Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Les incubes et les succubes

Depuis la plus lointaine antiquité, l'être humain prétend pouvoir avoir des relations intimes avec des esprits. Par relations intimes, nous entendons non seulement des communications et incorporations mais également des rapports charnels, des relations sexuelles quoi ! Voilà qui vous semblera peut-être aller trop loin, être trop fort de café, dur à avaler, et pourtant...
Pourtant, en étudiant ce sujet, nous sommes allés de surprises en surprises et il faut bien dire qu'il y a de quoi revoir sa copie si l'on est par trop sceptique. La première surprise en l'occurrence, mais il a fallu du temps pour que cela se sache (et pour cause !) cela a été d'apprendre que notre groupement comportait en ses rangs des personnes ayant vécu ce genre d'expérience pour le moins curieuse, parfois très troublante, voire traumatisante. (cf : viol diabolique - paralysie du sommeil)
C'est que, en fait, il y a beaucoup de points à dégager de cette histoire. En effet, les relations en question pourraient parfaitement être désirées et obtenues, notamment au moyen de rituels magiques (dont nous détenons les formules) mais elles peuvent aussi être provoquées unilatéralement par les esprits en question. Dès lors, le mot "incorporation" devient un très mauvais jeu de mots et les personnes qui en ont été victimes parlent tout simplement de viol. Là, les choses sont évidemment beaucoup moins agréables !

Faut-il le dire, les personnes en question sont bien connues de notre staff et réputées pour la valeur de leurs témoignages. Elles n'ont pas l'habitude de fabuler et nous pouvons les qualifier de "personnes haut dessus de tout soupçon". N'empêche, voilà le genre d'histoire qui reste difficile à croire. Mais, nous le savons, ces personnes sont aussi parfaitement équilibrées. D'autre part, il y a dans ce genre de récit une difficulté évidente d'exposer les choses telles qu'elles sont - en raison de la pudeur notamment - qu'il est difficile d'imiter, de jouer la comédie.
En consultant nombre de sites Web et de forums, nous avons constaté que ce genre de témoignage est loin d'être isolé. Les cas sont nombreux et émanent également de personnes qui ont au moins l'accent de la vérité. Ces cas troublants ont d'ailleurs amené d'autres surprises que nous verrons plus loin.

Or donc, certains esprits, très probablement de type démons primaires, auraient occasionnellement (et parfois régulièrement) des relations sexuelles (consenties ou pas) avec des êtres humains. Si l'on consulte l'étymologie, on voit que le mot "incube" signifie "celui qui se couche dessus" et que le mot "succube" évoque "le partenaire qui se couche en dessous", une façon imagée de parler d'un individu de sexe masculin ou de sexe féminin (ou ayant un comportement sexuel de type masculin ou féminin). Si on ouvre le volet des superstitions, on voit aussi que le Diable pourrait se transformer alternativement en incube puis en succube de manière à récolter la semence nécessaire à une procréation. Certains vont plus loin en émettant l'idée que ce genre de manœuvre aurait déjà eu lieu et aurait donné naissance à l'Antéchrist. C'est en tous cas l'idée qui avait été reprise dans "Rosemary's baby", le livre bien connu dont un excellent film fut également tiré pour devenir un classique du film d'épouvante. Il est facile, dans toute cette affaire, de faire la liaison avec les sabbats des sorcières et les messes noires. Mais ne nous dispersons pas ! Pour en revenir aux superstitions, disons aussi que l'accouplement avec un incube est supposé pouvoir générer un vampire, principalement si la femme est rousse. Du moins est-ce ce que l'on dit... Cependant, dans notre optique, les vampires n'existent pas, du moins comme on le voit au cinéma !

