Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Morax


Préambule : "Mortel Sabbat"

Récemment, nous vous avions entretenu de deux ouvrages de Douglas Preston : Credo" et "Le projet K", qui, mentionnons-le bien : sont des romans (et non des études scientifiques, par exemple !) Ces lectures nous ont plu - bien qu'elles n'interviennent qu'à titre tout à fait accessoire, si bien que nous avons testé un autre titre de la collection, à savoir "Mortel Sabbat", co-écrit avec Lincoln Child, donc.
Il nous faudra ici bien faire la distinction entre deux points très différents : d'une part l'enquête policière de l'inspecteur Pendergast, du FBI, accompagné de son assistante Constance, guindés comme pas trois (puisqu'ils sont deux !), semblant toujours nager dans l'opulence et dégoulinant de fric - tout cela relevant bien sûr du roman et donc de l'invention pure et simple et puis... les sorcières !
On nous rétorquera bien sûr que la présence de sorcières était très prévisible dans un livre intitulé "Mortel sabbat". Ce n'était donc évidemment pas là que résidaient nos interrogations. Mais nous y reviendrons plus loin, puisque - dans l'immédiat, il est question du livre. Voyons-en donc la 4è de couverture...

4È DE COUVERTURE

Aloysius Pendergast est contacté par un sculpteur à qui on a volé une collection de vins rares. Il se rend à Exmouth, petit village de pêcheurs situé au nord de Salem, dans le Massachusetts. Peu après son arrivée, un historien enquêtant sur le naufrage d'un navire à la fin du XIXè siècle est assassiné. Son corps mutilé, couvert de symboles sataniques, est retrouvé dans des marécages hantés par une bête humaine. Puis c'est au tour du notaire local de subir le même sort...
Au milieu des sabbats d'adorateurs de Lucifer et du démon Morax, Pendergast ne risque-t-il pas d'être pris dans un piège mortel ?
Lincoln Child, éditeur à New York, a écrit de nombreux thrillers à quatre mains avec Douglas Preston, dont Descente en enfer, Tempête blanche et Labyrinthe fatal. Noir sanctuaire, la nouvelle enquête de l'inspecteur Pendergast, est parue aux Editions de l'Archipel.

NOTRE AVIS

Pour tout vous dire, nous n'aimons pas le style de Pendergast, ni celui de son assistante Constance d'ailleurs, trop pompeux, trop "richard provocant et provocateur". On a presque envie de lui mettre une paire de baffes ! Pourtant l'intrigue est bien menée, au même titre que l'enquête policière, laquelle ne manque pas d'entretenir le suspense, les surprises et les contre-pieds.
Nous ne spoilerons pas l'histoire. Sachez cependant qu'avec toute la réserve qu'il se doit lorsque l'on à affaire avec un roman, le développement de cette enquête nous a surpris dans l'un de ses détails, parce que ce dernier entrait curieusement en résonance avec l'une de nos enquêtes. Oh ! Bien sûr : au début, nous n'y avons prêté qu'une attention très modérée puisque, justement, on évoluait aux confins des méandres prolixes de l'imaginaire écrivain et puis, notre curiosité insatiable aidant, nous avons pris quelques renseignements et c'est là que nous avons déniché certaines contradictions apparentes. Des contradictions presque trop "belles" pour être vraies connaissant le souci du détail des auteurs ainsi que de l'inspecteur mis en scène, que l'on compare un peu à un Sherlock Holmes moderne (sauf que Pendergast dépasserait le héros de Conan Doyle : l'élève dépasse le maître ! Une locution que nous avons déjà entendue, d'une personne qui nous est bien connue, en un autre endroit et en d'autres circonstances, quoi que...)
Quoi que, puisque l'intéressé était (vu qu'il est décédé entre temps, non sans avoir connu son propre Enfer, bien réel et bien terrestre celui-là !) très informé en matière de sorcellerie, notamment pour avoir enquêté sur l'une des facettes les plus glauques de l'affaire Dutroux, laquelle se dispersait dans les arcanes sataniques, aux portes du surnaturel et des sacrifices humains, alors que la gendarmerie piétinait dans de monstrueuses erreurs et de formidables confusions, il est vrai alimentées par des coïncidences remarquables.
Il faut pourtant sauter au moins deux étapes dans ce développement pour comprendre comment nous en sommes arrivés à pouvoir dialoguer de visu avec l'une des plus grandes autorités belges en la matière et personne ne s'étonnera que nous n'en dévoilions pas le nom. "En la matière", c'est-à-dire, donc, à propos de sorcellerie et de démonologie. Ces entretiens nous ont été éminemment profitables et nous ont permis d'avancer dans l'enquête alors en cours, laquelle procédait d'ailleurs par élimination.
Nous avons peut-être eu le tort d'accorder trop facilement notre confiance, à moins que nous ayons pêché par précipitation en excluant la totalité des démons envisageables dans le contexte donné. Nous verrons plus loin que ce n'est pas forcément vrai - mais les enquêteurs doivent tout imaginer, n'est-ce pas ? - c'est aussi parce que la description des spécificités de visualisations démoniaques ne permettait pas d'établir de lien de cause à effet. Nous resterons ici volontairement obscurs dans cette partie du site : mais il fallait aussi se douter d'une part qu'une sorcière, surtout de haut vol (sans jeu de mots...) pouvait éventuellement nous aiguiller vers une fausse piste ou pêcher par omission (volontaire en cas de complicité démoniaque, ce qui aurait été le comble de la dualité utilisée pour brouiller les pistes), ou tout simplement se tromper comme le commun des mortels, d'autre part que "la plus belle ruse du diable consiste à faire croire qu'il n'existe pas". Mais aussi, sans doute, de jouer sur les visualisations, afin de semer le trouble, de jeter de la poudre aux yeux et de fourvoyer les chercheurs. Un comportement tellement diabolique qu'on pourrait le croire... humain. Sauf qu'il s'agissait d'une affaire humaine aux apparences diaboliques !

