Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

La fameuse K7


Le président du CERPI était à son bureau, face à une montagne de paperasses. N'en croyant pas ses yeux. A quel jeu jouait-on donc ?
Que pouvait donc bien cacher cette affaire d'Arc-Wattripont qui, conformément aux propos de Jean-Marie Tesmoing, méritait meilleure analyse ? Dans quel cirque évoluait-on, considérant l'ensemble de l'affaire vue sous toutes ses différentes facettes ?
Que devait-il penser des avertissements très clairs qu'il avait reçus, l'invitant à ne pas s'y frotter, ce qu'avait d'ailleurs, dans un premier temps, confirmé la déconvenue du reportage télévisé, mais aussi les attaques particulièrement virulentes subies par le groupement.

Pour rappel, non seulement une équipe télévisée s'était "évertuée" à descendre le début d'enquête du CERPI en flammes sur des bases absolument bancales, généralisant à l'affaire d'origine dans sa globalité, attaquant par la même occasion le livre : "Les phénomènes inexpliqués en Belgique", fraîchement sorti de sa plume et, par la même occasion la maison d'éditions concernée. Les bases de l'attaque télévisée avaient heureusement été rectifiées, démenties, "réajustées", mais "à la force du poignet" si l'on pouvait passer cette expression, avec un concert de confirmations apportées elles-mêmes par les plus sceptiques qui se tiraient une belle balle dans le pied mais avaient peu de chances d'être entendues par la multitude; le principal témoin (et Tesmoing) indirect était décédé dans des circonstances tragiques, le CERPI avait connu l'inquiétant manège de rôdeurs autour de son siège social, son site Web avait été piraté (très probablement par le biais d'une infiltration, oui mais de quelle instance et pourquoi ?), le nom de domaine de ce dernier avait été détourné au profit d'un commerçant anonyme (que nous avions localisé : une simple boutique, fermée, apparemment abandonnée, dans le centre de Bruxelles), sa téléphonie avait été mise sur écoute (nos recherches dérangeaient-elles donc à ce point mais, dans l'affirmative : pourquoi ? Et pour qui ? Les opérations "kakapo" n'avaient rien donné si ce n'est la négation apparente de la dualité des événements dans le temps. Mais pourquoi donc les Dubart auraient-ils dû broder pour rallonger la sauce si longtemps après et dans quel intérêt ?
Dans un autre ordre d'idées, les exorcismes (sauf ceux qui n'avaient pas été portés à la connaissance du public) n'avaient fait que décrédibiliser l'affaire sous prétexte initial de vouloir "la protéger des inévitables interventions de charlatans", ils n'avaient rien changé à l'affaire non plus et l'évêque s'était basé sur les témoignages inattaquables des gendarmes et policiers, que nous avions pu vérifier tant et plus, si l'on en croyait le rapport du Patriarcat gallican rédigé de "main de maître" par une quelconque secrétaire (ou le principal protagoniste) en commençant par une royale faute d'orthographe faisant peu sérieux : "Que c'est-il passé à Arc-Wattripont ?"
Que fallait-il penser aussi du rôle joué par les zététiciens et plus particulièrement de Jacques Théodor qui s'était, évidemment, posé en détracteur acharné du paranormal (sans compter le surnaturel qui allait de soi dès la base), et s'était très curieusement contredit lui-même dans "le reportage de l'infamie", était arrivé largement trop tard sur les lieux que pour pouvoir émettre un jugement quelconque et qui, lui aussi, devait avoir un(e) secrétaire peu attentif(ve) à en juger par la demande qu'il avait introduite auprès du Parquet du procureur du Roi de Tournai afin de pouvoir visionner la K7 prise par les gendarmes, mais en date du 29 février 1993, c'est-à-dire bien tardivement par rapport aux faits et en affichant une date fantaisiste puisque 1993 n'était pas une année bissextile et ne comportait donc pas de 29 février ?
Nos enquêteurs avaient fait le tour des pharmacies de Braine-le-Comte, mais personne ne se souvenait d'un certain Éric Barbé qui se serait livré à des séances de spiritisme dans leur cave. Une dame, de la même localité, présentait une parfaite homonymie avec la mère d'Éric mais niait toute parenté. Manifestement, il ne s'agissait que d'un écran de fumée, à en juger par le ton de la voix et les différentes coïncidences, sans compter les photos (nos enquêteurs ne sont pas des nains de jardins !). Mais nous ne pouvions pas obliger les gens à témoigner et que vaudrait un témoignage obtenu "sous la contrainte"? Même les Dubart s'avéraient incapables de dire ce qu'était devenu leur ancien beau-fils, l'ex-belle-mère s'était d'ailleurs bien curieusement distinguée, rappelez-vous, par son insistance à ce que l'on ne prononce pas son nom dans le reportage télévisé. Peut-être était-il parti à Braine-le-Comte, ou à Mons, on l'aurait même signalé à Paris ! Nous pouvions chercher ! Et qu'aurions-nous pu aussi récolter de son témoignage, pour autant qu'il accepte de témoigner. (Nous l'avons retrouvé quand même, via des moyens extrêmement simples et d'autres quasi-illégaux, pour le reperdre aussitôt : "N'habite plus à l'adresse indiquée". Nous avons aussi retrouvé la trace de Nathalie, du côté de Tournai. Elle aurait même enfanté d'un bébé qui aurait été baptisé à... Arc-Wattripont ! Mais les invraisemblances ou bizarreries, appelez cela comme vous le voudrez, ne s'arrêtent pas là car nos coupures de presse révèlent qu'Éric Barbé aurait aussi (en plus) fait l'objet d'un enlèvement ! Rien que ça !
Un enlèvement de qui, pourquoi et quelles en furent les suites ? Nouveau mystère dans le mystère des mystères et des ministères.

