Grosse réunion au CERPI. Ambiance mi-joyeuse, mi-réservée. Incontestablement, la situation est meilleure mais c'est aussi parce q'elle aurait difficilement pu être
pire et que quand on est descendu aussi bas on ne peut plus faire que remonter. Avant que le Président prenne la parole, chacun
y allait de ses petits commentaires sur tel ou tel volet de l'affaire en se demandant notamment ce qui aurait pu motiver une
chaîne de télévision à se comporter de la façon que le CERPI avait connue, avec autant d'hypocrisie, "d'art" de la désinformation -
juste pour éviter le mot "mensonge" qui lui était proche et que le journaliste n'avait, quant à lui, pas hésité à utiliser à propos du
livre de Michel Vanbockestal : "Les phénomènes inexpliqués en Belgique" pour le qualifier de "truffé de mensonges".
L'auteur, pour sa part, se faisait fort de mettre quiconque au défi de le prendre en porte-à-faux sur son travail. Tout ce qu'il
avait écrit serait confirmé, tôt ou tard, mais il était sûr de son coup.
Le Président prend enfin la parole :
"Chers amis, je ne vous le cache pas, je suis plutôt content de ce qui a été fait jusqu'ici. Toutefois,
au risque de passer pour un rabat-joie, je suis bien obligé d'avouer que malgré les mises au point que vous savez, nous ne sommes encore
nulle part dans cette enquête et je suis persuadé qu'elle nous réserve encore bien des surprises.
Ce qui a été fait jusqu'ici a consisté à mettre les choses au point et de détromper superficiellement les téléspectateurs quant aux balivernes que les
journaleux ont proposé. Mais désormais, puisque nous avons accepté l'affaire et qu'une bonne partie de toute la francophonie a été lamentablement trompée au sujet de
l'affaire d'Arc-Wattripont, puisque nous avons été mandatés par les propriétaires pour enquêter sur leur(s) affaires (je le mets au pluriel car, oui, il y en a
deux, celle de 1993 et celle de maintenant (2011), notre travail, désormais, sera multiple et va devoir se répartir sur
plusieurs plans : il faudra notamment faire la clarté sur certains points restants qui n'ont pas totalement été élucidés. Par exemple,
on m'a accusé d'avoir menti en parlant de deux gendarmes qui auraient été blessés à Arc-Wattripont dans l'exercice de leurs
fonctions, on a aussi mis en doute que la maison toute entière tremblait sur ses bases et que des explosions se faisaient entendre.
Si la chaîne avait encore voulu pinailler à propos de l'exorcisme et de son officiant que je présentais (à tort) comme anglican, elle
aurait tout de même achoppé sur la note de bas de page qui rectifiait le tir grâce à Jean-Marie Tesmoing et le disait bien
gallican. Alors je vais rapidement répondre à ces nouvelles questions-pièges avant d'en venir aux choses sérieuses, bien qu'il
est vrai que tout soit sérieux dans ce Capharnaüm ! Bon ! Mais avant cela je vais vous entretenir de quelques points qui, j'en suis
persuadé, vous raviront !
Il y eut beaucoup d'échanges de regards étonnés et impatients dans la salle mais le président reprit :
Alors voilà : figurez-vous que l'émission dont nous avons fait l'objet n'a pas plu du
tout, mais alors là pas du tout aux gendarmes ni aux policiers. Elle les a même mis en rage et l'un d'eux, un ancien camarade de classe dont j'ai
déjà parlé, m'a même dit que s'il tenait le journaliste, il l'étranglerait ! Bien sûr, je suis convaincu que ce n'était que pour
exprimer son mécontentement quant à cette émission et qu'il ne serait jamais passé à l'acte, m'enfin voilà !
Et il n'était pas le seul, un autre policier, en fait même commissaire aurait bien fait ravaler sa langue au journaliste pour avoir raconté et
fait raconter de pareilles âneries ! Le moins que l'on puisse dire est que ce mécontentement généralisé auprès des forces concernées va se
montrer tout particulièrement utile dans les jours qui viennent car tant le premier que le deuxième sont désormais entièrement disposés à nous
faciliter la tâche dans notre enquête, à nous ouvrir les portes qu'il faut ! On pourrait croire que ce ne sont que des paroles en l'air,
hé bien je peux vous garantir que non car ils sont déjà passés à l'action en me fournissant les noms, prénoms et numéros de téléphone des
gendarmes ou policiers qui avaient été impliqués dans cette affaire en tant que témoins directs avec la recommandation de faire diligence
auprès de nous. C'est ainsi que pour répondre à une première question, non seulement j'ai repris contact avec Jean-Marie Tesmoing,
lequel n'en démord pas d'un poil mais corrige ou nuance ses propos en disant qu'il était absolument certain qu'un gendarme au moins avait été
blessé dans cette affaire. Il en veut pour preuve qu'il s'était renseigné et avait voulu rendre visite au gendarme blessé, à l'hôpital.