C'est qu'il y a bien sûr une explication scientifique à ce genre de choses. Du moins existe t'il une théorie assez vraisemblable pour expliquer au moins une bonne partie des phénomènes sans porter atteinte à l'authenticité des témoignages ni la crédibilité des personnes. Il se fait que certains troubles du sommeil peuvent aboutir à des fantasmagories assez semblables. Une fois l'individu arrivé entre le stade du sommeil profond et l'éveil, soit alors qu'il n'est plus vraiment éveillé mais qu'il ne dort pas encore réellement non plus, le cerveau peut se permettre certaines fantaisies et projeter certaines visions qui paraissent aussi concrètes que la réalité. Il s'agit de la paralysie du sommeil que nous étudierons plus en détails dans nos pages. Pour couronner le tout, l'apnée du sommeil peut également apporter son grain de sel, sans oublier bien sûr l'aspect psychologique de la question ou d'autres facteurs qu'il serait trop long d'exposer ici. En effet, sans le savoir souvent, bien des gens se réveillent plus ou moins souvent pendant leur "sommeil", victimes de ces apnées, c'est-à-dire de courtes périodes pendant lesquelles la respiration s'arrête pour redémarrer fort heureusement mais en provoquant au passage une sensation plus ou moins désagréable. (NDLR : il y a ici confusion ou assimilation abusive ou hâtive à ce niveau,entre apnées du sommeil et paralysie du sommeil.  Il convient de mieux faire la distinction à ce sujet.  les apnées du sommeil (SAOS) provoquent effectivement des micro réveils.  En tant que tels, ces micro réveils sont donc susceptibles d'entraîner des phénomènes hypnagogiques ou hypnopompiques dont la paralysie du sommeil.  Cependant, compte tenu de la rapidité et la durée des micro réveils, la période de transition dans un sens ou dans l'autre tend à exclure la paralysie du sommeil.  MAIS, la fatigue provoquée par les apnées est tout à fait susceptible de provoquer à plus ou moins long terme des endormissements qui, eux,peuvent être accompagnées de phénomènes de paralysie du sommeil) Il peut notamment s'agir de sensations d'oppression au niveau de la poitrine, la cage thoracique, qui s'apparentent effectivement au poids qu'une personne pourrait ressentir lors d'une relation sexuelle avec un partenaire peu attentif ou s'abandonnant. La simultanéité des deux phénomènes, l'impossibilité dans laquelle l'individu se trouve de sortir de son état de torpeur et la sensation d'être donc opprimé par une force irrésistible fait immanquablement penser à quelque sorcellerie dont la personne serait victime. Si l'on ajoute à toute cette symptomatologie un éventuel spasme de l'anus, toutes les conditions sont réunies pour donner la saisissante impression d'avoir été violé dans son sommeil par quelque entité malfaisante.

Voilà qui serait donc rassurant, tout cela ne serait que pure imagination et dicté par un mécanisme encore mal connu du sommeil doublé de quelques difficultés respiratoires... Seulement voilà aussi, il y a un hic !
Le hic c'est que parmi les témoignages, on en trouve qui relatent des ébats parfaitement consentis, avec le conjoint officiel, parfaitement reconnu également. Sauf que ce dernier, au moment même, se trouve à l'autre bout de la planète, en voyage d'affaires. Sauf que cette dame qui, restée au pays, évoque son expérience en précisant avoir fait l'amour avec son mari après que celui-ci lui soit apparu dans la chambre, alors que toutes les portes étaient fermées, un peu comme s'il s'était matérialisé plutôt que présenté. Il s'agissait d'abord d'une simple forme indistincte dans la pénombre, puis les choses se sont précisées et l'apparition est devenue tangible. Les choses se sont ensuite passées exactement comme à l'accoutumée : le mari a retiré ses vêtements, la manière de procéder était exactement la même, bref nous n'entrerons pas dans les détails, la similitude était parfaite. Sauf que cela ne pouvait pas être puisque des milliers de kilomètres les séparaient indubitablement. Et sauf qu'au moment même où se déroulait ce phénomène, le mari portait bien les vêtements décrits par son épouse. Petite précision : il s'agissait de vêtements achetés sur place et que l'épouse ne pouvait donc pas connaître ! Et une dernière précision pour la route : les témoins dont il est ici question (et qui ne font pas partie de notre staff ceux-là) sont tous deux médecins, hyper-rationalistes et sceptiques, absolument réfractaires au surnaturel...

Dans les premiers temps de l'Église, les incubes et les succubes étaient donc déjà connus de longue date pour leurs agissements typiquement sexuels. L'on ne s'en souciait guère puisque cela ne portait pas à conséquence et qu'à condition d'être consentie ce genre de relation était plutôt agréable. Quant aux autres relations, celles qui n'étaient pas consenties, les gens avaient très peu envie d'en parler... Comme dans bien des cas, la même Église crut bon de remettre de l'ordre dans tout cela, sans doute pour asseoir son autorité et son pouvoir, et décida que les entités en question étaient des démons et que les relations avec de tels partenaires étaient évidemment illicites, consenties ou pas. Elle ne fournissait toutefois pas de recette ni de mode d'emploi pour éviter pareille mésaventure ! Mais les siècles passèrent et en dépit de l'Église, les témoignages continuèrent d'affluer, en cachette pendant longtemps, puis de manière un peu plus ouverte au fur et à mesure que les choses évoluaient. La littérature (et le cinéma comme nous l'avons vu) se sont emparés de l'idée et en firent grand cas avant que ces choses ne soient à nouveau occultées par les auteurs et les maisons d'éditions. Étrange ! Pourquoi tuer la poule aux œufs d’or ?