Quant on prend la peine de lire l'article du journal, on croit pouvoir comprendre certaines choses (vous pouvez agrandir l'image de manière à la rendre lisible en cliquant dessus). L'analyse est assez facile à faire (pour autant que les faits soient avérés) : il est connu (notamment grâce aux enregistrements à notre disposition) que Nathalie avait d'autres prétendants, si toutefois il nous est permis de le mettre au pluriel car un seul prénom nous est parvenu, celui de "Yves". Éric Barbé était menacé de mort s'il parlait (s'il parlait de quoi ?) et surtout prié (c'est un euphémisme), de quitter Nathalie (une rivalité particulièrement forte ?). Les ravisseurs se seraient accordé le luxe de s'enquérir de la santé de "la puce" (un terme qui, soyons-en bien conscients, peut se comprendre de deux manières différentes : soit s'agissait-il d'une familiarité particulière soit on parlait de la puce informatique, un tout autre domaine ! Et que dire des propos des ravisseurs, sensés savoir tout ce qui se passait dans la maison des Dubart ? Celle-ci était-elle donc truffée de micros et de caméras ? Simple invention à but dissuasif ?

L'affaire commençait sérieusement à sortir de ses gonds et même apparemment à déborder des prérogatives du CERPI. Et dans tout cela, nous ne savions toujours rien de la fameuse K7 jalousement conservée et protégée par le parquet du Procureur du Roi... Un procureur qui, beaucoup semblent l'avoir ignoré, avait avoué lui-même que des phénomènes momentanément inexpliqués apparaissaient bien sur la cassette en question (DH du 12/01/93 !) dont un matelas entrant en lévitation (mais donc pas exhaustivement). Mais en parcourant les différentes et nombreuses coupures de presse à sa disposition (et en grande partie fournies par le physicien Giovanni Cosentino), on voyait que l'affaire allait encore beaucoup plus loin, à savoir que, non seulement Nathalie mais également sa mère, faisaient état de phénomènes récurrents se déroulant lorsque des personnes venaient les visiter et, en ce qui concerne la mère, cela depuis... une vingtaine d'années !
Lors de notre interview des propriétaires, Roger Dubart nous avait parlé d'une personne capable de "s'en aller avec leur numéro de téléphone" (entendez par là que le personnage en question pouvait maîtriser sa téléphonie et s'approprier leur numéro personnel) ce qui ne manquait pas de rappeler un événement curieux qui avait immédiatement suivi le reportage télévisé : son GSM avait sonné, l'appelant identifié était bien Dubart, mais les propriétaires niaient catégoriquement l'avoir appelé !)
En continuant de consulter sa documentation, le Président s'apercevait que, contre toute attente, Nathalie - elle aussi - aurait adopté un comportement rappelant les possessions démoniaques en prenant subitement une voix rauque et en dessinant des signes kabbalistiques. Et ce n'était pas encore fini ! Et en lisant la narration d'un autre événement que nous aborderons plus loin, le leader du CERPI eut envie de se prendre la tête entre les mains, se demandant bien comment il serait possible d'arriver au bout de cette enquête tant elle était touffue, fournie, ramifiée.
