Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

La maison qui saigne

Il existe, dans la région de Bruxelles, une maison vraiment très particulière, hantée au dernier degré dirait-on bien. On dit même que cette maison a les murs qui saignent !
Intrigués et vivement intéressés comme on le comprend, dès l'annonce de cette nouvelle nos enquêteurs se sont mis en marche. Il fallait tout d'abord en savoir plus et prévoir un plan d'action en ce qui concerne la visite de cette maison.
Or donc, nous étions prétendument en présence d'un cas très particulier de maison aux murs sanguinolents. Mais pour attester de pareil fait, il allait falloir procéder à des prélèvements et à leur analyse, afin de déterminer dans un premier temps s'il s'agissait effectivement bien de sang et ensuite, le cas échéant, s'il s'agissait de sang humain ou animal. Mais si le prélèvement en question ne posait aucun réel problème technique, la suite n'en allait pas de même car comment aurions-nous présenté les choses ? Quelle mutualité ou quel laboratoire aurait pris l'analyse en charge ?
Évidemment, il n'y aurait eu aucune requête médicale, on imagine le loufoque de la situation et en l'absence d'attestation médicale en bonne et due forme, toute l'affaire aurait été sujette à caution, suspecte. Il aurait été impossible d'authentifier le phénomène. Bref : cela n'aurait pas fait sérieux et nous ne voulons pas de ce genre de choses au CERPI !
Cependant, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs ! Avant de penser à de quelconques prélèvements, encore fallait-il connaître l'adresse exacte (nous l'avons obtenue), entrer en contact avec les propriétaires ou locataires (cela a été fait) et obtenir leur autorisation de visiter les lieux (car les lieux sont toujours habités !) et il se fait que nous avons également obtenu cette autorisation. Du moins verbalement, par téléphone.

Faut-il le dire, nous en avons profité pour poser plusieurs questions en ce qui concerne la hantise des lieux et ces fameux "murs qui saignent"... C'est alors que nous avons cru, l'espace de quelques secondes, avoir été aiguillés sur une mauvaise adresse : "Les murs qui saignent ? Mais non ! Pas chez nous en tous cas. Il y a bien une trace, une tache bizarre au plafond, avec des espèces de boules colorées. C'est déjà bien assez étrange comme ça, mais nos murs ne saignent pas !" Nous sommes déçus, bien sûr : voilà une affaire qui s'annonçait bigrement intéressante et qui devient subitement exsangue !
C'est le cas de le dire...
Mais, dans ce cas, que se passe-t-il donc chez vous, Madame ? (Car notre interlocutrice est une dame).
Et c'est là que l'affaire reprend tout son intérêt car s'il n'est guère question de murs qui saignent, en revanche la maison est bel et bien hantée à ce que nous raconte cette brave dame toute émue. Et d'émotion, il va plutôt en être question dans le tableau qui va nous être dépeint d'une situation qui nous apparaît, directement, comme assez catastrophique, chaotique même !

Les phénomènes se déroulent surtout la nuit, dans l'intimité du foyer, mais ils peuvent aussi survenir en pleine journée et en présence de témoins, lesquels ne manquent pas. Cela semble provenir essentiellement du grenier (dans lequel plus personne ne s'aventure de longue date) mais ce n'est assurément pas le seul lieu où ils sévissent. Bref : cela se passe un peu partout et n'importe quand. Ce sont des bruits dans les murs, dans les locaux, des chuchotements ou même des conversations entières sont perçues par les membres de la famille. Les bruits sont de natures diverses mais il y en a de franchement lugubres, à vous flanquer la chair de poule ! Il y a des déplacements inopinés d'objets, voire même des projections et l'on déplore plus d'un cas où un visiteur a pris ses jambes à son cou car il était devenu la cible de projectiles totalement improvisés et, cela va sans dire, sans intervention aucune de qui que ce soit. Il y a aussi des attouchements, toujours désagréables et invisibles qui sont relatés, mais il y a pire ! Le petit garçon de la maison (4 ans) qui, lui, voit parfaitement les entités qui hantent ce domicile et pourrait nous les décrire, en a déjà reçu un coup de poing !
On croirait le tableau déjà bien assez impressionnant comme ça, hé bien pourtant ce n'est pas tout et, du coup, on en vient à être bien content que les murs ne saignent pas, en plus ! L'homme de la maison (qui ne s'oppose nullement à notre visite) ne parle pas des phénomènes, il aurait plutôt tendance à s'enfermer dans le mutisme. Nous supposons que son esprit traditionnellement cartésien ou pragmatique s'est trouvé vexé de ce qui se passait chez lui et que, faute de pouvoir donner une explication objective à l'affaire, il préfère se taire. Quant à madame, celle que nous avons présentement au téléphone, elle éclate en sanglots en nous relatant les faits et nous sentons bien, nous entendons bien que ce n'est pas du pipeau !

Il faut dire, Monsieur, que notre maison est bâtie sur un ancien cimetière et qu'il existe plusieurs autres cimetières qui jouxtent notre maison, je suppose que cela n'aide pas... Mais ces phénomènes perdurent depuis voilà maintenant plus de vingt ans ! Vingt ans d'un calvaire que vous pouvez aisément imaginer ! Figurez-vous que notre petit garçon ne dort plus la nuit : nous nous sommes arrangés pour qu'il dorme le jour (?!), les phénomènes sont pratiquement continuels avec de courtes périodes de rémission, mais disons, pour simplifier, que l'on n'a jamais la paix, les journées calmes sont rares ! Il arrive que nous ayons des réunions de famille et que l'on aperçoive des "ombres noires " (ce sont les mots évoqués au téléphone par cette dame)...
En entendant cela, une question vient directement à l'esprit :

"Mais qu'avez-vous déjà fait, jusqu'ici, pour tenter de remédier à la situation ? (et l'on se demande aussi pourquoi ils ne déménagent pas !)
La réponse sidère :
"...Nous avons demandé à un prêtre de venir bénir la maison. Celui-ci a envoyé un diacre. Une fois sur place, le diacre a commencé à officier, puis il s'est mis à tousser, à trembler et à transpirer. Il a fini par s'en aller sans avoir pu faire son travail. Il est revenu une deuxième fois et nous avons pu assister au même topo. Sauf que cette fois il est parti en disant : "Vous êtes fous ! Je ne peux pas bénir cette maison !"
Autrement dit, cela n'a jamais pu se faire !..."

Nous avons terminé la conversation en demandant les préférences en ce qui concerne la visite, préférez-vous en semaine ou le week-end ? En journée, en soirée, etc. Notre but était de déranger le moins possible ces gens qui avaient déjà l'amabilité de nous recevoir dans leur logis, mais il semble clair qu'ils n'étaient déjà que trop heureux que l'on s'intéresse à leur cas, sous-entendu : que cela puisse éventuellement amener quoi que ce soit de positif et, entre les lignes, "qu'on les libère de cette saleté" !
Nous avons toutefois mis les points sur les "i" : nous ne venons pas là en "docteurs du paranormal" dans le but de "soigner" une maison "malade d'un phénomène" quelconque, nous ne sommes pas des exorcistes (à chacun son boulot). Nous viendrons chez eux en tant qu'enquêteurs du CERPI, c'est à dire avant tout dans le but d'observer les phénomènes, de recueillir un témoignage, d'analyser les lieux et les faits et, si possible, de donner une explication objective et scientifique à tout cela avant toute chose. Pas question de mettre quoi que ce soit "a priori" sur le compte du paranormal ou du surnaturel, au contraire : d'abord envisager et éventuellement éliminer toute possibilité d'explication cartésienne, logique. Ce n'est que si ce type d'explication semble totalement impossible, observations, témoignages et preuves à l'appui, que nous commencerons (peut-être !) à parler de surnaturel.

Désormais, les enquêteurs du CERPI disposent d'une affaire qui semble "grosse comme une maison", à deux pas de chez eux (enfin, bon ! À condition d'avoir de longues jambes quand même !) Mais tous les éléments semblent réunis pour réaliser une magnifique investigation !
Nous fourbissons nos armes, préparons notre matériel et procédons aux études, préparatifs et briefings qui s'imposent avant de passer à l'action...

Attention : les photos présentes ci-dessus ne représentent pas des scènes relatives à la maison ici concernée.

LE QUIPROQUO DU DÉPART.

Voilà qui nous apprendra probablement à revoir la théorie de la communication et à ne pas nous laisser emballer dans ce qui, dès le départ, apparaissait comme un quiproquo, une erreur dans l'expression des choses et sans doute aussi dans les interprétations, colportée par l'euphorie d'avoir à sa portée un cas retentissant. Certains investigateurs dans cette affaire ont focalisé sur les saignements dont il avait été question initialement, en dépit du correctif apporté par l'habitante des lieux (et c'est pourtant vrai que, lorsque l'on relit notre page d'introduction, on voit bien que les choses avaient été mises au point directement : non ! les murs ne saignent pas !) Pourtant, c'est vrai aussi, nous aurions eu l'air fin si les choses s'étaient passées autrement. Imaginons qu'arrivés sur place, nous aurions bel et bien été en présence de murs sanguinolents en l'absence de tout moyen de prélèvement et donc d'authentification, nous aurions râlé sec !

L'ARSENAL DES "GHOSTBUSTERS"

Il était donc prudent de prendre les devants et c'est ce qui a été fait. M.Vanbockestal avait pris contact avec un laboratoire reconnu de la région de Soignies et obtenu du professeur Foucart non seulement le matériel standard de prélèvement sanguin (complété par la suite par un système d'écouvillon et de pots stériles pour le cas où les substances auraient été plus solides) mais aussi la garantie de procéder à une analyse gratuite avec cependant la restriction de se limiter au caractère humain ou animal du sang en question. Savoir s'il s'agissait bien de sang était déjà un grand point, avec cette précision supplémentaire, nous en avions largement assez. Surtout lorsque cela émane du milieu scientifique. Pour plus de sécurité, il avait même acheté un microscope électronique, avec port USB, de manière à pouvoir réaliser lui-même les tests en parallèle, quitte à se faire aider par un médecin.
Sages précautions donc mais qui ont contribué aussi à alimenter la psychose quant à la "maison qui saigne" ! Ce n'était pas trop dire que l'on n'avait pas été avare en précautions, en recommandations de toutes sortes (sait-on jamais ?) Pendules, appareils photo numériques, caméra numérique, talkie walkie, appareils d'enregistrement TCI, boussole, dictaphones, questionnaire, loupe, matériel de prélèvement sanguin, multimètre, rien n'avait été laissé au hasard. La maison avait été repérée via le satellite de Google Earth, localisée très précisément en longitude et en latitude, nous connaissions son élévation exacte par rapport au niveau de la mer, disposions d'une photo aérienne et de premières idées topographiques, un premier dossier déjà bien étoffé avait été établi. On avait même prévu un flacon d'eau bénite avec pulvérisateur et un autre, d'eau du robinet en vue de déceler toute supercherie avec ce procédé éventuel. Il nous manquait encore les photos promises par la famille habitant la maison, photos qui ne se décidaient pourtant pas à nous arriver. De ce fait, les investigations médiumniques préalables n'avaient pas pu être faites et, à quelques jours de la visite sur les lieux, le fondateur du CERPI avait donc retéléphoné à cette même famille afin de s'en enquérir. Surprise !
Non ! Bien sûr que le rendez-vous tient toujours, pas de problème. Mais vous comprenez monsieur, j'enterre aujourd'hui ma belle-mère, j'ai eu trois accidents de voiture et nos deux ordinateurs sont tombés en panne, bousillés ! On dirait qu'à chaque fois que j'essaie de faire quelque chose en rapport avec le CERPI, une "force mystérieuse" m'en empêche !

