Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

L'affaire de Dour

Pour protéger la confidentialité et la tranquillité des personnes, les noms de lieux sont volontairement imprécis, les noms des personnes sont modifiés, aucune photo ne permet l'identification, la plupart de nos documents reste d'ailleurs strictement confidentielle. Dans le cas présent, certains documents sont d'autant plus secrets qu'ils relèvent du domaine médical. En 31 ans d'activités (en 2011) dans le domaine de l'inexpliqué, le CERPI a naturellement rencontré bien des cas étranges, certains farfelus, d'autres relevant strictement de la psychologie (ce qui ne veut pas dire que les gens soient fous !) et puis d'autres encore, apparemment bien plus sérieux. Mais si les cas vraiment sérieux ne sont pas légions, cela ne les empêche pas d'exister et celui que nous allons vous exposer semble bien figurer en haut de la liste de ces derniers !

RARE CAS D'URGENCE AU CERPI

Le 16 novembre 2011, en soirée, le téléphone sonne. M. Leclerc est visiblement bouleversé et me signale tout de go avoir peur que, une fois de plus, on le prenne pour un "fou", qu'on lui rie au nez et qu'on lui raccroche à la barbe. Je le rassure comme je peux : Nous avons l'habitude d'entendre toutes sortes de choses, de voir des phénomènes souvent très insolites et ne prenons certainement pas nos témoins pour ce qu'il ne peut être démontré qu'ils pourraient être avant même de savoir ce dont il s'agit !
donc, ce monsieur explique que sa compagne reçoit des coups dans son sommeil, que ces coups laissent des marques qui vont jusqu'au sang et que s'il l'entend bien se plaindre, en revanche il ne voit strictement rien, sauf les traces qui, elles, sont bien visibles. Personne n'est entré dans la maison, madame n'a pas quitté son lit et elle dormait ou semblait dormir quand il l'a entendu crier. Lui, se trouvait à quelques mètres à peine, sur son ordinateur, la figure dirigée précisément vers le lit de sa moitié. Il lui était donc difficile d'être mieux placé. Or, il n'a rien vu. Les couvertures n'ont pas même bougé, les draps ne se sont pas soulevés, le pyjama de madame n'était pas non plus froissé.

J'essaie de calmer mon interlocuteur et d'en savoir plus mais il n'a pas terminé son explication... Il reprend : voilà que les choses durent depuis bien une quinzaine de jours et il y a eu des précédents : madame recevait même des gifles en plein jour et devant témoins, mais il y avait aussi toutes sortes d'autres phénomènes qui se déroulaient alors qu'ils habitaient dans d'autres maisons, situées plus près de Mons.
Cependant, l'objet de ses inquiétudes ne s'arrête pas là. Il se fait que leur fille (17 ans) qui, effrayée par ces phénomènes, s'était momentanément réfugiée chez son copain, semble subir le même sort, à distance et porte, comme sa mère, également des marques de strangulation !
Aïe ! Les choses se compliquent singulièrement car il est désormais question de coups et blessures, jusqu'au sang, sur deux personnes dont une mineure d'âge et cette affaire n'est pas du seul ressort du CERPI mais avant tout celui de la police et du corps médical. Or ces gens semblent en faire abstraction : ils n'en ont référé ni aux uns ni à l'autre. Je conseille vivement de signaler le cas, pour des raisons évidentes, mais je me heurte à un refus catégorique : "les médecins nous prennent pour des fous, la police ne fera rien, un prêtre nous rira au nez..."
Confronté à une situation aussi épineuse qui, à coup sûr, mérite une intervention rapide, je décide exceptionnellement d'intervenir en urgence, faisant passer ce cas avant tous les autres et un rendez-vous est pris à très brève échéance.
Mais, dans une suite logique des choses, le CERPI ne peut aussi agir que selon ses propres règles déontologiques : la priorité va d'abord aux autorités officielles. On peut éventuellement encore "court-circuiter" une autorité religieuse puisque, apparemment, on y a déjà eu recours, mais pas la police et le médecin. J'ai donc contacté la police de Soignies et expliqué le cas au planton. Les choses sont évidentes : le mari sera le premier soupçonné, violences conjugales déguisées, etc. Plus on attend, au pis ce sera. Et puis, le médecin est indiqué pour soigner les blessures, établir un constat et la suite logique se fera automatiquement, c'est-à-dire que si le médecin constate des voies de fait, il pourrait très bien en avertir la police. Cependant, comme dans l'immédiat il n'y a pas eu de plainte ni de constat, ils ne feront rien et ils autorisent le CERPI à "descendre" sur les lieux. OK. Mais le CERPI prendra aussi toutes les précautions d'usage. Les plaignants devront signer une décharge.

ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE...

Il est facile au leader du groupement de localiser l'endroit où demeurent les Leclerc. Cela se situe presque sur l'une des lignes qu'il emprunte régulièrement. Pourtant, la localisation aérienne n'est pas aussi simple car les sous-localités s'enchevêtrent, font même l'objet de confusions de la part des habitants et puis, sur l'une des photos, on croit distinguer un gros orbe juste à côté de la maison ! Voilà un point qu'il faudra éclaircir, comme si les choses n'étaient pas déjà assez obscures. Les outils sont préparés et vérifiés comme avant chaque opération, entendez par là que les appareils sont en parfait état de marche, que les piles sont neuves ou pleines, que rien ne manque, etc. Et puis, c'est le moment. On y va !

