Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

La fameuse K7 (suite 2)


Lorsque nous allions enfin avoir notre interlocuteur en ligne (le gendarme qui avait filmé la fameuse K7 avec, théoriquement, ses phénomènes inexpliqués mis en évidence) nous sommes allés d'étonnement en étonnement, autant d'étonnements qui, en fait, n'étaient que des confirmations du pire scénario.

Extrait du livre "Le poltergeist d'Arc-Wattripont, scandale, vérité et désinformation" (Éditions Le Temps Présent - collection fonction psi)

La communication s'établit et l'enregistrement audio s'enclenche, l'interlocuteur se montre tout disposé à répondre à nos questions mais déplore que l'enregistrement de réserve dont il disposait ait été détruit par ses enfants. Il existait donc une copie et, ô comble de malchance, celle-ci était inexploitable !

CERPI - "Pouvait-on voir quelque chose d'étrange sur cette cassette ?"

Gendarme - "C'est-à-dire que quand le dispatching nous a demandé de rejoindre la maison hantée, on m'a demandé si j'avais une caméra afin de filmer ce qui se produirait éventuellement. Comme c'était le cas, je l'ai emportée. Mais c'était une petite caméra ordinaire, je n'avais pas eu le temps de la charger complètement de sorte qu'il me fallait à chaque fois la rebrancher sur le secteur. A l'époque la qualité n'était pas non plus ce que l'on fait de nos jours. Il fallait attendre deux ou trois secondes pour que le flash se déclenche et donc il était bien souvent trop tard pour immortaliser des faits qui se produisaient bien mais de manière très brève. Donc, comme nous étions dans le noir, que nous n'utilisions qu'une lampe de poche, nous n'avons pas pu tout enregistrer."

CERPI : "Il n'y aurait donc rien du tout sur cette cassette ?"

Gendarme - "Oh si ! Parce qu'à un moment le lit s'est nettement soulevé. Quand je parle du lit, je veux dire le coin du matelas, du côté des pieds. Là, comme cela a duré facilement cinq secondes environ et qu'il est bien monté à trente centimètres, je ne pouvais pas le manquer ! Donc, ça c'était parfaitement visible sur la cassette. On pouvait aussi entendre des cris et même des rugissements et comme il ne s'agissait là que d'audio, que ça ne dépendait pas du flash ni de la luminosité, cela devrait forcément s'y trouver."

CERPI : "Cela ne pouvait-il pas provenir du jeune homme lui-même, lequel aurait poussé des cris ou agi d'une manière quelconque sur le matelas ?"

Gendarme - "Non. Impossible. Il était à l'autre bout, terrorisé, nous voyions bien qu'il n'y était pour rien."

CERPI : "Il n'y avait que des gendarmes autour de vous ou y avait-il aussi des policiers ?"

Gendarme - "A un certain moment, il a dû y avoir au moins un policier avec nous, peut-être (feu) M. Baise ou bien M. Lesceux (nom d'emprunt), je ne sais plus. Vous savez, cela s'est passé le deuxième jour. C'est le premier jour qu'il y a eu le plus de phénomènes mais le deuxième n'a pas été mal non plus. Il y avait donc des gendarmes et des policiers qui allaient et venaient dans toute la maison. Nous voulions absolument trouver l'explication de tous ces mystères et nous avons cherché tant et plus, nous avons tout fouillé, partout. Mais c'est resté inexpliqué. Je ne comprends toujours pas maintenant..."

CERPI - "Cependant... pourquoi et comment avez-vous fait cette petite intro qui présentait l'image dégradée d'Éric avec une voix off qui disait "Esprit frappeur !" au début de l'enregistrement ?"

Gendarme - "Ah non ! Non ! (il multiplie ici les négations à la queue leu leu) Il n'y avait aucune intro de ce genre ! D'ailleurs le jeune homme n'a rien dit de tel... Mais qui vous a parlé d'une telle bêtise ?"
Nous sommes alors bien obligés de lui avouer que nous disposions d'un enregistrement provenant du parquet.

Gendarme - "Alors, c'est que l'on vous a fourni un enregistrement trafiqué, un truc bidon ! Je suis formel : il n'y avait aucune intro ! Vous pensez bien ! Nous avions autre chose à faire. Nous n'étions pas là pour rigoler ! Cela n'aurait pas fait sérieux non plus ! N'oubliez pas que nous devions présenter cet enregistrement au parquet. Cela jazzait déjà assez comme ça ! Et au fait, le soulèvement du matelas figure t'il sur votre enregistrement ?"

CERPI - "Hélas, non".

Gendarme - "Eh bien, ce n'est pas normal non plus, il aurait dû y être. On a probablement coupé ce passage... Et les rugissements, vous avez pu les entendre ?"

CERPI - "Non plus..."

Gendarme - "Alors je pense que les choses sont claires !"

CERPI : Vous voulez donc dire que, d'après vous, on aurait pu trafiquer l'enregistrement ? On aurait coupé des morceaux ? On y aurait ajouté un petit montage et peut-être bien que certains passages pris dans le noir feraient double emploi ?"

Gendarme - "Très probablement. presque certainement, même ! En tous cas, ce que je peux vous dire c'est que l'enregistrement que vous m'avez décrit ne correspond pas du tout à ce que j'ai filmé : il y a des choses importantes qui manquent et des choses qui ne devraient pas s'y trouver !"

CERPI - Est-ce que vous avez reçu des instructions particulières de la part de votre hiérarchie ?

Gendarme - "Pas vraiment. Sauf que l'on ne pouvait évidemment pas communiquer la cassette. A personne. Par la suite, comme les choses prenaient des proportions incroyables, notre hiérarchie n'a plus voulu que l'on parle de cette affaire."

CERPI - "Y a t'il d'autres phénomènes dont vous auriez été témoin et qui figuraient sur la cassette ?"

Gendarme - "Attendez ! Ah oui, bien sûr ! Le lit ne s'est pas seulement soulevé, il s'est aussi cassé sous nos yeux. D'ailleurs, il y avait des morceaux partout par terre, qui ne se trouvaient pas là précédemment. Quand je dis qu'il s'est cassé, je veux parler du pied du lit, c'était un lit breton à l'époque. On pouvait le voir aussi sur l'enregistrement et nous ne nous expliquions pas non plus comment ce lit avait pu se casser ainsi..."

CERPI - "Pourtant, cela n'apparaît pas non plus sur l'enregistrement que nous avons reçu !"

Gendarme - "Je vous ai déjà donné on opinion à ce sujet..."

Ce témoignage suggérait donc clairement que l'enregistrement original avait été falsifié. Ce dernier sommeillerait toujours bien sagement au Palais de Justice. Pour se débarrasser d'enquêteurs ou de journalistes trop pressants, on avait décidé de fournir un leurre. Deux décennies de dissimulation ?
A moins d'un coup de génie notre enquête se noyait...

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