Venons-en aux faits...

Rappelons tout d'abord que c'est la référence au livre de (Douglas) Preston et (Lincoln) Child, Mortel Sabbat, (Nous vous conseillons de lire préalablement cet article avant de poursuivre, pour une meilleure compréhension de la suite) qui nous a amenés à nous pencher sur la "personnalité" de Morax. Il faut noter à ce propos (et pour cause !) que notre passage en revue de toutes les entités démoniaques du dictionnaire (spécialisé) infernal ne nous avait pas permis d'établir un lien de cause à effet, ou plutôt un rapport quelconque, entre l'agent focal ou épicentre de notre enquête (qui a fait l'objet d'un livre...) et l'une de ces créatures que l'on suppose fort peu recommandables.
Mais, pour l'édification générale - et puisqu'on en parle - voyons quelle est la position "officielle" de ce document sur la question :

MORAX (OU MARAX OU FORAU)

Comte, Président et Capitaine des Enfers, il est Secrétaire d’État de Nebiros et Prince des démons familiers. Il commande 30 légions et dépend de Sargatanas.
(Fonctions magiques) : on le conjure principalement parce qu’il donne des démons familiers, mais il peut également provoquer des accidents, telles des chutes, des noyades, des embolies ; il s’occupe également des cataclysmes naturels. Mais il enseigne la vertu des herbes et des pierres, l’astronomie et les arts libéraux.
(Visualisations) : il apparaît sous la forme d’un taureau à tête humaine.
(Magie) : il faut expressément passer par Sargatanas ; ce démon n’est hélas guère persévérant, bien que très vindicatif ; il déteste les résistances à sa mission, et a tendance à renoncer, ce qui rend évidemment très dangereux le travail de magie, compte tenu du terrible Choc en Retour.

Commentaires premiers

Dans cette position, rien ne nous autorise effectivement à établir la moindre comparaison, le moindre rapport entre notre agent focal et ce démon. Nous étions donc autorisés, de plein droit, à l'éliminer des propositions (au final, d'ailleurs, nous allions les éliminer toutes, rappelez-vous, puisque nous avions même éliminé complètement le domaine du surnaturel !) Cela tenait notamment sur la description (en fait, la visualisation, c'est-à-dire la manière, l'apparence plutôt, sous laquelle se manifeste le démon en question. Pour être plus clairs encore, nous dirons qu'il n'était pas question d'apparition d'un démon quelconque qui aurait eu la forme d'un taureau à tête humaine. A ce propos, il faut signaler que nos petites recherches nous ont amenés à trouver l'image ci-contre.
Il s'agit de l'une des premières images que l'on obtient au prix d'une recherche simple dans un moteur. Peu importe sa provenance : première image, première erreur. Car, si vous êtes attentifs, vous aurez remarqué : "Il apparaît sous la forme d'un taureau à tête humaine".
L'erreur est évidente puisque l'on a - au contraire - une forme humaine à tête de taureau !
Prenons-le justement par les cornes pour signaler une petite bizarrerie, peut-être sans conséquences mais remarquons quand même, le sceptre porté par le démon en question, au sommet duquel on distingue ce qui pourrait être une planète avec son satellite, peut-être la terre avec sa lune, mais ne nous lançons pas dans ce qui ne serait que des spéculations...