Malheureusement, les visites n'étaient pas autorisées. Il fallait donc mieux et quoi de plus probant que de parler au principal intéressé ? (nous disposons de
l'enregistrement audio du gendarme en question). Ce dernier explique qu'il se trouvait dans la cage d'escalier qui mène à la chambre d'Éric, il la décrit d'ailleurs
parfaitement et c'est bien ce que nous avons pu voir lorsque nous sommes allés chez les propriétaires. Une porte en haut, une porte en bas. des murs sur les côtés.
En haut et en bas, un gendarme en surveillance. Son rôle à lui consistait à prendre des séquences dans la chambre en se mettant sur la
marche d'escalier la plus opportune afin d'être à la bonne hauteur pour pouvoir filmer. C'est alors que, semblant venir de nulle part, il
reçut plusieurs morceaux de céramique dans le dos et la nuque. Sauf que c'était théoriquement impossible puisque tout était sous la
surveillance de la gendarmerie. Subitement, dans la conversation, sa voix s'anime et, un peu comme s'il en avait trop dit dans son récit, il
précise qu'il n'a toutefois pas été blessé (et il le répète !) Pourtant, il a reçu des morceaux de matériaux durs en un endroit du
corps qui saigne facilement et abondamment. (Aurait-il reçu des instructions de sa hiérarchie ?) Toujours est-il qu'après cela,
comme par hasard, il a pris quinze jours de congé (de maladie ?) ! Comprenez comme vous le voudrez ! Pour ce qui est du deuxième individu, ce
n'était effectivement pas un gendarme mais bien un désenvoûteur de la région de Saint-Trond (les propriétaires ont refusé de nous donner son
nom). Celui-ci serait plusieurs fois redescendu de la chambre du jeune homme, rempli de sang, la peau comme lacérée de grosses griffures !
Murmures dans l'assemblée
Au sujet des explosions, elles se démontrent très facilement via l'explosion (ou
implosion) du double vitrage de la cuisine et dont les gendarmes ont encore été témoins. Ici, je crois que l'on peut y trouver une
explication naturelle sous la forme d'un choc thermique. N'oublions pas que nous étions au début du mois de janvier d'un hiver
rigoureux et qu'un objet chaud quelconque aurait pu déclencher le phénomène... N'empêche, phénomène naturel ou pas, cela a bel et bien
provoqué une explosion. Dans l'émission télévisée, l'ancien gendarme explique avoir entendu un grand "boum" (un pet de fourmi
peut-être ?) Le rapport de Philippe Simoulin est, quant à lui, également très significatif quand aux explosions en question, mais aussi
à un bruit indescriptible qui faisait en sorte que la maison entière semblait se transformer un peu comme dans certains films de Disney. De
nombreuses vidéos ont repris ce témoignage sur Internet et Philippe Simoulin a écrit un livre sur le sujet.
Les membres du CERPI sont enthousiastes !
Pourtant, rien n'est encore gagné : nous n'avons rien expliqué quant aux phénomènes et si nous voulons
étudier sérieusement cette affaire il faudra pouvoir la débarrasser de sa facette surnaturelle, notamment avec les exorcismes; cela ne
sera pas facile mais ce sera indispensable, sans quoi il subsistera toujours des doutes et l'absence de la possibilité d'une étude sur le
plan scientifique. Par ailleurs, il nous faut en avoir le coeur net quant aux phénomènes prétendus actuels et faire la lumière sur la prétendue
dualité ou continuité de l'affaire ! C'est pourquoi, dès demain, certains d'entre nous partiront en mission sur place. Pour éviter les
fuites, je n'en parlerai qu'aux intéressés et en aparté.
Et pour terminer sur une bonne note, je dirai que notre site a été complètement renouvelé, ressuscité grâce à l'intervention de Sergio de
La Porte du Temps, notre partenaire français. Le problème de la mise sur écoute de notre téléphonie a aussi trouvé sa solution, quand aux rôdeurs
dont on nous avait parlé, hé bien grâce à nos fiers à bras (certains se reconnaîtront), hé bien nous pouvons parier qu'ils ne se pointeront plus
de si tôt !
