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ANNOTATIONS DU CERPI SUR LES STIGMATESLe sujet des stigmates nous a interpellés. On le serait à moins, bien sûr. Comment ! voilà un phénomène ayant spécifiquement trait à la religion catholique, qui aurait la possibilité de prouver l'existence de Dieu, un phénomène survenant de manière récurrente sur des personnes bien déterminées en nanties d'une foi toute particulière, des manifestations tout à fait explicites se rapportant clairement à la passion du Christ, avec une étonnante similitude, parfois couronnées de manifestations olfactives tout aussi surprenantes et apparemment inexplicables et qui, mis à part les cas flagrants de supercheries résisteraient à l'analyse scientifique ? Il y avait là de quoi alimenter la controverse et chercher à en savoir plus. Ces phénomènes sont-ils donc absolument inexplicables ? C'est ce que nous allons tenter de déterminer. Il nous semble tout d'abord remarquable de constater que les stigmates reproduisent d'une manière très surprenante les éléments de la crucifixion de Jésus Christ. En effet, là où le commun des mortels pourrait s'adonner à des manipulations frauduleuses en vue d'obtenir un résultat superficiellement approchant, il est beaucoup plus compliqué de se montrer crédible pour des éléments tels que la couronne d'épines ou la douleur provoquée par le port de la croix sur l'épaule. Il est aussi particulièrement paradoxal que l'on se trouve confronté à une situation dans laquelle de tels détails se trouvent corroborés a posteriori alors que l'on évolue dans un contexte qui aurait plutôt tendance à remettre en question jusqu'à l'historicité du personnage ! Le trait d'union avec le concept extatique s'établit donc apparemment facilement ce que vient démentir le fait que certaines personnes aient été stigmatisées en dehors de toute appartenance au christianisme ! Parallèlement, disons aussi que d'autres manifestations particulièrement troublantes et appartenant manifestement à la même catégorie de phénomènes ont été relatés. C'est notamment le cas de personnes dont les mains, pourtant étroitement surveillées par plusieurs spécialistes, produisent une abondante quantité d'huile d'olive pure ! Étonnant, incroyable même, mais confirmé de bonne source. Il y a là aussi matière à réflexion puisqu'il est évident que si les mains contiennent de (rares) glandes sébacées, c'est-à-dire à même de produire du sébum, il est en revanche impossible à l'organisme humain de produire de l'huile d'olive pure. Cela aurait pu plaire aux producteurs et assurer des revenus substantiels aux personnes concernées, seulement voilà, ce n'est pas le cas ! (Et pour les amateurs de vin, de bière ou de tequila, ça ne marche pas non plus, désolés !) Mieux, une telle production et/ou l'introduction de substances similaires dans l'organisme par des procédés détournés présenterait de sérieux risques dont l'issue fatale. (Nous voulons parler des substances graisseuses, bien entendu, bien que les suivantes soient également dangereuses...) Il faut savoir aussi que les manifestations de stigmates ont été étudiées avec beaucoup de rigueur dans plusieurs contextes différents, lesquels aboutissent à des conclusions probantes. L'écoulement de sang chez tout individu revêt toujours plus ou moins un caractère inquiétant puisque, par définition, le sang est un élément vital. Mais cet écoulement lui-même, observé avec neutralité et rigueur scientifique, est de nature à donner de bonnes indications sur les phénomènes. Les supercheries s'annoncent très problématiques à mettre en oeuvre lorsque, par exemple, le sang gicle en abondance sur le front même d'une personne alors que celle-ci est étroitement surveillée. Le jet en lui-même donne aussi des indications grâce à la couleur du sang et la force du débit. Seul du sang artériel peut sortir sous forte pression. Dans le cas qui nous intéresse, celui d'une certaine Myrna, il s'agissait d'une plaie profonde punctiforme, et non pas superficielle, purement cutanée, qui aurait déterminé un écoulement de sang lent à partir de veines ou de capillaires. Dans ce cas, le sang aurait été plus foncé alors qu'il était rouge. En outre, il a été déterminé que le sang en question appartenait au même type que celui du sujet examiné. Pour les autres plaies au contraire, l'écoulement est lent, régulier, et se tarit de lui-même sans être très abondant. On constate aussi le phénomène de guérison spontanée, sans la moindre utilisation de procédés habituels tels que désinfectants, pansements, etc. - une guérison normale ou très rapide, nous dirions "accélérée". Toujours dans le cas de Myrna, disons aussi que les apparitions de stigmates, notamment aux mains, étaient parfois précédées d'apparitions de "durillons" aux endroits précis des plaies et ce phénomène se remarque également chez d'autres stigmatisés bien que l'on ne puisse pas en faire une règle absolue. Et ajoutons encore que dans le phénomène d'exsudation huileuse, la substance inattendue