Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

Comparaison Bouddha - Jésus-Christ


Reprenons donc, si vous le voulez bien, ce qui avait été dit quant aux points communs entre Bouddha et Jésus-Christ et rappelons que cet exemple était cité afin de démontrer que l'histoire du "Messie" n'avait rien d'original, s'inspirant au contraire d'autres dieux ou divinités antérieures, de mythes , voire de cultes païens. Le contexte plus général mettait ni plus ni moins l'historicité de Jésus-Christ en (grand) doute.

Le personnage de Bouddha aurait les points suivants en commun avec le Christ :

Bouddha est né de la Vierge Maya, qui était considérée comme la "Reine du Ciel".
Il était de naissance royale.
Il exécutait des miracles et des merveilles, guérissait les malades, nourrit 500 hommes à partir d'un "petit panier de gâteaux", et marcha sur les eaux.
Il a écrasé la tête d'un serpent.
Il a supprimé l'idolâtrie, était un "semeur de mots", et prêchait "l'établissement d'un royaume de justice".
Il enseigna la chasteté, la douceur, la tolérance, la compassion, l'amour et l'égalité de tous.
Il fut transfiguré sur une montagne.
Sakya Buddha fut crucifié pour expier ses fautes, souffrit durant trois jours en enfer, puis fut ressuscité.
Il est monté au Nirvana ou au "ciel."
Il était considéré comme le "bon berger ", le "Charpentier", "l'Infini et Éternel".
Il fut appelé "le Sauveur du Monde" et "la lumière du Monde".

La première affirmation nous signale que Bouddha est né de la vierge Maya (en fait Mayadevi), laquelle était considérée comme "la reine du ciel".

Nous constatons par nous-mêmes que c'est exact: la mère de Bouddha s'appelait bien Maya (et l'on peut éventuellement voir une transposition dans les prénoms: Maya - Marie. Le rêve de l'éléphant à six défenses peut être mis en comparaison avec l'intervention du Saint Esprit, à la seule condition d'être quand même particulièrement tolérant au sujet des allégories et autres métaphores. Dans les deux cas, on peut resservir ces mêmes blagues éculées: "Saint Joseph, le père de Jésus, est le patron des cocus", du côté de Maya : "ça trompe énormément". Ce qui est sûr, en revanche, c'est que l'histoire présente bien Maya comme "vierge", puisqu'il ne s'agit que d'un rêve et l'éléphant ne faisait "que" lui percer le sein. C'est très imagé, mais l'idée est incontestablement là.
Nous savons aussi que Maya était d'origine noble, mais rien ne nous renseigne à propos d'une "reine du ciel". Nous avons donc fait d'autres recherches.

La légende du récit de la naissance de Bouddha indique qu'il serait né dans un bois sacré non loin, à Lumbini, au Népal, pendant un déplacement de sa mère auprès de ses parents. Cette dernière, dont le nom signifie "illusion", aurait conçu Siddhârta en songe, pénétrée au sein par un éléphant blanc à six défenses. Elle aurait accouché sur la route qui la conduisait chez ses parents, debout et accrochée à une branche d'arbre, tandis que les divinités brahmaniques faisaient pleuvoir des pétales de fleurs sur elle. Sitôt né, l'enfant se serait mis debout et aurait "pris possession" de l'Univers en se tournant vers les points cardinaux, puis aurait fait sept pas vers le nord.

Cette version s'éloigne manifestement de l'histoire de Jésus dans l'étable, annoncé par l'ange Gabriel, "illusion" n'a aucun rapport avec "reine du ciel" et Jésus n'a pas pris directement possession de l'univers, ni commencé son enseignement, ni même marché, à ce que l'on sache.
Un autre site ajoute des éléments importants:

Le Bouddha naquit dans la famille des Shakya de Kapilavastou. Son père était le roi Suddhodana et sa mère la première épouse du roi, Mayadevi. Il avait choisi sa famill e d'incarnation, et quand il partit tous les esprits qui vivaient dans le même ciel que lui regrettèrent ses enseignements. Il choisit alors Maitreya, son disciple le plus fidèle, et lui transmit le rôle de guide. Maitreya sera le prochain Bouddha.
On dit que Bouddha entra dans la matrice de sa mère sous la forme d'un éléphant blanc à six défenses. Il naquit par le flanc gauche de sa mère, sans aucune douleur, et on lui donna le nom de Siddharta. Mais, quelques jours plus tard, sa mère mourut et il fut elevé par la soeur de sa mère, Maya.
Il fut élevé dans les arts traditionnels, et excellait en tout, Il participa à un concours pour obtenir la main de la princesse Yasodhara et gagna sans difficultés. Il en eut un fils, Rahula.