Et ce n'est pas tout ! J'ai pu prendre contact avec Monsieur Giovanni Cosentino, professeur de physique de l'enseignement secondaire,
lui aussi passionné de paranormal, lequel est tout disposé à participer à notre enquête. C'est lui qui a déjà déterminé, par ses calculs,
que les câbles des lignes à haute tension provoquaient certes un champ électromagnétique mais que ce dernier était totalement incapable de
provoquer les phénomènes que nous savons; Il faut aussi savoir que Monsieur Cosentino est, tout comme moi, un bibliophile avéré pour ne pas
dire acharné et je vous prie de croire que sa collection est très bien fournie, mais là non plus ce n'est pas tout ! Depuis le début, ce
professeur de physique s'est intéressé à l'affaire d'Arc-Wattripont et non seulement il a recueilli des témoignages policiers qui nous
manquaient, rendant le travail du CERPI et le sien très complémentaires, mais en plus il a réuni une importante quantité de coupures de presse de
l'époque, lesquelles s'avèrent très intéressantes et utiles et aussi enregistré bon nombre d'émissions radiophoniques ou télévisées.
C'est par exemple grâce à lui que nous savons que Monsieur Poncelet, à savoir le Procureur du Roi du Parquet de Tournai a répondu à un
journaliste, qu'il se passait effectivement des choses bizarres à Arc-Wattripont et que l'on pouvait retenir le terme de "paranormal"
(nous disposons donc aussi de cet enregistrement).
Ajoutons aussi à tout cela que Giovanni a déposé plainte auprès du CDJ
(conseil de déontologie journalistique) et que Monsieur le Professeur Jean Dierkens a écrit au journaliste afin de lui exprimer son profond
mécontentement. La plainte de M. Cosentino a été rejetée par le CDJ, dont tous les membres du "jury" étaient... des journalistes !
Comprenez ce que vous voudrez ! (A ce sujet, nous détenons évidemment copie de la décision du conseil ainsi que de ses arguments. Tout
cela figure en noir sur blanc sur Internet mais nous ne pouvons pas en fournir le lien faute de quoi nous dévoilerions le nom de la chaîne
télévisée Et du journaliste.
Mais ce n'est pas tout, outre Freddy et Monique Sosson qui nous ont déjà parlé de l'affaire des crop-circles qui entrent en relation avec notre
affaire et qui continuent de s'en occuper avec nous, j'ai aussi pu retrouver la trace de Philippe Simoulin dont
l'extrait dans le passage télévisée sur "les 30 histoires les plus
extraordinaires" de TF1 (lire à partir de 45.10) est aussi significatif en notre faveur et voilà un élément de plus qui
participera, de temps en temps, à notre enquête. Un enquêteur de plus ne sera pas plus mal. Nous devrions dire un mot sur cette émission
de TF1 car son tournage nous aura permis d'avancer considérablement dans l'affaire.
Or donc, nous avons de bonnes raisons de nous réjouir d'avoir "au moins remonté la pente" là où le site et même le groupement dans leur
totalité auraient pu être anéantis, nous avons réussi à "nous blanchir".
Il reste que cela ne donne toujours pas la clarté sur les A93 et A11. Nos priorités actuelles, à part le recueil de documents d'époque,
consistera à nous occuper de ces deux affaires, de voir si - le cas échéant - elles seraient en relation ou au contraire totalement
indépendantes; pour la A93 il nous faudra examiner tout ce qui concerne l'Église gallicane, l'exorcisme qui a été pratiqué, le pasteur Samuel,
le désenvoûteur de Saint-Trond et voir si l'éventuel cas de possession démoniaque est intimement lié aux phénomènes - cas dans lequel nous
serions bien embarrassés et probablement mis sur une voie sans issue - ou bien s'il peut en être dissocié - cas dans lequel l'affaire pourrait
être étudiée scientifiquement.
Et avant de terminer ce débriefing, je voudrais vous entretenir brièvement sur un autre point : ce n'est qu'une impression, un ressenti
et donc, encore une fois, peut-être suis-je complètement à côté de la plaque, mais le ressenti en question me fait penser que derrière
l'affaire d'Arc-Wattripont se cache quelque chose de gros, de très gros et j'ai envie d'employer l'expression à l'allemande : "Kolossal !"
Je crois que nous sommes très loin de la fin de nos aventures avec cette affaire !