pouvait également provenir des yeux mêmes de Myrna ! Voilà autant de phénomènes qui ont tout pour susciter notre incrédulité et qui ont pourtant été vérifiés par des personnes assermentées, de plusieurs milieux scientifiques et religieux différents, des personnes au dessus de tout soupçon. Disons qu'il est pour le moins difficile, dans ces conditions, de crier à la supercherie. Tout au plus pourrait-on mettre cela sur le compte d'admirables tours de passe passe mais la simple logique veut que, puisque les faits remontent au XIXème siècle, ont aurait eu le temps de trouver "le truc" et de démystifier l'affaire, ce qui n'est pas le cas. On semble donc se trouver, face aux possibilités de l'extase religieuse, devant des possibilités "humaines" en dehors de l'entendement et nous citerons aussi, à ce propos, la fameuse danse sur les braises qui se pratique toujours, en Bulgarie entre autres, devant de très nombreux touristes mais également en dehors de la notion de tout spectacle et donc de profit éventuel ou d'attrape nigaud. Mais revenons-en à notre sujet... Disons à charge des stigmatisés qui, nous l'avons vu, sont souvent des individus à la santé défaillante, que ce soit à cause de la maladie, la pauvreté, des conditions d'existence assez précaires (pauvreté, malnutrition, etc.) que leurs organismes peuvent donc présenter des réseaux sanguins assez affaiblis et donc plus susceptibles de connaître des saignements "spontanés", dus en réalité à de petites ruptures des parois des capillaires ou même de petites veines. La plupart des gens avisés savent fort bien qu'il peut suffire d'une blessure bénigne à la tête pour que le sang coule de manière spectaculaire, ce qui donne tout son caractère impressionnant à la chose. Cela se remarque aussi fréquemment chez l'enfant (et parfois chez l'adulte) sous la forme du célèbre épistaxis (un mot savant issu de la médecine pour dire tout simplement un saignement du nez !). Ce phénomène, généralement peu grave, est souvent récurrent et s'explique facilement par la logique. Ainsi, l'enfant n'a au début aucune connaissance de ce qui lui arrive. Un capillaire vient de sauter, par exemple parce qu'il s'est mouché trop fort, et voilà un mouchoir qui s'imbibe à toute vitesse ! Peut-être ne s'en est-il même pas rendu compte immédiatement et, comme il se sent le nez qui coule, il se mouche ! Et rebelote ! Par la suite, tant que l'on n'aura pas procédé à une cautérisation ou que le capillaire en question restera fragilisé par les incidents antérieurs (qui peuvent encore se produire en pratiquant du sport, par exemple) il faut bien sûr s'attendre à ce que cela se reproduise. Si on suit la même logique, on pourrait se dire que les stigmatisés peuvent présenter localement ces mêmes genres de fragilisations qui se seraient produits antérieurement suite à des défaillances sanguines ou dermiques. Il paraît toutefois évident que l'on ne puisse pas soutenir pareille hypothèse très longtemps puisque les phénomènes se reproduisent à intervalles fixes (toujours le même jour de la semaine par exemple) et alors qu'un rapport évident s'établit avec la religion (le vendredi saint, le jeudi saint, etc.) Par ailleurs, la localisation même des plaies est également en corrélation évidente avec les plaies du Christ. On peut concevoir qu'il puisse exister accidentellement ce genre de similitude mais lorsque cela se remarque sur de nombreux individus différents, en respectant le même processus, on est obligés d'abandonner cette voie. Il nous semble donc nécessaire d'investiguer plutôt sur l'aspect psychologique de la question et d'étudier les possibilités d'intervention du psychisme, à caractère religieux, extatique, sur le physique. On a beau savoir que de nombreux individus s'adonnent à des actes dans lesquels ils s'imposent des souffrances, voire des mutilations atroces au nom d'une divinité, on a souvent du mal à situer les motivations. Chaque année, de fervents croyants insistent tant et plus pour se faire réellement crucifier comme le Christ. Leurs mains et leurs pieds sont donc réellement transpercés par des clous de bonne taille et si on ne pousse évidemment pas jusqu'à leur infliger le coup de glaive dans la poitrine, en revanche certains n'hésitent pas à porter aussi la couronne d'épines. A Pâques, le Pape a souvent montré l'exemple lorsque la chose lui était possible, en portant malgré son grand âge, une croix dont le poids n'était pas négligeable. Certains adeptes de l'Opus Dei portent bien le cilice (cf. Code da Vinci), un instrument qu'ils portent à hauteur de la cuisse et dont la pointe meurtrit son propriétaire à chaque pas, en guise de mortification et pour le pardon de ses péchés, afin de se rapprocher du Seigneur... On a aussi déjà vu ces peuplades d'Irak procéder au rituel effrayant de l'auto flagellation, un spectacle aussi sanglant qu'incompréhensible à nos yeux. La ferveur peut-elle expliquer tout ceci ? Sans aucun doute. SOMMAIRE - ACCUEIL - HAUT - SUITE DU DOSSIER - PRÉCÉDENTE |