SORCELLERIE OU MAGIE NOIRE ?

Dans les jours qui ont précédé immédiatement l'investigation, les choses ne se présentent guère mieux du côté des investigateurs. Une sévère gastro-entérite d'une part, un malaise bizarroïde et une incorporation spectaculaire (avec intervention non moins spectaculaire d'ailleurs) d'autre part, finissent par se faire tendre les oreilles de l'équipe qui se rendra sur les lieux. Et si une malédiction quelconque tentait de nous mettre hors course ? Après tout, dans les premiers renseignements obtenus, on a bel et bien parlé d'interventions occultes en rapport avec la sorcellerie ou la magie noire. Un médium a d'ailleurs offert son aide généreuse afin de nous conférer une protection toute particulière et tout aussi occulte, bien que gratuite également. Il n'était donc pas superflu non plus que l'un des membres qui devait se rendre sur place obtienne un mur de prières de la part d'âmes généreuses afin de protéger l'expédition.
Midi. Bernard est pile à l'heure. Et les choses commencent bien : c'est sous une pluie battante, un véritable temps de chien que l'expédition prend son départ, pour se rendre à Nivelles dans un premier temps. Après seulement quelques kilomètres, il appert que le trajet prévu ne sera pas accessible à cause d'une déviation pour cause de travaux. Le JT annoncera même, ce soir là, que des inconnus ont nuitamment tronçonné des arbres pour les voler, perturbant encore davantage la circulation. La Chevrolet du patron traverse le bois de Virginal (Bois des rocs) - (pour passer d'ailleurs à proximité immédiate de la table des sorcières un lieu dit très intéressant dont l'origine se perd dans la nuit des temps) et suit péniblement le tracé capricieux d'une route très sinueuse et accidentée.
Premier coup de théâtre : un grand chien surgit au milieu de la route, manque de peu de se faire écraser avant de filer sur le côté, vivant grâce à un beau réflexe du conducteur.
Petit coup de sang : Un peu plus loin, un chauffard prend une priorité imaginaire et oblige le conducteur à faire un écart litigieux...
Danger : Ce n'est pas tout, sur la route de Ronquières, un véhicule venant en sens inverse inonde le pare-brise de boue et la visibilité devient nulle pendant quelques secondes des plus angoissantes.
Si les enquêteurs du CERPI avaient été les premiers venus, ils auraient assurément attribué cela à une influence malveillante. Seulement voilà, ce n'est pas le cas et c'est sans encombre que l'escale à Nivelles put se faire. C'est donc là que nous récupérons R. et son beau-frère et que nous partons, quelques minutes plus tard, vers Braine-l'Alleud.

Au cours d'un petit rituel, le quatuor reçoit alors la protection occulte du médium en question bien que, dans certains cas, les mesures dénotent de telles valeurs vibratoires que la protection ne s'avère même pas nécessaire ! L'étonnement du médium est d'ailleurs notoire en ce qui concerne le "patron" du CERPI qui découvre en cette occasion qu'il détient un taux vibratoire à peine moins élevé que celui de la cathédrale de Chartres, excusez du peu ! Il n'en savait rien, bien qu'il s'en doutait un peu. Mais tout de même : dans de telles proportions !
Aidés en cela par le GPS de JM, nous nous dirigeons enfin vers Bruxelles où les aléas de la circulation font en sorte que nous arrivons légèrement en retard sur l'horaire prévu, soit vers 15h15.
Avant de poursuivre, il est bon de signaler à présent que pour des raisons de confidentialité et de respect de la vie privée des personnes, nous ne citerons ni leurs noms ni leurs coordonnées, les visages seront occultés sur les photos. Nous utiliserons le nom d'emprunt de M. et Mme Simon pour les désigner.

ARRIVÉE SUR LES LIEUX...

En arrivant sur les lieux, ou plus exactement juste avant, simple erreur de parcours (une rue trop tôt) ou perturbation quelconque (mystérieuse ou pas ?), toujours est-il que le GPS de J. se plante ! Le voilà provisoirement perdu (le GPS, pas J...) et nous errons dans les rues avoisinantes avant que l'appareil ne recalcule la position et nous permette finalement d'arriver à bon port. Nous nous garons dans la rue, sortons du véhicule et alors que certains prennent déjà quelques photos des "Ghosbusters", l'observation de la boussole nous apprend que la situation géographique est exactement celle prévue par Google Earth. Pas de perturbation apparente à ce niveau donc.
Nous sonnons à la porte.
Nous sommes alors accueillis normalement au sein d'une famille qui nous propose de nous asseoir et une boisson que nous refusons poliment.

ABSENCE DE RESSENTIS

On remarque une première chose : l'équipe est constituée de quatre personnes, quatre enquêteurs qui sont tous supposés disposer de facultés, il s'agit de sensitifs" à différents niveaux. Bernard et R. sont des assidus du Reiki, ils connaissent d'ailleurs les pierres et leurs pouvoirs, ont parfois connu des expériences très étonnantes, ce sont aussi des personnes à même de se servir d'un pendule et de ressentir des choses. J. n'est pas le premier venu non plus en matière de perceptions. Quant au chef de l'expédition, qui n'en est plus à une expérience surnaturelle près, plus rien n'est à démontrer de longue date et la preuve en a encore été faite aujourd'hui même. Pourtant, une fois à l'intérieur de la maison, personne n'a de ressenti particulier. Il n'y aura pas un seul enquêteur, tout au long de la visite, pour ressentir une présence particulière, une influence quelconque d'origine mystérieuse en rapport avec l'au-delà, pas même lors de la visite des pièces plus concernées par les phénomènes. Tout au plus R. parlera-t-elle après coup d'un léger mal de tête ou d'une impression passagère au niveau de la nuque. Mais R. est aussi grippée... Tout cela ne veut encore rien dire à ce stade.
M.Vanbockestal commence donc avec le questionnaire, "l'anamnèse" comme il dit. Il se compose de 56 questions, parfois délicates, mais toutes sont destinées à édifier l'équipe sur les tenants et les aboutissants. Il convient effectivement de se faire une opinion, de savoir de quoi l'on parle, de s'enquérir de la nature des phénomènes, leur localisation, leur fréquence, etc. Un plan rudimentaire des lieux est dressé par Bernard. J. et R. commencent à prendre des photos non sans en avoir demandé l'autorisation aux habitants. À tout moment, l'un ou l'autre des membres de l'expédition y va de sa petite question complémentaire afin de cerner le problème s'il y en a, d'essayer de trouver une piste d'explication. Nous allons continuer notre narration en évoquant ensemble les points majeurs du questionnaire puisque ceux-ci vont nous donner une grande partie des informations nécessaires à l'enquête et en tous cas les divers témoignages de la famille Simon. Bien sûr, nous ne relaterons pas les éléments personnels de la famille puisque, à leur demande, cela doit rester confidentiel. Les appareils enregistreurs sont donc mis en route depuis le début, mais déjà il y a un "hic": Madame Simon parle à voix très basse, la maison est occupée par de nombreuses personnes qui parlent toutes en même temps, dans des endroits contigus à la pièce où nous nous tenons et l'on peut prévoir que les enregistrements seront de piètre qualité.

DES LIEUX AUX LOURDES CONNOTATIONS GÉO-BIOLOGIQUES ET AUTRES...

Nous ne tardons pas à recevoir, de la bouche même de madame Simon, la confirmation de ce que la maison est bâtie sur un cimetière ou quasiment ("du moins, il paraît", précisera-t-elle), ce qui est sûr en revanche c'est que l'on est entouré de cimetières pratiquement de toutes parts. On pouvait donc rêver mieux comme situation.
Ce n'est pas tout, juste devant la maison trône une immense usine désaffectée, laquelle s'occupait jadis du traitement des métaux. C'est le cas également pour une autre usine, encore en activité celle-là, qui se trouve en bout de rue, à quelque cent mètres de là.
Au cours de son existence, la maison a subi de très nombreuses modifications dans ses structures, non seulement on a abattu des murs, on en a construit d'autres, on a réalisé des cloisonnements (et quoi de plus normal lorsque la famille s'agrandit ?) et puis aussi on a condamné un puits qui se trouvait au fond du jardin. Il faut dire qu'il y avait un problème d'égouttage, nous explique M.Simon : les eaux de vaisselle ou de nettoyage se mélangeaient à celles du puits rendant celles-ci impropres à la consommation ou à l'usage. Mais cela date pratiquement de l'époque de la construction de la maison, voilà il y a une bonne cinquantaine d'années.
Nous devrons bien sûr réaliser d'autres investigations ultérieurement afin de déterminer s'il existe des failles souterraines, savoir si des cours d'eau passent tout près en sous-sol (ce qui semble être le cas), si des souterrains existent dans cette région précise (ce qui est toujours très possible à Bruxelles puisque son sous-sol est réputé être extrêmement riche en souterrains de toutes natures), ce genre de choses. Dans l'immédiat toutefois, nous en savons assez que pour dire que la localisation de la maison n'est pas bonne, pas bonne du tout même.
Évidemment, sur un plan strictement scientifique, cette affirmation est très discutable et si l'on ne compte plus le nombre de cas pour le moins curieux survenus dans des maisons situées sur d'anciens cimetières en revanche il est facile de prétendre que l'on a moins à craindre des morts que des vivants ! C'est aussi ce que dit Edgard, un chauffeur de bus membre du CERPI et également croque-mort : "malgré de nombreuses années dans cette profession, je n'ai jamais rien remarqué de particulier, les morts sont toujours aussi... morts". Dans le cadre de notre enquête, nous ne pouvons toutefois évidemment pas passer ce point sous silence.
Par contre, sur la plan géo-biologique, les deux usines de traitement des métaux constituent une grande source de perturbations et d'influences néfastes, même sur la santé des personnes. Cela ne serait pas de nature à expliquer l'apparition de fantômes ou de petits bonshommes verts par exemple, bien sûr, mais cela pourrait expliquer des variations de caractère, des modifications d'ordre psychologique, voire des sensations de fatigue, bref : ce genre de tracas secondaires mais dont on se passerait bien. Cette affaire de puits n'est pas des meilleures non plus. Enfin, lors de la visite de cette maison nous avons souvent été confrontés à des zones de bric-à-brac, des amoncellements d'objets hétéroclites, des ferrailles, piles de boîtes, etc. ce n'est pas notre problème, bien sûr et nous dirons même que cela ne nous regarde pas, nous ne sommes pas là pour apprécier ce genre de choses, mais disons tout de même que cela n'entre pas particulièrement en concordance avec les règles élémentaires du Feng Shui par exemple. Pour couronner le tout, disons qu'il y a aussi des marécages à proximité.
Bon ! Bref ! Il y a tout ce que l'on veut pour faire un excellent bouillon de culture à tous les niveaux.