Dans la religion catholique traditionnelle, Jésus n'est nullement élevé par la soeur de Marie (on peut toutefois faire un parralèle à ce niveau avec Marie-Madeleine, mais celle-ci serait originaire de Béthanie, de Magda ou Megda (d'où l'appellation "Maria Magdalena, car il ne faut pas oublier qu'il s'agit en fait non pas d'un prénom composé comme on pourrait le croire (Marie-Madeleine) mais bien d'un terme donnant l'origine géographique, tout comme on a Jésus de Nazareth on a Marie de Magdala (ou toutes les variantes). Pour les Chrétiens, la mère de Jésus n'est pas morte non plus peu de temps après son accouchement. Nous n'avons toujours pas trouvé d'allusions à une "reine du ciel".
...et, en fait, nous n'en trouverons pas davantage dans les autres sites.

Sur ce premier point donc, on peut certainement émettre au moins des objections quant aux prétendues similitudes énoncées plus haut.

Bouddha était de naissance royale.

Telle est la soi-disant deuxième similitude. Mais à moins de remonter bien loin dans la généalogie du Christ, on ne peut vraiment pas prétendre que Jésus avait des parents royaux, Joseph était charpentier et non roi, pas même d'un tout petit royaume.

Il exécutait des miracles et des merveilles, guérissait les malades, nourrit 500 hommes à partir d'un "petit panier de gâteaux", et marcha sur les eaux.

Il y a dans cette affirmations des analogies évidentes. Toutefois, nous nous garderons bien de les admettre à titre de comparaison pour la simple et bonne raison que l'on peut logiquement s'attendre à ce que des dieux fassent des miracles. Que les gâteaux soient éventuellement devenus des pains et des poissons ne transparaît pas clairement mais on peut en effet le supposer. Le symbolisme des poissons et du pain nous semble cependant clairement chrétien et correspond donc bien au christianisme. Enfin, se baser sur des suppositions dans des comparaisons d'allégories nous semble franchement ne pas pouvoir faire le poids.

 Il reste qu'il marcha sur les eaux, nous dit-on.

La vie du Bouddha est riche en légendes décrivant des miracles, des apparitions divines. Il n'est cependant pas possible de nier qu'une guide spirituel nommé Siddhartha Gautama ait existé. Le monde hindouiste, à cette époque, était agité par d'importantes dissensions philosophiques et spéculatives ; c'est d'ailleurs à ce moment que le jainisme a fait son apparition. Pour être signifiant au sein de son milieu socioculturel, le bouddhisme s'est d'ailleurs imprégné d'hindouisme, duquel il a adopté nombre de concepts (en les modifiant sensiblement parfois), comme le cycle des réincarnations, samsara, ou encore la loi de rétribution des mérites et fautes accomplies au cours du cycle, le karma. Le Bouddha souligne bien qu'il n'est ni un dieu, ni le messager d'un dieu, et que son système de pensée n'a pas d'origine divine, mais qu'il est plutôt axé sur la compréhension de la nature de l'esprit humain, lequel pourrait être redécouvert par toute personne par ses propres moyens et par l'expérience; le bouddhisme des origines niait même la création du monde par les dieux, la notion d'âme, la rédemption ou la révélation. Aujourd'hui, certains courants du bouddhisme considèrent ces concepts comme samsariques, puisque duels, et donc non contradictoires avec la réalité ultime (non duelle).

