Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Un ballon ?


Il nous semble maintenant indispensable de revenir sur l'hypothèse selon laquelle il pourrait s'agir d'un ballon, qu'il s'agisse d'un ballon-sonde météorologique ou d'un ballon du projet Mogul. Après tout, envers et contre tous, les autorités militaires américaines se sont acharnées à s'en tenir à cette version, avec toutefois deux variantes assez éloignées et ce même en remontant jusqu'à 1995 et même jusqu'à nos jours. Il est d'ailleurs remarquable que l'on ne dispose d'aucune photo de l'un des objets qui ne pouvaient absolument pas s'apparenter à l'un de ces ballons mais plutôt à une soucoupe volante. Il est vrai que, en 1947, les appareils photographiques numériques n'existaient pas encore et les argentiques n'étaient pas à portée de toutes les mains. Nous sommes également bien placés pour savoir que l'on ne dispose pas toujours d'un appareil lorsqu'un événement se présente. Néanmoins il nous semble assez incroyable que personne n'ait pu retirer l'un ou l'autre cliché "compromettant" de cette supposée soucoupe. A moins bien sûr que l'armée n'ait particulièrement bien fait son travail de dissimulation. Nous ne nous faisons pas trop de doutes à ce sujet. En l'absence de ces documents, il nous faudra donc bien travailler sur d'autres bases.

Nous détenons un document émanant de Charles B. Moore, météorologue et expert en ballons travaillant pour le gouvernement US qui a été l'un des scientifiques affectés au projet Mogul, décrit comme l'explication de l'incident de Roswell. Il a été interviewé par les enquêteurs William Moore et Charles Berlitz pour leur livre "L'incident de Roswell" (The Roswell Incident). Lorsqu'on lui demande si les débris décrits par les témoins pourraient être ceux d'un ballon Mogul, il répond : Étant donné les descriptions, je peux catégoriquement éliminer cette possibilité. Il n'y avait pas de ballon en 1947 pas plus qu'aujourd'hui qui puisse correspondre à cet incident. Voilà une affirmation très lourde de sens et très accusatrice pour l'armée américaine.

Nous voyons ci-contre (à droite) une photo de l'un de ces ballons Mogul avec l'un de ses réflecteurs. Cette seule photo prouve à souhait que non seulement un tel équipage a très peu de chances de pouvoir se déplacer à des vitesses vertigineuses (sauf peut-être en cas de très forte tempête, de vent violent, cas dans lequel le fait aurait été signalé et les déplacements risquaient aussi très fort d'être désordonnés) et encore moins de laisser des débris tels que ceux observés par Brazel. D'autre part, vu la quantité énorme de débris retrouvés, l'étendue sur laquelle ils se répartissent, on comprend aisément qu'il ne pouvait s'agir d'une défaillance d'un seul ballon Mogul : il en aurait fallu plusieurs et nous irions même jusqu'à dire qu'il en aurait fallu beaucoup. Une épidémie de pertes accidentelles de ballons Mogul ! Il y a toutefois une autre possibilité, par exemple que des ballons appartenant au projet Mogul aient pu présenter plusieurs modèles différents avec des tailles également variables, voire un équipement plus sophistiqué. Voilà ce qui devenait donc important de savoir.

Quelques mots sur le projet Mogul


Une cible radar Rawin utilisée en chaîne dans le projet MogulAu début de la Guerre Froide, le gouvernement américain est fortement préoccupé du développement de dispositifs atomiques par les Soviétiques. Les frontières de l'Union Soviétique étant fermées, le gouvernement américain envisage de développer un moyen de détection à longue distance des explosions nucléaires. Longue distance, basé sur un ballon, détection acoustique à basse fréquence sont présentées au général Spaatz en 1945 par le docteur Maurice Ewing comme une solution potentielle (la détection atmosphérique de vague de pression de basse fréquence avait été étudiée dès 1900). Le projet est approuvé, et les recherches sont entamées au début de 1946 par l'AMC, l'agence de recherche scientifique de l'USAAF. Le projet est affecté au Q-G de l'AMC, à la Division d'Ingénierie, Sous Division Électronique, qui à son tour assigne le projet aux Laboratoires Watson de l'AMC, Division d'Ingénierie, Sous Division de Propagation Appliquée, située à Red Bank (New Jersey).