Remarquons toutefois au passage que Morax est supposé être le secrétaire d'état de Nebiros. Ce n'est pas la position hiérarchique du démon qui étonne car, en démonologie, on est habitués à ce genre de choses, Morax est d'ailleurs réputé pour être à la fois Comte, Président et Capitaine des Enfers (en voilà encore un qui cumule les mandats !) On se demande bien quels sont les problèmes qui doivent se rencontrer lors de leurs réunions formelles avec une telle répartition des responsabilités mais laissons cela aux démons ! Car, en fait, ce qui nous fait tiquer, c'est la ressemblance entre Neurol. et Nibiru, cette planète hypothétique évoquée notamment dans la théorie des anciens astronautes. Bon ! Mais n'allons pas trop vite, de grâce ! Nous ne faisons pour l'instant que remarquer, constater, nous ne tirons aucune conclusion.
On apprend aussi que Morax commanderait les démons familiers. Nous renverrons donc nos lecteurs à cette définition, au même titre que tous les autres noms ici présents et, hélas, il faut s'attendre, avec les démons, à ce que cela nous mène loin (exactement comme dans notre politique d'ailleurs, laquelle a, quelquefois, aussi son côté diabolique !)
Dans les fonctions magiques, on constate de même que Morax s'occupe aussi d'astronomie, ce qui vient conforter notre précédente remarque. Passons sur le fait qu'il enseigne la vertu des plantes, mais rappelons tout de même que nous sommes (dans notre enquête) dans une région dont la vocation est clairement axée sur l'exploitation de ces herbes et que ces dernières ont d'ailleurs très probablement elles-mêmes été exploitées par les soi-disant sorcières de l'Inquisition (dont plusieurs furent réellement brûlées sur le bûcher, à Ellezelles, sous le règne d'Albert et Isabelle).
Morax exige apparemment de passer par un intermédiaire, nommé Sargatanas (nous irons voir aussi !), dont on verra tout de suite la ressemblance (peut-être abusive, méfions-nous des démons) avec "Satanas".

Jusqu'ici, nous en avons assez pour dire que, à tout le moins, ces détails auraient dû (ou auraient pu) être portés à notre connaissance. Mais, à décharge des intéressés, il est vrai que les ressemblances peuvent être fallacieuses, qu'il faut se méfier des apparences et que, à l'époque on ne voyait guère le rapport éventuel avec les éléments qui constituent autant d'allusions actuelles à nos hypothèses alternatives.
Mais revenons à notre visualisation dualiste : ce démon a-t-il finalement une apparence humaine avec une tête de taureau ou bien est-ce le contraire ? La photo ci-contre est à nouveau parlante.
Nous n'avons aucune idée de la bonne version. Mais par analogie dans les descriptions "in vivo", les témoignages factuels à notre disposition, bien que cela ne corresponde pas au dictionnaire officiel on est obligés de signaler le rapprochement bien plus évident (ne serait-ce qu'au niveau de la masse corporelle, que l'on peut exclure au profit d'une apparence plus humanoïde) avec le corps humain et la tête de taureau. Mais ce taureau ne va pas tarder à nous poser problème par la suite.
Hé oui, puisque - tant qu'on y est - il nous faut bien envisager la piste astronomique et zodiacale - dont les dates sont intéressantes (elles vont jusqu'au 21 mai ! Ce n'est pas innocent, nous le verrons plus loin dans notre étude) - qui, nous n'inventons rien, passe par Aldebaran et alpha Tauri. Mais cela passe par pas mal d'autres choses dont un article de Wikipédia - qui évoque aussi les Pléiades. Cela fait donc aussi, si on veut, autant d'allusions à des références d'origines extraterrestres. Nous savons pertinemment que cela paraîtra pour le moins osé de notre part, mais nous rappelons une fois encore que nous ne faisons que constater sans tirer de conclusions.
Nous aurions pu en rester là, en nous contentant de pester sur cet ensemble de considérations irrationnelles qui, jusqu'ici, il est vrai, ne nous mènent apparemment pas bien loin (mais nous, nous connaissons déjà la finalité de tout ceci et c'est autre chose que de vous l'exposer !) Mais nous n'étions pas au bout de nos peines avec ce Morax !