DE NOMBREUX TÉMOIGNAGES...

On ne pourra pas dire le contraire, la maison est riche en témoignages relatifs à l'étrange, au mystère...
Madame Simon commence donc sa narration, tout doucement, presque prudemment dirait-on, à voix étonnamment basse comme si elle avait peur que des forces inconnues ne se réveillent et reviennent la tourmenter.
"On ressent souvent des présences, il s'agit de ressentis très forts, très puissants" (elle insiste). "Une fois, en pleine journée, alors qu'il faisait plein soleil, on a remarqué pendant bien cinq minutes le passage d'une grande zone d'ombre, totalement inexplicable. J’ai aussi ressenti une très forte sensation de froid pendant ce déplacement, ce passage..."
Mais nous en venons à l'une des premières manifestations surprenantes que Mme Simon nous relate :
"Un jour, alors qu'un ami était venu chez nous en visite, le cadre qui se trouve dans la pièce d'à côté a été projeté au milieu de la pièce. S'il s'était simplement décroché de sa fixation, il aurait du tomber à la verticale, sur le meuble qui se trouve juste en dessous. Mais ce n'est pas ce qu'il a fait. Il a traversé la pièce en direction de cette personne et est tombé au sol du côté du mur opposé. Le témoin, qui n'en croyait pas ses yeux, s'est contenté de dire, effaré : "Qu'est-ce que c'est que ça pour une maison, ici ! Je ne resterai pas une minute de plus!" et il est effectivement parti sans demander son reste, comme on peut le comprendre".
Nous allons voir le tableau en question, qui a été remis en place. Il représente un bateau, rien de particulier à signaler, nous le prenons en photo. Il faudrait pouvoir questionner le témoin en question pour voir s'il confirme les faits. Mais il n'est pas là. Il serait toutefois possible, nous dit-on, de le contacter. La personne est musulmane, c'est un détail mais nous le notons, à toutes fins utiles.
Faisons ici une brève parenthèse pour nous interroger sur le manque de ressenti de la part des quatre enquêteurs présents sur place. M.Vanbockestal a bien sûr questionné le médium à ce sujet. La question était de savoir si la haute valeur vibratoire du quatuor dans son ensemble n'aurait pas pu être de nature à empêcher les manifestations ou si la protection occulte reçue juste avant le début de l'enquête ne pouvait pas nous empêcher de ressentir ces choses. Mais la réponse est catégorique : "Non. Cela attaque l'Humain de toute façon. La seule différence c'est que les attaques en question ne peuvent pas grand chose contre vous, elles peuvent à peine vous égratigner. Par contre, si des personnes ont de faibles taux vibratoires, elles prendront ces attaques en pleine figure et en seront fortement atteintes. Quant à la protection, hé bien comme son nom l'indique, elle ne fait que vous protéger des attaques sans empêcher celles-ci. Sur le plan pratique cela signifie que votre noyau ne peut pas être atteint, percé. C'est ce qui se présente chez les personnes qui ne disposent pas de cette protection. Mais on ne peut pas conférer cette protection à des personnes dont le noyau ne serait pas intact au départ, cela ferait un peu "casserole à pression". Inversement, si la protection est bel et bien définitive, en principe, elle perdrait immédiatement ses effets en cas de malversations". Autrement dit, un pédophile par exemple, ou un pratiquant même exceptionnel des messes noires ou autres rites sataniques verrait sa protection "se décoller" et le fuir instantanément.
Bon sang ! Comme tout cela paraît purement subjectif, loin de l'entendement scientifique qui devrait être le nôtre. Retenons seulement que, dans cette théorie ésotérique, nous sommes supposés être comme nantis de scaphandres qui nous protègent de la noyade sans empêcher l'observation des paysages sous marins. Mais cela n'empêche pas non plus l'eau de nous engloutir... sans dommages. Je dirais même plus, c'est un coup dans l'eau !
Madame Simon reprend son récit. Tout du moins entame t'elle sa narration suivante, avec beaucoup de mal d'ailleurs et toujours à voix aussi basse. A peine a t'elle prononcé quelques paroles que son visage se contracte comme sous l'effet de la douleur, ses larmes jaillissent, l'émotion est palpable. Il est franchement difficile de ne pas croire à du vécu pour ce qui va suivre et qui évoque des souvenirs terribles. R. tend un paquet de kleenex...
D'une voix entrecoupée de sanglots : "Vers une heure du matin, j'ai ressenti une autre présence. Cela a d'abord commencé par des grattements sur le plastique. Il y a eu comme un tourbillon de froid, je me suis retrouvée paralysée, tétanisée, en prise à de forts maux de tête et j'ai vu comme une boule ronde et chaude qui s'approchait. J'ai prié mais les prières demeuraient sans effet. La boule rentrait en moi, j'avais la nuque brûlante et c'est alors que... que j'ai senti qu'un squelette me rentrait dans le dos"!
Madame Simon est manifestement très émue, elle tente désespérément de se reprendre mais c'est difficile, l'expérience a dû être rude ! Après avoir temporisé, lui-même embarrassé, M. Vanbockestal tente une question, qu'il formule avec le plus de douceur possible : "Mais comment pouviez-vous savoir qu'il s'agissait d'un squelette, alors que vous aviez vu une boule ?" Madame Simon se contient à grand peine et explique : "Parce qu'on sentait les os entrer ! Je ne sentais que les os, pas la chair, il n'y avait pas de chair!"
Ce témoignage est évidemment très éprouvant pour notre interlocutrice, un témoignage qui glace les sangs !
Mais les témoignages se suivent ensuite de manière précipitée :
"En 93, notre fils D. a fait des cauchemars terribles, quelqu'un lui courait après avec un journal, c'était très répétitif, toujours le même rêve. Il a fait l'objet d'une incorporation et son comportement est devenu obsessionnel. C'était à un point tel qu'il fallait le surveiller en permanence, sinon il se serait jeté par la fenêtre ! Il a commencé à rencontrer de sérieux problèmes de santé, il était en proie à de nombreux vomissements ce qui ne l'a pas empêché de monter jusqu'à 120 Kg ! Il les a reperdus après notre voyage en Égypte. Un GSM se déplaçait tout seul pendant la nuit. On ne le voyait pas bouger, mais on ne le retrouvait plus à la même place le lendemain matin... il avait traversé la chambre pour se retrouver sur un autre meuble ! La chaise tournait sur elle-même sans aucune intervention. Il y a deux ans, nous avons été infestés de mouches. Il n'est pas impossible que nous ayons eu des souris aussi, mais c'est très peu probable au grenier. En tous cas on entendait fréquemment des grattements dans les boîtes".
(On trouve en effet de très nombreuses boîtes un peu partout dans cette maison, certaines mêmes étiquetées de manière... étrange !)
Nous ne sommes cependant pas au bout des témoignages, il y en aura encore bien d'autres, parfois très inégaux, parfois très inquiétants. Le questionnaire est tout particulièrement long et afin de gagner du temps, certains enquêteurs se rendent dans d'autres parties de la maison. Leur but est évidemment de prendre des photos, d'apprécier la situation de ces dépendances au point de vue géobiologique, ce genre de choses.

