Centre d'Etudes et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

 

Camille Flammarion n'est pas infaillible...

Tout bon membre du CERPI se doit de posséder dans sa bibliothèque : bien sûr, les ouvrages astronomiques de ce grand Français, mais aussi les œuvres consacrées aux choses de la parapsychologie.  Par exemple : "La mort et son mystère" , "les maisons hantées", "les forces naturelles inconnues".

En 1990, un grand ami, bâtisseur de deux charmants petits théâtres, décéda. C'était Mr G. Simon.  Son épouse m'offrit alors beaucoup d'outillage, mais aussi un grand nombre de livres de parapsychologie.  Bien sûr, des ouvrages de Camille Flammarion et bien d'autres volumes forts intéressants d'illustres chercheurs.  Mais il y avait aussi un petit livre, bien pauvre, bien peu luxueux.  Son titre : "Les morts vivent-ils ?" 
Il s'agit d'un ouvrage de Paul Heuzé.
En lisant ce livre, je découvris un passage consacré à un récit qui m'a étonné.  Je décidai alors d'entamer des recherches afin de découvrir une éventuelle erreur de Camille Flammarion.

Avant toute chose, sachez qu'il existe deux éditions de "La mort et son mystère."  Celle de 1923, constituée par trois volumes, aux éditions Ernest Flammarion. (Il faut consulter le volume N° 2 à la page 231.)  Cette édition est super complète, c'est la meilleure.  Mais aux éditions "J'ai lu -L'aventure mystérieuse", on fit, vers 1977, une réédition abrégée de la première édition.  Oui, hélas, elle est moins bonne car, même dans le texte litigieux de C. Flammarion, il y a une coupure, qui cependant n'est pas bien grave. Pour la deuxième édition, consultez le premier volume, qui porte au bas de son dos, le N°A 310.  Recherchez la page 333 et entamez la lecture.

Etonné de ce curieux récit, Paul Heuzé décida de faire une enquête.  Et donc, après la parution des trois volumes de C. Flammarion, il se rendit en personne au GRAND HOTEL afin de se renseigner au sujet d'une chute d'ascenseur, à laquelle échappa de justesse l'ambassadeur d'Angleterre : Lord Dufferin.
Personne ne se souvenait de cette catastrophe !... Sauf un ancien membre du personnel qui prétendit avoir vécu cet horrible accident en 1878.  Oui, il affirmait qu'une jeune mariée mit en marche elle même l'ascenseur qui tomba alors d'une vingtaine de mètres de hauteur et se tua hélas.

J'entamai moi aussi des recherches, dans ma collection du prestigieux hebdomadaire français : L'ILLUSTRATION pour l'année 1878.  Les deux semestres furent feuilletés, page après page.  Et là, j'ai vu de très belles gravures sur bois, mais aussi une machine fort étonnante, mais si simple, qui est l'oeuvre d'un bricoleur de génie : Mr Thomas Edison, qui vient d'inventer une machine qui enregistre et restitue la voix humaine.  Cet appareil se nomme le PHONOGRAPHE.

Mais hélas je ne trouvai pas la moindre trace de la chute vertigineuse d'un ascenseur.

Je décidai alors d'employer mon ordinateur en consultant Google.  Et là, après force  recherches, je découvris qu'il y eut bien une catastrophe d'ascenseur, au GRAND HOTEL, le dimanche 24 février 1878.  Une pièce mécanique, en fonte d'acier se brisa, ce qui provoqua la chute de l'ascenseur.  Dans la contestation de Paul Heuzé, il y a malgré tout une erreur quant au nombre des victimes.  Oui, il y eut bel et bien trois morts.  C'est à dire le conducteur à la manœuvre âgé de 27 ans, un inspecteur de l'hôtel, mais aussi une Dame Allemande, appartenant à la haute noblesse : la Baronne Schack âgée de 56 ans.

Quant à Lord Dufferin, il était bien ambassadeur en 1878, mais en partie au Canada et ensuite à St Petersburg.  Il était âgé à cette époque de 52 ans.  Cependant, il fut ambassadeur d'Angleterre à Paris de 1892 à 1896.  Il n'était donc pas présent au GRAND HOTEL le 24 février 1878.

Mais pourquoi une telle erreur de la part de Camille Flammarion ?  Mais tout simplement parce qu'il s'agit d'un témoignage de deuxième et peut-être même de troisième main, provenant d'un ami de la famille Flammarion (Mr de Maratray) qui est un homme fort distingué, respectable.  Mais hélas, son témoignage n'est pas valable.
Oui, il s'agit vraiment d'une erreur causée par un mauvais récit non conforme à la réalité des faits.

Et maintenant chers amis des mystères, partez à la recherche de cette curieuse histoire !

Sources : P. Heuzé : Les morts vivent-ils ? (La renaissance du livre.) vers 1923
Le FIGARO N° 56 du 25 février 1878 page 2
La mort et son mystère C. Flammarion (édité en 1923 ou 1977)

Au revoir chers amis et avec toute ma cordialité

Oncle Edmond.