Mais que pense le CERPI de tout cela ? A part qu'il s'agit d'une question embarrassante, naturellement.
Hé bien, comme d'habitude, notre esprit scientifique tend à rejoindre l'opinion médicale évoquée par les troubles du sommeil que nous avons cités. Sur un plan purement zététique, le témoignage des médecins devrait présenter des sources (malheureusement, comme de bien entendu ces personnes réclament l'anonymat) et être pleinement confirmé avant d'être seulement pris en considération, ils devraient aussi être corroborés par d'autres témoignages du même type. Cependant, il faut ici souligner la difficulté de pareille entreprise. En effet, même dans la vie réelle, même lorsque les choses sont clairement établies, combien de femmes violées ne relatent jamais les faits, tout simplement parce qu'elles ont honte, qu'elles se sentent coupables, etc. Combien d'enquêtes ne peuvent être menées à bien tout simplement parce que l'un des premiers réflexes d'une femme violée, se sentant irrémédiablement salie, est de se laver à grandes eaux, faisant disparaître du même coup de précieuses traces potentiellement exploitables ? Dans le cas d'un viol par un esprit, qui courrait le risque du ridicule en racontant pareille affaire tout en sachant qu'il serait impossible de le prouver et encore moins d'obtenir réparation du préjudice ? Assurément pas grand monde !

Dans la même optique, il nous faut ici faire une parenthèse importante concernant le milieu psychiatrique. Elle est importante dans le cadre d'une affaire indirectement traitée par le CERPI et pour laquelle nous ne pouvons donner aucune référence pour des raisons évidentes de confidentialité. Ainsi, il peut arriver que des personnes soient internées parce qu'elles présentent des désordres mentaux relativement graves. Ce genre de cas peut notamment se présenter alors que la personne concernée se croit aux prises avec des influences surnaturelles. Mais le monde scientifique rejette bien évidemment cette possibilité et, avec lui, les médecins qui s'occupent de pareils cas.
Si un patient est jugé "en mauvaise posture mentale", n'importe quelle personne mal intentionnée et soucieuse de son impunité pourrait jouer sur la déficience mentale de sa victime pour la violer. Qui croira son témoignage si ce même patient se croit aussi exploité par des extraterrestres, des mygales bleues ou des vers géants ? Un parapsychologue, un confident pourra quant à lui s'imaginer que son interlocuteur aurait fait les frais d'un incube alors qu'il a fait ceux d'une personne bien en chair et en os. Cependant, le contraire est également vrai et, là, les choses peuvent aller très loin dans le contexte démonologique. Les choses deviennent en effet très embrouillées, les deux possibilités restent de mise simultanément (patient violé par un maraudeur, un compagnon de chambre, etc. et par un incube) Or, comme nous le verrons plus loin, l'homosexualité même latente et, forcément, les relations homosexuelles, constituent une porte ouverte aux démons (Nous ne faisons pas ici une critique quelconque sur les homosexuels, nous n'envisageons les choses que sur un plan strictement démonologique) et, en allant plus loin encore, le traumatisme causé par un viol (homosexuel ou non, par une personne réelle ou une entité surnaturelle) est tout à fait de nature à aggraver les désordres mentaux. Nous sommes là dans un nœud de vipères, un cercle vicieux abominable ! Il y moyen de compliquer ce point pratiquement à l'infini puisque l'individu (nous n'en savons rien, il s'agit d'une simple hypothèse) éventuellement homosexuel (ou d'homosexualité latente) pourrait prendre goût à ce genre de relations, et d'autant plus s'il s'agit d'un incube bien intentionné a priori, même si ses desseins ultimes sont beaucoup moins avouables, contribuer à rechercher lui-même la réitération du processus. Dans ce cas, il ne s'agirait plus d'une porte ouverte, mais bien d'un appel clair, même s'il émane d'une personne mentalement perturbée. Travaillant dès lors à l'encontre de ses propres intérêts mais attiré dans une spirale infernale (c'est le cas de le dire), le patient peut alors participer malgré lui à certains points des pratiques magiques supposées pouvoir entraîner des relations sexuelles avec des incubes... En finalité, sans avoir réellement fait quoi que ce soit de mal, peut-être interné abusivement sur base de confusions inhérentes à des spécialistes "trop spécialisés et exclusifs" qui n'auront pu voir que des phénomènes médicaux (mentaux, psychologiques) là où se trouvait un substrat du domaine occulte (lequel leur échappe bien évidemment) le patient va de Charybde en Scylla sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit et encore moins y voir clair. Les démons, si c'est bien d'eux dont il s'agit, peuvent agir à leur aise. Qui ira donc les contrarier et les empêcher de nuire, d'autant qu'ils agissent finalement à la requête (involontaire) du principal intéressé, complètement berné...