Une narration de Madame Simon est particulièrement impressionnante, même si elle appartient toujours au domaine du subjectif :
"Deux de mes fils, les plus âgés en fait, ont un jour commencé à faire le même rêve, simultanément et de manière récurrente. Alors qu'ils sont éloignés de plus de 3 km, ils se trouvent dans un endroit sombre, noir même et lugubre, ils voient une foule de gens brûlés, ils se mettent à courir et le rêveur rencontre alors son frère. Ils sont coincés dans cette abomination. Mais outre la teneur même de ce rêve, ce qui impressionne c'est que les deux frères se réveillent en même temps, toujours à la même distance évidemment et font état du même trip, exactement, dans les détails".
On sait bien sûr que le domaine onirique réserve bien souvent de grosses surprises, lesquelles peuvent parfois être très déstabilisantes. L'étude des rêves, leur interprétation, etc. est un domaine passionnant et encore relativement mal connu. Mais il faut savoir en l'occurrence qu'il ne s'agit pas de frères jumeaux et l'on ne peut donc pas se servir de ce point comme prétexte pour expliquer les choses. Pourtant, il est vrai aussi que cela sort de notre objet. Nous concevons parfaitement que ces rêves soient très particuliers mais nous n'avons aucun moyen de juger de leur authenticité. En outre, il ne s'agit absolument pas d'un phénomène que nous pouvons apprécier en termes scientifiques dans le cadre de notre investigation. Cela demeure un témoignage troublant, mais cela se limite à cela.
Difficile toutefois aussi de ne pas faire le rapport avec ce que nous dit Mme Simon, à savoir qu'une personne, son frère en fait, est morte brûlée (nous ignorons les circonstances exactes, il est parfois très pénible d'aborder certains sujets avec les gens, surtout lorsqu'ils se trouvent déjà très désemparés par ce qui leur arrive). Nous avons toutefois appris que le drame à du se jouer probablement en 1985. A partir de là, les choses vont devenir on ne peut plus troubles : en 87, Mme Simon connaît la naissance de l'enfant qui, aujourd'hui encore, est particulièrement concerné par les phénomènes qui sévissent dans leur maison et que nous nommerons D. C'est bien entre 85 et 87 que les choses se déclenchent dans leur maison, soit entre le décès de l'un et la naissance de l'autre. Parallèlement, une dispute de famille, fondée sur la jalousie, entraîne de violentes réactions de la part d'une belle-sœur (que nous nommerons N.) Laquelle coupe les ponts non sans assurer Mme Simon qu'elle "va payer". Bon ! Seulement, il s'avère qu'en guise de représailles, ce serait bien de magie noire dont il s'agirait. Magie noire ou sorcellerie, toujours est-il qu'ils apprennent que ladite N. a fait appel à une personne spécialisée dans les sortilèges à distance et que cette dernière a elle-même fait appel à d'autres personnes, encore beaucoup plus puissantes qu'elles. De quelles personnes il s'agit, nous ne pourrons pas l'apprendre avec exactitude, on évoque des mages, des personnes tout particulièrement puissantes en matière de malfaisance par voie occulte. Cependant, tout cela a aussi un prix (et que dire des résultats tangibles ?) On aboutit rapidement à des sommes considérables et l'on connaît des personnes qui ont vendu tout ce qui leur appartenait, se sont endettées jusqu'au cou, pour répondre aux exigences financières de pareils charlatans (ou supposés tels). Bien qu'il soit toujours difficile d'apprécier la réalité profonde de ce genre de choses et que les extrapolations soient souvent très hasardeuses, nous nous permettons de douter que le milieu social permette ce genre de fantaisies financières aux impacts redoutables et cela simplement pour assouvir une vengeance qui, dès le départ, repose sur un point qui nous paraît bancal ou futile, voire déplacé. Mais il est vrai que l'on connaît mal les limites de la méchanceté humaine.
Les autres témoignages abondent toujours et se chevauchent dans un méli-mélo qui devient un peu étriqué, il devient de plus en plus difficile de conserver le fil conducteur de l'histoire. La famille Simon trouve et recueille un jour un chat errant qui apparaît d'abord tout ce qu'il y a de plus normal. Il serait même plutôt affectueux et sans histoires. Jusqu'au jour où le chat en question vient à être mis en présence de la belle-sœur (la fameuse N. que l'on suppose être à l'origine de magie noire). Le comportement du chat change alors complètement, il se hérisse et devient extrêmement agressif vis-à-vis de N. Il faut intervenir.
Par la suite, le chat est retrouvé blessé et en fort piteux état. On ne nous dira pas ce qu'il est advenu de la pauvre bête (le chat, pas N.) mais on nous répétera à foison que ce chat était réellement très spécial.
On nous parlera aussi de connaissances spontanées de la part de personnes de la famille quant à une vieille dame du coin qui aurait trouvé la mort. Alors que la théorie officielle fait état d'une mort naturelle, l'enfant dévoile la réalité : elle a été agressée, frappée et il décrit dans quelles circonstances, ce qui sera ultérieurement confirmé dans le détail par un médecin légiste. L'enfant recevrait ensuite fréquemment la visite de cette dame décédée...
Les deux frères plus âgés ont, comme tout le monde, aussi connu des disputes. Mais ce qui est remarquable c'est la force avec laquelle D. parvenait à faire certaines choses. Cette force était totalement surprenante et dépassait nettement ses possibilités normales. Le D. en question, quant à lui, nous parle de ses appréhensions, ses angoisses qu'il ressentait lorsqu'il se rendait à l'étage (apparemment, il s'agit d'histoire ancienne car rien ne se passera en notre présence).
Outre l'intervention de gitans, de pères jésuites, de pères blancs et même du Père Samuel, il sera également question d'hypnose, de musulmans, du recours à notre médium (que Madame Simon appelle "leur petit ange" tant il leur a fait du bien et contribué largement à assurer de longues rémissions dans les troubles qu'ils connaissent, de longues périodes de calme hélas ponctuées de retours aux problèmes, on aura aussi fait appel à un prêtre, lequel aurait dépêché un diacre afin de bénir la maison. Mais cette bénédiction n'aura jamais lieu malgré deux tentatives distinctes.
Il convient ici de dire un mot de cette histoire de bénédiction :
Or donc, la famille Simon (principalement Madame), excédée par les tourments connus dans sa maison, décide de prendre le taureau par les cornes et de s'adresser au prêtre de la paroisse afin de venir bénir sa maison. Les Simon sont tous catholiques et leur réaction est donc parfaitement logique. Cependant, le prêtre est fort occupé à ce moment et ne peut que dépêcher un diacre pour venir officier. Lors de la première entrevue, le diacre commence à célébrer son office, mais rapidement la situation se dégrade. Le voilà qui se met à transpirer à grosses gouttes, il est pris de violentes quintes de toux qui le mettent dans l'impossibilité de poursuivre. Lors de la seconde entrevue, les choses se présentent à peu près de la même manière, avec les mêmes symptômes et les mêmes conséquences, si ce n'est qu'avant de partir, le diacre en question prononce ces mots pour le moins étranges : "Vous êtes fous ! Je ne bénirai jamais cette maison !".
Chacun l'aura compris, c'est là le style d'épisode classique que l'on rencontre dans bon nombre de films d'épouvante. Le prêtre rencontre une hostilité particulière dans la demeure qu'il visite aux fins de la bénir et se trouve chassé des lieux, comme par une force invisible qui l'horrifie. Au cinéma, le spectateur comprend bien entendu que tout cela provient de la maison et de ce qui l'habite, à savoir une entité quelconque et malfaisante. L'adversité s'annoncera redoutable ! Mais nous ne sommes pas au cinéma...

Nous avons beau ne rien remarquer de particulier, de prime abord en tous cas, dans cette maison, il faut bien avouer que l'ensemble de ces témoignages a quelque chose qui met mal à l'aise. On comprend que cette famille souffre, qu'il existe des problèmes dans cette maison. La souffrance ressentie par Mme Simon est bien réelle, il n'y a aucun doute à ce sujet. Celle de ses enfants est peut-être un peu plus réservée, mais il est incontestable qu'ils se trouvent également troublés par une foule de choses qu'il semble encore très difficile d'appréhender. Dans l'état actuel des choses, il est très difficile de se prononcer, mais nous manquons encore de nombreux éléments. Il va nous falloir creuser davantage. Nous ne sommes pas au bout de nos peines !
Photo du dessus : sur la centaine de photos prises dans la maison, voilà l'une des seules sur laquelle on peut voir ce qui pourrait être un orbe. Nous le mettons à dessein au conditionnel car rien n'est moins sûr. Pas besoin d'épiloguer longtemps sur la question. Si l'on se base sur le fait que ces orbes pourraient être des manifestations d'esprits, on ne peut vraiment pas dire que la maison en soit remplie. En vacances, peut-être ?
Photo du dessous : les enquêteurs sillonnent la maison de toutes parts, la famille Simon a fait preuve de beaucoup de patience ! On voit ici Bernard qui visite l'une des pièces de la maison...

LE CHOC SUR UNE PHOTO

En reprenant les photos de l'investigation, une à une, je suis fatalement tombé sur celle du petit garçon de la famille. Rappelons qu'aucune investigation médiumnique préalable n'avait pu être réalisée à cause de la défaillance des deux ordinateurs de la famille Simon. Rappelons aussi le manque de ressentis des enquêteurs sur place et, dans le cadre présent, ajoutons-y le manque de ressenti particulier en présence des photos, sauf une !
Dès que j'ai ouvert le fichier-photo de ce petit garçon de quatre ans, j'ai eu froid dans le dos. Peut-être même que mes poils se sont dressés sur ma peau...
Un rictus involontairement diabolique, du au petit sourire pour la photo, les yeux rougis par le flash, le résultat est saisissant. Sur la photo, (l'image ci-dessus ne donne qu'une pâle idée) on aurait effectivement dit un petit diable, ou un enfant possédé par le démon, comme dans le film "L'exorciste". Seulement voilà, il ne s'agit que d'une impression photographique et rien de plus !
Comme on le verra plus loin, ce petit garçon joue un rôle très particulier dans la maison. Il est le seul à pouvoir voir les entités qu'il catalogue en deux clans, les bonnes et les mauvaises et dont il localise le QG à la cave. Il aurait aussi reçu un coup de poing de l'une de ces entités et serait obligé de dormir de jour, car la nuit c'est impossible en raison des "événements". Pourtant, quand nous arrivons sur place, le petit joue dans l'immeuble comme n'importe quel enfant de son âge, il ne paraît pas particulièrement perturbé, ni fatigué. Nous n'aurons pas l'occasion de le questionner, ce qui est dommage, mais en même temps il n'est pas facile d'interroger un enfant en bas âge sur ce genre de choses. L'affaire est délicate avec un enfant et nous préférons nous en abstenir dans un premier temps. On verra plus tard. Une hypothèse avait cependant été évoquée concernant un enfant et il y aurait pu y avoir un rapport. Par exemple un contact particulier entre lui et cet enfant immolé par le feu. Cela aurait été l'âme de l'enfant ainsi décédé qui aurait communiqué avec son vis à vis. Son énergie résiduelle se manifesterait parce que, par exemple, elle ne serait pas consciente de sa propre mort, aurait besoin de poser des questions, d'obtenir les réponses, de faire connaître sa souffrance... Il vous faudra attendre la suite.

ET CES FAMEUX MURS QUI SAIGNENT ?

