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C'est avec grand plaisir que nous vous présentons ici la documentation concernant le culte de Mithra, d'une part car celle-ci s'avère riche et instructive à plus d'un titre, d'autre part parce que ce culte eut une importance toute particulière que ce soit dans l'histoire des religions en général, sur le développement du christianisme d'autre part et que ce sujet est de la plus haute importance en ce qui concerne notre étude sur le Code da Vinci.
Pour une fois, comme vous pourrez le constater, nous ne manquons vraiment pas de documentation sur cette divinité qui a marqué de son empreinte non seulement, comme nous le disions, l'histoire des religions mais aussi le monde "moderne" sous certains aspects très inattendus que nous vous proposons de découvrir ! Long, certes, mais ô combien intéressant, voire passionnant !

Les Grecs d'Asie Mineure identifièrent Mithra à Hélios, dieu grec du soleil, contribuant ainsi à répandre son culte; il acquit de nouveaux attributs et devint progressivement l'objet d'un culte à mystères. La première congrégation fut créée à Rome, vers 68 av. J.-C., par des soldats adulateurs de Mithra, sous la direction du Général Pompée. Les colonies romaines, nombreuses en Asie Mineure, constituaient des liens entre la Perse et la Méditerranée et permirent la diffusion du mithraïsme dans l'Empire romain. D'autant plus que les légions envoyées par Rome dans les zones frontalières restaient parfois des années en contact permanent avec les Perses et que des régions s'échangeaient entre les Perses et les Romains. Mithra fit son entrée dans la littérature latine vers l'an 80 lorsque le poète Statius écrit: « Que tu préfères porter, le nom vermeil de Titan, suivant la tradition du peuple achéménide, ou d'Osiris frugifère, ou de celui qui sous le roc de l'antre Persique force les cornes du taureau récalcitrant: Mithra! » En effet, si le mithraïsme attirait esclaves et hommes libres, le fait qu'il insistait sur des notions telles que la vérité, l'honneur, le courage et la fraternité et qu'il exigeait de la discipline, fit de Mithra le dieu des soldats et des commerçants. On lui dédia des temples et des lieux de pèlerinage à travers l'Empire. Le culte de Mithra se répandit dans tout l'Empire romain de l'Espagne à la Mer Noire en montant vers l'Écosse dans le nord et en descendant jusqu'au Sahara. De nombreux vestiges de ce culte ont été trouvés en Grande Bretagne, en Italie, en Roumanie, en Allemagne, en Autriche, en Bulgarie, en Turquie, en Arménie, en Syrie, en Israël, en Suisse (Martigny), et en France (Bordeaux, Bourg Saint Andéol dans l'Ardèche, en Alsace, Metz, et ailleurs). A Rome même une série de temples étaient répandus dans toute la ville, mais ils ont été détruits par les Chrétiens. On en compte aujourd'hui à Rome une quarantaine, tandis qu'à l'époque il devait y en avoir trois fois plus. Selon Ernest Renan, «Si le christianisme eut été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eut été mithraïste»
Les Romains nommaient Mithra Deus Sol invictus, Soleil invaincu. L'empereur romain Commode (161-192 apr. J.-C.) lui-même fut initié au culte de Mithra, et sous le règne d'Aurélien (270-275) le mithraïsme fut proclamé religion officielle de l'Empire et l'empereur l'incarnation terrestre du Soleil. C'est Aurélien qui en 274 déclara le 25 décembre jour anniversaire de la divinité (natalis solis invicti). Cependant lorsque Constantin 1er (v. 274-337 apr. J.-C.) se convertit au christianisme en 312 apr. J.-C., le mithraïsme perdit de son influence et, après un bref renouveau sous Julien dit l'Apostat (331-363), ce culte disparut. Ce philosophe et poète, qui avait embrassé le mithraïsme, tenta de restaurer le culte du Soleil. Ironie du sort, il fut tué en 363 apr. J.-C., lors d'un combat contre les Perses en Mésopotamie.

A l'origine, le mithraeum était une caverne et il en gardera toujours la forme ; il était aménagé comme une salle à manger et ne pouvait guère recevoir qu'une douzaine de convives à la fois : deux banquettes latérales, destinées aux mystes (les initiés), entouraient un couloir qui conduisait à la statue ou au bas-relief représentant le sacrifice du taureau. De chaque côté du couloir ou de la statue du dieu, se tenaient deux images de porteurs de torche : l'un, symbole de la végétation florissante du printemps et de l'été, la tenait levée, l'autre, symbole de la stérilité de la mauvaise saison, abaissée. Le mithraeum était généralement orienté de telle sorte que le soleil levant frappe la statue du dieu à l'équinoxe de printemps. Les mystes prenaient leurs repas en commun dans le mithraeum ; ils "communiaient" avec du pain et de l'eau mais sans doute aussi avec du vin, en prononçant des formules rituelles ; ils consommaient également la viande d'un taureau au cours de ces "banquets d'immortalité". Il y avait trois offices par jour, autant que de repas ; le septième jour de la semaine était particulièrement sacré ; le 25 décembre, on fêtait l'anniversaire du soleil et celui de Mithra, né comme l'étincelle de la pierre à feu.
L'initiation
comportait sept grades, placé chacun sous la protection d'un astre et correspondant à une fonction rituelle : le Corbeau, associé à
Mercure, versait à boire ; l'Époux était associé à Venus ; le soldat, à Mars ; le Lion, associé à Jupiter, brûlait de l'encens et purifiait les
adeptes par le feu ; le Perse était associé à la lune ; le Courrier d'Hélios, au soleil ; le Père, à Saturne. Sur chaque communauté veillait un
Père et le Père des Pères régnait sur un ensemble de communautés. Lorsque l'initié devenait soldat, il était sans doute baptisé par le feu (marqué au
fer rouge). A chaque grade correspondaient un masque et des ornements rituels.
Il ne faudrait surtout pas croire que le culte de Mithra, au moins aussi vieux que le christianisme donc (et même plus), soit mort et enterré. En effet, non seulement il revient nous hanter, via le Code da Vinci, pour revenir sur cette "satanée" question : le christianisme s'est-il largement inspiré du culte de Mithra au point de l'avoir intégré lors des modifications scandaleuses de l'Église notamment et peut-on prétendre que Jésus-Christ n'a jamais existé (ou n'a pas d'historicité reconnue) car il ne serait en fait qu'un remake d'un culte préexistant, mais en plus on le retrouve de façon assez surprenante dans notre vie de tous les jours ! Jugez plutôt :
Mithra et la Noël au 25 décembre
Thésée, Ariane... Poséidon et le Minotaure
De l'inexistence de Jésus-Christ (Code da Vinci de Dan Brown - secrets du CDV de Dan Burnstein)
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