Mais restons-en là avec cette affaire et revenons-en à notre sujet et à la question ici débattue. Sur le plan parapsychologique, si on débarrasse le sujet de ses superstitions dénuées de tout fondement (les vampires n'existent pas, les rousses ne sont pas plus malfaisantes que les autres - pas plus que les blondes ne sont plus idiotes que les autres d'ailleurs), on peut avancer que puisque les démons existent bel et bien (et ne constituent pas seulement une allégorie ou une vue de l'esprit), il n'y a aucune raison pour que les incubes et les succubes n'existent pas. Voilà le type même de référence circulaire qui fera bondir les zététiciens, nous en sommes conscients !) l'affaire est d'ailleurs même plutôt logique. On a longtemps débattu du sexe des anges pour en arriver à la conclusion qu'ils étaient asexués. Bon ! Qu'un esprit primaire puisse donc être alternativement mâle ou femelle n'entre donc pas en contradiction. Qu'un démon primaire ait un intérêt tout particulier pour les choses du sexe semble une évidence, nous avons déjà évoqué le sujet) et on ne voit donc pas pourquoi il se limiterait aux possibilités exclusivement masculines ou féminines, il serait plus compréhensible qu'il veuille s'arroger les deux types de jouissances et si, par le fait même, il peut mener sa mission de destruction, de division, de lutte contre les principes divins à bien, n'est-ce pas joindre l'utile à l'agréable ?

Mais que dire de ces magiciens ou sorciers (sorcières) en herbe, pratiquants de la magie noire, etc. qui se vantent de pouvoir provoquer ce genre de relations à volonté ?
Il faut ici faire très attention à ne pas mélanger les torchons et les serviettes ! Les formules supposées permettre d'arriver à de tels résultats n'ont pas été éprouvées par nos soins (et puis quoi encore ?) mais il est facile de comprendre, en lisant les textes qui s'y rapportent, qu'on laisse une grande part à l'imagination, au travail en solitaire, au rêve, aux projections mentales. Que ce genre de choses soient potentiellement dangereuses, voire très dangereuses, nous n'en disconvenons nullement (nous le confirmerions plutôt puisqu'il y a parallèlement une évocation des esprits et même d'esprits directement catalogués comme malfaisants !) quant à prétendre que cela fonctionne automatiquement, à chaque fois, il y a une marge que nous n'oserions franchir. Somme toute, les choses se passent un peu comme dans la vie courante. Tout le monde n'est pas Don Juan et la "drague", même celle des esprits, ne fonctionne pas à tous les coups. Les démons ont, eux aussi, leurs préférences, peut-être leurs canons de beauté ainsi que des impératifs qui leur sont propres. De même que le meilleur médium au monde ne peut pas prétendre - au risque de passer pour un vulgaire charlatan - pouvoir entrer en communication avec un esprit précis au moment même où il le désire et à tous les coups, de même personne ne peut garantir l'aboutissement de rituels d'appels aux incubes (ou aux succubes). Ce serait trop facile.

Dans nos pages suivantes, outre les portes ouvertes aux démons, nous verrons ce qu'il en est des relations avec les incubes et les succubes dans d'autres civilisations et sous chamanisme, ainsi que l'intervention éventuelle d'animaux. Mais avant d'aller plus loin, il faut signaler, pour être complets dans les présents propos, qu'il existe de nombreuses possibilités de conséquences aux unions avec ces types de démons. Cela varie énormément en fonction des cas et cela peut aller de rien à la mort (il ne se passe strictement rien ou bien la personne concernée est irrémédiablement vouée au décès). L'enfant ainsi né peut être invisible (dans le cas d'un accouplement entre un humain et un succube) ou être matériel, physique, vivable ou non, présenter des stigmates ou pas, des pouvoirs ou en être dépourvu. Nous étudierons donc tout cela plus loin mais il est bon de retenir que l'engendrement se fait rarement de la manière classique que nous connaissons. Disons que la méthode générale (qui souffre donc des exceptions) réside dans le transfert de la semence au cours de deux rapports successifs (parfois assez éloignés en fonction des circonstances favorables ou défavorables aux démons) entre d'une part une entité démoniaque de type incube-succube et un humain et d'autre part ce même démon ayant changé de sexe et un humain (une humaine).
On retrouve donc ici le mode opératoire conféré initialement au diable lui-même.

Suite (Les incubes et les succubes par rapport à la paralysie du sommeil) -
sommaire - accueil - haut