S'il est bien un sujet qui a alimenté la controverse, avant, pendant et après l'investigation de ce que l'on avait appelé "La maison qui saigne", c'est bien celui de ses murs sanguinolents !
Bien que cela ne soit vraiment pas évident, nous allons tenter de faire le point objectivement sur le sujet et de vous exposer clairement les faits, de la manière la plus authentique possible.
Or donc, c'est bien en ces termes que notre médium nous avait présenté l'affaire : il existe dans la région bruxelloise, une maison hautement hantée, dont les murs saignent ! Cette information avait été relayée par J. au fondateur du CERPI qui s'en est évidemment trouvé fort intéressé. Les différents contacts furent dès lors pris en vue de réaliser la présente investigation. Un premier contact téléphonique avec Mme Simon avait immédiatement remis les pendules à l'heure : "Non, je n'ai pas de murs qui saignent chez moi". Mais, cela dit, le reste était déjà bien suffisant que pour justifier notre intervention.
Cependant, bien que les choses semblaient donc très claires dès le départ et que Mme Simon ait rectifié le tir en parlant plutôt d'une espèce de boule colorée, qui semblait déverser des matières fluorescentes ou quelque chose comme ça, bien que nous ayons parfaitement annoncé la couleur dans notre article préliminaire, nous avons pêché par confusion, euphorie, défaut d'interprétation ou mauvaise interprétation et focalisé sur le saignement éventuel de ces murs (ou plafond). Nous sommes partis hâtivement sur la possibilité d'un scoop retentissant... Imaginez que le CERPI ait pu réaliser les prélèvements ad hoc, les faire analyser par une autorité médicale reconnue ET que l'analyse ait dévoilé qu'il s'agissait bien de sang (et non de gelée de framboises...) et de sang humain de surcroît, nous tenions le bon bout ! Quant aux explications éventuelles, hé bien !... il n'aurait sans doute pas été aisé de les formuler.
Précipitation aussi, sans doute, et si M.Vanbockestal n'avait pas tempéré certaines ardeurs, le CERPI aurait probablement dégagé anticipativement les fonds nécessaires à la réalisation d'une analyse génétique ! Cela aurait été en pure perte. Disons-le tout net : nous n'avons vu nulle part la moindre trace de sang sur les murs, ni au plafond. Il n'y a donc eu aucun prélèvement possible, aucune analyse, aucune authentification, mais nous avions tout prévu.
C'est ici un point extrêmement désolant et frustrant que la déception qui s'est dégagée de cette absence pourtant totalement prévisible. Nos enquêteurs ont donc "sauté" cette rubrique du questionnaire (pourquoi s'acharner à poser des questions sur le pourquoi, le comment, la description, etc. de choses qui n'existent pas ?) Ils ont pourtant scruté les murs, sont montés à l'échelle pour voir au dessus des meubles, essayé vainement de comprendre le quiproquo.
Dans la réalité (supposée) des choses, comme les habitants ont essayé de nous le faire comprendre (avec parfois une certaine tendance à vouloir convaincre à tout prix...) il n'y a jamais eu de sang. Par contre, dans la chambre des parents, à certains moments Mme Simon a pu apercevoir une espèce de boule aux couleurs variables et dont la taille pouvait également changer en fonction de l'intensité des phénomènes qui allaient survenir dans la maison. Autrement dit, le phénomène dont il est ici question aurait plutôt été une manifestation lumineuse, d'origine inconnue et en tous cas difficilement explicable (mais que nous n'avons pas pu observer par nous-mêmes). Ce phénomène aurait été précurseur à d'autres phénomènes de hantise, comme un avertissement en quelque sorte.
On voit sur notre photo de droite, K. perché sur son échelle, qui scrute attentivement le mur au dessus de la garde-robe, en quête de la plus petite trace de sang. De part et d'autre, Bernard et le chef de l'expédition observent tout cela d'un œil attentif. Des traces, il y en a bien. Mais il s'agit de traces de plafonnage au niveau du passage de tuyaux. Pas la moindre manifestation d'un soupçon de surnaturel là-dedans.
Après coup, notre médium nous a expliqué certaines choses. Lors de son passage sur place, il y a de cela bien longtemps déjà, il existait des taches très suspectes dans l'autre chambre, celle de M. l'un des fils de la maison. Mais cette chambre n'est guère occupée que de manière très sporadique puisque ledit M. n'habite plus là. Il s'agissait de trois ou quatre petites taches brunâtres, ressemblant à des traces de sang séché. Notre médium précisait que ces taches étaient "malsaines", dans le sens relatif au surnaturel. Autrement dit, selon lui, ces taches étaient des preuves d'une manifestation hostile. Mais elles ont séché, se sont progressivement estompées, éclaircies et il ne subsiste plus rien grand chose de la situation initiale.

Nous avons bien entendu visité la chambre concernée. Il s'agit de la chambre dans laquelle le GSM se déplaçait tout seul. Elle est tapissée de motifs naïfs en rouge et blanc, illustrant la célèbre firme de sodas au cola.
Nous avons effectivement pu localiser une tache brunâtre sur l'un des murs, mais elle est de taille très modeste et s'apparentait plus à la trace qu'aurait pu laisser un doigt sale. Nous avons peut-être eu tort de ne pas y accorder plus d'importance et de ne pas vouloir sacrifier le papier peint en faveur d'un prélèvement dont les résultats nous semblaient très hypothétiques.
Il faut dire aussi qu'en partant de la publicité d'origine qui avait été faite sur cette fameuse maison aux murs qui saignent, ce à quoi nous étions confrontés se réduisait à une peau de chagrin vraiment désolante.
A ce stade de l'enquête, nous étions un peu désabusés, notre opinion était déjà plus ou moins faite.
Mais il est vrai que pour aborder ce fameux sujet, nous avons aussi sauté quelques étapes qui vous permettront de mieux comprendre...

VERS LES CONCLUSIONS

Il y a encore une foule de renseignements qui méritent d'être signalés sur cette maison réputée hantée. Mais au risque de tuer tout suspense dans l'oeuf, nous dirons qu'il en existe bien peu qui viennent soutenir la thèse d'une quelconque intervention surnaturelle. Voyons donc cela.
Une des premières choses que nous avons pu observer en pénétrant dans les lieux a été d'une part une tête d'Indien accrochée au mur, d'autre part de nombreuses statuettes de style égyptien. Il n'y a pas grand-chose à dire à propos du style indien (à l'époque, nous n'avions encore aucune notion de chamanisme). Il avait eu tendance à nous orienter tout au début vers un éventuel début de piste infime, mais il appert qu'il s'agit simplement de l'un des multiples styles que l'on peut rencontrer en ces lieux. Il n'y a là rien de bien mystérieux ni qui puisse influencer à ce niveau, ces objets ne proviennent pas des terres sacrées indiennes ou de réserves de peaux rouges, mais d'un quelconque supermarché. Nous avons accordé beaucoup plus d'importance aux objets de style égyptien, autrement plus présents dans différentes pièces de la maison et notamment dans la chambre de D. de manière significative. Il existe d'ailleurs toute une vitrine qui en est pleine. Ce sont de ces petites statuettes de collection des éditions Machin (sphinx, dieux divers, pyramides...) mais aussi d'autres bustes en provenance de brocantes et donc déjà nettement (potentiellement) plus sensibles. Mais ce sont aussi deux papyrus (ou de reproductions) qui trônent dans cette même vitrine et qui, eux, sont "authentiques" dans le sens où il s'agit en fait des seuls objets rapportés d'Égypte par les Simon lors de leur voyage. Rappelons à ce sujet que c'est à son retour d'Égypte que D. retrouve un poids normal après de sérieux ennuis de santé, mais que c'est aussi alors que, selon Mme Simon, les choses se déclenchent ou s'aggravent. Ce voyage en Égypte est pourtant largement postérieur à l'époque 85 - 87. Il nous semble donc là y avoir une certaine contradiction. Dans le cas contraire, il faudrait envisager deux époques distinctes au cours desquelles on a pu déterminer des causes majeures (ou éléments déclencheurs) ou deux causes distinctes, éventuellement cumulées. Les choses deviennent troubles, en admettant qu'elles aient jamais été claires.

Nous accordons donc assez bien d'importance à ces objets que nous photographions d'abondance (avec des résultats très divers car l'utilisation du flash nous joue des tours et bon nombre de clichés ne seront bons que pour la poubelle vu l'excès de surbrillance). Les papyrus font l'objet d'un examen attentif au pendule, aussi bien par J. que par l'administrateur. C'est toutefois avec le même résultat absolument négatif, c'est à dire neutre : pas le moindre caractère d'hostilité, de malfaisance, bref : pour le pendule, ces objets sont tout à fait neutres, inoffensifs. On peut donc dire que, en principe, les Simon n'auraient pas ramené dans leurs bagages une quelconque malédiction exotique de la Vallée des Rois.
Pourtant, ce genre d'objets n'est pas innocent. On a pu remarquer souvent, en d'autres circonstances, que l'accumulation d'objets à tendances religieuses différentes (par ex. Islam et christianisme ou judaïsme, etc.) s'accommodaient mal. C'est à dire que ces présences avaient tendance à exercer une influence néfaste sur les habitants d'une maison décorée de telle manière hétéroclite sur le plan religieux. On dirait donc que ces différentes références ne font pas bon ménage et que cela puisse se ressentir sur les occupants.
Des explications supplémentaires semblent ici nécessaires. En effet, de nombreuses personnes ont en leur domicile quantité d'objets, décoratifs pour la plupart mais cela peut aussi être des livres (Bible et Coran, par exemple) de tendances diverses et parfois plus ou moins contradictoires bien que, en principe, la plupart des religions monothéistes procèdent des mêmes principes généraux d'amour et de respect. Cela ne signifie pas pour autant et c'est fort heureux, qu'ils connaissent des problèmes de hantise ou des manifestations surnaturelles. Bien sûr ! Si tel était le cas, nous aurions fort à faire mais les solutions seraient aussi évidentes et l'on commencerait par supprimer la cause en demandant d'opérer un choix et de s'y tenir. Les choses sont évidemment beaucoup plus complexes.
Le genre d'objets en question peut en effet générer certains "problèmes", souvent mineurs. Ils sont parfois plus graves mais proviennent alors d'un effet catalytique causé par d'autres facteurs. Le cas est donc envisageable en la circonstance. Mais, nous l'avons dit, la plupart du temps tout se passe bien aussi même dans ce genre de présences simultanées. Cela provient notamment du fait que les habitants concernés disposent d'un taux vibratoire normal ou élevé, qu'ils vivent en harmonie avec leur confession, leur entourage, leur contexte. Dans ce cas, les objets excédentaires sont et demeurent essentiellement décoratifs. Il peut y avoir certaines interférences mais elles demeurent secondaires, ne s'aperçoivent même pas. Lorsque des personnes connaissent des problèmes dès le départ, qu'elles vivent une forme d'instabilité quelconque, qu'ils vivent un conflit éventuel avec leur religion et surtout qu'ils ne disposent que d'un taux vibratoire peu élevé (parce qu'atteints de maladie, de troubles psychiques, d'affaiblissements divers, etc.) les choses peuvent aller tout autrement et devenir éventuellement corsées. Il n'est pas exclu que ce point joue un certain rôle et nous avons remarqué, non sans étonnement (bien que cela puisse aussi se comprendre par exemple pour raisons professionnelles) que tous les membres de la famille n'avaient pas participé à ce fameux voyage en Égypte ! Remarquons justement que Mme Simon et son fils D. en ont fait partie. Cela peut ne pas être innocent.
Nous ne parlerons pas de cette fameuse influence des pyramides (les Simon en ont quelques-unes dont certaines proviennent de brocantes et donc de sources inconnues), c'est un sujet également discutable qui ne fait donc pas l'unanimité. Mais certains préviennent que leur influence peut être redoutable.
Dans la pièce à côté de celle où nous avons mené notre questionnaire, on a pu remarquer une grande horloge murale de style ancien. Cette horloge est remarquable car, d'après M. Simon, bien qu'elle soit arrêtée de longue date (comme de nombreuses horloges dans cette maison !) elle a jadis adopté un comportement tout particulier de concert avec une autre située dans la cuisine. Elles se sont remises à fonctionner sans aucune intervention, mais à quatre heures d'intervalle. Dès que la première s'est arrêtée, l'autre a pris le relais et cela à raison donc de quatre heures de fonctionnement (inexplicable) chacune. Il est vrai que, d'habitude, les horloges bien élevées n'agissent pas ainsi de leur propre chef. Mais voilà un témoignage de plus que nous ne pourrons qu'apprécier qu'en tant que tel, sans aucune confirmation de visu. Nous ne pouvons nous baser que sur une narration d'événements passés et hypothétiques. Cela n'a donc quasiment aucun poids.
Pour notre part, nous avons consulté plusieurs fois nos montres, certainement pas par ennui mais afin de voir si elles ne s'arrêtaient pas ou ne subissaient pas une quelconque variation, un décalage par exemple. Il n'y a rien eu de tel. Ceci pouvait avoir une certaine importance dans le cadre de l'appréciation d'un éventuel paradoxe temporel, mais il s'agit là d'un point très compliqué qui a peu de chances de pouvoir être d'application ici.
Dans la chambre des parents, cette fameuse chambre où nous avions tant espéré rencontrer des taches de sang, nous avons pu observer une sorcière de grande taille, style Halloween. Cependant, elle avait la particularité d'avoir été retournée la tête vers le mur ! Un peu interloqués par cette présence inattendue dans une chambre (mais chacun fait ce qu'il veut chez lui, n'est-ce pas ?) nous avons posé la question à Mme Simon qui nous a répondu en toute simplicité que cette sorcière avait été utilisée pour Halloween, comme on s'y attendait, mais qu'on n'avait pas encore eu le temps de la remettre en place. Bon ! C'est une explication qui en vaut une autre.
Avant d'aller aussi visiter les caves (qui revêtaient une grande importance au vu de la narration de Mme Simon), il nous fallait encore visiter le grenier, ce fameux grenier où, nous avait-on dit, on ne se rendait plus jamais car apparemment tout venait de là, même si les "entités" se cachaient dans les caves... Nous allions donc le faire dans quelques minutes.
Avant cela, nous avons aussi pris le soin de passer les murs au stéthoscope, principalement sur les murs ou cloisons des chambres dans lesquelles on entendait des bruits, des conversations ou des chuchotements, des grattements ou des coups frappés. C'est bien ce dont on nous avait parlé au départ et nous avions immédiatement pensé au phénomène de poltergeist. C'est donc comme un bien étrange docteur que M.Vanbockestal s'est mis à écouter les murs au stéthoscope (en se gardant bien de leur demander aussi, tant qu'on y était, de dire 33 ou de respirer bien fort !). Pas grand-chose à signaler : on entendait évidemment fort bien les bruits ambiants, des vibrations tout à fait normales dues aux tuyautages, parfois certains petits bruits très innocents sur lesquels il est impossible de mettre un nom. Mais il n'y avait très certainement aucune bribe de conversation en provenance de l'au-delà, rien de paranormal. Les murs sont bons pour le service. Il vaudrait quand même mieux qu'ils arrêtent de fumer. Pas de pathologie. Cela fera 23 €, je vous fais le papier pour la mutuelle mais pas de certificat, vous avez besoin d'une prescription quelconque ? Parce que la semaine prochaine je pars en congé et puis j'ai des recyclages... Ah ! On a l'air fin, avec un stéthoscope que l'on applique... sur un mur ! Voyons le patient suivant... avec impatience.

