Centre d'Études et de Recherches

sur les Phénomènes Inexpliqués

MITHRA

Si cette implication du culte de Mithra sur notre vie quotidienne ne surprendra pas les plus érudits, elle aura au moins le don d'irriter les autres, ceux-là même qui ont parfois trop tendance à croire tout ce qu'on nous raconte. Jésus-Christ, s'il a existé (ce qui est étudié dans une autre page) n'est en tous cas pas né un 25 décembre.  La faute à qui ça ? La faute à Mithra !


MITHRA ET LA NOËL AU 25 DÉCEMBRE

Noël, la naissance de Mithra

Malgré sa disparition, le mithraïsme inspira beaucoup le christianisme, en particulier en ce qui concerne Noël. La fête la plus importante dans la religion de Mithra se situait au jour du Solstice d'hiver, considéré comme le jour de naissance de Mithra et la victoire de la lumière sur les ténèbres. En effet, à partir du solstice d'hiver les jours s'allongent de plus en plus avec la montée du Soleil vers le Nord. Or le choix du 25 décembre par les Romains pour le solstice d'hiver est dû à une erreur commise lors de la réforme du calendrier romain. En fait, Jules César établit en 46 av. J.-C. un nouveau calendrier préparé par l'astronome Sosigène. Ce calendrier, dit Julien, fixait le début des saisons : le printemps au 25 mars, l'été au 24 juin, l'automne au 24 septembre et l'hiver au 25 décembre. Mais ces dates étaient légèrement en retard par rapport à la réalité.

Chose étonnante, les premiers chrétiens ne célébraient pas le 25 décembre et ignoraient la date de naissance du Christ. L'Évangile de saint Marc, considéré comme le plus ancien, ne parle pas de la vie du Christ, et les deux seuls Évangiles qui évoquent sa naissance, ceux de saint Luc et saint Mathieu, ne donnent cependant jamais de date pour la Nativité. En tout cas, d'après l'Évangile de Luc (2 :8), lors de la naissance du Christ «il y avait dans la même contrée des bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit.» Or, le mois de décembre en Palestine est généralement pluvieux et il fait froid; les bergers ne laissent pas à cette période de l'année leur troupeau en pâturage. Au 2ème siècle apr. J.-C., une première mention de la fête se trouve chez Clément d'Alexandrie qui, évoquant les fidèles du théologien Basilide, nous apprend que ceux-ci fêtaient le 6 ou 10 janvier le baptême du Christ. Cependant dès la première moitié du 4ème siècle la fête de l'Épiphanie réunit à la fois le baptême et la naissance du Christ. Un papyrus datant du 4ème siècle découvert en Égypte contient la plus ancienne liturgie de Noël, célébrée alors dans la nuit du 5 au 6 janvier. En somme, la fixation au 25 décembre a été décidée par le Pape Jules 1er en 340. Ce choix semble donc avoir été éminemment tactique.

Le mithraïsme était riche d'éléments qui tiraient leur origine des siècles et parfois même des millénaires de culture indo-européenne, contrairement à la jeune religion du Christ venue de Palestine. Par conséquent, les premiers chrétiens romains, en abandonnant le culte de Mithra, y restèrent longtemps encore très attachés, d'où la présence de nombreux rites mithriaques en christianisme. Par exemple, dans la religion de Mithra on sacralisait le dimanche, le jour du Soleil (d'où Sunday ou Sonntag). De même, le pain et le vin étaient consacrés dans l'eucharistie. On représentait Mithra naissant d'un rocher, en présence de bergers. De plus, le baptême chrétien et l'utilisation de musique et de cloches ainsi que de l'eau bénite proviennent du culte de Mithra. Quant au clergé, il a emprunté le titre de «père» aux prêtres de Mithra, malgré l'interdiction formelle du Christ : «N'appelez personne votre «Père» sur la terre : car vous n'en avez qu'un, le Père céleste» (Mt 23:9). Il n'est donc pas étonnant que la mitre, le bonnet des évêques, rappelle Mithra et que la coiffure d'apparat du Pape, la tiare (un mot d'origine perse), dérive du frigium ou bonnet phrygien.

Les cultes païen et chrétien à Rome coexistent et se mêlent encore pacifiquement jusqu'au 4ème siècle. C'est à cette époque que la célébration de Noël fait son apparition et que le 25 décembre est choisi comme date de naissance du Christ. Longtemps l'Église tient compte des rites païens pour convertir les gens. Le paganisme ne disparaît pas du jour au lendemain, car les païens, surtout l'aristocratie, résistent. En effet, l'Église, tout en maintenant les coutumes païennes, changeait leur nom pour mieux imposer le culte chrétien. Cependant, lorsque le christianisme accède au pouvoir et devient la religion officielle de l'Empire romain, le culte de Mithra n'est plus toléré; les mithriaques sont même accusés de falsification satanique des rites les plus saints des chrétiens. Pour finir, le calendrier chrétien a été établi au 6ème siècle, plus précisément en 525, par le canoniste Denys le Petit, qui fixa la date de naissance du Christ ainsi que l'origine du calendrier chrétien. Mais il s'est trompé de quelques années !

Mithra n'a pas disparu de son pays natal, l'Iran. Durant les dynasties Parthes et Sassanides (3ème siècle av. J.-C. au 7ème siècle apr. J.-C.), il avait une place prépondérante même dans la religion zoroastrienne. Sur les bas-reliefs sculptés dans la roche, on le voit surveiller l'investiture des rois Sassanides par Anahita, la déesse des eaux, de la pureté et de la fécondation. Après l'invasion islamique au 7ème siècle, Mithra semble constituer un des éléments des mouvements de résistance iranienne et on peut trouver des traces du bonnet rouge jusqu'au 15ème siècle. Mithra a aussi été une source d'inspiration pour les mystiques et surtout pour les grands poètes comme Hafez de Chiraz (14ème siècle). Aujourd'hui, les Iraniens n'ont pas oublié Mithra: ils célèbrent chaque année sa naissance le 21 décembre, jour du solstice d'hiver, qu'ils appellent «nuit de Yalda» (Yule chez les Scandinaves!). De plus, le septième mois du calendrier solaire iranien est consacré à Mithra, d'où son nom de «Mehr», tout comme la grande fête de Mehregan, qui marque le début de l'automne et celui du mois de Mehr. Ces fêtes reprennent toute leur importance ces dernières années, avec le retour des Iraniens à leurs anciennes valeurs culturelles.

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Mithra

Le bonnet phrygien

La corrida

Mithra et Jésus-Christ

Thésée, Ariane... Poséidon et le Minotaure

De l'inexistence de Jésus-Christ (Code da Vinci de Dan Brown - secrets du CDV de Dan Burnstein

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