Il s'agissait de garder son calme et de continuer l'enquête avec ordre et méthode. Il se dit que Jacques Théodor avait pu voir la K7, au même titre que Jean-Marie Tesmoing, que par la suite quantité de chercheurs de tout poil avaient demandé au Parquet de pouvoir visionner l'enregistrement des gendarmes, mais sans succès. Pourquoi le CERPI n'aurait-il pas pu introduire la même demande, même si la réussite de cette démarche s'avérait utopique ? Pourquoi ne pas au moins essayer ? Et il introduisit effectivement la demande en question au Parquet du Procureur du Roi.

Entre temps, le CERPI fut sollicité par une équipe de TF1 en vue de réaliser, elle aussi, un reportage sur l'affaire d'Arc-Wattripont, lequel serait diffusé dans "Les 30 histoires les plus extraordinaires". Mais "chat échaudé craint l'eau froide" et - cette fois - le Président se fit très prudent et se montra intransigeant : pas question de sombrer dans un bis repetita de la chaîne belge : il mit les points sur les "i", proposa la participation du physicien Giovanni Cosentino (qui accepta) ainsi que d'un gendarme premier intervenant qui - c'était une première ! - accepta d'apparaître à visage découvert, il parla également de la problématique insoluble de la K7 vidéo. Le courant passa très bien entre le Président du CERPI et l'équipe de TF1, laquelle demanderait elle aussi à voir la fameuse K7. Si elle réussissait, l'équipe promettait de fournir une copie au CERPI. Mais on ne se faisait pas trop d'illusions...
Le tournage eut lieu à Tournai et fut émaillé d'un phénomène qui n'avait rien de surnaturel mais qui était tout de même très rare : un projecteur prit feu face à Giovanni qui, lui non plus, n'avait rien de sorcier ou de maléfique ! Spectaculaire, certes, mais sans conséquences, si ce n'est un certain temps d'attente pour la réparation. Mais à part ça, le tournage se déroula correctement, sans entourloupette ni malice, mais aussi sans le témoignage des propriétaires qui avaient été bien clairs précédemment : c'était la dernière fois... la fois passée !

Le lendemain fut une journée à la fois mémorable et très spéciale dans l'histoire de cette enquête sur l'affaire d'Arc-Wattripont. Au matin, le Président éplucha son courrier et y trouva un pli émanant du Parquet du Procureur du Roi qui, comme on pouvait s'y attendre, déclinait notre demande : "nous sommes au regret de gnagnagna... les images en question sont de toute façon de mauvaise qualité et ne présentent aucun intérêt"... Le Président jeta la lettre sur son bureau, un peu dépité : "Au moins on aura essayé !"... Il se tourna alors vers son ordinateur qui venait d'émettre le son de notification de l'arrivée d'un message. Il s'agissait d'un mail de l'équipe de TF1 qui nous remerciait de notre prestation et proposait, en pièce jointe, la copie de l'enregistrement des gendarmes ainsi qu'une dizaine de photos judiciaires !

Évidemment, il ne put s'empêcher de la télécharger et de la regarder immédiatement. Puis, il frappa son bureau du poing (ce qui fit tomber au sol pas mal de petit matériel) en criant : "MAIS ON SE MOQUE VRAIMENT DU MONDE !"

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