SUITE DES CONCLUSIONS

Nous l'avons dit, le grenier de la maison était considéré par Mme Simon comme l'un des hauts lieux de hantise. De longue date, elle ne s'y rendait plus car les expériences qu'elle avait vécues étaient par trop traumatisantes, trop éprouvantes et effrayantes. Pour elle, il ne faisait aucun doute que les entités exerçaient là leur pouvoir maléfique. Nous avions donc bien sûr toutes les raisons du monde pour y aller et apprécier par nous-mêmes.
Ce grenier est plutôt exigu et rempli de boîtes conformément aux habitudes de la maison. Il y fait relativement froid mais ce n'est pas une surprise, il est bien rare que l'on chauffe les greniers. Toute notre équipe s'y promène sous le regard inquiet de Mme Simon qui nous accompagne en dépit de ses craintes. Nous y réalisons quelques photos, avec ou sans flash mais avec le même résultat négatif (du moins si l'on se base sur le fait que la présence d'orbes aurait été significative). Nous remarquons la présence d'un crucifix. Bon ! Pourquoi pas, bien sûr. Pourtant, la présence d'un crucifix, même de petite taille, a quelque chose d'un peu inhabituel dans un grenier, mais soit.
Pendant que J., abonné aux échelles, s'aventure aux abords d'un recoin sombre qui surplombe l'endroit (et dans lequel nous préférons ne pas pénétrer car nous ne disposons pas de vêtements de rechange...), Bernard prend attention à ses ressentis personnels, tout comme R. d'ailleurs, observe, réfléchit, écoute et pose des questions. Michel quant à lui, prend des mesures avec son multimètre et ses sondes, température, hygrométrie, quantité de lux, de décibels, variations de tension, tout y passe. Sans aucun résultat notoire : tout est parfaitement normal.
Pourtant, ce qui avait déjà été remarqué dans une moindre mesure dans les locaux immédiatement en dessous (les chambres) apparaît ici comme plus évident et il en fait part aux autres membres de l'expédition. Bien que cela ne soit pas extrêmement spectaculaire, la boussole a tendance à s'affoler et à perdre le nord. En fait, déjà dans les chambres, l'aiguille avait une nette tendance à se positionner dans une position transversale, indiquant donc l'Est et l'Ouest, puis à revenir péniblement vers une orientation normale, se remettre à osciller en semblant hésiter pour finir par indiquer le nord comme toute bonne boussole qui se respecte. Dans le grenier, les choses sont différentes : la position transversale est nettement plus marquée, le retour à la normale paraît très difficile, les hésitations préalables sont manifestes et persistent dans une marge de 15 à 20°, ce qui n'est tout de même pas rien. On prendra une photo de la boussole dans cet état inattendu mais il y aura surbrillance à cause du flash (nous essaierons toutefois de la récupérer et de la forcer au contraste).
Quelle conclusion attendre de pareil comportement de la boussole ? Hé bien tout simplement qu'il existe une influence magnétique bien sûr et le plus simple est d'incriminer les deux usines à métaux qui se trouvent à proximité immédiate. Ce n'est pas cela qui provoquera l'apparition de fantômes, juste un point de géobiologie tout au plus. Il y a d'autre part dans cette maison quantité d'appareils électriques métalliques dont il faut aussi tenir compte. Dans le temps, expliquera M. Vanbockestal, j'avais acheté une toute petite boussole à 2F50. Quand j'étais chez moi elle m'indiquait la position du radiateur !
Le recours au pendule ne donnera rien de significatif en ces lieux et pas plus au grenier qu'ailleurs il n'y aura de ressenti particulier de la part de nos sensitifs.
L'examen des caves était lui aussi très attendu. Il y avait à cela une raison majeure : le petit garçon de quatre ans (qui, lui, VOIT, paraît-il, les entités) y discerne deux types de présences qu'il appelle dans son langage enfantin : "des méchants-méchants et des méchants-gentils". Il y aurait donc deux types d'entités en ces lieux. Peut-être certaines hostiles et les autres protectrices ? Voyons cela.
N'ayons pas peur des mots, ce n'est pas M. Simon qui dira le contraire puisqu'il nous accompagne pour la circonstance et il l'avoue lui-même : les caves sont très en désordre ! (Pfff ! Si vous voyiez les miennes...) On y trouve de tout, des jouets, des matériaux divers, des chaudières, des boîtes (bien sûr !), même une demi Twingo ! Mais on n'y trouve absolument pas la moindre trace de quelque entité, méchante ou gentille. Toujours pas le moindre ressenti des sensitifs réunis. Les photos ne révèlent aucun orbe (avec un peu de bonne volonté, elles révéleraient plutôt du désorbe, mais le mot n'existe pas !). Le pendule reste complètement indifférent comme les appareils de mesure.
Mieux, M. Simon que nous voyons quasiment pour la première fois en aparté, nous avoue que, pour sa part, il n'a JAMAIS rien remarqué de spécial, ni dans ses caves, ni au grenier, ni nulle part ailleurs dans la maison en fait.
Voilà qui est à la fois très rassurant pour ces gens et à la fois très triste pour notre investigation qui en prend encore un coup. D'une maison hautement hantée dont on nous avait parlé au départ il ne reste plus qu'une maison très normale, du moins dans son apparence structurelle, sa configuration. Le reste appartient à des considérations très personnelles qu'il ne nous est pas permis d'aborder. Tout simplement parce que ces gens ont déjà été bien gentils de nous accueillir, très patients et permissifs et nous sommes venus ici en professionnels dans le cadre d'une investigation scientifique qui ne peut en aucun cas déborder de son objet.
Mais alors qu'allons-nous pouvoir conclure ? Quel article allons-nous publier ? Il y a sur ce point beaucoup de choses à dire et elles seront sans doute plus intéressantes que l'investigation proprement dite... Mais ce n'est pas tout !
Qu'allons-nous aussi pouvoir proposer à ces gens dont la souffrance est pourtant manifeste ? Car il est vrai que nos cœurs ont envie de les aider, on ne peut pas les laisser dans le pétrin. Nous sommes peut-être passés à côté de certaines choses importantes malgré tout le sérieux avec lequel nous avons mené notre enquête.
Sur la photo du haut, on voit M.Vanbockestal qui utilise l'un de ses appareils, en vain... Sur la photo du bas, l'une des caves de la maison. Du bazar mais rien de bizarre.