Autrement dit, en tentant de vérifier si la religion catholique s'est inspirée d'autres religions, on apprend que le bouddhisme a en a fait de même ! Par contre, on ne nie en aucune façon l'existence de Bouddha.
Étrange : nous avons eu beau parcourir de nombreux sites, nous n'avons rien relevé qui ressemble à une marche sur les eaux, ni dans les textes ni dans l'iconographie de plusieurs pays différents.

Il a écrasé la tête d'un serpent.

Ah ! Et alors ?

Il a supprimé l'idolâtrie, était un "semeur de mots", et prêchait "l'établissement d'un royaume de justice".
Il enseigna la chasteté, la douceur, la tolérance, la compassion, l'amour et l'égalité de tous.

Nous serions curieux de connaître les sources du site de référence. L'idolâtrie est au moins aussi présente dans le bouddhisme que dans la religion catholique si l'on s'en réfère au nombre de Bouddhas que l'on vend dans les boutiques Néanmoins, on note ici évidemment de remarquables analogies spirituelles, lesquelles se retrouvent toutes dans n'importe quelle religion monothéiste.

Il fut transfiguré sur une montagne.

D'accord, il y a une similitude. Mais ce n'est pas assez, au regard de la totalité de notre analyse, pour parler de "plagiat".

Sakya Buddha fut crucifié pour expier ses fautes, souffrit durant trois jours en enfer, puis fut ressuscité.
Il est monté au Nirvana ou au "ciel."

C'est faux ! Bouddha est mort "empoisonné" ou ayant mal accepté une nourriture contraire à son régime diététique. Il est décédé largement plus vieux que le Christ (vers les 80 ans) et en aucune façon sur une croix. Nulle part, il n'est question d'un Bouddha crucifié, d'un jugement, d'une couronne d'épine, etc. Le supplice de la croix était d'ailleurs surtout appliqué par les Romains et les Grecs, mais est d'origine orientale (Perse ou Phénicie probablement)

Il était considéré comme le "bon berger ", le "Charpentier", "l'Infini et Éternel".
Il fut appelé "le Sauveur du Monde" et "la lumière du Monde".

Il est évident que ces qualificatifs et autres comparaisons peuvent eux aussi se retrouver dans toutes les religions monothéistes.
 

Conclusion

Il est assez manifeste que les similitudes évoquées pour dénigrer les prétentions catholiques sont très loin d'être aussi évidentes qu'on ne le laissait supposer. Nous dirions même qu'il s'agit d'un fameux coup dans l'eau.
Le CERPI veut rester objectif et se gardera donc bien de rejeter, sous ce prétexte, les très graves dérives de l'Église catholique des premiers temps, la dissimulation des écrits, la modification de l'idéologie d'origine, les croisades et l'Inquisition, pour ne citer "que" ceux-là, par exemple. Mais selon nous les éléments en notre disposition sont beaucoup trop faibles que pour confirmer l'hypothèse de l'influence du bouddhisme sur le christianisme.
Il resterait à se poser la question de savoir pourquoi l'auteur a voulu arriver à cette idée, en la défendant aussi mal.
Un peu de recherche lui aurait par exemple permis de mettre en évidence le trône vide de Bouddha (image), destiné à montrer que l'on ne peut pas représenter la divinité. Ce principe idolâtrique est également présent dans le christianisme qui condamne, en principe, les représentations de Dieu. Une autre image nous a aussi frappés : celle du Bouddha auréolé près de l'arbre (image). Cette auréole, c'est bien connu, est une figuration du caractère de sainteté ou de divinité que les Chrétiens traduiraient comme émanant du Saint-Esprit. Cette caractéristique frappante aurait pu être citée comme "similitude" ou "source d'inspiration", il faut cependant aussi considérer les moyens figuratifs des artistes de l'époque et la difficulté à traduire de manière picturale des concepts déjà intellectuellement difficiles à saisir.

Dans cette étude, nous ne prétendons pas avoir fait le tour de la question ni avoir épuisé toutes les possibilités. Par conséquent, si vous connaissez bien le bouddhisme et croyez être en mesure d'infirmer ce que nous avançons, nous sommes prêts à examiner les modifications, les opportunités et incidences de celles-ci et à remettre le sujet en question. Cette page n'est donc pas arrêtée définitivement.

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