SUR PLACE

Le premier abord est plutôt sympathique et nous constatons que M. Leclerc, ce qui ne se voyait pas au téléphone, présente un handicap qui rend peu probable une violence conjugale de sa part. Très rapidement, nous sommes confrontés à des photos qui, en fait de coups, montrent plutôt de longues griffes, horizontales et verticales, mais aussi transverses, en diagonale et pas forcément parallèles. Il n'est pas raisonnable de penser aux chiens comme responsables éventuels de ces marques : l'écartement ne correspond pas à celui des pattes d'un chien, ou difficilement. De plus, en imaginant un caprice canin, monsieur n'aurait pas manqué de s'en apercevoir puisqu'il était juste en face. Nous pouvons à présent en juger par la disposition des lieux. Toute la nuit, il l'a passée sur son ordinateur, avec sa femme alitée dans son champ de vision. Il était à la recherche d'une solution sur Internet et c'est ainsi qu'il a remarqué l'existence du CERPI. Leur fille, Cathy, est à l'école mais elle pourra passer par la maison car, fort heureusement, elle a fini ses cours plus tôt aujourd'hui, parfait !
Madame explique que, ne dormant pas, lorsqu'elle ferme les yeux, elle voit des "sortes de moines" devant et derrière elle, qui la poussent et lui font mal. Et les traces apparaissent. Mais elle en rêve aussi dans son sommeil et, leur fille nous le confirmera peu après, ce rêve récurrent a lieu une fois tous les deux jours, alternativement chez la mère et chez la fille, une fois l'une et une fois l'autre ! Dans le cas de Cathy, elle ne voit pas des moines, mais bien des présences, des ombres, ils procèdent de même et la similitude est frappante. Sauf que, dans son cas, il n'y a "que" des traces de strangulation qui lui ont occasionné des douleurs dans toute la mâchoire, tant à gauche qu'à droite. Fort heureusement, les marques ont déjà presque disparu, se fondent sous le maquillage et nous n'insistons pas, d'autant que chez sa mère aussi, les traces ont tendance à disparaître rapidement (en 2 à 3 jours) ce qui est assez étrange chez une hémophile. Il doit sans doute s'agir d'une hémophilie légère car les sujets très atteints à ce sujet ont tendance à être moins nombreux chez les éléments du sexe féminin, pour des raisons anatomiques faciles à expliquer.

Mais la description des phénomènes, dans son historique et toutes maisons confondues, relève d'une liste assez incroyable ! Ce sont des objets qui se déplacent sans aucune intervention, les crucifix qui tombent au sol et se fracassent, même si on les fixe plus solidement (pour que des vibrations ne puissent pas les faire tomber accidentellement). Généralement, ce sont les objets religieux, principalement catholiques chrétiens qui semblent visés. Les choses vont tellement loin que, en aménageant dans leur nouvelle maison, les Leclerc ont construit une petite chapelle à l'extérieur pour y remiser les "cadavres" sans pour autant s'en débarrasser.
Parmi les marques, on notera aussi l'apparition sur la poitrine de madame (nous n'avons évidemment pas de photo et, le cas échéant, elles n'auraient de toute façon pas été publiées) d'une croix chrétienne renversée, c'est-à-dire avec la branche transversale vers le bas ! C'est sans conteste un point spectaculaire et inquiétant, mais nous n'en sommes pas témoins.
Il y a des sensations de présences, des passages furtifs d'ombres, des différences de température suspectes dans les chambres, des bruits donnés dans les murs, comme les trois coups du théâtre, nous avons déjà parlé des gifles en pleine journée, sans qu'il n'y ait personne de visible pour les donner et tout cela devant témoins. Madame a également été poussée dans les escaliers par une force invisible et l'une de leurs autres filles, car il s'agit d'un ménage recomposé, a parfaitement vu le phénomène. Tout comme elle a aussi pu voir ces clowns rieurs, ou moqueurs, apparaître aux fenêtres. Et ce n'est pas tout !
Madame perçoit parfois aussi de fortes odeurs d'encens, comme celui utilisé à l'église, l'eau bénite placée dans un verre s'évapore en un temps record, aspergée sur le lit elle semble rendre les phénomènes encore plus violents.
Parfois, tout change de place en leur absence. Plus exactement, les phénomènes ne se produisent qu'en présence de madame Leclerc. Les déménagements sont inutiles, l'affaire les suit. Monsieur ne semble pas atteint, sauf que, paraît-il, il parlerait une langue étrangère dans son sommeil.
Toute la panoplie des interventions possibles semble avoir été épuisée : M. et Mme Leclerc ne sont pas en conflit entre eux ni avec le voisinage, tout au plus y aurait-on des soupçons de sorcellerie ou de magie noire de la part d'une grand-mère, mais ce ne sont que des "on dit" et il n'existe pas de motif à tant de haine sur sa propre famille qui puisse justifier de telles mesures. Un prêtre exorciste a été requis, il leur a ri au nez. Un pasteur aurait obtenu une légère accalmie mais sans plus et les phénomènes ont repris. Des jésuites, des médiums, reconnus ou des charlatans ont également œuvré. La seule chose qui ait été soulagée est leur portefeuille dans le cas des charlatans. Rien n'y fait donc et la seule conséquence de toutes ces choses est que ces gens ont, comme on peut le comprendre, beaucoup moins confiance en l'Église qui - en fait - les a laissés tomber. Curieux comportement en effet de la part de prêtres, que de ne pas écouter des personnes en souffrance, ébranlés dans leur foi, éventuellement même en danger.

SUITE