CONCLUSIONS

Quelques jours après l'investigation proprement dite sur le terrain, nous avons continué d'investiguer. Nous nous sommes concertés. Nous avons été bien obligés, par la nature même de certains points qui nous paraissaient suspects, d'envisager d'autres pistes.
Il ne me semble absolument pas indiqué de proposer un exorcisme à la famille Simon (cela avait été évoqué). Il faut savoir, comme nous l'expliquons d'ailleurs en long et en large ailleurs dans ce site, que l'exorcisme est une procédure lourde et potentiellement très traumatisante. La simple logique veut d'ailleurs que l'on ne procède à cela qu'avec l'accord du diocèse concerné qui dépêche alors un spécialiste reconnu par l'Église, lequel apprécie la question au terme d'examens très poussés et ceux-ci ne nous paraissent même pas opportuns. En effet, pour qu'il y ait exorcisme, il faudrait qu'il y ait quoi que ce soit (ou qui que ce soit) à exorciser et cela ne nous semble pas du tout le cas. Simplement évoquer cette possibilité pourrait être de nature à effrayer les gens, à conforter leur impression d'être en proie à une influence maléfique alors que celle-ci n'a en aucun point été corroborée, de procéder à une forme d'auto persuasion très dangereuse.
Il ne me semble pas utile non plus de procéder à un rituel quelconque de désenvoûtement. D'une part, toujours pour les mêmes raisons, la possibilité d'un envoûtement ou d'une influence néfaste en rapport avec l'occulte nous semble très peu probable. Par ailleurs ce genre de procédé ne relève que très indirectement du CERPI, lequel se borne théoriquement à l'étude scientifique et rigoureuse des phénomènes inexpliqués. Son rôle n'est pas, en principe, d'apporter des solutions et nous n'en avons promis aucune. Cela ne signifie pas que cela ne puisse jamais être le cas, mais le contexte ne nous semble de toute façon pas approprié.
Nous avons fini par entrer en contact avec le diacre qui avait procédé à la bénédiction de la maison. Pour rappel, il nous avait été rapporté que la célébration en question n'avait jamais pu avoir lieu, que ledit diacre avait souffert mille maux avant d'abandonner son office sans pouvoir le réaliser. Cette personne nous a édifié en racontant sa version des faits. A l'époque, il était atteint d'une sévère allergie qui provoquait de très violentes quintes de toux au moindre écart de température ou à la moindre odeur de cuisson pour ne citer que ces exemples. Il était en outre fiévreux et transpirait donc beaucoup. Mais ce point était donc totalement étranger à une influence quelconque de la maison ou d'une entité supposée maléfique. Tout au contraire de ce qui nous a donc été raconté, le diacre prétend que la bénédiction a bel et bien eu lieu et que non seulement elle a été accomplie, dans sa totalité, mais qu'en plus cela s'est fait en toute sérénité, sans aucune opposition ni phénomène particulier.
Par ailleurs, le diacre dément s'être rendu par deux fois sur les lieux : il n'est venu qu'une seule fois. La deuxième, c'est le curé qui est venu (probablement parce que l'on réclamait un "plus haut gradé"). Le diacre ne peut évidemment pas relater ce qu'il n'a pas entendu par lui-même mais peut supposer que la teneur des propos était semblable à celle qu'il a lui-même reçu lors de sa visite : de sombres histoires dans lesquelles interviennent la superstition ou des phénomènes d'auto persuasion, d'exagération des faits, de la parano, etc.
Si même les témoignages, ou une partie d'entre eux, pour subjectifs qu'ils puissent être, ont fait l'objet de déformations, d'exagérations ou ce genre de choses (nous aurons ici la décence de ne pas parler de mensonges) il est évident que nous considérons que notre intervention n'a plus de raison d'être et que les tests réalisés par nos soins ont largement été probants : on ne nous fait pas prendre des vessies pour des lanternes, désolés... et on ne nous fera pas voir des fantômes ou des esprits là où il n'y en a pas. Dans le cas contraire, le CERPI n'aurait plus aucune crédibilité et, fort heureusement, celle-ci est sauve, intacte. Notre investigation aura au moins servi à le démontrer, cela n'aura pas été qu'une perte de temps. Nous apprécierions d'ailleurs assez que l'on ménage celui que nous pouvons accorder à des affaires sérieuses.
Mais il y a plus grave et nous serons bien obligés de respecter le secret professionnel en la matière. Le lecteur ne pourra pas nous en tenir rigueur car cela ne change de toute façon rien à la réalité des choses relatives à notre investigation. Disons seulement qu'il s'agit d'un point connu de longue date du mari, que ce point requiert une intervention qui n'est nullement de notre ressort et que cela explique parfaitement que M. Simon n'ait strictement jamais rien observé par lui-même, demeure complètement étranger aux soi-disant phénomènes et conserve une saine réserve. Ce point n'a jamais été résolu pour des raisons que nous pouvons éventuellement comprendre, il justifie aussi la souffrance que nous avons perçue sur place et, encore une fois, il n'entre pas dans nos attributions de le résoudre. Ce point se répercute indirectement sur d'autres membres de la famille. Il ne nous appartient pas d'en dire plus, le mari étant parfaitement au courant de la situation nous estimons ne pas devoir faire ingérence sur la question.
Pourtant, forts d'autres considérations que nous avons obtenues par voie de justice (et là non plus nous ne pourrons en dire davantage en vertu du même secret professionnel), nous avons constaté un manquement grave à la déontologie et aux statuts de notre groupement de la part d'une personne heureusement extérieure au CERPI mais étant intervenue indirectement. Nous lui avons accordé notre confiance mais ne pouvons pas maintenir celle-ci en raison d'éléments qui sont parvenues jusqu'à nous. Cette personne est évidemment extérieure à la famille Simon. Nous ne pouvons donc pas "licencier" la personne concernée en la matière puisqu'elle ne fait pas officiellement partie de nos effectifs, mais nous prenons toutes les dispositions qui s'imposent en l'occurrence. Afin d'éviter toute confusion, ceci ne s'adresse aucunement à R. qui, pour l'instant en tous cas, ne fait pas officiellement partie du CERPI non plus. Mais nous aimerions bien que cela soit le cas car nous avons apprécié ses services et ses connaissances. Voilà qui est plus clair.

LA CONCLUSION DÉFINITIVE :

Verdict : La maison n'est PAS hantée. Aucune détection, élément subjectifs, rien de probant, contradictions flagrantes et déformation des faits.
Peut-être existe-t-il certaines influences néfastes dues à sa situation, elles peuvent être contrecarrées relativement facilement, ou bien le déménagement apporterait la solution. Bien que l'intervention d'une tierce personne qui pratiquerait la magie noire ne soit pas complètement exclue, nous doutons de son impact réel dans le cas qui nous concerne. Nous regrettons de ne pas pouvoir apporter la solution miracle quant aux souffrances réellement ressenties. La famille Simon a toute notre sympathie et notre commisération mais leur apaisement n'est pas de notre ressort. Nous classons donc l'affaire sous réserve de tout élément réellement concret et probant qui viendrait contredire ce verdict.

MAIS COMMENT EXPLIQUER QUE...