En effet, au cours de notre lecture de Mortel Sabbat, nous découvrons les références aux fameuses inscriptions Tybane des sorcières de Salem, qui font partie de l'intrigue proposée par Preston & Child, lesquelles sont au nombre de trente-deux. On nous mâche la besogne en ne relevant que celles qui sont dignes d'intérêt (mais ne perdons pas de vue que les intérêts de Pendergast et de Constance ne sont pas forcément les mêmes que les nôtres. Très curieusement toutefois (et cela laisse pantois !) tant dans notre enquête que dans le roman il est question du vol d'une cave à vins ! C'est réellement une coïncidence surprenante car, dans le roman, Pendergast n'est pas du tout sensé s'intéresser à ce genre de cas : pour lui, c'est une banalité; il s'intéresse en effet surtout aux meurtres en série ! Nous sommes loin du compte dans notre enquête mais ce sont les accusations d'un journaliste, portant sur l'évêque exorciste - accusations apparemment non-fondées, qui évoquent la disparition des bouteilles de la cave à vins des propriétaires. Il est très étrange que, par spéculations infondées entrecroisées, on fasse finalement le trait d'union hypothétique avec des sorcières. Pendant ce temps-là et contre toute attente, l'un de nos protagonistes majeurs semble embrouiller lui aussi les pistes sur le plan démonologique. Il y a cette fois assez de mystères et de coïncidences pour que nous décidions d'examiner tout cela de plus près...
Or, précisément, les textes de Preston & Child dérangent !
En effet, on peut lire à propos de Forras (qu'il nous faudra aussi examiner...) :
Le trente et unième esprit est Forras. Il se présente sous la forme d’un puissant être masculin de forme presque humaine. Il est capable de transmettre aux hommes le secret des herbes médicinales et des poisons. Il enseigne l’art du droit dans toute sa complexité. Si telle est sa volonté, il possède le pouvoir d’accorder une longue vie aux humains, et d’empêcher que l’on détecte le mal chez eux.
Forras, sur lequel nous reviendrons donc, ne nous gêne que dans la mesure où l'on retrouve chez lui le même attrait pour les herbes médicinales (une coïncidence de plus ? Oui, bravo : vous avez trouvé !) ET parce que ce "zouave" aurait aussi la capacité d'empêcher que l'on détecte le mal chez eux (les humains). Il ne manquait plus que cela !
Or donc, à moins d'être très forts en démonologie (et nous pensions bien être solidement secondés sur ce point en l'occurrence), un démon lui-même aurait très bien pu occulter toute influence néfaste aux yeux des enquêteurs. Voilà qui nous fait à nouveau tiquer puisque nos spécialistes enrôlés pour la circonstance ne nous ont pas parlé ni de Morax, ni de Forras, ni de ce risque de brouillage de pistes, domaine dans lequel ils étaient plutôt supposés faire la lumière ! Et c'est pourtant bien ce qu'ils ont prétendu faire... un peu à la manière d'un cancérologue ou un oncologue qui omettrait la chimiothérapie. Nous n'allons toutefois pas les accabler pour autant, mais nous allons désormais surveiller étroitement le sujet. C'est d'ailleurs ce que nous nous empresserons de faire tout de suite avec vous en citant donc le comparse suivant, oui Morax, c'est bien vous suivez ! mais selon la version Preston & Child...
Morax est le tout-puissant prince des ténèbres. Lorsqu’il prend la forme d’un être, il arbore des dents de chien, une tête énorme semblable à celle d’un singe monstrueux, et une queue de diable ; d’une ruse parfaite, c’est un débauché qui s’accouple avec toutes les femmes qui lui plaisent ; il possède une soif ardente de sang humain et se repaît des viscères de ses victimes.
Alors là ! il nous faut en arriver à nos