En Septembre 1994, l'USAF publie un nouveau rapport sur l'incident de Roswell, qui conclut que les débris trouvés au Nouveau-Mexique en 1947 proviennent probablement du Mogul. Des rapports sont trouvés et examinés en détail, diverses personnes survivantes ayant fait partie du projet sont retrouvées et interrogées, tout comme l'est la dernière personne vivante ayant participé à la récupération des débris sur le site de Roswell d'origine en 1947, ainsi que l'ancien officier qui identifia tout d'abord l'épave comme celle d'un ballon. Le rapport indique que pour l'USAF, le recoupage de l'ensemble des informations déduites ou obtenues indique que le matériel récupéré près de Roswell avait la consistance d'un dispositif de ballon et plus particulièrement d'un des ballons Mogul qui n'avait pas été récupéré.

On voit à gauche une cible radar Rawin.

Nous sommes également en possession d'une copie de la fameuse lettre du général Ramey dont le texte n'a pu, il est vrai, être récupéré qu'au prix de nombreuses manipulations que des zététiciens descendraient directement en flammes. Cette lettre est évidemment en rapport avec l'incident de Roswell et mentionne notamment les mots "victimes" et "disque". Or, côté humain, il n'y a eu aucune victime dans l'affaire Roswell, seulement des témoins. On parle donc bien de l'objet en question, lequel est bien décrit comme étant un disque volant. La conséquence est très simple : les victimes en question ne pouvaient provenir que de l'objet non identifié. La conséquence de cette conséquence est que si l'engin était effectivement habité, il ne s'agissait pas d'un ballon.

Or, nous pouvons aussi nous baser sur un autre document d'époque, paru dans un journal français, l'Aurore qui - en attendant - semble encore contredire l'hypothèse du ballon :

Ce n'était pas une illusion d'optique..

Une soucoupe volante atterrit dans la cour d'une ferme au Nouveau Mexique. Les militaires restent muets devant cette sensationnelle découverte.

Le lieutenant Warren, officier du service d'information à la base militaire américaine de Roswell, a annoncé, hier soir, qu'une "soucoupe volante" avait atterri dans la cour d'une ferme, près de Roswell (Nouveau Mexique) et qu'elle avait été aussitôt remise, par la police locale, aux autorités de l'aérodrome qui l'ont, à leur tour, fait envoyer aux "autorités supérieures" par le commandant Jesse Marcel, du 409e groupe de bombardiers, officier des renseignements de la base.

Le département de la Guerre a refusé de communiquer tout autre détail sur cette sensationnelle découverte.

Le lieu même de la découverte, le Nouveau Mexique (qui est, on le sait le "champ d'essai" habituel des armes nouvelles et, en particulier, des bombes atomiques) permet de penser qu'on se trouve en présence d'un projectile à réaction ou téléguidé actuellement mis au point par les services militaires américains, dont la discrétion s'expliquerait ainsi tout naturellement.

(NDLR : on peut critiquer le présent document en arguant que le journal l'Aurore aurait brodé autour d'une information lacunaire obtenue dans d'autres journaux et face à l'impossibilité d'en savoir plus. On peut en tous cas constater les différences remarquables du récit : il ne s'agit plus d'un crash mais d'un atterrissage, il n'est donc plus question de débris mais d'une récupération complète. On ne parle plus non plus d'un champ mais carrément de la cour d'une ferme. De même, les commentaires relatent qu'il pourrait s'agir d'un engin à réaction (sic !) ou téléguidé que l'on met en parallèle avec des armes secrètes américaines. Ce document est donc "terrible" car soit il s'agit d'une extrapolation extraordinaire de la part des journalistes de l'Aurore, soit d'une révélation encore plus formidable que la première !

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