Dès lors de cette fin de non-recevoir de la part du CERPI, on peut imaginer mille questions. Comment expliquez-vous donc les phénomènes décrits par la famille Simon ?
Je pense sincèrement qu'il faut commencer par faire la distinction entre ce que l'on a aperçu soi-même (rien dans notre cas) et qui peut déjà être mis en doute tant il est vrai que nos propres sens peuvent parfois être abusés (hallucinations, mirages, illusions d'optique, impressions vagues, etc.) et le témoignage de tierces personnes en différé. Ce qui est rapporté peut bien sûr être exact, nous n'avons aucun moyen d'en juger puisque nous n'en n'avons nullement été témoins, nous ne pouvons que supposer les personnes intègres et fidèles à la réalité, procéder par recoupements, logique et lucidité, raisonnements cartésiens. Mais la réalité des choses est une toute autre histoire. En fonction des sensibilités personnelles, du vécu et de son caractère émotionnel, des choses anodines peuvent prendre des aspects très différents, être rapportées de manière plus ou moins tronquée. L'auto persuasion est un phénomène bien connu et il y a moyen d'avoir peur de ses propres créations imaginaires. Cela peut se vérifier au quotidien.
Comme nous l'avons dit, nous ne nous permettrons pas de traiter ces gens de menteurs, cela ne serait pas correct et ne correspondrait d'ailleurs pas non plus à une généralité. Mais nous ne pouvons pas non plus nous permettre d'échafauder de fumantes hypothèses sur base d'éléments qui nous paraissent essentiellement subjectifs.
Dans notre optique et en fonction de ce que nous avons observé, le cadre ne peut pas avoir traversé la pièce comme cela a été décrit. Peut-être y a-t-il eu exagération des faits. Celui-ci a pu dégringoler de sa fixation parce qu'il était mal attaché et rebondir sur le meuble du dessous. Rien ne nous permet de supposer une influence surnaturelle. L'hypothèse scientifique du magnétisme ne tient pas la route non plus. En effet, même si l'on incrimine une activité particulière en rapport avec des travaux réalisés dans l'une des usines de métaux toutes proches, cela supposerait l'intervention d'une machine très puissante, de type industriel et non domestique. Donc, il ne peut s'agir de l'intervention d'un voisin par exemple. Dans ce cas, l'application d'une force magnétique importante ne pouvait pas se concentrer sur ce seul tableau (d'ailleurs théoriquement fort peu réactif) mais tous les éléments métalliques avoisinants auraient dû subir le même sort. Ceci fait bien sûr abstraction de toute intervention surnaturelle, mais rappelons que notre objet est l'étude scientifique et rigoureuse des phénomènes.
Conversations et chuchotements dans les murs, grattages, nous semblent essentiellement du domaine du subjectif. Pratiquement tout le monde a déjà entendu des meubles craquer sans raison apparente (le travail du bois), des morceaux de conversations émanant du voisinage (insonorisation à revoir), etc. Nous aurions été plus étonnés d'entendre de la musique classique sortir des systèmes de chauffage... En tout état de cause, nous n'avons rien entendu, même au stéthoscope.
Rêves récurrents et simultanés : peut-être nous avancerons-nous beaucoup en la matière, mais il nous semble que l'évocation (terrifiante) de cet enfant immolé par le feu a dû marquer des membres de la famille dans leur subconscient. Celui-ci a donc très bien pu se traduire par une manifestation onirique faisant suite à ce type d'évocation. Le reste est subjectif et, en tous cas, invérifiable.
Impossibilité de bénédiction : s'il est bien un sujet qui a été battu en brèche, c'est bien celui-là et par l'intéressé lui-même ! Traces de sang : il n'y en a aucune. Nous avons remarqué quantité d'autres traces, imputables seulement à des saletés.
Affolement de la boussole : tout relatif : présence de nombreux objets métalliques.
Impressions d'oppression en montant dans la chambre : appréhensions d'ordre psychologique, effet psychosomatique.
Accidents en série, pannes des ordinateurs, décès : simple hasard défavorable et regrettable. S'il fallait tout attribuer à la magie noire... Il y a des accidents tous les jours, des millions de virus informatiques sont en circulation, d'autres pannes sont possibles et ne découlent pas forcément du surnaturel. Facteur "chance".
Mais le squelette qui entre dans Mme Simon ? C'est évidemment un témoignage remarquable et émouvant ! Dur même... Mais avant tout, il ne s'agit que d'un témoignage que nous ne pouvons pas confirmer. Il faut toutefois le prendre en considération face à l'émotion qui en a découlé. Mme Simon en a indiscutablement souffert. Nous tenons compte aussi d'un autre point. Mme Simon est âgée d'une cinquantaine d'années, une époque où les monstres télévisés ou romancés étaient principalement les fantômes, les vampires et les.. squelettes. Hé oui. Ah ! Il y avait aussi les "momies". L'expression de cette expérience ne relate aucun phénomène surnaturel typique connu. Il n'est pas répertorié au rang des phénomènes reconnus, c'est à dire "catalogués", ce qui n'en fait pas forcément une invention pour autant. Mais dans le cas présent, nous ne pouvons toutefois pas le considérer comme un témoignage fiable. Cela semble au contraire émaner d'une autre sphère qui n'est pas de notre compétence. Nous imaginons bien ce que notre affirmation pourrait avoir de cruel aux yeux de Mme Simon qui est persuadée d'avoir vécu cet épisode pour le moins "décoiffant", les larmes qu'elle a versé lors de sa narration nous ont frappés et émus. Malheureusement, des centaines de personnes sont quotidiennement frappées de phénomènes relatifs à la paralysie du sommeil étudierons ce cas ailleurs dans le site) et se croient victimes d'incubes ou de succubes.. Ce n'est qu'un exemple. La sensation peut sembler étrangement réelle, être véritablement ressentie dans sa chair et pourtant n'être qu'un leurre. Comme j'en vois qui rient sous cape en imaginant toutes sortes de jeux de mots tendancieux ou réalisent des parallèles scabreux, précisons qu'il n'est pas question ici de sexe, même surnaturel. Il est tout à fait possible que Mme Simon ait fait l'objet d'un endormissement très passager (à 1h du matin, c'est vraisemblable ! J'ai moi-même connu cela en pleine journée !) - parfois, l'esprit déconnecte momentanément parce qu'il s'accorde une petite pause qui n'était pas prévue au programme du conscient. S'il est vrai que cela pourrait aussi être mis à profit par une entité malfaisante dans le cadre d'une possession (incorporation involontaire), nous ne pensons pas que ce soit le cas car cela ne répond pas au processus classique dans son descriptif. Nous l'avons dit, l'impression squelettique n'est pas décrite, les sensations n'appartiennent pas au même registre. Il y a donc discordance entre l'objectif supposé et évoqué et la réalité des choses qui peuvent pourtant elles-mêmes parfois être considérées comme subjectives. En fait, seule l'expérience permet d'apprécier la différence et il est bien difficile de la traduire par des mots. Malgré cette difficulté flagrante, toutes les personnes réellement concernées ont recours à un vocabulaire typique qui, bien que forcément approximatif est également très fidèle et caractéristique. Ce n'est pas ce que l'on retrouve dans le récit de Mme Simon.
Force incroyable de D. Il faudrait pouvoir en faire la démonstration. Nous ne nous permettons pas d'en douter. Mais nous pensons plutôt ici à un phénomène d'hystérie passager, ce genre de trouble provoquant parfois (c'est bien connu aussi) des comportements hors du commun, sans qu'il ne soit pour autant question de surnaturel. Nous avons connu une personne qui, pourtant sous l'effet de nombreux somnifères, n'a pu être maîtrisée que par HUIT hommes robustes ! Un hyperkinétique (ce n'est pas le cas ici) rencontré dans un bus, faisait le kangourou entre les rangées de banquettes. Il a fallu 6 policiers et 3 contrôleurs pour l'arraisonner, non sans qu'il ne parvienne malgré tout à forcer une porte ! Citons encore cet exemple d'une dame fluette qui, sous le coup de l'émotion de voir sa fille en passe de se faire écraser par un tram à Bruxelles, a très temporairement soulevé le tram pour éviter l'accident...
L'enfant qui voit des "méchants-méchants" et des "méchants-gentils" à la cave. Jadis, il y avait souvent des parents qui, pour calmer leurs enfants, leur faisaient peur en parlant du méchant loup qu'il y avait à la cave... Parfois, il s'agissait d'autres sortes de monstres. Ah ! Il y avait aussi le père fouettard et le grand Saint Nicolas... Soyons sérieux, beaucoup d'enfants ont peur du noir et de certains endroits tels que la cave en raison d'un certain contexte. Nous ne pouvons pas le confirmer ici, bien sûr. Mais cela nous semble l'hypothèse la plus plausible.
Attouchements et coups de nature sexuelle : bien que cela n'ait pas été relaté dans le compte rendu de notre investigation, nous nous rappelons que la copine de D. en a fait état. Elle ne croyait initialement pas du tout au paranormal avant de connaître la famille Simon. Bon ! Évidemment, nous n'avons pas pu nous rendre compte par nous-mêmes, pour des raisons évidentes. Bien que la solution semble simpliste, nous avons aussi remarqué de sa part une volonté de convaincre à tout prix qui nous a paru suspecte, c'était en rapport avec les taches de sang. Cela nous paraît donc toujours aussi suspect, subjectif et, en tous cas, invérifiable tout comme le coup de poing porté au petit garçon par une "force mystérieuse". Restons donc dans le domaine du subjectif et disons que si une entité capable de faire cela avait été présente en ces lieux, il est certain que je l'aurais détectée et très probablement aussi mes collègues. Il s'agit là d'une question d'expérience et de sensibilité. Dans le cas où cette entité ne serait pas présente en permanence, il est non moins certain que j'en aurais détecté les traces résiduelles. Il n'y a rien eu de tout cela, ni de mon propre chef, ni de celui des autres membres de l'investigation, ni même à l'aide des pendules ou de tout autre instrument de mesure.
Lueurs colorées dans la chambre des parents : simples phénomènes lumineux naturels dus aux appareillages voisins, au voisinage lui-même. Extrapolation ou exagération dues à une hypersensibilité ou à une parano.
Déplacements du GSM : simple confusion dans l'emplacement initial faisant croire à un déplacement. Nous n'avons en tous cas rien remarqué de ce genre.
Fréquence des phénomènes : la maison nous avait été présentée comme présentant une hantise quasi permanente, des phénomènes récurrents et quotidiens, "rares étant les moments de tranquillité". Il faut donc croire que nous ne sommes pas venus au bon moment pour l'observation des faits puisque strictement rien ne s'est passé en dépit d'une présence d'environ quatre heures sur les lieux, à cheval entre le lever et le coucher du soleil. Nous n'ignorons pas que telle investigation pouvait justifier une présence plus longue sur place (certaines investigations portées à notre connaissance ont duré plusieurs jours, avec une équipe nantie du même nombre d'enquêteurs, un matériel sensiblement égal... mais aussi le même résultat. Absolument négatif). Il ne faut pas perdre de vue que la maison était ici occupée et que chaque membre devait poursuivre ses activités extérieures, professionnelles notamment. Nous ne pouvions pas imposer notre présence de manière exagérée. Nous nous basons ci aussi sur le témoignage du père qui nous a bien fait comprendre qu'il n'avait, pour sa part, strictement JAMAIS rien observé, mais sur un minimum de 20 ans de présence dans la maison ! Nous ne pouvions évidemment pas rester aussi longtemps...
Les horloges : comment peut-on raisonnablement observer la stricte simultanéité de la remise en fonction exceptionnelle de deux horloges arrêtées situées dans deux pièces différentes ? Si ce témoignage devait s'avérer exact, il s'agirait effectivement d'une bizarrerie. Mais y a-t-il pour cela une raison d'alerter une équipe du CERPI en prétendant que la maison est hantée ? Il s'agit évidemment d'un élément parmi tant d'autres, qui peut ajouter à l'angoisse des témoins. Personnellement, j'ai (désormais : j'avais.) une épouse qui ne supporte aucune montre : elles s'arrêtent systématiquement au bout d'un certain temps, relativement court. Il est même arrivé que les aiguilles se mettent à tourner à l'envers (c'est du vécu!!!) Il doit s'agir d'un phénomène de magnétisme ou similaire, ce que corrobore la boussole et sous-tend la présence des deux usines de matériaux métalliques.
Sensations de présence, déplacements de zones d'ombres : outre que le témoignage puisse être très subjectif, nous n'avons rien remarqué par nous-mêmes. Insistons une fois encore sur le point que quatre personnes éminemment sensitives rendues sur place n'ont strictement rien ressenti. Certaines d'entre elles ont d'ailleurs déjà pu ressentir les problèmes de personnes situées à plus de 1000 km de distance et même davantage et élucider leur problème, cela semble donc clair. Des zones d'ombre momentanées peuvent s'expliquer par beaucoup de phénomènes typiquement naturels (quoique spectaculaires) tels des migrations d'oiseaux.
Notre verdict relatant l'absence d'une hantise pour cette maison paraîtra sans doute hâtif à certains. On pourra dire que nous n'avons pas tout observé, que toutes les questions n'ont pas été posées, que tout n'a pas été expliqué, bref : que tout n'a pas été fait. Les habitants seront peut-être déçus de notre conclusion. Nous pensons au contraire avoir très bien englobé le problème même s'il est vrai qu'il subsiste des zones d'ombre et nous sommes prêts à rouvrir le dossier si un élément nouveau venait à surgir qui remette cette première conclusion en cause. Par exemple, que se manifeste donc un témoin oculaire. Il n'y en avait aucun. Il y avait au contraire un témoin attestant que tout se passait normalement dans cette maison, dans le cas même décrit comme relevant de la hantise ! Il y avait surtout un habitant de la maison pour remettre toute la hantise supposée en question. Notre équipe hautement professionnelle en la matière n'a strictement rien observé ni ressenti en dépit de tous les moyens mis en œuvre. Nous estimons donc justifié de conclure comme nous l'avons fait. Une fois encore, notre rôle ne réside pas dans le fait de voir des fantômes là où il n'y en a pas, mais de relater la réalité des faits observables, si possible de les apprécier, les qualifier et les quantifier, les mesurer, etc. Nous l'avons fait à plusieurs niveaux en incluant les niveaux moins rationnels et donc en se plaçant dans une optique parallèle à celle des occupants.
Il ne serait pas honnête de notre part d'attester de la réalité de la hantise de la maison dans pareil cas. Du moins jusqu'à preuve du contraire.