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Paradisio
Mon épouse et moi nous baladions donc tranquillement, ce jour là, dans les allées du parc. Le soleil était de la partie, la journée était des plus agréables. Comme des milliers d'autres visiteurs, nous admirions la végétation superbe et les animaux qui égayaient sans cesse notre visite. Ma femme s'occupait de conduire la poussette de notre fille Maylis alors que je tenais notre fils Jonathan par la main. Notre fille était encore bien trop petite pour apprécier la visite mais le petit, lui, y allait d'exclamations émerveillées dans toutes les directions, n'hésitant pas à montrer une cigogne du doigt, à se précipiter vers un casoar ou un toucan, restant pantois devant un lourd mammifère... Comme tant d'autres, nous y sommes allés de quelques photos, d'une pause pour nous sustenter, d'un arrêt pipi... Cela dit, il n'y avait ici rien, strictement rien qui pouvait évoquer ma curiosité en rapport avec le CERPI. Oh, bien sûr, avec un peu de chance, on peut y trouver des chauves souris, Jules Verne évoquera quelques aventures fantastiques, mais disons qu'il aurait fallu avoir une imagination débordante et même franchement excessive, débridée, pour faire du parc Paradisio un haut lieu du surnaturel. Et, à vrai dire, ce n'est pas non plus ce que je vais à présent vous révéler qui y changera grand chose dans un premier temps : Chemin faisant, certains points du décor éveillèrent mon attention. Je remarquai le gigantesque édifice central. Celui-ci était
certes délabré mais il me rappelait vaguement quelque chose. Je regardai encore tout autour de moi, commençant enfin à comprendre. La réalité se fit de plus en plus nette à chaque seconde. Le Paradisio, ce parc animalier que nous visitions aujourd'hui en toute quiétude et avec beaucoup de satisfaction d'ailleurs était érigé sur les ruines de cette fameuse abbaye où mes parents m'avaient jadis emmené et où je n'avais rien trouvé d'intéressant. Le décor avait notablement changé, bien sûr. Le changement était gigantesque même. Mais il n'y avait pas de doute. Nous étions bien sur les mêmes lieux où, jadis, près de quarante ans plus tôt, j'avais connu ce qui devait être ma première expérience médiumnique. Toutefois, ce n'était qu'une coïncidence, remarquable peut-être, mais rien de plus. Pas de quoi ameuter tout le quartier. Je ne savais pas que l'abbaye n'avait pas encore dit son dernier mot. Loin de là ! |