donc, l'affaire Roswell éclate : un OVNI se serait crashé au Nouveau-Mexique, il y aurait des pièces qui joncheraient le sol un peu partout, des témoins dont certains auraient même rapporté du "matériel" à la base militaire la plus proche. Les premières constatations émanant des autorités sont claires : il s'agit bien du crash d'une "soucoupe volante"! Ces mêmes autorités se rendent alors très probablement compte de l'impact probable d'une telle révélation sur la population et rectifient le tir : il ne s'agit plus d'une soucoupe volante mais bien d'un ballon-sonde. Dans la conférence de presse qui s'en suit, on présente pour preuve des exemples de pièces en question. Il s'agit de pièces en aluminium, en bois et en caoutchouc ! Cette fois, les autorités comprennent que leur argumentation est peu crédible et rectifient à nouveau : il ne s'agit plus d'un ballon-sonde mais bien d'un projet secret, le projet Mogul qui ne fut révélé qu'en 1995. Pourquoi si tard après les faits ? Hé bien, évidemment, parce qu'il s'agissait d'un projet top-secret, développé très précisément en 1947,et dont le but était d'envoyer des appareils dont la mission consistait à espionner l'ex-URSS. Outre l'aveu automatique du premier mensonge concernant le ballon-sonde (qui peut s'expliquer par les impératifs militaires), on peut se poser des questions sur le fait que l'un de ces appareils se soit crashé aux USA alors qu'il était supposé espionner un pays situé des milliers de kilomètres plus loin (mais il fallait bien qu'il démarre de quelque part situé aux USA, en principe). La version communément admise des faits nous stipule qu'après l'explication par le ballon-sonde, les choses tombèrent dans l'oubli pendant une trentaine d'années, or la révélation du projet Mogul date de 1995. Cela signifierait-il qu'il ne s'est donc strictement plus rien passé de 1947 à 1965 ? Si on ajoute trente ans aux faits, cela nous amène en 1977. Dans toute cette longue période de temps et encore de nos jours, on note de très nombreux témoignages selon lesquels des manoeuvres d'intimidation, de dissuasion et de menaces ont été opérées visant à étouffer l'affaire, on nous expose comment nombre de documents ou de preuves ont été détruits, on nous présente aussi la possibilité de récupération de cadavres issus du crash et d'autopsies d'extraterrestres. Faisant écho à cela, on nous présente un humanoïde en latex, autopsié en dehors des règles en usage et présentant des organes de mouton... Pendant ce temps, bien évidemment, les ufologues et les partisans de Roswell sont tournés en dérision. Pourtant, d'autres cas similaires ont eu lieu, mais furent nettement moins médiatisés, de véritables déferlements d'OVNI furent observés en France sans que cela n'émeuve personne et certainement pas les autorités qui firent comme si rien ne s'était passé. Pendant tout ce temps aussi, un certain Allen Hyneck allait, dans le cadre du Project Blue Book (Projet livre bleu) dénoncer cette vaste opération de prétendue étude du phénomène OVNI comme une gigantesque manoeuvre pour décrédibiliser ceux-ci et les expliquer systématiquement et en dehors de tout bon sens, par des affabulations, des erreurs de jugement, des phénomènes naturels, des ballons-sondes, etc.
Nous n'allons certainement pas nous précipiter sur ce qui précède pour crier à la conspiration. Fidèles à nos principes, nous allons étudier tout cela sérieusement, objectivement, en détails. Mais nous dirons quand même qu'il est largement temps d'arrêter de considérer la population mondiale comme un ramassis de débiles toujours prêts à prendre des vessies pour des lanternes et à avaler toutes les inepties prononcées. Nous irons toutefois jusqu'à dire que ce qui serait bien plus invraisemblable que l'existence d'extraterrestres résiderait dans le fait d'une volonté coupable de cacher certaines nouvelles connaissances en faveur d'intérêts économiques, politiques et militaires, entre autres.
Or, justement, il se fait que depuis longtemps, très longtemps en fait, nous sommes tous victimes de ce genre de comportement. Les manipulations, exploitations honteuses et manoeuvres de désinformation ne font plus aucun doute, il s'agit d'une certitude. Il reste à le démontrer et à se rendre compte de l'étendue et des implications de ces procédés. Pour ceux qui ont étudié sérieusement la période 2019-2024 (et peut-être plus !) les choses devraient être claires...

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