Commentaires seconds

Lorsque Morax est affublé du titre de "tout-puissant prince des ténèbres", nous préférons relativiser en ne perdant pas de vue que la plupart des démons pêchent volontiers par orgueil et vantardise, c'est leur seconde nature, on ne les refera plus non plus, pas plus que nos gouvernements. Cela n'en fait pas pour autant le meilleur "copain" qui soit, comme on peut s'en douter.
La suite nous fait l'effet d'un uppercut à l'estomac : il arbore des dents de chien - (dans le témoignage, il était question d'une tête de loup portée à la ceinture - le loup est visuellement très proche du chien et l'on peut facilement confondre les dents d'un loup avec celles d'un chien (sauf peut-être s'il s'agit d'un Yorkshire...), une tête énorme semblable à celle d'un singe monstrueux - (C'est ici vraiment terrible car cette description, pourtant très éloignée du concept "officiel" du dictionnaire infernal, correspond parfaitement au témoignage du sujet épicentre ! Cela nous fait évidemment bondir !
On passe allègrement de la tête de taureau à la tête de singe. Mince alors ! Comment peut-on se tromper à ce point ? Le témoin, lui, dans tout son "délire" apparent, ne s'y est pas trompé !
Laissons de côté sa queue de diable qui ne se démarque pas dans ce contexte, relevons cependant sa "ruse parfaite" (Tu parles ! Cela a bien failli nous berner pour l'éternité !) et puis aussi le fait qu'il soit décrit comme un débauché qui s'accouple avec toutes les femmes qui lui plaisent... Triste constatation donc, face à un témoin qui considérait en effet son "adversaire" contre lequel il luttait bel et bien à un certain niveau et son "rival" sur le plan sexuel - hyper protégé par le puritanisme du patriarche rappelons-le encore, alors dans le même temps sa compagne se plaignait de palpations que l'on a tenté d'attribuer, en vain, à son compagnon.
Voilà qui, au moins sur le plan démonologique, remet potentiellement tout en cause !
Mais il y a une cerise sur le gâteau ! Mais avant de vous la livrer (sur cette page soyez tranquilles !), il nous faut encore rappeler que Preston et Child ne sont pas réputés pour raconter n'importe quoi. Ils sont au contraire supposés se documenter très intensément sur les points qu'ils abordent, question de vraisemblance, même s'il est entendu que l'on est dans le roman. L'un n'empêche pas l'autre. Or donc, à moins qu'il s'agisse d'une étrange lacune, une grave faiblesse rencontrée chez les auteurs, nous pouvons paradoxalement leur faire plus confiance qu'aux spécialistes que nous avons impliqués, du moins dans le cas précis toujours.
Et la cerise sur le gâteau, la voici... Dans le témoignage de l'épicentre et sa description de l'entité qu'il apercevait, on ne peut pas passer sous silence l'inscription laconique qu'il portait sur la poitrine. Il s'agissait en fait de la lettre "M". Nous qui avions tant cherché, dans le dictionnaire infernal - nous n'avions pas plus trouvé que l'évêque - pour la simple raison que les spécificités visuelles ne correspondaient pas. Cela ne pouvait pas être Moloch car l'affaire se serait alors très mal terminée, dans un bain de sang (ce qui n'a pas été le cas), c'était aussi invraisemblable sur le plan démonologique et historique, d'accord. Ce n'était pas non plus Morail ni Morel (un démon sévissant, paraît-il, dans certains restaurants... mais c'est de l'humour). Et pourtant, entre les deux il y avait bien, de façon manifeste et évidente MORAX. Le "M" de Morax, parbleu !
Et cela change tout ! Il nous faut désormais absolument explorer cette piste et revoir notre position, en la relativisant toutefois de la manière suivante, qui constitue une précision importante.
Dans l'immédiat, il n'est aucunement question de rejeter notre première hypothèse, qui demeure donc de vigueur. Nous n'allons pas céder à la tentation de remettre le couvert avec la possibilité d'une intervention surnaturelle à cause de ce que nous venons d'apprendre et sous prétexte qu'il y a bien eu exorcismes. Ce serait un risque majeur car il nous ramènerait à la case départ, celle qui court-circuiterait les possibilités scientifiques au nom des élucubrations démoniaques. Nous allons toutefois tenir compte de ces nouveaux éléments sans abandonner non plus l'aspect onirique basé sur les considérations de Jung, notamment à propos des archétypes. Tout ceci nous semble toujours parfaitement valable. Sauf que, entre temps, nous considérerons qu'il y a probablement bien eu une "pollution" dans les interprétations visuelles et nous devrons nous interroger quant à ce qui aurait pu les produire. Les soi-disant démons n'étaient pas forcément ce que l'on croit - ou ce que l'on cherche à nous faire croire. Il nous semble beaucoup plus opportun d'envisager la manœuvre très subtile et rusée qui a été mise en œuvre et les desseins ainsi poursuivis. Cela nous promet "bien du plaisir" et un massacre des petites cellules grises, pour reprendre l'expression du célèbre Hercule Poirot, un héros local belge, faut-il le rappeler, imaginé quant à lui non pas par Conan Doyle, mais bien par la grande Agatha Christie !

Cette présentation du démon Morax déborde évidemment de sa seule définition et s'inspire - hasard oblige - sur ce qui n'est qu'un roman mais particulièrement bien documenté. Ce dernier nous a donc permis de revoir notre copie dans une enquête devenue célèbre : celle d' Arc-Wattripont.